Du monoxyde de carbone pour contrôler l’obésité

Du monoxyde de carbone pour contrôler l’obésité

À l’Institut Mondor de recherche biomédicale, une équipe a développé un composé qui protège la souris de l’obésité. Cette molécule délivre du monoxyde de carbone en quantité contrôlée dans l’organisme. 

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz naturellement produit par l’organisme en petite quantité. Il a des propriétés anti-inflammatoires, vasodilatatrices et anti-ischémiques. Dans de précédents travaux menés chez la souris, son administration a protégé les animaux des méfaits d’un régime riche en graisses, limitant leur prise de poids et les désordres métaboliques associés. Consciente de l’intérêt thérapeutique de ce gaz, l’équipe de Roberta Foresti et Roberto Motterlini, à l’Institut Mondor de recherche biomédicale à Créteil, développe des composés qui libèrent du CO dans l’organisme à dose contrôlée et en étudie les effets. 

Grâce aux expériences conduites avec une des molécules qu’ils ont mises au point (CORM-401), les chercheurs ont montré que chez la souris, les effets bénéfiques du CO pour lutter contre les méfaits de l’obésité passent, au moins en partie, par un rééquilibrage du microbiote intestinal. Cette flore joue en effet un rôle fondamental dans la maladie. Chez l’animal et chez l’humain, il a été montré à plusieurs reprises que l’obésité est associée à des anomalies importantes du microbiote intestinal, caractérisées par des excès ou au contraire des déficits en certaines souches bactériennes ainsi que des modifications de l’activité de plusieurs d’entre elles.

Les chercheurs ont centré leur analyse sur le microbiote suite à une observation importante. Lorsqu’ils administraient du CORM-401 par voie orale à des souris, ils constataient une accumulation de CO dans les selles des animaux, suggérant une action de ce composé au niveau intestinal. Pour le vérifier, les chercheurs ont donné la molécule à des souris rendues obèses, puis ils ont collecté à plusieurs reprises des échantillons de leurs selles pour analyse.

À partir des données recueillies, de nombreuses différences sont apparues entre le microbiote des souris obèses exposées au CO et celui des animaux qui n’avaient pas reçu le traitement. « Au moins une vingtaine de souches bactériennes associées à l’obésité dans différentes études, qui ont un effet protecteur ou au contraire délétère, sont modifiées par le traitement à base de CO », expliquent Roberta Foresti et Roberto Motterlini. L’une d’entre elles, Akkermansia muciniphila, connue pour être bénéfique sur le plan métabolique chez la souris comme chez l’humain, devient par exemple très abondante après le traitement par CORM-401 alors qu’elle est fortement déficitaire en cas d’obésité. 

« Nous observons également la restauration d’une activité normale du microbiote, telle qu’observée chez les sujets sains : les marqueurs associés à la respiration bactérienne, à leur métabolisme énergétique ou la production d’acides aminés se normalisent. Il semble que le CO reprogramme le microbiote et le fait repasser d’un état malade à un état sain », clarifient les chercheurs. Ces changements sont en outre associés à une amélioration de plusieurs paramètres cliniques, avec notamment un meilleur équilibre glucidique et une diminution de la résistance à l’insuline, phénomène délétère qui précède l’apparition d’un diabète.

« Cette molécule CORM-401 est très prometteuse. Pour autant, des études de toxicologie restent à effectuer avant d’envisager son évaluation chez l’humain. Aucun effet indésirable évident n’a été observé chez la souris à l’issue d’un traitement de trois mois, mais nous devons poursuivre le développement préclinique sur d’autres modèles animaux pour nous assurer de sa sécurité d’utilisation », concluent Roberta Foresti et Roberto Motterlini. Affaire à suivre…

Source : INSERM

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Focus sur deux sociétés françaises qui lèvent des fonds pour leur technologie innovante : LYOPHITECH avec la lyophilisation dynamique et BIOPHTA avec un insert ophtalmique sous forme de comprimé.

LYOPHITECH (Lyophilisation dynamique)

La société LYOPHITECH, basée à Vénissieux et spécialisée dans la lyophilisation, vient de lever 3 millions d’euros auprès de la holding familiale MBCI Industries et de la SATT Pulsalys pour accélérer ses ventes, prioritairement en Europe. Marie-Hélène Gramatikoff prend, par ailleurs, la direction de l’entreprise.

