MITM : des sanctions et des nouveaux produits sur la liste

MITM : des sanctions et des nouveaux produits sur la liste

L’ANSM a annoncé avoir sanctionné 11 laboratoires en raison d’un non-respect de l’obligation de constitution d’un stock de sécurité de 4 mois. 748 médicaments sont désormais concernés par cette mesure. 

La constitution d’un stock de sécurité de 2 mois minimum fait partie des obligations des laboratoires pharmaceutiques qui commercialisent un MITM. Si un MITM a fait l’objet de ruptures de stock ou risques de ruptures de stock réguliers au cours des deux années civiles précédentes, l’ANSM peut imposer que ce stock soit augmenté et passe de 2 à 4 mois. Cela implique qu’à tout moment de la période durant laquelle un laboratoire est soumis à cette obligation, il doit pouvoir justifier d’un stock de sécurité de 4 mois pour le MITM concerné.

En avril 2023, l’ANSM avait lancé une campagne de contrôle des stocks de sécurité des MITM soumis à un seuil de 4 mois de stock afin de s’assurer de leur bonne constitution. En pratique, l’ensemble des laboratoires concernés ont été interrogés. Ce contrôle a porté sur 422 MITM. Après vérifications de l’état de leur stock de sécurité, des échanges ont été menés dans le cadre d’une procédure contradictoire avec chacun des laboratoires dont le stock de sécurité de certains MITM n’était pas dûment constitué.

Au terme de ces échanges, l’ANSM a été amené à prononcer des sanctions financières à l’encontre de 11 laboratoires pharmaceutiques à ce jour, pour un montant total de près de 8 millions d’euros.

Par ailleurs, tous les deux ans, l’ANSM révise la liste des MITM pour lesquels le seuil du stock de sécurité est augmenté à 4 mois, et non 2 comme pour les autres MITM. Les médicaments qui doivent rehausser ce seuil à 4 mois sont les MITM ayant fait l’objet de ruptures, ou risques de rupture, réguliers au cours des deux années civiles précédentes.

Parmi les MITM commercialisés en France, 748 doivent désormais disposer d’un stock de sécurité de 4 mois minimum. Ils étaient 422 en 2021. Les laboratoires pharmaceutiques concernés ont 6 mois à compter de la réception de notre décision pour constituer ce stock.

L’augmentation significative du nombre de ces médicaments est liée à la progression constante des déclarations de rupture ou risque de rupture entre les périodes 2018-2019 et 2021-2022 (respectivement 2 098 et 5 921 déclarations reçues).

Source : ANSM

La position des Agences (EMA, agences nationales) en matière d’IA.

La position des Agences (EMA, agences nationales) en matière d’IA.

L’Agence européenne du médicament (EMA) et le réseau des directeurs d’agences nationales du médicament (Heads of Medicines Agencies -HMA) ont publié le 5 septembre des recommandations pour l’utilisation “sûre, responsable et efficace” des grands modèles de langage (large language model -LLM) par les régulateurs nationaux.

L’objectif des recommandations est de “sensibiliser le personnel des agences de régulation à travers l’Europe aux capacités et aux limites” des LLM, ont fait savoir l’EMA et le HMA dans un communiqué.

Quatre grands principes ont été émis :

  • s’assurer de la fiabilité des données, notamment en se renseignant sur chaque application
  • faire preuve d’esprit critique et recouper les résultats pour s’assurer qu’ils sont dignes de confiance, fiables et justes
  • rester informé sur la meilleure utilisation possible des LLM, par exemple pour réaliser des économies ou réduire l’impact sur l’environnement
  • savoir qui contacter et à qui signaler les problèmes, en particulier en cas d’incidents ou de résultats fortement biaisés ou erronés.

L’EMA et le HMA “encouragent les régulateurs à soutenir leurs équipes dans l’utilisation des LLM”, en mettant en place une gouvernance, une liste de cas d’usage autorisés, des formations et une surveillance des risques.

