Quelques actualités réglementaires

Quelques actualités réglementaires

Parmi les informations, publication de la nouvelle directive relative à la responsabilité du fait des produits défectueux, la France et l’Allemagne prennent la tête d’une coalition en faveur de la réforme du MDR, des documents d’orientation et Q&A. 

La France et l’Allemagne prennent la tête d’une coalition en faveur de la réforme tant attendue du MDR. Dans une position commune annoncée en amont du Conseil des ministres européens de la Santé (EPSCO) du 03 Décembre, 9 Etats font 5 propositions concrètes :
1) Réduire les obligations administratives.
2) « Assurer des parcours spécifiques » pour les DM innovants.
3) Etablir des « procédures de certification prévisibles et équilibrées ».
4) Maintenir le renouvellement de la certification tous les cinq ans, en le rendant « proportionnel à la classe de risque, plutôt qu’une répétition complète de l’évaluation initiale ».
5) Créer un secrétariat du groupe de coordination des dispositifs médicaux (MDCG) au sein de l’Agence européenne des médicaments pour renforcer la capacité de suivi.
MedTech Europe a envoyé une lettre ouverte aux représentants permanents adjoints des États membres de l’UE, leur demandant de reconnaître explicitement l’importance stratégique du secteur des technologies médicales pour la santé, la prospérité et la compétitivité de l’UE. MedTech in France et MedTech Europe se disent prêtes à soutenir les travaux sur l’avenir du MDR. 

Le 18 novembre 2024, la directive (UE) 2024/2853 relative à la responsabilité du fait des produits défectueux (new PLD : Product Liability Directive) a été publiée au Journal officiel de l’UE. La nouvelle directive, qui révise et remplace la directive sur la responsabilité du fait des produits (directive 85/374/CEE), vieille de près de 40 ans, vise à moderniser le cadre européen de la responsabilité du fait des produits à l’ère numérique tout en allégeant la charge de la preuve pour les consommateurs cherchant à obtenir réparation pour les dommages causés par des produits défectueux. Les dispositifs médicaux et les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro continuent d’entrer dans le champ d’application de la nouvelle directive sur la responsabilité du fait des produits. En tant que tels, les opérateurs économiques impliqués dans leur chaîne d’approvisionnement devraient évaluer soigneusement les nouvelles dispositions.

La Commission Européenne a émis 3 documents de référence. 

