Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Publications de la Commission Européenne, du GMED, du MHRA et de l’ENISA. 

La Commission Européenne a publié :

  • une mise à jour du guide utilisation EUDAMED : UDI Devices
  • un document présentant un bref aperçu des principales nouveautés d’EUDAMED Production v2.11.0 par rapport à la version précédente
  • une infographie « Is your software a Medical Device » ? 

Le LNE-GMED a publié sa newsletter de Juin 2023 afin « de partager leur expérience de ces deux dernières années sur l’évaluation de l’évaluation clinique » et permettre aux acteurs concernés de « prendre connaissance des constats et des bonnes  pratiques à mettre en place pour [leur(s] rapport(s) d’évaluation clinique. » 

Le 14 juin 2023, le gouvernement britannique a publié « The Medical Devices (Amendment) (Great Britain) Regulations 2023 ». Comme mentionné dans un précédent article, l’acte réglementaire a été déposé au Parlement Britannique, afin de permettre un délai prolongé pour l’acceptation des dispositifs médicaux marqués CE sur le marché britannique. Par conséquent, conformément à l’extension de la période transitoire de l’UE pour les « legacy devices », le gouvernement britannique reconnaît l’extension accordée pour le marquage CE. Le MHRA a également publié une infographie clarifiant les délais de mise sur le marché britannique des DM et des DMDIV marqués CE.

L’ENISA (European Union Agency for Cybersecurity) a publié un nouveau rapport qui analyse les exigences et les mesures de cybersécurité et de confidentialité dans l’utilisation de l’IA dans le diagnostic par imagerie médicale de l’ostéoporose. Le rapport décrit les principes fondamentaux du scénario (actifs, processus des acteurs, etc.), identifie les risques de sécurité et de confidentialité qu’il pose, et enfin les contrôles de cybersécurité et de confidentialité, qui contrecarrent les risques identifiés.

Enfin, en terme de recherche, pour les patients souffrant de lymphœdème, un dispositif médical implanté capable de contourner le système lymphatique endommagé et de rétablir la fonction lymphatique apporte une lueur d’espoir. Le projet LymphoDrain, financé par l’UE, a mis au point un dispositif médical qui remplace la fonction des vaisseaux lymphatiques. Il se compose d’un implant sous-cutané qui agit comme une pompe et fait recirculer le liquide qui s’accumule dans les membres des patients souffrant de lymphœdème. La pompe est raccordée à un cathéter de drainage placé dans le membre enflé et à un cathéter de sortie qui canalise le liquide transporté vers une région du corps où il peut être réabsorbé naturellement dans le tissu sous-cutané. La pompe implantée génère la pression nécessaire pour que la lymphe puisse circuler dans les cathéters. Les résultats positifs d’un essai clinique pilote ont préparé le terrain pour une étude plus large auprès de patients qui permettra d’obtenir la validation clinique nécessaire pour solliciter l’autorisation de mise sur le marché pour le dispositif.

Sources : Commission Européenne, LNE-GMED, MDLAW.eu, ENISA, CORDIS

Que retenir du salon VIVATECH en matière de santé ?

Que retenir du salon VIVATECH en matière de santé ?

VivaTech, le salon de l’innovation technologique, avait quelques stands dédiés à la santé et à la pharma

Quelques chiffres : Environ 100 000 visiteurs. L’audience digitale s’élève à 300 000 visites et la chaîne VivaTech News à plus de 4,3M. Ce sont 400 millions de personnes touchées et plus de 3 milliards de vues sur les réseaux sociaux.

Voici ce qu’il faut retenir :

NOVO NORDISK

Novo Nordisk a présenté ses initiatives digitales comme ses stylos à insuline connectés dont l’objectif est d’améliorer le contrôle de la glycémie en permettant une meilleure observance et en enrichissant le dialogue médecin-patient.

ON-LIGHT

La start up Française On-Light était présente à Viva Technology pour mettre en avant ses solutions innovantes pour désinfecter et purifier les espaces publics et privés, notamment en milieu hospitalier.

ALIAE

La start up Aliae développe une intelligence artificielle conversationnelle pour optimiser le suivi de patients. Elle se matérialise via un chatbot pour le suivi et l’évaluation continue de l’état de santé et de la qualité de vie du patient.

