Quelques nouvelles de l‘univers du numérique en santé.

Quelques nouvelles de l‘univers du numérique en santé.

Le monde du numérique en santé ne cesse d’évoluer, au niveau de l’administration française, de l’Europe et des entreprises. Voici quelques nouvelles.

1) La responsable de la mission numérique en santé de la Haute autorité de santé (HAS), Corinne Collignon, a fait le point le 14 novembre dernier sur les différents travaux de l’organisme sur les dispositifs médicaux (DM) numériques, 

Le principal chantier est l’évaluation et la prise en charge des DM numériques, pour lesquels plusieurs circuits en cours de création sont possibles.

Il existe déjà un “fast track” pour les DM innovants, a-t-elle rappelé. Ils peuvent bénéficier du forfait innovation, créé par la loi de financement pour la sécurité sociale (LFSS) pour 2009, mais qui n’a pas permis d’accès au remboursement de droit commun à ce jour, ou de la prise en charge transitoire (PECT), créée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020.

La LFSS pour 2022 a introduit deux mesures spécifiques aux DM numériques, dont les autres DM sont exclus.

L’une crée “un cadre pérenne de prise en charge de la télésurveillance médicale” et une liste des activités de télésurveillance remboursables associée définie par l’article L162-52 du code de la sécurité sociale. Initialement prévu au 1er juillet 2022, il doit débuter au 1er juillet 2023 et succéder au programme Etapes (Expérimentations de télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé).

Un décret d’application devrait être publié “d’ici la fin de l’année”.

L’autre ouvre la voie à une prise en charge anticipée (PECA) pour deux types de DM numériques: les DM à visée thérapeutique (ou digital therapeutics -DTx), qui seront inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) définie à l’article L165-1 du code de la sécurité sociale, et les DM de télésurveillance médicale, inscrit sur la nouvelle liste.

Un décret d’application est attendu en 2023.

2) Un groupe de travail européen sur l’évaluation des dispositifs médicaux (DM) numériques a débuté ses travaux en vue de “parvenir à un consensus entre agences compétentes pour l’évaluation des technologies de santé à l’échelle nationale afin d’harmoniser les critères d’évaluation” au niveau de l’Union européenne (UE), a fait savoir l’Agence du numérique en santé (ANS) le 26 octobre.

3) Sanofi a annoncé sa participation comme investisseur principal à hauteur de 1 million d’euros à la deuxième levée de fonds de Livmed’s, application mobile de service de livraison de médicaments et produits de santé au domicile des patients. 

4) Viatris et la société française Be Ys Health Solutions, qui conçoit des solutions d’e-santé pour améliorer la prévention, la prédiction, le suivi et l’accompagnement des patients, ont annoncé un partenariat pour la commercialisation en France d’un dispositif de télésurveillance médicale Optified-Self à destination des patients insuffisants cardiaques. Le dispositif, disponible sous forme d’une plateforme web, doit permettre aux cardiologues de suivre leurs patients à distance grâce au partage de paramètres clés (poids, tension artérielle) mis à jour en temps réel.

Sources : Gouvernement, Communiqués d’entreprise et Tic Pharma

NOVO NORDISK continue d’investir dans son outil de production.

NOVO NORDISK continue d’investir dans son outil de production.

Après avoir investi sur son site français de production de Chartres, le groupe danois investit sur son site industriel près de Copenhague.

    Novo Nordisk vient d’annoncer un investissement de 726 M€ dans son site de Bagsværd, non loin de Copenhague (Danemark).

    Cette enveloppe, le laboratoire la destine à l’extension de ses capacités de R&D, en particulier pour la production de matières premières (API) destinés aux essais cliniques des produits sous formes orale et injectable de Novo Nordisk. Un nouveau bâtiment devrait voir le jour, en plus des installations déjà existantes. Le projet devrait être finalisé en 2024 et créera environ 160 nouveaux emplois. 

    « Cet investissement dans l’expansion de notre capacité d’API clinique à Bagsværd est une étape importante pour assurer la progression continue de notre pipeline de développement. L’augmentation de notre capacité API en R&D sera un catalyseur clé pour apporter de nouvelles innovations sur le marché et répondre à la demande future de nos patients », a déclaré Jesper Bøving, vice-président senior chez Novo Nordisk.