    1. 1) Le 21 novembre 2024, un document de questions-réponses sur l’application du règlement (UE) 2024/1860. Avec ce document, la Commission clarifie des points importants concernant le déploiement des modules EUDAMED :
    2. a. L’utilisation d’EUDAMED devient obligatoire six mois après la publication par la Commission européenne d’un avis confirmant la fonctionnalité du module, 
    3. b. Tous les acteurs qui doivent effectuer des actions sur EUDAMED doivent être enregistrés dans le module ACT, les distributeurs ne sont pas tenus de s’enregistrer dans EUDAMED.
    4. c. Le module UDI/DEV (module dispositif) est actif depuis octobre 2021. Actuellement, l’enregistrement des dispositifs est volontaire mais fortement recommandé (Q9). Une fois obligatoire, l’enregistrement du dispositif dans le module du dispositif doit être effectué avant que la première unité ne soit mise sur le marché de l’UE.
    5. d. Le module NB/CRF (module des certificats) est disponible depuis octobre 2021 et les organismes notifiés peuvent déjà enregistrer les certificats. Son utilisation est volontaire (Q11). En revanche, le module VGL (vigilance) – à utiliser par les fabricants et/ou les mandataires – n’est pas disponible pour une utilisation volontaire.
    6. e. Le module MSU (surveillance du marché) n’est pas disponible. Une fois disponible, son accès sera limité aux autorités compétentes et aux organismes notifiés (Q15 et 16).
    1. 2) Le MDCG a publié un document d’orientation (2024-14) pour aider les fabricants à mettre en œuvre les identificateurs uniques de dispositifs principaux (UDI-DI) pour l’étiquetage des lentilles de contact. L’emplacement de l’UDI, y compris de l’UDI-DI principal, sur l’emballage des lentilles de contact dépend des exigences du RDM concernant les contraintes d’espace et les exigences relatives aux unités de vente spécifiées dans l’annexe VI, partie C, points 4.2 et 4.3. Par exemple, l’étiquetage des blisters de lentilles de contact “dépend des contraintes d’espace et de ce qui est considéré comme le niveau d’emballage le plus bas utilisé par l’utilisateur final conformément aux exigences du RIM. Si les blisters de lentilles de contact sont considérés comme le niveau d’emballage le plus bas utilisé par l’utilisateur final conformément au RDM, l’UDI-DI principale peut être étiquetée une seule fois pour une bande de lentilles de contact de 5 unités par exemple, à condition que le fabricant ait effectué la gestion des risques correspondante. Le guide précise que l’UDI-DI principale sera attribuée aux lentilles de contact fabriquées sur commande (MtO) en fonction des paramètres de conception de la lentille de contact spécifiés par le fabricant. En outre, l’UDI-DI principale peut être apposée sur un groupe de tailles d’emballage présentant la même combinaison de paramètres de conception de la lentille de contact. L’UDI identifierait toutes les unités, tailles d’emballage et niveaux d’emballage supérieurs de ce groupe. Le règlement entrera en vigueur le 9 novembre 2025, mais les fabricants peuvent l’utiliser plus tôt.
    1. 3) Le MDCG 2024-15 est le premier document d’orientation publié par le MDCG en décembre 2024. Ce document fournit des instructions sur la manière de soumettre des rapports d’investigation clinique et des résumés en l’absence d’EUDAMED : l’article 77, paragraphe 5, du règlement relatif aux dispositifs médicaux précise les exigences en matière de soumission pour les investigations cliniques. Les promoteurs doivent soumettre un rapport d’investigation clinique aux États membres dans lesquels l’investigation clinique a lieu. Le rapport doit être soumis dans un délai d’un an après la fin de l’investigation, ou dans un délai de trois mois si l’investigation se termine prématurément ou est temporairement interrompue. Les rapports doivent être soumis via EUDAMED. En outre, l’article 77(7) du RIM stipule que le résumé et le rapport doivent être accessibles au public via EUDAMED. Cela doit se faire :
    2. a. avant que le dispositif ne soit enregistré au titre de l’article 29 et commercialisé, et 
    3. b. immédiatement après la soumission dans le cas d’une clôture anticipée ou d’une interruption temporaire.

Sources : Medtech In France, MedTech Europe, MDlaw.eu, Commission Européenne, RAPS

Une analyse de marché de l’IA dans l’industrie pharmaceutique.

Une analyse de marché de l’IA dans l’industrie pharmaceutique.

Un peu plus de 60% des publications scientifiques sur l’intelligence artificielle (IA) en pharma portent sur la R&D, où la technologie permet notamment de réduire les délais de recherche et développement de médicaments.

C’est un des résultats du rapport de Product Life Group (PLG), publié le 12 novembre et intitulé “L’IA et son pouvoir de transformation sur l’industrie pharmaceutique“.

Ce document analyse l’impact de l’IA et détaille les principaux domaines d’application, les défis de l’adoption de l’IA, ainsi que les perspectives pour la bonne intégration de la technologie dans le secteur.

R &D

La R&D est le domaine le plus touché par l’IA, représentant environ 60% des publications scientifiques, notamment car l’IA aide à réduire les délais de découverte et de développement de médicaments, les faisant passer des cinq/six ans historiques à moins de quatre ans, avec des programmes utilisant l’IA réussis, souligne le rapport.

Les experts de PLG notent aussi que les entreprises pharmaceutiques allouent environ 15% de leur chiffre d’affaires à la R&D, un chiffre qui justifie la forte concentration de la recherche en IA dans ce domaine, notamment pour comprendre des maladies complexes et découvrir de nouveaux médicaments.

La R&D concentre 39 publications dans l’échantillon de PLG, traitant des essais cliniques, de la découverte de médicaments, et des données “multi-omiques”.

