Publications de la Commission Européenne

Publications de la Commission Européenne

Elargissement des conditions d’utilisation des eIFU, FAQ relatif aux interactions entre RDM/RDMDIV et IA Act, obligations liées aux MDSW.

Le 25 juin, la Commission a publié une mise à jour du règlement d’application qui élargit considérablement les informations pouvant être communiquées aux professionnels de la santé par le biais d’eIFU. En vertu du règlement précédent, les eIFU étaient limités à certains dispositifs destinés aux professionnels de santé et ne pouvant raisonnablement pas être utilisés par les patients, tels que les dispositifs implantables et les dispositifs implantables actifs et leurs accessoires, les dispositifs fixes installés et certains logiciels.

Toutefois, au début de cette année, la Commission a demandé aux parties prenantes si elle devait étendre le règlement à d’autres types de dispositifs. Les parties prenantes ont convenu que les eIFU seraient plus pratiques et plus efficaces pour les fabricants et les professionnels de la santé.

Sur la base des commentaires des parties prenantes, la Commission a donc élargi le champ d’application du règlement à tous les dispositifs médicaux et leurs accessoires couverts par le règlement (UE) 2017/745 qui sont destinés à des utilisateurs professionnels. Cela inclut les dispositifs qui relèvent des dispositions transitoires de l’article 120 du règlement relatif aux dispositifs médicaux (RDM) et ceux qui n’ont pas de finalité médicale prévue énumérée à l’annexe XVI du RDM.

Toutefois, la Commission a également déclaré que pour les dispositifs destinés à être utilisés par des professionnels et qui pourraient éventuellement être utilisés par un consommateur, la notice d’utilisation doit toujours être fournie sous forme papier.

La Commission a déclaré qu’à partir du moment où l’enregistrement des dispositifs dans la base Eudamed deviendra obligatoire, les fabricants devront fournir à la base de données UDI d’Eudamed l’adresse Internet sous laquelle la notice d’utilisation électronique est accessible.

Du côté des guides du MDCG, la Commission Européenne a publié deux guides en juin :

MDCG 2025-6 : Ce document apporte des réponses sur certains aspects de l’interaction entre les règlements sur les dispositifs médicaux (RDM et RDMDIV) et la loi sur l’intelligence artificielle (AI Act) comme par exemple :

La loi sur l’IA n’a pas d’incidence sur la classification des dispositifs médicaux utilisant l’IA. Au contraire, c’est la classification des dispositifs médicaux en vertu du RDM ou du RDMDIV qui détermine la classe de risque en vertu de la loi sur l’IA.

La loi sur l’IA renforce l’obligation des fabricants de veiller à ce que le dispositif reste sûr et performant pendant toute sa durée de vie.

Comme le RDM et le RDMDIV, la loi sur l’IA oblige les fabricants à mettre en place un système de gestion de la qualité pour les dispositifs IA. Les obligations du système de gestion de la qualité de la loi sur l’IA sont complémentaires du système de gestion de la qualité exigé en vertu du RDM ou du RDMDIV.

Selon les dispositions relatives à l’IA, la documentation technique des dispositifs médicaux utilisant l’IA doit inclure diverses informations telles que les détails de la conception du dispositif, le développement, les choix clés en matière de conception, la fonctionnalité, les caractéristiques de performance, l’architecture du système, les ressources informatiques pour le développement, la formation et les essais, l’utilisation et la finalité prévues, la preuve de la conformité avec les exigences réglementaires pertinentes.

Les exigences de transparence de la loi sur l’IA renforcent les exigences de transparence du RDM ou du RDMDIV dans le cadre des exigences générales de sécurité et de performance.

Le RDM, le RDMDIV et la loi sur l’IA soulignent la nécessité de mettre en place des mesures de cybersécurité solides.

MDCG 2025-4 : Ce document explique les obligations des fournisseurs de plateformes d’applications et leurs responsabilités en vertu des règlements sur les dispositifs médicaux (RDM et RDMDIV) et du Digital Services Act (DSA).

Il précise notamment que le téléchargement d’une application MDSW (medical device software) par un fabricant correspond à la « mise sur le marché » (à titre onéreux ou gratuit). La période pendant laquelle l’application MDSW est disponible sur le fournisseur de la plateforme d’application correspond à la « mise à disposition sur le marché ». Le fournisseur de plateforme d’application est considéré comme un opérateur économique dans la chaîne de distribution lorsqu’il met ses propres MDSW à la disposition des utilisateurs. Deux scénarios sont présentés dans le guide.

Le MDCG 2025-4 fournit également une liste d’informations à fournir avec le MDSW conformément au RDM et au RDMDIV. Cette liste vise également à faciliter le respect des exigences du DSA par les fournisseurs de plateformes d’applications.