    Novo Nordisk produit actuellement des API dans deux installations au Danemark et une à Clayton, en Caroline du Nord, aux États-Unis, a déclaré un porte-parole à Reuters. En se concentrant sur des conditions courantes telles que le diabète de type 2 et l’obésité, les essais de la société impliquent souvent des dizaines de milliers de participants. Les analystes estiment que le futur marché de l’obésité représentera des dizaines de milliards de dollars. La société annonce de fortes ventes de son traitement contre le diabète Ozempic.

    Source : Reuters

    Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

    Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

    Les fusions/ acquisitions sont toujours au devant de l’actualité, quelle que soit la taille de l’entreprise « big », « midle » ou start up.

    BIOCODEX (France) / HILMA (USA)

    BIOCODEX, expert du microbiote et de la santé de la femme, annonce avoir pris une participation majoritaire dans HILMA, une start-up spécialisée dans les compléments alimentaires naturels aux Etats Unis. Cette acquisition s’inscrit dans la dynamique de croissance du Groupe à l’international et permettra à Biocodex de renforcer sa présence dans les segments des troubles digestifs et de la santé de la femme sur le marché américain.

    MSD (USA) / IMAGO (USA)

    MSD se renforce à nouveau en hématologie avec l’acquisition de la biotech californienne IMAGO BioSciences. Le laboratoire américain va débourser 1,35 milliard de dollars. L’opération devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2023. Il s’empare ainsi du pipeline d’Imago BioSciences qui comporte des candidats-médicaments pour le traitement des néoplasmes myéloprolifératifs (MPN) et d’autres maladies de la moelle osseuse. Son actif le plus avancé est le bomedemstat (IMG-7289), un inhibiteur de l’enzyme LSD1 administré par voie orale, actuellement évalué en phase II pour le traitement de la thrombocytémie essentielle, de la myélofibrose et la polycythémie vraie (ou la maladie de Vaquez).

    GRUNENTHAL (Allemagne) / KYOWA KIRIN (Japon)

    GRUNENTHAL et KYOWA KIRIN annoncent la création d’une joint venture.

    La coentreprise comprend un portefeuille de 13 marques qui changent la vie dans six domaines thérapeutiques, avec des revenus provenant principalement des médicaments de gestion de la douleur. La collaboration est soumise à l’obtention des approbations et des autorisations habituelles, y compris les anti-trust et les comités d’entreprise, comme l’exige la loi Après approbation, Grünenthal détiendra une part majoritaire de 51 % dans la nouvelle joint-venture et a l’intention d’acquérir les actions restantes au début de 2026. 

    INDIVIOR (UK) / OPIANT (USA)

    Indivior a signé un accord définitif pour acquérir toutes les actions en circulation d’Opiant Pharmaceuticals pour un paiement initial de près de 145 millions de dollars.

    La firme californienne Opiant se concentre sur le développement de thérapies pour la dépendance et les surdoses de drogue en utilisant des technologies d’administration intranasale et injectable. La société a contribué au développement de la formulation du vaporisateur nasal NARCAN pour inverser les surdoses d’opioïdes.

    Son pipeline comprend OPNT003, un nalméfène nasal, OPNT002, une naltrexone nasale et OPNT004, un antagoniste CB-1. Les conseils d’administration d’Indivior et d’Opiant ont approuvé à l’unanimité le rachat.

    Sources : Communiqués d’entreprises.

    Quelques nouvelles de l‘univers du numérique en santé.

    Réutiliser les anciens médicaments dans le traitement du cancer de la vessie

    Grâce à une filière de reconversion des médicaments, ReDrugBC espère introduire des médicaments existants dans le traitement du cancer de la vessie.

    Malgré les progrès considérables réalisés récemment en matière de diagnostic, de traitement et de soins, le cancer de la vessie demeure l’un des cancers les plus répandus dans le monde, avec les coûts de traitement à vie les plus élevés par patient.

    Les traitements existants ne fonctionnent que pour une partie des patients, tandis que de nombreuses personnes interrompent leur traitement en raison des nombreux effets secondaires des médicaments. En outre, les taux élevés de récidive et l’acquisition d’une résistance aux médicaments imposent de concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces.

    Conscient de la forte hétérogénéité de la maladie et des limites des modalités thérapeutiques actuelles, le projet ReDrugBC s’est tourné vers la reconversion des médicaments. La recherche a été entreprise avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) et entend développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le cancer de la vessie.