REGLEMENTATION

L’IA optimise aussi la préparation des documents réglementaires, notamment via l’intelligence documentaire et l’IA générative. Environ 10% des publications traitent de cette application, bien que les affaires réglementaires représentent moins de 6 à 8% des dépenses de l’industrie. Les modèles de langage (large language models-LLM) facilitent la rédaction automatique des dossiers réglementaires, nécessitant cependant une supervision humaine pour garantir la précision et la conformité.

PHARMACOVIGILANCE

En pharmacovigilance, l’IA permet de gérer rapidement de vastes volumes de données de sécurité et d’améliorer la gestion des cas. Elle réduit de 50% le temps consacré aux étapes de triage initial, de saisie des données et de révision de qualité.

Le rapport fait valoir un fort potentiel de transformation pour la surveillance de la littérature, la gestion des cas et l’information médicale standardisée.

PRODUCTION ET QUALITÉ

L’automatisation IA en production et en assurance qualité représente 13% des publications analysées. Elle contribue à améliorer les processus de fabrication et de maintenance prédictive, avec un contrôle en temps réel et une optimisation des rendements de production, conformément aux évolutions de l’industrie 4.0 et 5.0.

Bien que sous-utilisée, l’IA présente un potentiel élevé pour automatiser et simplifier les processus d’accès au marché, d’établissement des prix et de remboursement. Ce domaine représente environ 5% des publications. L’analyse de données sur la santé économique et les prix permet une compréhension plus fine des besoins des cliniciens et des patients, facilitant ainsi des lancements de produits mieux ciblés.

Les défis émergents dans l’adoption de l’IA

1) Les experts de PLG rappellent que l’IA nécessite un contrôle strict de la qualité des données selon les principes dits “ALCOA+”, c’est-à-dire que les données doivent être attribuables, lisibles, contemporaines, originales, fiables, complètes, cohérentes, durables et disponibles.

2) Lors d’une consultation avec 62 leaders de l’industrie, menée en 2024, la validation des systèmes IA et la précision des données ont été identifiées comme des obstacles majeurs à son adoption.

3) La mise en œuvre de l’IA implique également de combler des lacunes en compétences, demandant des formations coûteuses ou des recrutements spécialisés. En parallèle, l’intégration harmonieuse de l’IA dans les flux de travail existants nécessite une gestion du changement.

4) Le développement et la validation de systèmes IA demande d’importants investissements financiers et humains et pose la question intangible de définition d’un modèle économique viable. PLG recommande ainsi aux entreprises pionnières du secteur de partager leurs retours d’expérience, notamment en matière de réduction des délais de R&D, pour justifier économiquement l’adoption de l’IA.

Dans son rapport, PLG s’interroge en conclusion : les entreprises devraient-elles adopter l’IA pour des gains immédiats, ou adapter leurs systèmes en profondeur pour maximiser ses avantages à long terme ?

L’adoption apporte des gains d’efficacité rapides, tandis que l’adaptation nécessite des changements structurels profonds et la création d’une infrastructure capable d’évoluer avec les avancées de l’IA.

Source : PLG Life group

DHL Supply chain, un acteur de la logistique pharma.

DHL Supply chain, un acteur de la logistique pharma.

DHL supply chain devient un acteur important de la distribution, notamment dans la décentralisation des essais cliniques, grâce à des processus de distribution individualisée.

Aujourd’hui l’industrie pharmaceutique recherche un pourcentage élevé d’essais cliniques gérés par décentralisation. Selon une enquête menée en 2021 par Centerwatch, plus de 50 % des répondants indiquent qu’ils vont conduire, dans les années à venir, des essais cliniques en oncologie décentralisés. On constate une croissance de 11 % par an dans ce secteur.

DHL propose dans ses services de logistique, une approche focalisée sur le « patient first » ! DHL a montré que la décentralisation augmente le nombre de patients et que la compliance à l’essai est meilleure. Cette décentralisation est importante dans les essais sur les maladies rares.

DHL propose donc une distribution chez le patient, avec notamment un personnel de santé de type infirmière pour des administrations spécifiques de soins.