Les grands modèles de langage “ont un énorme potentiel de transformation, qu’ils soient utilisés pour interroger la vaste quantité de documentation que les régulateurs reçoivent, pour automatiser les processus d’extraction de connaissances ou de données, ou en tant qu’assistants virtuels dans les tâches administratives quotidiennes”.

Cependant, ils posent de nombreux défis, dont “la variabilité des résultats, la génération de réponses non pertinentes ou inexactes, et des risques en matière de sécurité des données”, ont-ils résumé.

Rappelons les grands principes du plan de travail de l’EMA et des agences nationales en matière d’IA :

Le plan de travail a été préparé dans le cadre du groupe de travail -conjoint, piloté par le HMA et l’EMA- sur le big data et a été adopté par le conseil d’administration de l’EMA lors de sa réunion de décembre.

“L’IA évoluant à une vitesse fulgurante, les entreprises pharmaceutiques utilisent de plus en plus des outils alimentés par l’IA dans la recherche, le développement et la surveillance des médicaments. Les autorités compétentes nationales répondent à ces nouvelles opportunités et défis en adoptant et en développant des outils IA“, a souligné le gendarme européen du médicament.

Le document se focalise sur quatre “dimensions clés” :

  • L’utilisation de l’IA pour l’orientation, la politique et le support produit

Cet axe porte notamment sur le développement et l’évaluation de directives appropriées pour l’utilisation de l’IA tout au long du cycle de vie d’un médicament. Pour rappel, en juillet 2023, l’EMA avait soumis à consultation publique un document de travail sur le sujet.

  • Les outils et technologie d’IA

L’objectif est de mieux cibler et encadrer les outils d’IA destinés à accroître l’efficacité, améliorer la compréhension et l’analyse des données, ou encore soutenir la prise de décision. “Une attention particulière sera portée à garantir une conformité totale avec la législation sur la protection des données [règlement européen de protection des données ou RGPD]”, a souligné l’EMA.

  • L’IA pour les collaborations et la formation

L’EMA entend développer la capacité du réseau européen des régulateurs à utiliser l’IA et former les utilisateurs être à jour, voire “en avance” avec les nouvelles technologies.

  • Favoriser l’expérimentation de l’IA

Le plan de travail reconnaît le rôle fondamental de l’expérimentation pour la bonne prise en main de l’IA. L’EMA prévoit “plusieurs actions” pour inciter les agences nationales à tester la technologie.

La position des Agences (EMA, agences nationales) en matière d’IA.

Comment intégrer le patient dans le développement de médicaments ?

Lors d’une récente table ronde dirigée par des experts, des chefs de file de l’industrie pharmaceutique d’AstraZeneca, GSK, Sanofi et Boehringer Ingelheim ont partagé leurs points de vue sur l’importance de l’engagement des patients dans l’industrie pharmaceutique.

Ces experts ont discuté des stratégies pratiques pour impliquer les patients dans le développement de médicaments, de l’évolution du rôle des rôles centrés sur le patient et des mesures utilisées pour mesurer le succès de ces initiatives. Voici quelques points clés.

Le passage d’une simple mention des patients en tant qu’utilisateurs finaux à leur implication active dans le développement de médicaments.

Nécessité d’un réseau interne solide dans l’entreprise pour faciliter l’engagement des patients. L’approche d’AstraZeneca consiste à créer un centre d’excellence et à tirer parti de la communication interfonctionnelle pour intégrer les connaissances des patients à différentes étapes du développement des médicaments. 

Promotion d’une culture centrée sur le patient : l’importance d’aligner les définitions internes de la centricité du patient et de favoriser une culture qui valorise les connaissances des patients. 

Le rôle des responsables des patients : l’introduction d’un responsable des patients par GSK a influencé les changements organisationnels vers un développement axé sur le patient. 

L’approche de Sanofi pour développer des essais cliniques inclusifs tient compte des déterminants sociaux de la santé et en s’associant à des organisations qui représentent diverses populations de patients. 

