Les accords de la semaine en partenariats et acquisitions.

Les accords de la semaine en partenariats et acquisitions.

Big pharma et sociétés françaises sont concernées par les partenariats et acquisitions.

J & J (USA) / JUVISE (France)

Le laboratoire pharmaceutique français Juvisé Pharmaceuticals annonce l’acquisition des droits commerciaux mondiaux (hors Etats-Unis/Canada) de Ponvory® (ponesimod) auprès d’Actelion Pharmaceuticals, une filiale de Johnson & Johnson. Ponvory® est indiqué dans le traitement des adultes atteints de formes actives de sclérose en plaques rémittente (SEP-R).

NOVO NORDISK (Danemark) / CARDIOR Pharmaceuticals (Allemagne)

Novo Nordisk a annoncé l’acquisition prochaine de Cardior Pharmaceuticals pour un montant estimé à 1,03 milliard d’euros en vue de renforcer son pôle contre les maladies cardiovasculaires. L’accord comprend le composé principal de Cardior, CDR132L, actuellement en phase 2 de développement clinique pour le traitement de l’insuffisance cardiaque. 

ADVANCED BIODESIGN (France) / GTP BIOWAYS (France)

La biotech lyonnaise Advanced BioDesign, spécialisée dans le développement de nouvelles thérapies contre les cancers résistants, a conclu un accord de partenariat avec la CDMO toulousaine GTP Bioways, pour la production de son premier candidat-médicament, ABD-3001. Cet inhibiteur first-in-class des aldéhydes déshydrogénases de la classe 1 (ALDH1) vise à traiter la leucémie aiguë myéloïde, (LAM) pour laquelle les options thérapeutiques restent limitées.

LFB (France) / SARTORIUS (Allemagne)

SARTORIUS et LFB BIOMANUFACTURING annoncent une nouvelle collaboration prévoyant l’externalisation du développement de lignées cellulaires (CLD : Cell Line Development, en anglais) de LFB BIOMANUFACTURING, à Sartorius. Ce partenariat stratégique est destiné à fournir à leurs clients communs des solutions intégrées allant du développement de lignées cellulaires à la fabrication de lots cliniques. Cette collaboration allie les expertises respectives de chaque entreprise pour accélérer le développement de thérapies et ainsi créer davantage de valeur ajoutée pour les clients.

Sources : Communiqués d’entreprises

 Comment modéliser la cytotoxicité des anticancéreux ?

 Comment modéliser la cytotoxicité des anticancéreux ?

Des scientifiques du CNRS montrent comment la modélisation moléculaire permet de choisir la meilleure liaison principe actif-polymère pour un relargage et une cytotoxicité optimisée de ces nanomédicaments. 

Les prodrogues polymères, qui allient un principe actif à une chaîne de polymère, sont largement étudiées comme moyen de transporter efficacement un agent anticancéreux vers sa cible thérapeutique tout en minimisant ses effets secondaires. 

Une fois administrées, ces prodrogues sont converties par l’organisme en médicament pharmacologiquement actif.

Des chercheurs de l’Institut Galien Paris-Saclay et de BioCIS (CNRS/Université Paris-Saclay) sont parvenus à mettre au point une méthode de modélisation moléculaire de type « gros grains » pour aider activement à la conception de nanoparticules de prodrogues polymères à l’efficacité accrue. Une modélisation “gros grain” décrit une molécule avec des particules représentant 3 ou 4 atomes lourds au lieu de tous ses atomes, ce qui permet de réduire considérablement les temps de simulation.

La surface accessible de la liaison polymère-principe actif a été choisie comme paramètre discriminant pour prédire la libération contrôlée du principe actif en faisant varier la nature chimique de son lien au polymère. Ils ont ainsi découvert une liaison ayant une exposition optimisée à la surface des nanoparticules, ce qui permettrait de faciliter l’accès aux enzymes et d’améliorer la libération du principe actif. Ces modélisations ont ensuite été validées expérimentalement par la synthèse de nanoparticules de prodrogues polymères basées sur deux agents anticancéreux différents très utilisés en clinique (gemcitabine et paclitaxel). Ces nanoparticules ont démontré des performances améliorées en termes de libération du principe actif et de cytotoxicité sur deux lignées cellulaires cancéreuses. 

Cette méthodologie, qui peut être facilement appliquée à d’autres types de prodrogues polymères, pourrait contribuer au développement de systèmes d’administration de principes actifs plus efficaces par le biais d’un criblage in silico. Une étude parue dans la revue Angewandte Chemie International Edition qui devrait permettre d’éviter de nombreuses expériences in vitro, de réduire les coûts et surtout de réduire, voire potentiellement d’éliminer, l’expérimentation animale. 

