Les big pharma continuent de réindustrialiser aux Etats-Unis

Les big pharma continuent de réindustrialiser aux Etats-Unis

Encore des investissements industriels annoncés aux Etats-Unis. Cette fois ce sont ABBVIE, AMGEN et THERMO FISCHER.

Dans ces colonnes nous avions annoncé, les semaines précédentes, les investissements de Lilly, J&J, Novartis et Roche. Au total, ce sont 186 Mrds $ qui devraient être prochainement investi dans le développement des capacités industrielles pharmaceutiques. 

Un montant important, auquel vont s’ajouter encore plusieurs milliards provenant d’AbbVie, d’Amgen et de Thermo Fisher.

AbbVie promet d’investir 10 Mrds $ d’ici 2035 

AbbVie a dévoilé un nouveau plan de croissance aux États-Unis en investissant 10 milliards de dollars, au cours de la prochaine décennie, sur le sol américain, visant à soutenir son développement dans plusieurs domaines thérapeutiques, dont l’obésité. Dans le détail, AbbVie projette de construire quatre nouvelles usines dédiées à la production d’ingrédients pharmaceutiques actifs (API), de peptides et de dispositifs médicaux.

Amgen renforce son site de l’Ohio 

Amgen a annoncé sa volonté de débloquer 900 millions de dollars pour agrandir son site dans l’Ohio, spécialisé dans la bioproduction. Il compte ainsi créer 350 emplois supplémentaires sur un site qui en totalise déjà 400. L’ancrage d’Amgen dans l’État est tout récent puisque cette usine de 27 000 m² a été inaugurée en février dernier.

Thermo Fisher dévoile un projet à 2 Mrds $ aux États-Unis 

Thermo Fisher Scientific a décidé d’investir 2 milliards de dollars. Un projet d’une durée de quatre ans, qui aura pour but de « renforcer l’innovation, la production et la compétitivité économique américaines dans le secteur des sciences de la vie ».

Ces annonces confirment de nouveau que la politique de droit de douane imposée par l’administration Trump a décidé de nombreux laboratoires américains à fortifier leur production aux Etats-Unis.

Sources : Communiqués d’entreprise

Les big pharma continuent de réindustrialiser aux Etats-Unis

Conditionnement des médicaments

L’EFPIA publie un livre blanc sur le conditionnement des médicaments : situation actuelle et quelles options pour réduire son impact environnemental. 

L’objectif de l’emballage pharmaceutique est de contenir, protéger, transporter et identifier les produits pharmaceutiques jusqu’à l’administration et/ou l’utilisation par le patient, et d’inclure des informations pertinentes pour une utilisation sûre et efficace du produit. Pour répondre aux exigences réglementaires, il incombe au fabricant pharmaceutique de concevoir, développer et valider ses produits conformément à un système de gestion de la qualité.

D’après une enquête menée dans l’industrie pharmaceutique, les types de plastique les plus couramment utilisés dans tous les formats de conditionnement sont le PP, le PE, le PET et le PVC. Les plastiques et les polymères jouent un rôle essentiel dans la qualité, la protection et la compatibilité des emballages pharmaceutiques. Les plastiques permettent d’obtenir des matériaux à haute barrière et des films laminés multicouches qui ne sont pas possibles avec d’autres matériaux. 

L’approvisionnement en matériaux alternatifs étant limité et difficile, l’industrie pharmaceutique utilise des plastiques fossiles vierges pour combler le vide. Néanmoins, pour combler cette lacune, l’industrie pharmaceutique collabore avec des fournisseurs en amont afin d’obtenir des matériaux durables à grande échelle.