Mesurer l’impact de l’engagement des patients : des indicateurs opérationnels, des résultats d’activité, des mesures de qualité et un impact à long terme.

Article complet : Source Reuters

MITM : des sanctions et des nouveaux produits sur la liste

 Investissements industriels récents

Deux annonces industrielles cette semaine : SPI PHARMA et ATHENA

SPI PHARMA (Septème les Vallons, Bouches du Rhône)

L’usine SPI Pharma produit notamment des ingrédients et des principes actifs pour l’industrie pharmaceutique. Pour pénétrer le marché des fabricants de vaccins humains, ses dirigeants viennent de réaliser un investissement de 8,5 millions d’euros pour équiper le site de nouvelles installations.

ATHENA

En 2020 cette société, créée par des anciens cadres d’ETHYPHARM, a repris InPharmasci-Rottendorf à Prouvy (59). 

Selon le site Actu Labo, Athena (45 M€ de CA en 2024) spécialisé dans les formes orales solides, va engager 10 M€ à Bombay dans la construction d’une unité de production dédiée aux formes sèches, livrable en 2026 : Athena exploite déjà une usine de 270 salariés qui produit sous licence des formes galéniques issues d’Ethypharm.

La seconde sera dotée d’une capacité de production annuelle de 30 millions de boîtes qui viendront s’ajouter aux 10 millions de boîtes délivrées par la première usine. 

« Contrairement aux idées reçues, 70 % de ces volumes indiens seront destinés à des specialty pharma internationales, le solde seulement à des génériqueurs » indique Alexandre Williams, le directeur général d’Athena. 

Cette répartition est exactement l’inverse de celle d’InPharmasci qui a toutefois beaucoup grossi depuis sa reprise.

« Nous avons investi près de 7 M€ à Prouvy en quatre ans et nous continuons à faire de ce site l’une de nos principales plateformes de développement », explique Alexandre Williams. 

Résultat, l’usine nordiste, qui réalisait un CA de 11 M€ et employait 110 salariés en 2020, affiche aujourd’hui un CA de 24 M€ avec 50 collaborateurs de plus.

Source : SPI PharmaActu Labo 

MITM : des sanctions et des nouveaux produits sur la liste

La biotech ABOLIS du GENOPOLE suscite l’intérêt de L’OREAL.

L’OREAL se tourne vers une société de biotech ABOLIS et de chimie EVONIK pour trouver de nouveaux actifs pour la cosmétique.

Abolis, située au Genopole d’Evry, possède une expertise unique dans les solutions industrielles sur mesure basées sur les micro-organismes, et ce pour un large éventail d’industries, notamment les cosmétiques, les soins de santé et l’alimentation.

Son innovation de rupture repose sur la combinaison de technologies de biologie de synthèse, informatiques, robotiques… cette synergie maîtrisée permet la conception de micro-organismes capables de produire par fermentation l’ingrédient voulu. Atout considérable, Abolis a la capacité de répondre aux demandes d’un large éventail de secteurs : la santé, les cosmétiques, l’alimentation et la chimie …

Justement cette expertise d’ingrédients en cosmétique explique l’accord suivant. L’Oréal Groupe annonce un accord tripartite avec Abolis Biotechnologies, société de biotechnologie, et Evonik, groupe allemand, qui est un des leaders mondiaux de la chimie de spécialité, pour permettre la découverte, le développement et la fabrication d’ingrédients innovants et durables pour les produits de beauté et au-delà. 

Ce partenariat est renforcé par les prises de participations minoritaires respectives prises par L’Oréal Groupe et Evonik au capital d’Abolis, une société française de biotechnologie implantée au Genopole (Evry). 

Cet accord de 35 M€ va permettre à Abolis de s’étendre à l’international, de développer ses propres produits et de déployer ses services pour la bioproduction et le microbiome.

Source : Gazette Labo