Source : Communiqué CNRS

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

La classification des cellules dans un bioréacteur est réalisée par l’intelligence artificielle avec un réseau de neurones qui analyse en temps réel les images captées par un microscope in situ.

Cet outil développé à l’Institut Pascal (CNRS/Université Clermont Auvergne) permettra de mieux contrôler les procédés de fabrication de médicaments biopharmaceutiques, et ouvre la voie à de nouvelles recherches. Ces résultats sont publiés dans Nature Scientific Reports.

La production de médicaments biopharmaceutiques (anticorps, protéines…) est réalisée dans des bioréacteurs contenant des cellules vivantes. De nombreux paramètres du procédé, tels que la concentration en oxygène, le pH, la présence de nutriments ou de sous-produits, sont susceptibles d’altérer le fonctionnement et la viabilité de ces cellules. Mais aucun instrument, jusqu’à présent, ne permettait d’analyser finement et en temps réel l’état des cellules au sein d’un bioréacteur. 

En combinant la microscopie in situ et l’intelligence artificielle, des scientifiques de l’Institut Pascal ont mis au point un outil qui réalise en temps réel une classification des cellules dans le réacteur, des cellules parfaitement viables jusqu’aux cellules mortes.

Le développement du nouvel instrument a démarré par l’examen d’une base de 4000 images prises par microscopie in situ, qui a permis de définir six classes de cellules en fonction de leur morphologie, caractéristique de leur état : viable, morte, ou en transition réversible ou non entre les deux. Plus de 900 cellules appartenant aux différentes classes ont ainsi été ”étiquetées”. L’apprentissage d’un algorithme de détection de cellules, basé sur un réseau de neurones artificiels, a ensuite été réalisé sur un ensemble de 3400 images, le reste – 600 images- étant réservé pour la phase de tests. Une fois l’algorithme optimisé, ces tests de performance ont montré que l’algorithme classe les cellules avec un taux de réussite qui peut atteindre 95%. Afin de réaliser une classification en temps réel, condition indispensable pour une application en contrôle de procédé d’un bioréacteur, les scientifiques ont utilisé un réseau de neurones capable de livrer un résultat en quelques millisecondes.

Pour effectuer un test dans des conditions représentatives, le nouvel outil a été connecté à un une cuve contenant une culture de cellules produisant des anticorps monoclonaux. 

Dans ce réacteur de laboratoire, extrapolable à l’échelle industrielle, des variations brutales de paramètres (O2, pH, nutriments…) ont été volontairement créées, afin d’induire différentes voies de mort cellulaire. 

Près de 850.000 images ont ainsi été analysées par le dispositif de classification de cellules. Dans le cadre d’un procédé industriel, le nouvel instrument devrait permettre de détecter de façon précoce l’apparition des processus de mort cellulaire, afin d’en limiter l’effet en modifiant les paramètres du procédé.

Dans la continuité de cette étude, un nouveau projet a été démarré, avec deux partenaires, afin d’étendre les performances du système à d’autres types de cellules et bioprocédés. Par ailleurs, la capacité inédite d’observer et de classer rapidement des centaines de milliers de cellules ouvre de nombreuses possibilités de recherche sur les différentes voies de mort cellulaire en bioréacteur.

Source : Communiqué CNRS

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

CSP : un nouvel entrepôt multi-température 

GSE livre à Parcolog un nouvel ensemble logistique de 36 340 m² sous température dirigée en Seine-et-Marne. 

GSE vient de livrer, après 12 mois de travaux, un nouvel ensemble logistique multi-température de 36 340m² à Moussy-le-Neuf, pour le compte de Parcolog (groupe Generali) qui le louera à la société Centre Spécialités Pharmaceutiques (CSP), spécialiste de la logistique pharmaceutique.

Fruit d’un investissement de 22,5 millions d’euros, le site comprend un bâtiment logistique de 6 cellules de 33 500 m², auxquelles s’ajoutent 1 875 m² d’espaces de bureaux en R+2, 590 m² de locaux de charges et 375 m² de locaux techniques. L’entrepôt dispose d’une mezzanine métallique avec surcharge d’exploitation de 500kg/m² au-dessus de 21 m de quais. L’ensemble comporte des cellules sèches à température dirigée (entre +15 et +25°C), une chambre froide à +5°C et une cellule réservée au stockage des liquides inflammables. Le bâtiment bénéficie d’une certification BREEAM de niveau Very Good.

Source : strategieslogistique.com

Législation pharmaceutique : adoption de plusieurs amendements

Législation pharmaceutique : adoption de plusieurs amendements

La commission de la santé du Parlement européen a voté en faveur des propositions visant à réviser la législation pharmaceutique, en adoptant une série d’amendements pour faire passer le processus législatif à l’étape suivante.