Des options existent néanmoins pour permettre aux entreprises pharmaceutiques de réduire l’impact environnemental de leurs packagings : 

  • Partenariats : Grâce à Horizon Europe et à l’initiative « Innovative Health », il est possible de créer des plates-formes de recherche collaborative public-privé durables pour répondre à la nécessité de réduire l’impact des emballages sur l’environnement. Cela inclut le recyclage des matériaux d’emballage et/ou des alternatives aux produits chimiques d’emballage actuels. La priorité devrait être donnée aux domaines cibles pour lesquels une action peut être attendue à court terme (3 à 5 ans).
  • Adoption de plastiques biosourcés : L’application de ces matériaux biosourcés aux produits pharmaceutiques n’a pas encore fait l’objet d’études approfondies. Les études futures devraient prendre en compte des facteurs tels que les défis liés au type de formulation qui serait en contact avec le nouveau matériau et sa sensibilité au matériau.
  • Contenu recyclé par recyclage mécanique et chimique : L’utilisation de matières premières secondaires dans les emballages pharmaceutiques, en particulier les emballages sensibles au contact, peut présenter des défis importants en raison des exigences réglementaires et de sécurité associées à nos produits et des performances techniques requises pour ces matériaux.
  • Utilisation de nouveaux mono-matériaux tels que les matériaux moulés en pâte sèche pour les produits solides oraux : De nouveaux développements dans les mono-matériaux pour les blisters et les opercules, comme le PP, le HDPE et le PET, ouvrent la voie à des matériaux alternatifs pour les blisters qui ne contiennent pas de PVC. L’ajout de la technologie de la pâte moulée pour les applications d’emballage de liquides et de solides à usage oral a ouvert de nouvelles perspectives pour les emballages à base de papier.
  • Recyclabilité : La proposition de créer une liste d’éléments qui caractériseraient automatiquement l’emballage comme non recyclable doit être soigneusement évaluée au regard de l’impact potentiel sur l’emballage primaire des produits pharmaceutiques et, par conséquent, sur l’approvisionnement des patients en médicaments. Les entreprises pharmaceutiques et leurs partenaires d’approvisionnement travaillent activement à l’identification de matériaux d’emballage primaire durables qui offrent la protection requise pour le produit, mais il n’existe pas encore d’alternatives viables.
  • Stimuler l’innovation : La Commission devrait envisager d’investir des fonds publics de R&D dans la recherche de solutions durables aux problèmes de sécurité liés à l’emballage primaire des médicaments et d’autres secteurs hautement réglementés. Un projet de l’IHI (Innovative Health Initiative), ENKORE, a démarré en janvier 2025 pour étudier les emballages durables.

Source : EFPIA

Consultations de l’EMA

Consultations de l’EMA

L’EMA lance deux consultations publiques dans le but de revoir le modèle pour l’information produit des médicaments approuvés en procédure centralisée.

Consultation publique sur la version 11 du modèle QRD : 

L’EMA révise le modèle QRD pour les médicaments à usage humain autorisés en procédure centralisée, principalement pour améliorer le contenu et la structure de leur notice. L’objectif est de rendre la notice plus compréhensible et plus pertinente pour les patients, tout en respectant le cadre législatif actuel, la directive 2001/83/CE. 

Les principaux changements proposés sont les suivants :

– La suppression ou le caractère facultatif de certains textes afin de raccourcir la notice,

– La création de textes standard pour améliorer la lisibilité pour les patients et permettre une harmonie des textes entre les produits,

– Le déplacement des informations importantes au début de la notice,

– Le regroupement des informations par sujet pour les rendre plus faciles à trouver

– La réorganisation des avertissements / précautions dans un ordre plus logique.

La date limite pour soumettre les commentaires est le 31 août 2025. 

Projet de modèle QRD v11 : versions “clean” et “track change“.  

Consultation publique sur l’inclusion potentielle d’une “section d’informations clés” dans la notice des médicaments autorisés en procédure centralisée : 

Une section “informations clés” permettrait aux patients et aux professionnels de santé, entre autres : 

– D’identifier rapidement les messages clés de sécurité,

– De trouver des informations sur le profil bénéfice-risque des médicaments.  