SANOFI

Sanofi était présent avec un stand mettant en avant les piliers de la transformation digitale du laboratoire et notamment son premier accélérateur numérique, dont la vocation est d’aider l’entreprise à concrétiser son ambition de figurer parmi les références en matière d’e-santé.

AQEMIA

Spécialisée dans la recherche de médicaments, Aqemia s’appuie sur une technologie combinant une intelligence artificielle générative pour inventer des clés et des algorithmes uniques inspirés de la mécanique quantique. La start up génère rapidement des molécules candidates médicaments innovantes pour une cible donnée,

Source : https://buzz-esante.fr/viva-technology-2022-decouvertes-des-innovations-sante/amp/

Une nouvelle commission à la HAS.

Une nouvelle commission à la HAS.

La HAS a officialisé la création en son sein d’une commission d’évaluation des technologies de santé diagnostiques, pronostiques et prédictives (CEDiag), présidée par Anne-Claude Crémieux.

S’inscrivant dans le plan national “Innovation Santé 2030“, la CEDiag préparera les délibérations du collège portant sur des actes comme les examens de radiologie, de médecine nucléaire, d’anatomocytopathologie ou encore de biologie médicale, qui représentent actuellement 80% des évaluations d’actes professionnels réalisées par la HAS en vue de leur remboursement.

Elle pourra évaluer certains médicaments ou dispositifs médicaux, voire des tests intégrés dans une stratégie de dépistage, et centralisera au sein d’une seule commission des évaluations jusqu’ici réalisées par quatre instances différentes: la commission de la transparence (CT), la commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et technologies de santé (Cnedimts), la commission recommandations, pertinences, parcours et indicateurs (CRPPI) et la commission d’évaluation économique et de santé publique (Ceesp).

La CEDiag aura aussi pour mission d’élaborer des guides méthodologiques pour aider les professionnels de santé et les industriels dans le développement des innovations diagnostiques. Trois guides sont en cours d’élaboration et devraient être publiés d’ici la fin de l’année:

  • un sur les fondamentaux de l’évaluation des technologies diagnostiques, pronostiques et prédictives
  • le second sur sa doctrine, qui précisera notamment les critères d’évaluation
  • le troisième sur l’évaluation des technologies diagnostiques impliquant de l’intelligence artificielle.

Outre sa présidente, Anne-Claude Crémieux, la CEDiag est composée de 21 membres dont des médecins, des pharmaciens, des spécialistes en méthodologie et des patients/usagers.

Source : HAS (Missions et composition de la commission d’évaluation des technologies de santé diagnostiques, pronostiques et prédictives)

Quelques acquisitions dans la pharma.

Quelques acquisitions dans la pharma.

Cette semaine, LILLY, ASTELLAS et NOVARTIS annoncent des acquisitions et partenariats.

ELI LILLY (USA)/ VERVE (USA)

Eli Lilly rejoint le peloton des fabricants de médicaments visant à traiter les maladies cardiovasculaires en ciblant la lipoprotéine(a). Le groupe américain a acquis Verve Therapeutics pour 60 millions de dollars pour les droits sur son approche d’édition de gènes unique pour la protéine problématique.

Des niveaux élevés de Lp(a), une protéine dérivée du foie qui circule dans le sang, sont associés à un risque plus élevé de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres événements cardiovasculaires. 

Il engage jusqu’à 465 millions de dollars en étapes, plus des redevances, pour les droits du programme Lp (a). Lilly financera les travaux jusqu’à la fin de la phase 1 même si cette étape des travaux sera entreprise par Verve. Après ce point, la biotechnologie aura la possibilité de partager les coûts et les bénéfices du programme.

ASTELLAS (Japon) / CULLGEN (USA)

Astellas Pharma Inc. et Cullgen Inc. ont annoncé une collaboration de recherche et un accord d’option exclusif pour découvrir de multiples dégradeurs de protéines innovants. Selon les termes de l’accord, les deux sociétés visent à développer plusieurs dégradeurs de protéines ciblés en combinant la plate-forme exclusive de dégradation de protéines ciblées uSMITE™ de Cullgen comprenant de nouveaux ligands E3 avec les capacités de découverte de médicaments d’Astellas. Cullgen et Astellas mèneront en collaboration des recherches conjointes pour identifier des candidats au développement clinique, précédemment identifié par Cullgen comme un dégradeur de protéines du cycle cellulaire pour le traitement du cancer du sein et d’autres tumeurs solides.

