De nouvelles technologies pour le traitement des cancers

De nouvelles technologies pour le traitement des cancers

Vaccination ou développement de conjugués anticorps-médicaments, la recherche de solutions pour lutter contre les cancers expérimente différentes voies.

L’INSERM publie une interview de Olivier Adotevi, directeur de l’équipe TIMC au laboratoire RIGHT à Besançon, dont l’équipe vient de publier les résultats d’un essai de vaccination anticancer dans la revue de cancérologie, Journal of Clinical Oncology. 

« […] Ce vaccin a pour cible la télomérase, une enzyme responsable de l’immortalité des cellules cancéreuses, qui est retrouvée dans la majorité des cancers, ce qui en fait un vaccin quasi-universel. […]

L’objectif de ce premier essai de phase I/II était d’évaluer la tolérance, l’immunogénicité et les premiers signaux d’efficacité du vaccin. Cette première étude a été réalisée dans le cancer du poumon.»

« […] Les principaux résultats publiés dans le Journal of Clinical Oncology mettent en avant la preuve de son innocuité, de sa bonne tolérance et de son efficacité. Les trois doses testées dans cet essai, déclenchent une réponse immunitaire équivalente chez environ 80 % des patients. De plus, une amélioration de la survie a été observée chez la moitié des patients répondeurs au vaccin […] »

« Le développement d’UCPVax se poursuit et il est actuellement testé, soit seul, soit en combinaison avec d’autres thérapies anticancéreuses dans différents types de cancer tels que le glioblastome, les cancers liés au Papillomavirus Humains, le cancer du poumon et plus récemment dans le cancer du foie. Plus de 200 patients, ont d’ores et déjà reçu le vaccin UCPVax dans le cadre de ces essais de phase II. […]

Notre objectif à terme est d’amener ce vaccin jusqu’en phase III. Pour ce faire nous aurons alors besoin d’un accompagnement industriel. » 

De son côté, Pheon Therapeutics, spécialiste majeur des conjugués anticorps-médicaments (ADC) développant des ADC de nouvelle génération pour un large éventail de cancers difficiles à traiter, a annoncé avoir obtenu un financement de 68 millions de dollars (68,3 M€) de série A en mars 2022. Cet investissement permettra à Pheon de faire progresser son programme phare ADC jusqu’à la preuve de concept clinique et d’établir un pipeline de nouveaux ADC. Le financement a été mené par Brandon Capital, Forbion et Atlas Venture, avec la participation de l’investisseur d’amorçage Research Corporation Technologies (RCT).

Au nom du conseil d’administration, le président Jonathan Tobin, associé chez Brandon Capital, a déclaré : « Ces dernières années, les médicaments ADC ont commencé à montrer une efficacité clinique sans précédent grâce, d’une part à une meilleure compréhension des propriétés qui rendent un ADC efficace, et d’autre part au développement de charges utiles et de cibles de nouvelle génération. Nous sommes enthousiasmés par le potentiel de la cible d’anticorps de Pheon, première de sa catégorie, couplée à sa nouvelle technologie de charge utile, pour apporter une contribution significative au domaine des ADC et aux patients atteints de cancer […] ».

Sources : INSERM, MyPharma-editions

Quelques actualités réglementaires

Quelques actualités réglementaires

 Réglementations européenne et nationales font l’objet de diverses publications.

Le SNITEM organise un colloque le 18 Novembre afin de faire un point sur la situation liée à l’application du règlement 2017/745. En mars dernier, à l’occasion de la journée consacrée à ce sujet, le Snitem et le BVMed avaient proposé des solutions concrètes pour pallier aux problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du règlement européen.

Le SNITEM souhaite refaire un point six mois plus tard.

L’ANSM a publié deux comptes rendus suite à des comités d’interface :

  • Séance du 07 juin du Comité d’interface avec les représentants des industries des DM et DMDIV
  • Séance du 14 juin du Comité d’interface avec les représentants des industries des DM et DMDIV vitro – Groupe de travail Règlements DM/DMDIV

 Team-NB a publié deux position papers :

Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation le projet de cahier des charges de la filière de responsabilité élargie du producteur pour les dispositifs médicaux perforants utilisés par les patients en autotraitement (appelés Dasri). La consultation est ouverte jusqu’au 11 octobre. Ce nouveau cahier des charges couvre la période 2023 à 2028. Il fait suite à la prolongation d’un an, en janvier dernier, de l’agrément de l’éco-organisme Dastri. Le projet d’arrêté reprend les grandes lignes du précédent, ainsi que l’extension du périmètre de la filière aux équipements électriques ou électroniques associés à des dispositifs médicaux perforants. Il permet aussi la mise en œuvre des modifications de la réglementation encadrant les filières REP introduites par la loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec).