Par ailleurs, en juin 2025, le groupe MDCG a également mis à jour le MDCG 2019-11. Ce document fournit des conseils sur la qualification et la classification des logiciels conformément au RDM et au RDMDIV. Entre autres, la version révisée inclut davantage de considérations sur l’objectif visé par le MDSW, des clarifications sur le champ d’application des logiciels de l’annexe XVI, et de nouveaux exemples.

Sources : European Commission, RAPS, MDlaw.eu

Les évolutions du conditionnement pharmaceutique

Les évolutions du conditionnement pharmaceutique

Alors que les entreprises pharmaceutiques évoluent vers des traitements plus complexes et personnalisés, l’innovation en matière de conditionnement devient un facteur crucial du développement de médicaments.

MEDICAMENTS BIOLOGIQUES

Avec la montée en puissance des produits biologiques et des thérapies ciblées, le besoin de conditionnement répondant aux exigences uniques d’administration, de stockage et d’utilisation par les patients s’accélère. Les produits biologiques – des formulations complexes nécessitant souvent une réfrigération et une administration par dispositif – stimulent la demande de solutions d’emballage compatibles avec la chaîne du froid et adaptées aux patients. Les experts soulignent l’importance de stratégies sur mesure pour les produits biologiques, notamment compte tenu de l’essor de l’auto-administration et de la réduction des populations de patients nécessitant des traitements personnalisés. Contrairement aux médicaments de masse du passé, les thérapies actuelles doivent être conçues avec précision et flexibilité.

MÉDICAMENTS ANTI-OBÉSITÉ

La popularité des agonistes du GLP-1, utilisés pour traiter le diabète et l’obésité, souligne la croissance du marché des injectables à forte valeur ajoutée. Alors que les prévisions estiment que ces médicaments pourraient générer plus de 100 milliards de dollars d’ici 2030, les entreprises pharmaceutiques se concentrent davantage sur les systèmes d’administration tels que les auto-injecteurs et les dispositifs portables. Ces solutions simplifient l’utilisation et favorisent les soins à domicile, un modèle de plus en plus important avec le vieillissement de la population mondiale.

FORMULATIONS ORALES

Le conditionnement des formulations orales évolue également. Comprimés à libération modifiée, principes actifs hautement actifs et médicaments orphelins stimulent la demande de plaquettes thermoformées protectrices et de solutions de confinement garantissant sécurité et conformité.

NUMÉRISATION

La numérisation transforme également le conditionnement pharmaceutique. L’IA et le machine learning sont utilisés pour améliorer l’observance thérapeutique des patients grâce à des emballages intelligents, tels que des flacons de pilules connectés et des systèmes électroniques de suivi des doses.

Ces technologies peuvent également améliorer les opérations de la chaîne d’approvisionnement, personnaliser la conception des conditionnements et soutenir les objectifs de développement durable en réduisant les déchets et en optimisant les matériaux.

À l’avenir, les investissements dans les formulations avancées, comme les injectables à action prolongée, les micro-aiguilles et les dispositifs implantables, devraient augmenter. Ces innovations nécessitent des technologies de remplissage et de finition précises et des processus de conditionnement évolutifs. À mesure que le paysage pharmaceutique devient de plus en plus centré sur le patient et axé sur les données, le conditionnement jouera un rôle central pour garantir l’efficacité thérapeutique et améliorer l’expérience utilisateur.

Sur ce marché en pleine évolution, le conditionnement pharmaceutique n’est plus une considération secondaire : c’est un atout stratégique qui fait le lien entre la thérapie, la technologie et les besoins des patients.

Source CPHI

 Le point sur l’utilisation de l’IA en pharmacovigilance

 Le point sur l’utilisation de l’IA en pharmacovigilance

Les performances de ChatGPT et autres outils d’intelligence artificielle (IA) générative en pharmacovigilance appellent encore à la prudence, selon des travaux présentés en pharmacovigilance lors du congrès Hopipharm, organisé par le Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé (Synprefh).

Les publications se multiplient sur les LMM (large language models) en pharmacovigilance, a noté Romain Barus du centre régional de pharmacovigilance (CRPV) au CHU de Toulouse lors d’une session sur l’utilisation de l’IA en pratique pharmaceutique.

Les travaux ont été poursuivis sur les performances des LLM pour détecter des interactions médicamenteuses à l’origine de la survenue d’un effet indésirable, dans une étude publiée mi-mai par la revue Therapeutics Advances in Drug Safety.

A partir des cas enregistrés en 2022 dans la base nationale de données de pharmacovigilance, l’équipe toulousaine a testé les performances de ChatGPT et de deux autres outils : Claude (Anthropic) et Gemini (Google) sur 104 cas analysés entre juillet et septembre 2024 (82 cas d’effets indésirables avec interaction et 22 cas témoins sans interaction).

Les trois IA détectent bien les interactions médicamenteuses (de 95% pour Gemini à 99% pour ChatGPT) mais, pour donner le médicament à l’origine de l’interaction, le pourcentage de réponses correctes diminue (54% pour Gemini, « à peine plus que le hasard », 80% pour Claude et 77% pour ChatGPT), a présenté Romain Barus. Mêmes résultats pour le type d’interaction et le mécanisme.

