Les approbations les plus significatives de la FDA en 2025

Les approbations les plus significatives de la FDA en 2025

Depuis le début de l’année 2025, la FDA a approuvé des médicaments innovants. En voici un résumé.

Journavx (suzétrigine) / VERTEX

Ce médicament représente une avancée majeure en tant qu’analgésique non opioïde de première classe pour le traitement de la douleur aiguë modérée à sévère chez l’adulte. Ce nouveau traitement cible une voie de signalisation spécifique impliquant les canaux sodiques du système nerveux périphérique.

Blujepa (gépotidacine) / GSK

Ce médicament a été approuvé pour le traitement des infections urinaires (IU) non compliquées, l’une des infections bactériennes les plus courantes, touchant des millions de personnes chaque année.

Qfitlia (fitusiran) / SANOFI

Ce médicament représente une avancée significative dans le traitement de l’hémophilie, approuvé pour prévenir ou réduire la fréquence des épisodes hémorragiques chez les patients atteints d’hémophilie A ou B.

Imaavy (nipocalimab-aahu) / J & J

Il a été approuvé pour le traitement de la myasthénie grave généralisée, une maladie neuromusculaire auto-immune caractérisée par une faiblesse musculaire qui s’aggrave avec l’activité et s’améliore avec le repos. Cette affection peut avoir un impact significatif sur le fonctionnement quotidien et la qualité de vie.

Emrelis (télisotuzumab védotine-tllv) / ABBVIE

Ce médicament a été approuvé pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) non épidermoïde, localement avancé ou métastatique, présentant une forte surexpression de la protéine c-Met après un traitement systémique antérieur.

Ibtrozi (talétrectinib) / NUVATION BIO

Il a reçu l’approbation de la FDA pour le traitement des adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules ROS1-positif, localement avancé ou métastatique.

Source CPHI online

Les approbations les plus significatives de la FDA en 2025

Utiliser les insectes pour fabriquer des molécules biologiques

Des chercheurs Sud-Coréens, dirigés par Kenichiro Itami du RIKEN Pioneering Research Institute (PRI) / RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS), ont réussi à utiliser des insectes comme mini-usines à fabriquer des molécules, marquant ainsi une percée dans le domaine de l’ingénierie chimique.

Ces chercheurs, dirigés par Kenichiro Itami du RIKEN Pioneering Research Institute (PRI) / RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS), ont trouvé un moyen grâce aux insectes, de créer des molécules complexes, ayant de multiples applications, notamment en biologie.

Les nanocarbones moléculaires sont de minuscules structures composées uniquement d’atomes de carbone. Malgré leur taille minuscule, ils peuvent être mécaniquement solides, conduire l’électricité et même émettre une lumière fluorescente. » Notre équipe a mené des recherches sur les nanocarbones moléculaires, mais nous avons également développé des molécules qui agissent sur les mammifères et les plantes », explique Itami. « Grâce à ces expériences, nous nous sommes soudain demandé ce qui se passerait si nous donnions des nanocarbones aux insectes ».

Les chercheurs du RIKEN ont émis l’hypothèse que les insectes pourraient servir d’usines chimiques vivantes, effectuant les types de modifications chimiques des nanocarbones qui sont difficiles à reproduire en laboratoire. Pour tester leur concept, l’équipe a nourri des chenilles du ver gris du tabac avec un régime contenant un nanocarbone moléculaire en forme de ceinture connu sous le nom de [6]MCPP. Deux jours plus tard, l’analyse du caca de la chenille a révélé une nouvelle molécule, le [6]MCPP-oxylène, c’est-à-dire du [6]MCPP auquel a été incorporé un atome d’oxygène. Ce changement subtil a rendu la molécule fluorescente.

Ce travail ouvre une nouvelle voie dans la science des matériaux : la fabrication de molécules fonctionnelles à l’aide d’insectes. Le passage des tubes à essai traditionnels aux systèmes biologiques – enzymes, microbes ou insectes – permettra la construction de nanomolécules complexes.

La synthèse par les insectes pourrait être appliquée à un large éventail de molécules et de fonctions, forgeant ainsi des liens entre la chimie organique et la biologie synthétique.

Source CHEMEUROPE

L’acquisition de l’été pour MERCK / MSD

L’acquisition de l’été pour MERCK / MSD

Merck & Co./MSD vient d’annoncer le rachat pour la somme de 10 Md$ du britannique Verona Pharma, un spécialiste des traitements innovants des maladies respiratoires.

Cette opération permet à la big pharma américaine d’enrichir son portefeuille dans les maladies cardio-pulmonaires avec Ohtuvayre (ensifentrine), un traitement inhalé de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui a connu un lancement prometteur depuis son approbation par la FDA l’an passé, en générant 42,3 M$ de ventes sur la fin de l’année 2024.

Ohtuvayre est le premier traitement inhalé pour le traitement d’entretien de la BPCO chez l’adulte, combinant bronchodilatateur et anti-inflammatoire non stéroïdien en une seule molécule. Verona a évalué Ohtuvayre nébulisé dans le cadre de son programme clinique de phase III ENHANCE (« Ensifentrine as a Novel inHAled Nebulized COPD thErapy ») pour le traitement d’entretien de la BPCO. Ohtuvayre a atteint le critère d’évaluation principal des études ENHANCE-1 et ENHANCE-2, démontrant des améliorations statistiquement et cliniquement significatives de la fonction pulmonaire. Une association à dose fixe d’ensifentrine et de glycopyrrolate, un LAMA, est actuellement en développement pour le traitement d’entretien de la BPCO.

