Traitement dans la maladie d’Alzheimer

Traitement dans la maladie d’Alzheimer

La Haute autorité de santé (HAS) a rejeté la demande d’autorisation d’accès précoce pour le médicament Leqembi.

Leqembi (lécanémab), développé par les laboratoires Biogen (États-Unis) et Eisai (Japon), est un médicament destiné à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Il cible les plaques amyloïdes, une des caractéristiques biologiques de cette pathologie neurodégénérative. Ce traitement, tout comme le Kisunia (donanémab, par Eli Lilly), suscite de grands espoirs car il représente une des premières avancées thérapeutiques depuis plusieurs décennies.

La HAS a rendu un avis défavorable à la demande d’autorisation d’accès précoce pour Leqembi, qui aurait permis une prise en charge automatique par l’Assurance Maladie du médicament. Les motifs du rejet sont les suivants :

  • Efficacité jugée modeste : le médicament montre un léger ralentissement de la progression de la maladie, mais les bénéfices cliniques sont considérés comme trop faibles pour justifier un accès précoce.
  • Profil de tolérance préoccupant : des effets secondaires graves ont été observés, notamment des hémorragies cérébrales et des œdèmes, parfois mortels.
  • Pas de besoin médical insuffisamment couvert : selon la HAS, Leqembi n’est pas susceptible de combler un besoin médical insuffisamment couver

Au niveau européen, Leqembi a été autorisé par l’Agence européenne des médicaments (EMA) en avril mais les autorités sanitaires européennes avaient initialement refusé son autorisation et ne l’ont donné ensuite qu’avec des restrictions strictes :

  • Usage limité aux patients en début de maladie.
  • Prescription réservée aux patients à faible risque de complications.

D’un côté, les associations de patients voient dans Leqembi une avancée, même modeste, et réclament son accès. Tandis que certains experts émettent des réserves car ils estiment que le médicament agit sur les conséquences (les plaques amyloïdes) plutôt que sur les causes profondes de la maladie, et que les risques l’emportent sur les bénéfices.

La HAS, bien que son avis soit consultatif, influence fortement les décisions gouvernementales en matière de remboursement. Le rejet de l’accès précoce signifie que Leqembi ne sera pas immédiatement disponible pour les patients français via l’Assurance maladie. Cet avis n’exclut toutefois pas que le Leqembi soit un jour remboursé par l’assurance-maladie. La HAS se prononcera plus tard sur une éventuelle procédure de « droit commun », qui impliquerait des négociations plus longues et complexes car se pose aussi la question du rapport coût/efficacité, notamment en raison du prix élevé du traitement et de son impact limité.

Source : HAS, Le Figaro Santé

Traitement dans la maladie d’Alzheimer

Baxdrostat : une avancée majeure contre l’hypertension résistante

AstraZeneca a dévoilé au congrès européen de cardiologie les résultats très prometteurs d’un essai d’un hypertenseur au mode d’action nouveau.

AstraZeneca a annoncé des résultats très prometteurs pour son médicament expérimental Baxdrostat, à l’issue de l’essai clinique de Phase III BaxHTN. Il n’y avait pas eu de médicament innovant contre l’hypertension artérielle depuis 20 ans.

Ce traitement, destiné aux patients souffrant d’hypertension non contrôlée ou résistante, a atteint tous ses objectifs, marquant une étape importante dans la lutte contre cette pathologie chronique.

L’essai, mené sur 796 patients (randomisés en 1:1:1 pour <dosé à 1 mg, ou 2 mg ou placebo pendant 12 semaines.), a démontré que Baxdrostat, induisait une réduction statistiquement significative et cliniquement significative de la pression artérielle systolique (PAS) moyenne en position assise par rapport au placebo après 12 semaines (−9,8 mmHg de baisse de la pression artérielle systolique versus placebo, avec le baxdrostat à 2 mg pendant 12 semaines).

L’essai a également satisfait à tous les critères d’évaluation secondaires. Les patients souffrant d’hypertension non contrôlée ou résistante au traitement ont reçu le baxdrostat ou un placebo en plus des soins habituels. Le baxdrostat a été généralement bien toléré et son profil d’innocuité était favorable.

Baxdrostat agit en inhibant sélectivement la synthèse de l’aldostérone, une hormone clé dans la régulation de la pression artérielle. Ce mécanisme, inédit depuis plus de deux décennies, cible directement l’un des principaux facteurs biologiques de l’hypertension difficile à traiter.