Ces outils se sont avérés sensibles mais peu spécifiques (36% pour Gemini, 64% pour Claude et 68% pour ChatGPT).

Romain Barus a mis en garde contre les hallucinations et l’importance de pouvoir avoir le recul nécessaire pour analyser les résultats produits.

« Pour nous, les LLM ne sont actuellement pas des bons outils à utiliser au quotidien pour les questions de pharmacologie en tant qu’assistant de pharmacovigilance », a-t-il conclu.

Source TIC PHARMA Lien pour l’article complet

Les évolutions du conditionnement pharmaceutique

Nouvelles industrielles

Des nouvelles industrielles de fabricants pharmaceutiques français : CHEMINEAU, DELPHARM, FAREVA.

CHEMINEAU (Site de VOUVRAY)

Cette unique usine des laboratoires Chemineau (330 salariés, 80 M€ de CA en 2024) va faire l’objet d’importants investissements au cours des trois à quatre prochaines années. CHEMINEAU est la filiale CDMO du groupe familial Anjac Health & Beauty (800 M€ de CA).

La mise en œuvre de ces projets, qui reste conditionnée à l’obtention de subventions et à l’éligibilité de crédits France 2030, devrait concerner une bonne part du spectre galénique du site (flacons, tubes et aérosols sprays.). Une part significative de ce programme pourrait être dédiée à l’installation d’une nouvelle ligne de sprays. Ces investissements auront un effet bénéfique sur l’emploi, avec une hausse des effectifs de 10 % à 15 % d’ici à 2028 ou 2029.

DELPHARM (Site de SAINT-RÉMY-SUR-AVRE)

Le groupe de CDMO français Delpharm, qui fait partie des leaders mondiaux du secteur, va développer ses capacités de remplissage de flacons stériles sur son site de Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir. Cet investissement de 37 millions d’euros est le plus important jamais réalisé en France par le groupe.

FAREVA (Site de PAU)

Sur son site de Pau, FAREVA poursuit son engagement dans l’innovation pharmaceutique avec l’ouverture d’une nouvelle unité Pilote GMP dédiée à la production de forme injectables liquides et lyophilisés.

FAREVA, avec son nouvel isolateur ; propose un service de développement sur les étapes de formulation et de répartition aseptique de formes liquides ou lyophilisés. Ainsi, FAREVA dispose d’une nouvelle capacité de production permettant de supporter les études de développement, la production de lots pour études cliniques, ainsi que d’envisager la possibilité de produire des petits lots commerciaux (lots pédiatriques / médicaments orphelins).

Sources Communiqués de presse

Les évolutions du conditionnement pharmaceutique

Le façonnier AGRADOS PHARMA reprend une usine de SANOFI

Le site historique industriel de SANOFI à Maisons-Alfort (94) va être repris par le façonnier allemand AGRADOS PHARMA.

AGRADOS PHARMA est une CDMO allemande (800 salariés) qui est connue en France pour son site industriel de LIVRON dans la Drôme. Cet ancien site Haupt Pharma (initialement un site de Rhône-Poulenc) a inauguré récemment une nouvelle ligne de production d’ampoules stériles injectables.

Avec ce nouveau rachat annoncé, Adragos Pharma poursuit une politique de croissance externe qui s’est illustrée l’année dernière par le rachat du suisse BACCINEX, une CDMO de 120 salariés, spécialisée dans la fabrication de lots cliniques et commerciaux.

Ce groupe allemand a aussi mis en service en mars dernier de nouvelles capacités à Leipzig, en Allemagne. Adragos compte trois autres sites, tous rachetés entre mars et novembre 2023 : l’ex-usine Sanofi de Kawagoe (Japon), l’unité de développement Lamda Laboratories d’Athènes (Grèce), acquise auprès de Clinigen, et enfin le site de production stérile qu’exploitait Fresenius Kabi à Halden (Norvège).

Adragos va donc prochainement acquérir en France l’usine Sanofi de Maisons-Alfort (94), une unité de 600 salariés spécialisée dans la production et le conditionnement d’injectables.

Ce site consacre la plus grande part de ses capacités au Lovenox (énoxaparine), un antithrombotique lancé en 1987 par Rhône-Poulenc Rorer dont les ventes accusent un déclin prononcé depuis plusieurs mois.

Selon les informations d’Actu Labo, l’accord doit théoriquement protéger l’ensemble des emplois et prévoit que l’usine francilienne poursuive la fabrication du Lovenox pendant une durée de trois ans, le temps de trouver de nouveaux contrats et débouchés. Toutefois, à terme, la production de cette héparine de bas poids moléculaire pourrait être progressivement transférée vers l’usine Sanofi de Csanyik (Hongrie), dont c’est la seule spécialité.

Sources Actu Labo, Le Monde.