La rémunération totale de Cullgen pourrait dépasser 1,9 milliard de dollars si Astellas exerce toutes ses options de licence et si toutes les étapes de tous les programmes sont atteintes. Cullgen est également éligible pour recevoir des redevances d’Astellas sur toute vente commerciale potentielle.

NOVARTIS (Suisse) / CHINOOK (USA)

NOVARTIS se renforce sur le traitement des maladies rénales. Le laboratoire suisse va en effet débourser 3,5 milliards de dollars (3,2 Mrds €) pour faire l’acquisition de Chinook Therapeutics, une biotech américaine spécialisée dans le domaine. Fondée en 2019 et basée à Seattle (États-Unis), Chinook dispose de quatre programmes dans son pipeline, en particulier axés sur la maladie de Berger, appelée aussi néphropathie à IgA.

EUROBIO SCIENTIFIC (France) / DID (Italie)

Eurobio Scientific, groupe français leader dans le diagnostic médical in vitro de spécialité, annonce la signature d’un accord en vue d’acquérir 100% du capital de Diagnostic International Distribution SPA (“DID”), société spécialisée dans la distribution de tests de diagnostic in vitro sur tout le territoire italien. L’acquisition devrait être finalisée dans un délai d’environ 45 jours. En 2022, DID a réalisé 26,8 M€ de chiffre d’affaires. L’acquisition, dont les conditions financières ne sont pas communiquées, a été payée en numéraire.

BIOSYNEX (France) / INNOXA (France)

BIOSYNEX  annonce  l’acquisition de l’activité « Soins Oculaires » des laboratoires INNOXA :Une gamme de produits de soins et de prévention qui renforce la Division Pharmacie du Groupe BIOSYNEX et qui lui ouvre un nouveau marché, tant en France qu’à l’International dans le domaine de la sécheresse oculaire.

Sources : Communiqués d’entreprises

Les médicaments à produire en France.

Les médicaments à produire en France.

Le président MACRON a présenté le 13 juin dernier un plan de relocalisation de médicaments jugés essentiels.

La production d’une cinquantaine de médicaments devrait être donc relocalisée en France dont 25 dans les prochaines semaines. Cela représente un investissement de plus de 160 millions d’euros.

Le ministre de la Santé va rapidement détailler une liste de 450 médicaments essentiels. Cette notion « d’essentiel » signifie qu’il est crucial de revoir l’ensemble de la chaîne de production et d’approvisionnement afin de ne pas être en rupture de stock. En fait cela reprend la notion de MITM.

La liste des 25 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur qui devraient être de nouveau produits en France a été dévoilée :

Amoxicilline, Ciprofloxacine, Paracétamol, Morphine, Fentanyl, Propofol, Midazolam, Diazépam, Clonazépam, Rocuronium-Cisatracurium-Suxamethonium, Adrénaline, Noradrénaline, Méthylprednisolone, Esoméprazole, Furosémide, Clopidogrel, Salbutamol, Topotecan, Melphalan, Busulfan, Fludarabine, Paclitaxel, Oxaliplatine.

Emmanuel Macron a, par ailleurs, salué «une nouvelle donne partenariale entre l’État et l’industrie pharmaceutique», avant d’annoncer la création «dans les tout prochains jours» d’un guichet unique dédié à la relocalisation des médicaments essentiels. Cet accompagnement permettra d’aller «beaucoup plus vite» dans le déploiement des projets industriels, qui se verront en outre attribuer une enveloppe de 50 millions d’euros de la part de l’État. «C’est le coût à payer pour redevenir indépendant, c’est la cohérence de notre politique», a estimé le président de la République. L’État va aussi définir un «plan blanc du médicament», dans les cas les plus critiques de pénurie, et les essais cliniques devraient être simplifiés, pour «aller beaucoup plus vite» dans le développement des médicaments.

Sources :  Ministère de la Santé, Le Figaro