Quelques nouvelles du marché pharmaceutique chinois.

Quelques nouvelles du marché pharmaceutique chinois.

Le marché pharmaceutique chinois est en pleine expansion, que ce soit pour les investissements extérieurs ou pour les partenariats avec des firmes étrangères qui veulent s’implanter. Mais la propriété intellectuelle et la politique limitent les transactions.

LES VACCINS ARNm en Chine 

Moderna conserve sa propriété intellectuelle sur les vaccins et refuse le transfert de technologie en Chine. Il a rejeté la demande de la Chine pour la propriété intellectuelle de base derrière son vaccin révolutionnaire à ARN messager Covid-19, une décision qui a conduit à un échec des négociations pour sa vente dans la dernière grande économie restante sans vaccins à ARNm.

Pékin a proposé deux options aux fabricants étrangers de vaccins Covid-19 cherchant à distribuer en Chine. Ils peuvent soit effectuer un transfert de technologie complet vers un fabricant de médicaments chinois, soit créer une usine de fabrication en Chine avec un partenaire local, tout en gardant le contrôle de la technologie. Après avoir été pressé d’accepter la première de ces options et avoir déjà refusé une offre de transfert de technologie en Italie, Moderna a de nouveau décidé de garder le contrôle de son IP. À ce jour, aucun vaccin à ARNm n’a été approuvé à des fins thérapeutiques en Chine.

LES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES CHINOIS AUX USA

Après un décret du président américain Joe Biden, qui décrivait les industries soumises à un examen réglementaire accru de la part du Comité des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS), les analystes financiers affirment que les sociétés pharmaceutiques chinoises verront leur expansion aux États-Unis freinée par une réglementation plus stricte. Avec une surveillance en particulier dans les secteurs de la biotechnologie et de la biofabrication.

Nous pensons que les transactions impliquant la biotechnologie et la biofabrication seront soumises à un examen rigoureux par le CFIUS, car les États-Unis tiennent à protéger leur leadership technologique et donc leur sécurité nationale“, a déclaré Flora Zhu, directrice de la recherche chez Fitch Ratings.

Dans un exemple récent, Asymchem, une société de recherche et de fabrication pharmaceutique basée à Tianjin, a vu son acquisition de 81,82 % de Snapdragon Chemistry, dont le siège est dans le Massachusetts, bloquée par le CFIUS. En outre, le CFIUS a récemment retardé l’acquisition de la société de biotechnologie cotée aux États-Unis F-star Therapeutics par Sino Biopharmaceutical pour 161 millions de dollars.

Source :  PharmaBoardroom

Essais cliniques décentralisés en partie au domicile du patient.

Essais cliniques décentralisés en partie au domicile du patient.

La décentralisation hybride (hôpital et domicile) des essais cliniques est un sujet qui fait débat.

L’AFCROs s’est intéressée à la décentralisation hybride, “le coeur de l’essai clinique demeurant dans le centre investigateur”. “Seule une partie de l’essai” est menée au domicile du patient, avec l’intervention, “dans la majorité des cas“, d’infirmières ou de kinésithérapeutes libéraux chargés de recueillir des données, de réaliser des tests de dépistage et des mesures (signes vitaux, électrocardiogramme, poids, etc.), de prodiguer des soins (séance de rééducation par exemple), d’administrer un traitement et d’en suivre l’observance, et d’organiser les prélèvements et les transports.

Pour son étude, l’AFCROs a mis en place des ateliers de travail et des partages de retour d’expériences auprès d’investigateurs, de sponsors, de CRO, d’attachés de recherche clinique (ARC) et de juristes, ainsi que des entretiens et des sondages auprès de patients et de professionnels de santé. 

Cette réflexion complète l’étude qui avait été faite par le LEEM.

Selon l’étude « Essais cliniques 2030 », réalisée par le LEEM (Les Entreprises du médicament), 40 % des essais cliniques sont désormais hybrides et comprennent au moins une étape digitalisée contre 10 % avant la crise sanitaire. Cette décentralisation repose sur la télémédecine, le e-consentement, la dispensation des traitements et le suivi à domicile.

Hybride, l’essai clinique n’est plus centré autour de l’hôpital mais du patient et est basé soit sur l’utilisation d’outils digitaux, soit sur de nouveaux circuits de recherche permettant à l’équipe soignante d’aller vers le domicile du patient.

L’apport du digital se manifeste lors des différentes étapes des essais cliniques. 

Un site internet ou une plateforme permet d’informer le grand public concernant les essais cliniques et peut donc aider au recrutement.

L’étape d’information du patient dans le but de recueillir son consentement est facilitée par l’utilisation d’une tablette de vidéo permettant d’expliquer le protocole et les réglementations.

Lors de la phase de traitement, au lieu de se rendre à l’hôpital, les patients qui participent à un essai clinique hybride peuvent recevoir le traitement à domicile.