Enfin DEKRA a reçu l’approbation du MHRA pour la certification des dispositifs médicaux, rejoignant ainsi les trois autres organismes agréés au Royaume-Uni. 

Sources : ANSM, Team-NB, Actu-environnement, Pharmatimes

De nouvelles technologies pour le traitement des cancers

Améliorer la confiance des consommateurs envers l’industrie pharmaceutique ?

Une enquête américaine a analysé les raisons du manque de confiance des consommateurs auprès des entreprises pharmaceutiques. La crise du COVID a montré que celles-ci devaient changer de comportement et de communication.

    Seuls 13 % des consommateurs font entièrement confiance aux entreprises biopharmaceutiques, et seulement 45 % leur font « quelque peu confiance ». Cela signifie que 55% à 87% ont des problèmes de confiance avec les sociétés biopharmaceutiques.

    Ces résultats proviennent du rapport Connected Health Consumer 2021 de la société Salesforce, qui a synthétisé les réponses de 12 000 consommateurs sur la façon dont leurs attitudes envers les organisations de santé, les entreprises biopharmaceutiques et les technologies médicales ont changé depuis 2019. C’est évidemment une opportunité pour l’industrie d’améliorer son jeu pour mieux répondre aux besoins des consommateurs.

    Seuls 58 % des consommateurs ayant des ordonnances déclarent faire confiance aux sociétés pharmaceutiques. Ce rapport révèle les mesures que les sociétés pharmaceutiques peuvent prendre pour renforcer leurs relations. 

    Sur une note positive, l’enquête a révélé que parmi les personnes qui faisaient confiance aux entreprises pharmaceutiques, 82 % ont déclaré qu’elles pensaient que les entreprises se souciaient vraiment de leur santé. Peut-être plus pertinent, même dans le groupe de confiance, seulement 70% ont déclaré qu’ils pensaient que les sociétés pharmaceutiques connaissaient les préférences de communication du patient, renforçant le concept selon lequel la communication personnalisée devrait être une priorité absolue pour les sociétés biopharmaceutiques. 

    Les trois principales choses que les participants à l’enquête ont indiqué que les entreprises biopharmaceutiques et de soins de santé de confiance font différemment étaient :

    • Fournir des ressources et des communications personnalisées.
    • Prendre soin de toute la personne.
    • Améliorer les communications.

      a) Fournir des ressources et des communications personnalisées

      La consumérisation des soins de santé est le lieu où les gens exigent de plus en plus une expérience plus conviviale, telle que la commodité, la rapidité et la connaissance de leurs besoins et de leurs préférences en matière de communication. Et cela peut se faire par e-mail, téléphone, SMS, portail ou tout autre mécanisme pour fournir un service personnalisé et transparent qui permet aux gens de se sentir plus connectés aux médecins qui les traitent et à la société pharmaceutique avec laquelle ils interagissent.

               b) Prendre soin de toute la personne

      L’enquête a révélé que 71 % des participants souhaitaient que leurs équipes de soins aillent au-delà des facteurs cliniques et s’attaquent à leurs problèmes sociaux, économiques et environnementaux. Cela semble simple, mais les soins de santé sont de plus en plus compliqués et fragmentés. Par exemple, si vous êtes atteint d’un cancer, vous pouvez être diagnostiqué par un médecin, puis envoyé vers une série d’autres médecins pour des soins particuliers, qu’il s’agisse d’un radio-oncologue, d’un chirurgien ou d’un oncologue spécialisé dans les nouvelles immunothérapies. Idéalement, tout le parcours de soins est géré en équipe et ils communiquent en équipe, mais ce n’est pas toujours le cas. 

                 c) Améliorer la communication

      Tout cela rejoint le besoin de la biopharmacie et de tous les différents acteurs de la santé d’améliorer leur communication avec les consommateurs et entre eux.

      Selon l’enquête :

      • 91% des patients sont intéressés par des informations sur un médicament/traitement.
      • 74 % veulent des informations sur la façon de trouver un médecin.
      • 73 % veulent des informations sur les programmes de soutien financier.
      • 72 % veulent des ressources pour les soignants qui aident d’autres personnes ayant des problèmes de santé.
      • 71 % veulent savoir comment s’inscrire à un programme de soutien aux patients.

      Les entreprises biopharmaceutiques ont pour défi de s’assurer que leur message parvient aux bonnes personnes, qu’il s’agisse du consommateur, d’un fournisseur ou d’un autre partenaire, au bon moment. Il doit être cohérent et efficace pour garantir l’observance et l’observance des médicaments pour le consommateur et un partage transparent d’informations entre les équipes de soins.