La lyophilisation est un procédé de séchage à basse température et basse pression, permettant de préserver les produits sensibles. Le solvant contenu dans le produit est séché par sublimation (passage direct de l’état surgelé à gazeux) et les vapeurs sont piégées sur un condenseur. Cette opération est normalement effectuée en statique dans des armoires avec plusieurs étagères où sont rangés des plateaux contenant les produits. La technologie brevetée de LYOPHITECH consiste tout d’abord à séparer l’étape de surgélation et de séchage. Dans un premier temps, le produit est surgelé par l’utilisation d’azote liquide. Puis, le produit surgelé est agité au cours de sa sublimation, ce qui augmente très rapidement les transferts de chaleur et de matière. Le produit est agité par un mouvement de balancier à l’intérieur du sublimateur et la condensation de la vapeur est réalisée par une autre cuve reliée par des flexibles.

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BIOPHTA (insert sous forme de comprimé ophtalmique)

Soutenu par Unither et HTL Biotechnology, BIOPHTA lève 6,5 M€ pour son traitement innovant des maladies de l’œil. La biotech française, spécialisée en ophtalmologie, développe un insert. Elle souhaite avancer vers une phase I sur le glaucome, dès 2025. Concrètement, cet insert prend la forme d’un mini-comprimé de 3 millimètres de diamètre que le patient peut positionner lui-même à la surface de l’œil, à la manière d’une lentille de contact. Cet insert est destiné à remplacer des collyres ou injections.

Source 

EUROAPI saluée par l’Europe et en même temps aidée par un mandataire.

EUROAPI saluée par l’Europe et en même temps aidée par un mandataire.

Deux nouvelles cette semaine concernent la société EUROAPI : la demande d’aide d’un mandataire et la notification d’aide financière de la Commission Européenne.

EUROAPI a reçu la notification officielle de la Commission européenne selon laquelle l’entreprise fait partie des 13 sélectionnées pour se partager jusqu’à 1 milliard d’euros de financement public, dans le cadre du Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) consacré au secteur pharmaceutique. 

Ce PIIEC, notifié conjointement par six Etats membres de l’Union européenne (France, Belgique, Hongrie, Italie, Slovaquie et Espagne), constitue un moyen de renforcer le marché de la santé en Europe et, en particulier, d’assurer une production durable, compétitive et intégrée de principes actifs pharmaceutiques essentiels à la santé publique. 

Ce projet Med4Cure va notamment permettre de co-financer des activités de R&D d’EUROAPI, jusqu’aux études de faisabilité industrielle. EUROAPI va tirer parti de l’opportunité offerte par ce PIIEC pour continuer à développer trois programmes innovants 

  • projet de relocalisation de la production d’antibiotiques macrolides sur le site de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime).
  • développer des procédés et des technologies de pointe pour la production de corticostéroïdes (dont la méthylprednisolone) sur le site de Vertolaye (Puy-de-Dôme). 
  • accroître la biodisponibilité des molécules dans l’organisme et de découvrir de nouvelles applications thérapeutiques pour les principes actifs pharmaceutiques déjà commercialisés, ou de soutenir le développement de nouveaux médicaments grâce à des formulations supplémentaires.

Ces trois programmes sont en parfaite cohérence avec le plan FOCUS-27 d’EUROAPI annoncé en février 2024, qui va permettre à l’entreprise de disposer d’une croissance plus durable et plus rentable, notamment en ce qui concerne les corticostéroïdes.

Dans le même temps, le spin off Med4Cure déclarait se mettre sous la protection d’un mandataire « ad hoc ». Cette mesure permet d’introduire un tiers dans des négociations entre une entreprise et ses créanciers évitant une cessation des paiements.

Sources : Communiqués EUROAPI

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Mettre à jour vos connaissances en thérapie cellulaire et génique.

Le symposium « Momentum in Cell & Gene Therapy » aura lieu le mercredi 19 juin à Evry-Courcouronnes. Il est soutenu par la Région Ile-de-France à travers le réseau DIM BioconvS.

SK pharmteco, un CDMO de niveau mondial qui développe, produit et analyse pour l’industrie pharmaceutique et le secteur de la thérapie cellulaire et génique, et ART-TG, un laboratoire Inserm de R&D et d’innovation dans le domaine de la thérapie cellulaire et génique, annoncent ce symposium qui est dédié aux dernières avancées et innovations en matière de thérapie cellulaire et génique, avec la participation de conférenciers de renommée mondiale et d’acteurs majeurs de la R&D, de la recherche biomédicale, clinique et de la biotechnologie.