De surcroît, Ohtuvayre est évalué dans d’autres indications respiratoires comme l’asthme, la mucoviscidose et les bronchectasies non liées à la mucoviscidose.

Ses revenus annuels pourraient dépasser, à terme, 3 Md$.

Cette acquisition d’envergure pour Merck & Co./MSD, semble anticiper l’année 2028, qui sera celle de la chute dans le domaine public du brevet de son blockbuster Keytruda (pembrolizulab). Cet anticorps monoclonal aux multiples indications contre des cancers agressifs affichait 29,5 Md$ de ventes en 2024, soit près de la moitié des 64,2 Md€ de chiffre d’affaires du laboratoire.

Source MERCK

Les approbations les plus significatives de la FDA en 2025

Connaissez-vous AELIS PHARMA ?

AELIS PHARMA est une start up bordelaise qui développe des médicaments dans des pathologies spécifiques du SNC.

AELIS PHARMA a été créé en 2014 par un médecin neuroscientifique, ancien de l’INSERM, Pier-Vicenzo PIAZZA , qui a découvert un nouveau mécanisme pharmacologique de protection du cerveau ce qui débouche sur une nouvelle classe de médicaments.

Cette nouvelle classe cible un récepteur du système endocannabinoïde, le récepteur CB. Ce neurotransmetteur est impliqué dans de nombreuses fonctions cérébrales

Les inhibiteurs sélectifs de la signalisation (SSi) régulent le récepteur et traitent des maladies liées au dérèglement de ce récepteur.

Deux médicaments sont aujourd’hui au stade clinique :

– AEF 0117 utilisé pour traiter les troubles liées à la consommation de cannabis. Il est en phase 2 de développement.

– AEF0217 est utilisé pour traiter les troubles cognitifs dans la Trisomie 21.

Mais la société se concentre aussi sur d’autres pathologies : obésité, diabète, fibroses.

AELIS PHARMA a bénéficié de plusieurs levées de fonds (70 millions au total) avant et après son introduction en bourse.

Elle compte 32 salariés dont 80 % sont des chercheurs, la plupart PhD, qui s’occupent du développement pré clinique.

Source AELIS PHARMA

Pour une décarbonation des industries du médicament

Pour une décarbonation des industries du médicament

The Shift Project a présenté la synthèse de son travail de recherche collaboratif sur la décarbonation de l’industrie du médicament.

Ces travaux, menés en partenariat avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), et le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM), la Chaire RESPECT (EHESP) et avec le soutien de MGEN.

Le rapport montre tout d’abord que les industries pharmaceutiques sont fortement dépendantes des énergies fossiles et le changement climatique et les tensions croissantes sur l’approvisionnement en énergies fossiles menacent les industries des médicaments.

Il est donc nécessaire dans le futur de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’apprendre à se passer du pétrole et du gaz.

Les objectifs du rapport the The Shift Project étaient les suivants :   

  • Quantifier les émissions de GES sur toute la chaîne de valeur des médicaments consommés en France.
  • Identifier les leviers de décarbonation et proposer des scénarios d’action.
  • Estimer le potentiel de réduction d’émissions jusqu’à -68 % d’ici 2050.

Parmi les chiffres clés, il faut noter qu’en 2023, les médicaments consommés en France ont généré environ 9,1 MtCOe/an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 1 million de Français. Les industries du médicament produisent en moyenne 48 boîtes de médicaments produites par Français et par an, représentant 140 kgCOe/personne/an.

Les étapes les plus émettrices sont :

    • Production des principes actifs (25 %)
    • Activités de R&D (13 %)
    • Activités corporatives (17 %)
    • Logistique, emballages et gaz médicaux

Les principaux leviers de décarbonation identifiés qui permettraient de baisser de 68 % leurs émissions annuelles entre 2023 et 2050 :

Levier

Description

Gain estimé

Efficacité énergétique

Meilleure gestion de l’énergie, récupération de chaleur

-10 %

Relocalisation & électricité bas carbone

Produire en France ou Europe avec un mix électrique propre

-12%

Electrification

Faire baisser les émissions de GES

-4%

Transport

Réduction des distances, modes plus sobres

-5 %

Gaz médicaux

Alternatives moins polluantes (ex : inhalateurs secs)

-6%

Emballages

Allègement et recyclage

-6 %

R&D & activités corporatives

Optimisation des essais, numérique sobre

-6 % à -11 %

Les recommandations transversales mentionnées dans le rapport :

    • Évaluer systématiquement l’impact carbone des médicaments.
    • Inclure le critère carbone dans les achats publics et autorisations.
    • Impliquer tous les métiers de l’industrie dans la transition.
    • Encourager la transparence sur la chaîne logistique et les origines des matières premières.

En conclusion, le rapport pointe que la décarbonation est non seulement possible, mais essentielle pour :

    • Renforcer la résilience sanitaire
    • Assurer la souveraineté énergétique
    • Réduire de 68 % les émissions d’ici 2050, en activant tous les leviers à chaque étape de la chaîne.

Les travaux ont également été menés sur l’industrie des dispositifs médicaux. Les synthèses et rapport sont disponibles sur le site de The Shift Project : 

Source : The Shift Project