L’hypertension touche 1,3 milliard de personnes dans le monde, et près de 50 % des patients sous traitement n’atteignent pas leurs objectifs de pression artérielle. Les formes résistantes exposent à des risques accrus d’AVC, d’infarctus et d’insuffisance rénale. Selon le Dr Bryan Williams, investigateur principal de l’étude :

“Ces résultats montrent que Baxdrostat pourrait offrir une nouvelle solution thérapeutique aux millions de patients dont la pression reste élevée malgré plusieurs traitements.”

AstraZeneca a acquis le baxdrostat en achetant CinCor Pharma, Inc. en février 2023.18 Un droit à valeur contingente de 10 dollars par action en espèces (0,5 milliard de dollars) est payable aux anciens actionnaires de CinCor lors de la soumission d’une nouvelle demande de médicament aux États-Unis ou en Europe.

Source : ASTRAZENECA, Les Echos, ESC online

La France va expérimenter la e-notice

La France va expérimenter la e-notice

Initiée par l’ANSM, cette phase pilote débutera au 1er octobre 2025 pour une durée de deux ans. En ville, elle concernera environ 170 médicaments et à l’hôpital, environ 420 médicaments.

Cette période vise à expérimenter l’utilisation (accessibilité et perception par les utilisateurs, dont les professionnels de santé) de la e-notice afin d’organiser à terme la transition des notices imprimées vers les notices électroniques, selon la volonté de la Commission européenne.

La phase pilote française sur les notices numériques s’inscrit dans un mouvement plus large porté à l’échelle européenne. D’autres pays ont initié ce changement (Belgique, Espagne, Portugal).

La phase pilote repose sur des laboratoires volontaires, retenus par l’ANSM après un appel à candidatures. Elle est mise en œuvre en ville et à l’hôpital.

En ville, environ 170 médicaments sont concernés :

  • Paracétamol formes adultes pour le traitement de la douleur et de la fièvre,
  • Statines, prescrites dans la prévention cardiovasculaire,
  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), utilisés contre les troubles digestifs et les reflux gastriques,
  • Vaccins, qu’ils soient recommandés dans le calendrier vaccinal ou administrés à des populations spécifiques (adultes, personnes âgées, enfants) ;

Un QR code est ajouté sur la boîte de certains médicaments et la notice papier est conservée pour le moment. Ce QR code renvoie à la version numérique de la notice sur la base de données publique des médicaments (BDPM) et à des supports d’information complémentaires.

A l’hôpital, ce sont environ 420 médicaments qui sont concernés :

  • Anticancéreux et immunothérapies,
  • Thérapies innovantes : thérapie génique et cellulaire,
  • Antibiotiques et antiviraux à usage hospitalier,
  • Médicaments utilisés en hématologie et en oncologie,
  • Traitements des maladies rares ou chroniques graves,
  • Produits dérivés du sang,
  • Agents radiopharmaceutiques,
  • Gaz médicaux,
  • Médicaments génériques ou biosimilaires distribués à l’hôpital

La notice papier est supprimée pour les spécialités sélectionnées, car jugée inutile en pratique courante dans les pharmacies hospitalières et source d’importants volumes de déchets. Elle reste disponible en ligne sur la BDPM et via les logiciels d’aide à la dispensation/à la prescription (LAD-LAP).

Outre une mise à jour régulière, la voie numérique permet également de diversifier les supports pédagogiques pour renforcer le bon usage des médicaments :

  • support vidéo : les premières vidéos porteront sur des médicaments de la phase pilote fréquemment utilisés comme le paracétamol, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et les statines ;
  • alertes de sécurité publiées par l’ANSM (cf. Illustration) ;
  • dossiers thématiques ;
  • avis de la Commission de la transparence (CT) ;
  • mesures additionnelles de réduction des risques (marr).

Pendant la phase pilote, la e-notice sera évaluée sur différents critères : facilité d’accès aux notices numériques, utilité des contenus additionnels, éventuels freins techniques ou d’usage.