Seront rassemblé des chercheurs, des cliniciens et des leaders du secteur, tous de renommée mondiale, pour discuter des dernières avancées et favoriser la collaboration dans ce domaine en pleine évolution. Il s’agit d’une excellente occasion d’en apprendre davantage sur ces thérapies révolutionnaires et d’échanger avec ceux qui façonnent l’avenir de la thérapie cellulaire et génique. 

Des chercheurs et scientifiques de tous horizons

Bruce Levine, Ph.D., chercheur à l’Université de Pennsylvanie, spécialiste des CAR-T, entamera la journée avec sa présentation : « De l’innovation aux patients : le futur des lymphocytes T génétiquement modifiés pour la thérapeutique humaine ».

Seront également présents des chercheurs et scientifiques de renom :

Dr. Michael Hudececk, MD, Wurtzburg University ; Jaime Fuentealba, Ph.D., CellAction, Institut Curie ; Emmanuel Donnadieu, Ph.D., Institut Cochin ; Pr Ibrahim Yakoub-Agha, MD, Ph.D., CHU de Lille ; Anne Galy, Pharm.D., Ph.D, ART-TG ; Pr Philippe Ménasché, MD, Cardiovascular Research Center ; Els Verhoeyen, Ph.D., INSERM Lyon ; Jean-Luc Perfettini, Ph.D., INSERM Paris ; Pr Annelise Bennaceur, MD, INSERM Université Paris Saclay ; Bernd Schmidt, Sensorion ; David Sourdive, Ph.D, Cellectis

Des posters présentant des recherches récentes seront à disposition pendant les pauses et le déjeuner. Le programme complet et les sujets présentés sont disponibles ici. L’événement est ouvert à tous, étudiants, chercheurs, cliniciens, spécialistes du secteur, médias spécialisés et investisseurs. 

Source : Gazette Labo

La mutation du marketing pharmaceutique.

La mutation du marketing pharmaceutique.

Au cours des 20 dernières années, le marketing pharmaceutique a subi, dans de nombreux pays, de profondes mutations.

Au cours des 25 dernières années, le paysage a considérablement changé. Les réglementations de conformité se sont resserrées, ce qui limite sans doute la créativité marketing. Les équipes d’accès au marché ont émergé, prenant les rênes sur le lancement et la planification de la mise sur le marché. Au milieu de ces changements, le marketing stratégique semble avoir disparu, éclipsé par les dernières technologies numériques et la multiplication des canaux de communication auprès des professionnels de santé. « L’omnicanalité » émerge.

Dans une révélation récente américaine du Chartered Institute of Marketing en 2023, seulement 28% des spécialistes du marketing ont une formation qualifiante.

Les pratiques de marketing du passé (« faire des boites »), ont conduit à des obstacles à la conformité réglementaire autour de la fonction de marketing, créant une culture de marketing paresseux et inefficace qui stimule rarement des revenus importants.

Ce qui a conduit les professionnels de marketing à penser différemment. 

Le marketing a pris le temps d’écouter les clients, de comprendre leurs besoins émotionnels profonds et de travailler dur pour les rencontrer, créant des récits convaincants qui renforcent la confiance et la loyauté. La question est : Comment pouvons-nous les aider, investir avec eux et devenir un véritable partenaire pour eux ? Ceci étant, un aspect fondamental du comportement humain est négligé : les clients, les médecins inclus, sont influencés par le marketing quotidiennement et leurs décisions ne sont pas à l’abri de telles influences.

Le passage de l’industrie du marketing stratégique à une dépendance plus lourde à l’égard des affaires médicales a créé un gouffre. Les médicaments qui pourraient changer de vie ne sont pas soutenus par des récits marketing stratégiques puissants qui résonnent avec les professionnels de la santé.

Pour revitaliser le marketing pharmaceutique, nous devons adopter des principes similaires et cultiver de nouvelles méthodes de marketing stratégiques qui atteignent efficacement les clients et les patients. Il est crucial de développer des stratégies de mise sur le marché qui transcendent la simple formation et la diffusion des preuves.

La transformation nécessite un changement culturel au sein des entreprises pour valoriser et comprendre le pouvoir du marketing stratégique autant que les informations médicales.

Source : Pharmatimes