Document de consultation publique à consulter.

La date limite pour soumettre les commentaires est le 31 mai 2025. 

Source : EMA

Le nouveau record de blockbuster : KEYTRUDA de MERCK

Le nouveau record de blockbuster : KEYTRUDA de MERCK

KEYTRUDA devient le premier médicament blockbuster à dépasser le chiffre d’affaires annuel de 30 Md $.

Rappelons les précédents records : PROZAC (dépression, LILLY) le premier à dépasser 1Md, MOPRAL (gastroentérologie, ASTRAZENECA) à dépasser 5 Md, TAHOR (hypocholestérolémiant, PFIZER) le premier à dépasser 10 Md$. 

L’anticancéreux KEYTRUDA de Merck (MSD) a célébré en septembre 2024, son dixième anniversaire de commercialisation. 

Depuis sa mise sur le marché en 2014, il a rapporté plus de 130 milliards de dollars (114 milliards d’euros) à son fabricant. Il est devenu il y a trois ans le premier traitement dans l’histoire de la pharmacopée à avoir atteint un chiffre d’affaires annuel dépassant 20 milliards de dollars. 

En 2024, ses ventes ont frôlé les 30 milliards de dollars.

Le Keytruda a marqué une révolution dans l’arsenal thérapeutique des médecins en cancérologie en popularisant le recours aux immunothérapies, ces traitements qui s’attellent à déverrouiller l’activité des cellules tueuses du système immunitaire, bloquées par le cancer, afin qu’elles attaquent la tumeur. 

Keytruda continue de stimuler la croissance avec une hausse de 21 % de ses ventes, atteignant 7,8 milliards de dollars sur le trimestre. Merck enregistre également un succès précoce avec Winrevair, son nouveau médicament contre l’hypertension artérielle pulmonaire, qui a contribué à hauteur de 200 millions de dollars au chiffre d’affaires. MERCK a présenté un portefeuille de 20 nouveaux médicaments phares qui, selon elle, pourraient générer plus de 50 milliards de dollars de revenus futurs. Il s’agit notamment de Winrevair ainsi que de médicaments destinés à l’oncologie, à l’ophtalmologie, au traitement du VIH, et bien d’autres encore.

Sources : Agences de Presse et MERCK

Les big pharma continuent de réindustrialiser aux Etats-Unis

Poursuite des investissements industriels aux Etats-Unis : au tour de ROCHE !

ROCHE compte investir 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) aux États-Unis durant les cinq prochaines années, afin de renforcer ses capacités de production.

ROCHE compte investir 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) aux États-Unis durant les cinq prochaines années. Cette décision suit celles de Novartis, J & J, Merck, Lilly, Novo, dans le contexte des droits de douane de l’administration TRUMP. 

Dans le communiqué publié, Roche explique que ces 50 milliards de dollars vont servir à renforcer ses capacités de production aux États-Unis, entre autres dans le Kentucky, l’Indiana, le New Jersey, l’Oregon et la Californie. 

Le groupe, qui fabrique des anticancéreux mais aussi des traitements contre l’hémophilie, précise qu’il compte également communiquer sur un site supplémentaire «prochainement». Ce montant sera alloué à ses usines pour les produits pharmaceutiques mais aussi pour les produits de diagnostics.

Roche dispose déjà de 13 usines aux États-Unis et de 15 sites de recherche et développement et y emploie 25.000 personnes. 

Ces investissements vont créer «12.000 emplois», dont «près de 6500» dans le bâtiment, et «1000 emplois» dans ses usines, ajoute le groupe suisse. 

Une fois ces investissements bouclés, Roche «exportera davantage de médicaments à partir des États-Unis qu’il n’en importera», souligne le groupe dans le communiqué. Sa division diagnostics dégage d’ailleurs déjà un surplus d’exportation avec ses produits fabriqués.

Sources : ROCHE et article The Guardian