Les indicateurs de suivi seront déterminés par un comité de suivi réunissant régulièrement les représentants des patients, des professionnels de santé et des laboratoires. Ils comportent :

  • des indicateurs qualitatifs : formulaire de satisfaction, enquêtes ciblées, suivi spécifique, un questionnaire de satisfaction accessible directement sur le site BDPM à destination de tous afin d’évaluer l’accessibilité et l’intérêt de la e-notice, 2 enquêtes menées auprès d’un panel représentatif de 1 500 personnes, à mi-parcours (mi-2026) puis à la fin de la phase pilote (octobre 2027) ;
  • des indicateurs quantitatifs : suivi de l’usage du QR code, évaluation de l’usage des contenus enrichis.

Source : Vidal, ANSM

Le sud-africain ASPEN taille dans ses effectifs de production

Le sud-africain ASPEN taille dans ses effectifs de production

ASPEN va déclencher une suppression de 200 employés sur son site normand.

Confronté à la baisse des commandes de vaccins contre le Covid-19 et des anticoagulants (héparine de bas poids moléculaire HBPM), le site Aspen de Notre-Dame-de-Bondeville va supprimer un quart de ses effectifs. Le groupe sud-africain souhaite désormais se repositionner sur le marché des analogues du GLP-1.

L’annonce a été faite pendant l’été : le site Aspen va donc se séparer de près de 200 employés, sur les 880 que compte l’usine. Un plan de rupture conventionnelle collective (RCC) qui doit débuter par le non-renouvellement des contrats précaires – 60 intérimaires et 40 employés en CDD – et être complété par un plan de départ volontaire pour une centaine de postes en CDI, à partir de janvier 2026.

« Nous avons été surpris d’apprendre que notre site affichait de très mauvais résultats depuis 2021, alors que la direction avait récemment entrepris plusieurs projets d’agrandissement », s’étonne une source syndicale. Pour le moment, aucune décision concernant les fonctions visées ne semble avoir été actée. Les négociations démarreront en septembre. Sollicité par la rédaction de Usine Nouvelle, Aspen n’a pas souhaité s’exprimer sur ce plan social.

L’usine construite en 1968 par les laboratoires Choay, intégrée en 1984 à Sanofi, rachetée vingt ans plus tard par GSK et propriété du sud-africain Aspen depuis 2014, tente depuis plusieurs années de se diversifier vers les anesthésiques et d’autres traitements exigeant des conditions de production stérile.

Sources : Usine Nouvelle et Actu Labo.

Les nominations pharma et biotech de l’été

Les nominations pharma et biotech de l’été

Voici quelques nominations pharma et biotech annoncées pendant l’été.

GOUVERNANCE IPSEN

Ipsen, groupe biopharmaceutique mondial de spécialité, annonce les changements suivants au sein de son Comité Exécutif : Mari Scheiffele est nommée Vice-Présidente Exécutive, Directrice des Produits, Andreas Gerber (ex J&J) est nommé Vice-Président Exécutif, Directeur International et Caroline Sitbon (ex GSK) est nommée Vice-Présidente Exécutive, Directrice Juridique.

Jean-Patrick HENNEBELLE / BIOCODEX

Biocodex annonce la nomination de Jean-Patrick Hennebelle au poste de Chief Business Development Officer. Il intègre ainsi le Comité Exécutif de l’entreprise. Il a occupé précédemment des fonctions de direction chez Ipsen. Dans ce cadre, il a piloté la stratégie Business Development du portefeuille Late Stage en Oncologie, Maladies Rares et Neurosciences. Il a également exercé des responsabilités chez Expanscience, à l’Établissement Français du Sang (EFS), et a débuté sa carrière comme consultant en stratégie chez EY.

Thomas GIDOIN / OSE IMMUNOTHERAPEUTICS

OSE Immunotherapeutics a annoncé la nomination de Thomas Gidoin au poste de Directeur Financier. Il a plus de 15 ans d’une large expertise internationale dans les marchés financiers, la stratégie financière et la gouvernance. Précédemment, il était Vice-Président Finance de DBV Technologies où il dirigeait l’équipe Corporate Finance.

Catherine MARTRE / France BIOTECH

France Biotech, l’association des entrepreneurs de l’innovation en santé, annonce la nomination de Catherine Martre au poste de Directrice générale. Elle succède à Olivier Chabanon. Avant de rejoindre France Biotech, Catherine Martre a occupé plusieurs postes à responsabilités dans l’industrie pharmaceutique et des biotechnologies. Elle a notamment été Directrice de la stratégie et des affaires publiques chez Takeda France, puis Directrice des opérations commerciales et du market access chez Advicenne.

Sources : Communiqués d’entreprises.