      Source Biopharmadive

      De nouvelles technologies pour le traitement des cancers

      Mieux intégrer le développement de la recherche dans les CHU.

      L’évolution des CHU s’est progressivement éloignée de la mission de recherche, qui avait montré son efficacité en offrant aux malades une médecine de haut niveau adaptée à toutes les pathologies.

      Face à ce constat, un colloque de l’Académie nationale de médecine a réuni les 7 et 8 septembre 2022 plus de 100 personnalités du monde scientifique, économique et politique, dont les présidents de France-Universités et de la Conférence des doyens de médecine, des représentants des Ministères, des parlementaires…

      Après un rappel des travaux produits par l’Académie nationale de médecine sur l’état de la recherche en biologie-santé et la place des CHU dans son organisation, des experts nationaux et européens ont présente les dispositifs déployés dans des pays comparables à la France mais qui investissent deux à trois fois plus dans la recherche en biologie-santé : l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique.

      Trois tables rondes ont permis de dégager des pistes d’amélioration souhaitables quant à l’organisation de la recherche en biologie-santé et à son insertion dans les CHU, à l’attractivité des carrières et à l’innovation en sante. Plusieurs recommandations ont émergé : 

      1. Moyens : mieux les cibler vers une recherche de qualité

      Transformer la contribution financière de la Sécurité Sociale à la recherche développée dans les hôpitaux en une réelle dotation aux équipes de recherche via un mécanisme d’affectation des moyens conforme aux standards internationaux ; parallèlement, faire croitre de maniéré significative les crédits de la recherche en biologie et santé pour se rapprocher des niveaux atteints dans des pays européens comparables.

      1. Ressources humaines : restaurer l’attractivité de la médecine universitaire et promouvoir son orientation vers la recherche.

      Moderniser le statut des hospitalo-universitaires en introduisant flexibilité, mobilité et souplesse dans les recrutements et tout au long de la carrière pour favoriser une recherche de qualité dans les équipes de recherche et au sein des services hospitaliers.

      1. Gouvernance : remettre les CHU au cœur de l’Université et la recherche au cœur des CHU

      Identifier dans chaque région des sites hospitalo-universitaires disposant d’équipes de recherche de visibilité internationale ; mettre en place une direction scientifique et médicale des CHU.

      1. Innovation : faciliter les transferts de technologie en simplifiant l’aide à l’innovation et en favorisant la prise de risque
        Créer des écosystèmes intégrés aux sites de recherche hospitalo-universitaires, qui associent l’industrie, la Health-Tech et les investisseurs privés ; simplifier les mécanismes d’aide à l’innovation pour les rendre plus efficients et les orienter vers la prise de risque.

      Source : Académie Nationale de Médecine

      IPSEN investit dans sa production de matières premières.

      IPSEN investit dans sa production de matières premières.

      IPSEN a inauguré l’extension et la modernisation de ses installations irlandaises de Dublin, qui ont récemment bénéficié d’une enveloppe d’un montant total 52 millions d’euros. 

      Avec cet investissement, IPSEN entend ainsi étendre ses capacités de fabrication et soutenir la production de médicaments essentiels pour les patients souffrant à la fois de cancers difficiles à traiter et de maladies rares. Avec cette stratégie, le laboratoire a ainsi fait grimper de 10 % ses capacités de production d’API (Actif Pharmaceuticals Ingredient), favorisant la disponibilité de ces traitements. 

      En plus de la mise à niveau de son site, Ipsen s’engage à soutenir et à renforcer son équipe de 175 employés en Irlande travaillant dans la R&D, la fabrication et les opérations commerciales. La société a augmenté ses effectifs de Blanchardstown (Dublin) de 20 % depuis 2019. Mais le laboratoire français ne compte toutefois pas en rester là et prévoit un investissement supplémentaire de 15 M€ pour ce site entre 2023 et 2026. 

      Le site est en charge de la fabrication du principe actif de deux produits phares d’Ipsen.

      – Le premier est le Decapeptyl (triptoréline), un traitement indiqué dans le cancer du sein et le cancer de la prostate. Au premier semestre de 2022, ses ventes ont atteints 264,6 M€. 

      – Le second est la Somatuline (lanréotide), traitement majeur en oncologie indiqué dans les tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques et dans l’acromégalie, dont les ventes se sont chiffrées à 600 M€ au premier semestre 2022. Des ventes qui sont restées globalement stables et ce malgré l’arrivée d’un médicament concurrent sur le marché américain.  

      Source : IPSEN