Le vaccin anti-covid en spray nasal : le développement avance !

publié le 9 Avr, 2024

Le vaccin mucosal en spray nasal serait plus efficace que les vaccins intramusculaires. De plus les chercheurs ont montré qu’il était facile à produire.

Les vaccins à ARN contre la Covid sont efficaces sur les formes graves. En revanche, ils ne le sont pas face à la transmission du virus. C’est un écueil important, qui ne permet pas d’éradiquer ce dernier. Une forme de vaccin permettrait pourtant d’empêcher la transmission : les vaccins mucosaux, qui se présentent sous forme de spray nasal. 

« La vaccination mucosale est stérilisante », explique Ludger Johannes, directeur de recherche Inserm à l’institut Curie à Paris. « Le virus est éliminé dès le premier contact avec la muqueuse nasale ». Son équipe a identifié un vecteur capable d’acheminer un antigène – un morceau de la protéine Spike du virus SARS-CoV‑2 – jusqu’aux cellules dendritiques de la muqueuse.

Ce vaccin – le vecteur et l’antigène – a été testé sur des souris, au niveau des voies aériennes et des poumons, dans un contexte d’infection au SARS-CoV‑2. Et les résultats sont prometteurs, comme l’explique Ludger Johannes : « Nous avons observé deux types de réponse. Une première, cellulaire, avec la prolifération de lymphocytes T résidents mémoires, qui sont des cellules antitumorales et antivirales. Et une seconde, humorale, avec l’induction des anticorps IgA (immunoglobuline de type A) dans la muqueuse, et IgG ». Ces deux réactions sont primordiales. D’abord, parce que les lymphocytes T résidents mémoires persistent dans les tissus, conférant une immunité à long terme. Ensuite, parce que les IgA ont une capacité à neutraliser les virus bien supérieurs aux IgG. Or, les IgA ne sont pas synthétisés suite à une vaccination classique.

Non seulement, le vaccin mucosal serait plus efficace que les vaccins intramusculaires, mais les chercheurs ont montré qu’il était facile à produire. « Nous sommes parvenus à synthétiser le vecteur chimiquement », explique en effet Ludger Johannes. Ainsi, pas besoin de l’extraire des bactéries et de le copier par clonage. Le coût de production en est grandement réduit, ce qui ouvre la voie à une possible industrialisation. Et surtout, cette méthode est facilement adaptable à d’autres pathologies. 

Source : INSERM

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