Les essais cliniques hybrides (sur site et décentralisé) peuvent varier et varieront dans leur degré de décentralisation, en fonction de nombreux éléments, notamment le domaine thérapeutique, le profil du patient et les zones géographiques dans lesquelles l’essai se déroule. Lorsqu’il est bien mis en œuvre, un modèle hybride renforcera l’engagement des patients, favorisera l’efficacité opérationnelle et améliorera la durabilité, tout en réduisant le temps nécessaire à la mise sur le marché d’un médicament et, en fin de compte, permettra de mettre les soins entre les mains des patients qui en ont le plus besoin.

Source : Outsourcing pharma

DHL Supply chain, un acteur de la logistique pharma.

DELPHARM augmente ses capacités de production.

Le site de Lys-Lez-Lannoy (Nord) de DELPHARM se voit doter d’une nouvelle ligne de conditionnement pour la fabrication de corticoïdes.

La presse (Usine Nouvelle, Actu Labo) a relayé l’annonce de l’inauguration de cette nouvelle unité de production.

C’est une ligne de conditionnement ultra-automatisée qui se consacrera à cette classe de traitements. Le nouvel équipement a nécessité un investissement de 5,3 M€, va ainsi permettre de plus que doubler la capacité de production annuelle, de 8 millions à 20 millions de boîtes, « ce qui correspond précisément à la taille du marché tricolore, et permettra de faire face aux épisodes de pics générés par les pathologies hivernales ». La ligne sera exclusivement dédiée aux patients français, via l’approvisionnement de génériques qui représentent aujourd’hui plus de 70 % des corticoïdes vendus en France. 

Les pouvoirs publics ont versé une subvention de 3,6 M€ via le dispositif France Relance. 

L’usine lilloise de Delpharm (390 salariés, 40 M€ de CA), spécialisée dans le formes sèches, affirme donc à cette occasion un caractère souverain qui risque de s’accentuer prochainement. En effet, les dirigeants de Delpharm ont confié à Actu Labo qu’ils travaillaient à un nouveau projet capacitaire dans le domaine de l’oncologie. Un projet qui semble avoir également retenu l’attention de l’État.

Sources : Usine Nouvelle, Actu Labo.

DHL Supply chain, un acteur de la logistique pharma.

Bio-S : nouvelle unité de production de biomédicaments de SERVIER.

SERVIER annonce l’inauguration de « Bio-S », sa première unité dédiée à la production des biomédicaments de son pipeline R&D, située sur son site historique de Gidy, dans le Loiret.

Cette unité de bioproduction, qui a nécessité 86 M€ d’investissements permettra à Servier de produire en France des principes actifs issus de cellules vivantes, destinés à ses études précliniques et cliniques ainsi que des produits finis stériles et injectables, assurant ainsi une autonomie pour ses essais cliniques.

Les biomédicaments représentent près de 60 % des traitements en développement dans le monde. Pourtant, la France ne produit que 10 % de ceux développés en Europe.

« Nous disposons d’un pipeline de 61 projets de Recherche et de Développement, dont plus de 50 % de potentiels candidats biomédicaments, cet investissement stratégique illustre la volonté de notre Groupe de consolider sa chaîne de création valeur en France et en Europe allant de la Recherche à l’Industrie. Ce choix s’inscrit pleinement dans nos objectifs stratégiques à 2030 de faire de Servier un acteur reconnu et innovant en oncologie. » déclare Olivier Laureau, Président du groupe Servier.

Chiffres clés de Bio-S, l’unité de bioproduction du Groupe Servier :

  •  10 000 m²
  •  1 500 m² de salle blanche
  •  Bio-réacteurs pour de 15 millilitres à 200 litres de culture cellulaires pour les activités de Bio-engineering, jusqu’à 500 et 2000 litres pour le biomanufacturing clinique GMP
  • Remplissage aseptique en forme liquide (flacons ou seringues) avec capacités de lyophilisation flacons
  • 60 salariés
  • Un investissement total de 130 millions d’euros (Bio-S et UAC)
  • Un démarrage opérationnelle attendue pour le courant du second semestre 2025

Source : SERVIER