Comme annoncé dans notre article de la semaine dernière, les membres de la commission parlementaire de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) se sont réunis mardi 19 mars afin de voter sur d’éventuels amendements aux propositions de la Commission européenne et sur l’ensemble des textes. Les responsables politiques ont voté massivement en faveur de modifications de la directive pharmaceutique actuelle et de la création d’une nouvelle réglementation. Environ 85 % des voix ont été exprimées en faveur des propositions.

S’exprimant lors du vote, Tiemo Wölken, le rapporteur ENVI pour les règlements proposés, a déclaré que « lorsque nous avons commencé ce mandat, nous ne savions pas que nous serions au milieu de la plus grande crise sanitaire de l’Union européenne et même du monde.” La pandémie a façonné les objectifs de Wölken pour la proposition.

“Avec cette proposition de la Commission, renforcée par nos votes d’aujourd’hui, je pense que nous tirons réellement les leçons de la pandémie”, a déclaré Wölken. «Nous renforçons la capacité de notre agence médicale. Nous sommes davantage incités à lutter contre la crise lorsqu’il s’agit de pénuries d’antibiotiques. Nous nous attaquons aux médicaments orphelins, indispensables pour lesquels nous ne disposons pas de traitements pour de nombreux Européens.» 

Les membres d’ENVI ont voté sur l’ensemble des textes après s’être prononcés sur des dizaines d’amendements de compromis. La commission de la santé a adopté la totalité des plus de 50 amendements de compromis au règlement proposé.

Le grand nombre de votes positifs a porté sur des changements apportés à des aspects clés, et dans certains cas controversés, du plan de la Commission. ENVI a adopté l’amendement 48, qui propose d’augmenter de 10 à 11 ans la période d’exclusivité pour les médicaments orphelins qui répondent à un besoin médical important non satisfait, tout en réduisant d’un an la protection des produits autorisés dans le cadre de demandes dites bibliographiques.

Malgré certains amendements favorables à l’industrie, Nathalie Moll, directrice exécutive de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), a averti que la révision aurait des conséquences néfastes sur l’industrie pharmaceutique européenne. « Malgré des améliorations pragmatiques apportées au texte initial, l’industrie reste préoccupée par le fait que l’impact net des propositions rendra l’Europe moins compétitive et moins attractive en tant que région pour la recherche et le développement de médicaments et de vaccins. Il est difficile de comprendre en quoi réduire les incitations pour les entreprises à découvrir, développer et fournir de nouveaux traitements en Europe serait dans le meilleur intérêt des patients de la région », a-t-elle déclaré, avertissant que les entreprises sont « très susceptibles » de réorienter la recherche et le développement, les études cliniques et la fabrication hors de la région.

ENVI a également voté en faveur de modifications des incitations au développement de médicaments antimicrobiens. L’amendement 52 prévoyait la création d’un « système de récompense par paiement d’étape », par lequel la Commission rémunérerait les développeurs de certains produits antimicrobiens prioritaires. L’amendement prévoyait également la création d’un modèle d’abonnement pour l’achat conjoint d’antimicrobiens et des modifications du plan de bons d’achat de la Commission.

La commission a retenu la proposition de la Commission relative aux bons d’exclusivité des données transférables, mais a adopté les modifications des critères d’éligibilité. La soumission d’un plan d’accès mondial pour approvisionner les pays tiers ayant des besoins critiques, « notamment via des partenaires de développement ou via des licences volontaires », est désormais l’une des exigences. D’autres changements incluent l’interdiction de l’utilisation de bons pour les produits qui ont déjà bénéficié de la durée réglementaire maximale de protection des données et une révision des règles sur l’échange de bons.

“La valeur monétaire payée pour le transfert du bon sera reversée à l’Autorité, qui transférera le montant par versements annuels au titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, afin de garantir la capacité de fabrication et l’approvisionnement de l’antimicrobien prioritaire”, indique un amendement. ENVI a également voté pour que la Commission réexamine l’efficacité des programmes antimicrobiens après cinq ans.

Lors du vote sur les modifications à apporter à la directive existante, les membres d’ENVI ont adopté les amendements consensuels mais ont rejeté une autre série de changements. Les responsables politiques ont voté contre les amendements 406 à 411, qui proposaient des changements liés à la vente, à la fourniture ou à l’utilisation de médicaments comme contraceptifs ou abortifs.

Le reste du Parlement devrait débattre et voter sur la directive et le règlement les 10 et 11 avril. Les élections européennes de juin perturberont ensuite le processus mais le nouveau Parlement suivra le dossier législatif une fois qu’il sera en place.

Source : RAPS