Enfin, la phase de suivi peut être facilitée par les visites d’une infirmière de recherche à domicile, des outils numériques de mesures ou des téléconsultations avec les médecins investigateurs de l’hôpital.

Sources : AFCROs et LEEM

Bio-S, l’unité de bioproduction de SERVIER, opérationnelle en 2024.

Bio-S, l’unité de bioproduction de SERVIER, opérationnelle en 2024.

Le Bio-S, la plateforme de bioproduction au sein de l’usine de Gidy, près d’Orléans, devrait commencer à produire en 2024.

Les premiers lots d’anticorps monoclonaux produits seront exclusivement des lots cliniques, à partir de 2024Cette unité a requis un investissement de 70 M€. Elle devrait progressivement monter en puissance, notamment dans le domaine de l’oncologie.

Interrogé par Actu Labo, Olivier LAUREAU, président de SERVIER indique :

« Nous allons naturellement nous adosser à des capacités, mais nous n’avons pas arrêté la répartition entre ce qui relèvera des capacités internes et le recours à des bioCDMOs «.

Servier s’appuie aujourd’hui sur 75 projets en développement, dont la moitié en oncologie. Mais le dirigeant du deuxième laboratoire français n’envisage pas la mise sur le marché de nouvelles entités moléculaires avant 2027. Dans cette attente, le groupe pourrait prochainement recourir à des rachats d’actifs dans le domaine de l’oncologie, de l’hématologie et du colorectal.

Ce Bio-S va utiliser les capacités de SYMPOGEN en matière de lignée cellulaire, de développement analytique et de formulation. A Gidy, seront effectuées les opérations de développement des procédés, de fabrication BPF et de répartition aseptique.

Sources : Servier, Actu Labo

Le cuivre dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer

Le cuivre dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer

L’INSERM a mis au point un transporteur sélectif du cuivre afin de contrecarrer plusieurs perturbations importantes de la maladie d’Alzheimer.

Nicolas Vitale, directeur de recherche Inserm et son équipe à l’Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives (unité propre du CNRS) en collaboration avec le Professeur Peter Faller (université de Strasbourg) ont mis mise au point un transporteur sélectif du cuivre qui permet de capter le cuivre des plaques d’amyloïde beta et de le transporter dans les neurones afin de contrecarrer plusieurs perturbations importantes de la maladie d’Alzheimer.

Un point qui a été négligé dans la maladie d’Alzheimer, c’est le déséquilibre des ions, notamment métalliques. C’est pourquoi nous nous sommes focalisés dans notre étude sur le cuivre. Ce dernier est un cofacteur important pour de nombreuses enzymes. Il apparaît qu’il y a une dérégulation du niveau de cuivre à l’intérieur des neurones et qu’il s’accumule à l’extérieur des neurones lors de la pathologie d’Alzheimer. Ce déséquilibre conduit d’une part à favoriser les plaques amyloïdes beta à l’extérieur des neurones et conduit aussi à la formation d’oxygène réactif qui va induire un stress oxydatif et endommager les cellules et donc favoriser la mort neuronale.

Notre idée est de trouver des molécules qui permettent de rétablir le cuivre à l’intérieur des neurones et donc en jouant le rôle de navette de le transporter de l’extérieur à l’intérieur de la cellule. Pour ce faire, on a choisi une approche modulaire basée sur l’utilisation de peptides. Un premier module correspond à un motif peptidique qui est connu pour avoir une très forte affinité pour le cuivre (le module ATCUN). Un deuxième module correspond à ce que l’on appelle un « Cell Penetrating Peptide » qui permet de traverser la membrane plasmique des cellules. Ainsi en couplant ces deux modules, on a réussi à capturer le cuivre des plaques amyloïdes beta et de le faire rentrer dans les cellules.

Au niveau pathologique, nous avons démarré des expériences avec des cultures organotypiques de neurones de cerveau de souris (culture qui maintient l’organisation de structures cérébrales et le fonctionnement des neurones en réseau). Les premiers résultats avec ce type de modèle montrent que lorsque l’on dépose la protéine beta on induit bien de la mort neuronale, ainsi que l’activation de cellules microgliales qui sont des cellules qui répondent à l’inflammation. Et lorsque l’on utilise notre navette, on réduit très fortement cette mort neuronale et cette inflammation, ce qui semble effectivement prévenir les dommages induits par cette protéine beta.

La maladie d’Alzheimer est vraisemblablement la conséquence d’une dérégulation de divers facteurs. Ainsi pour la traiter ou la prévenir, il faudra probablement s’attaquer à plusieurs aspects de la maladie et non pas sur un aspect unique comme cela a souvent été le cas jusqu’à présent. Ainsi, on envisage que corriger le défaut du cuivre en augmentant son niveau dans les neurones du cerveau représentera un des outils de l’arsenal thérapeutique multiple qu’il faudra mettre en place pour prévenir la maladie.

Source : INSERM