    ReDrugBC a analysé le profil moléculaire des tumeurs des patients et l’a utilisé pour estimer l’efficacité des médicaments. Grâce à des outils et ressources bioinformatiques, les chercheurs ont identifié des candidats médicaments susceptibles d’inverser la signature moléculaire des patients atteints du cancer de la vessie. Ils ont testé ces candidats médicaments in vitro sur des lignées cellulaires de cancer de la vessie et ont sélectionné les composés qui présentaient la plus grande efficacité thérapeutique.

    Au total, 14 composés ont été identifiés qui n’avaient jamais été étudiés dans le contexte du cancer de la vessie. Parmi ceux-ci, trois candidats ont démontré une efficacité dans toutes les lignées cellulaires de cancer de la vessie testées, dans la plage micro- ou nanomolaire. 

    Les médicaments sélectionnés sont actuellement à l’étude dans des modèles précliniques. Une fois leur efficacité confirmée, la prochaine étape consistera à procéder à des études cliniques, peut-être dès l’année prochaine.

    Une collaboration étroite avec des urologues et des scientifiques leaders dans le domaine de l’oncologie, ainsi que le soutien des entreprises pharmaceutiques, contribueront à transposer les résultats de ReDrugBC dans la pratique clinique. Cette étroite coopération est d’une importance capitale pour atteindre l’objectif ultime: améliorer le traitement du cancer de la vessie.

    Enfin, la filière établie de reconversion de médicaments pourra être étendue à d’autres types de cancers.

    Source : CORDIS

    Recherche : un biocapteur portable pour les patients cardiaques

    Recherche : un biocapteur portable pour les patients cardiaques

    Un DM alimenté par la chaleur du corps permettrait aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des patients.

    Sélectionné dans le cadre de HORIZON 2020, le projet Smartvista a reçu de l’UE 4 millions d’euros pour le développement d’un dispositif médical implanté sur la peau des patients et permettant aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des électrocardiogrammes et des diagnostics d’événements cardiaques anormaux.

    Les arythmies ventriculaires – des pulsations cardiaques anormales provenant des cavités inférieures du cœur – sont responsables d’environ 85 % des morts subites si elles ne sont pas traitées dans les secondes qui suivent. Cependant, la plupart des morts subites d’origine cardiaque surviennent chez des patients qui ne répondent pas aux directives actuelles en matière de prévention au moyen d’un défibrillateur cardioverteur.

    La surveillance à long terme par électrocardiogramme constitue le critère standard pour le diagnostic des arythmies ventriculaires et pour le développement de thérapies efficaces contre les maladies cardiovasculaires. 

    «L’Internet des objets a révolutionné la médecine personnalisée pour plusieurs maladies, mais les soins cardiovasculaires sont à la traîne», note le Dr Kafil Mahmood Razeeb, coordinateur du projet SmartVista, financé par l’UE. «Nous avons voulu changer cela en dévoilant un capteur intelligent fiable et implantable qui peut surveiller les anomalies intermittentes et détecter les comportements cardiaques critiques qui, dans les cas extrêmes, peuvent conduire à une mort subite.»

    Les données en temps réel collectées par le système IdO peuvent être traitées et documentées dans un rapport utile sur la santé du patient. Avec les données antérieures comme les antécédents médicaux et les hospitalisations, les données en temps réel servent également à concevoir des algorithmes de pronostic capables de prédire l’évolution de la maladie. 

    «Le biocapteur portable de SmartVista aide les individus à surveiller leur propre santé cardiaque, tout en prenant en charge la surveillance à distance des patients. Comme tout autre type de capteur portable, notre appareil mesure d’autres signes vitaux tels que la fréquence respiratoire, la température et le débit d’oxygène», explique Kafil Mahmood Razeeb. «La différence est que notre capteur ne nécessite pas d’alimentation électrique câblée; il est alimenté par la chaleur du corps.»

    Tout en surveillant divers signaux vitaux, le biocapteur SmartVista est le premier du genre à intégrer des dispositifs micro-thermoélectriques flexibles qui convertissent la chaleur résiduelle du corps humain en électricité. Pour assurer l’autonomie du système intelligent, les modules micro-thermoélectriques ont été intégrés à une batterie imprimable pour stocker l’énergie électrique.

    Le projet a été présenté lors de conférences et worshops, a fait l’objet de 9 publications et de deux dépôts de brevets.

    Source : CORDIS