Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

Les fusions/ acquisitions sont toujours au devant de l’actualité, quelle que soit la taille de l’entreprise « big », « midle » ou start up.

BIOCODEX (France) / HILMA (USA)

BIOCODEX, expert du microbiote et de la santé de la femme, annonce avoir pris une participation majoritaire dans HILMA, une start-up spécialisée dans les compléments alimentaires naturels aux Etats Unis. Cette acquisition s’inscrit dans la dynamique de croissance du Groupe à l’international et permettra à Biocodex de renforcer sa présence dans les segments des troubles digestifs et de la santé de la femme sur le marché américain.

MSD (USA) / IMAGO (USA)

MSD se renforce à nouveau en hématologie avec l’acquisition de la biotech californienne IMAGO BioSciences. Le laboratoire américain va débourser 1,35 milliard de dollars. L’opération devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2023. Il s’empare ainsi du pipeline d’Imago BioSciences qui comporte des candidats-médicaments pour le traitement des néoplasmes myéloprolifératifs (MPN) et d’autres maladies de la moelle osseuse. Son actif le plus avancé est le bomedemstat (IMG-7289), un inhibiteur de l’enzyme LSD1 administré par voie orale, actuellement évalué en phase II pour le traitement de la thrombocytémie essentielle, de la myélofibrose et la polycythémie vraie (ou la maladie de Vaquez).

GRUNENTHAL (Allemagne) / KYOWA KIRIN (Japon)

GRUNENTHAL et KYOWA KIRIN annoncent la création d’une joint venture.

La coentreprise comprend un portefeuille de 13 marques qui changent la vie dans six domaines thérapeutiques, avec des revenus provenant principalement des médicaments de gestion de la douleur. La collaboration est soumise à l’obtention des approbations et des autorisations habituelles, y compris les anti-trust et les comités d’entreprise, comme l’exige la loi Après approbation, Grünenthal détiendra une part majoritaire de 51 % dans la nouvelle joint-venture et a l’intention d’acquérir les actions restantes au début de 2026. 

INDIVIOR (UK) / OPIANT (USA)

Indivior a signé un accord définitif pour acquérir toutes les actions en circulation d’Opiant Pharmaceuticals pour un paiement initial de près de 145 millions de dollars.

La firme californienne Opiant se concentre sur le développement de thérapies pour la dépendance et les surdoses de drogue en utilisant des technologies d’administration intranasale et injectable. La société a contribué au développement de la formulation du vaporisateur nasal NARCAN pour inverser les surdoses d’opioïdes.

Son pipeline comprend OPNT003, un nalméfène nasal, OPNT002, une naltrexone nasale et OPNT004, un antagoniste CB-1. Les conseils d’administration d’Indivior et d’Opiant ont approuvé à l’unanimité le rachat.

Sources : Communiqués d’entreprises.

Réutiliser les anciens médicaments dans le traitement du cancer de la vessie

Réutiliser les anciens médicaments dans le traitement du cancer de la vessie

Grâce à une filière de reconversion des médicaments, ReDrugBC espère introduire des médicaments existants dans le traitement du cancer de la vessie.

Malgré les progrès considérables réalisés récemment en matière de diagnostic, de traitement et de soins, le cancer de la vessie demeure l’un des cancers les plus répandus dans le monde, avec les coûts de traitement à vie les plus élevés par patient.

Les traitements existants ne fonctionnent que pour une partie des patients, tandis que de nombreuses personnes interrompent leur traitement en raison des nombreux effets secondaires des médicaments. En outre, les taux élevés de récidive et l’acquisition d’une résistance aux médicaments imposent de concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces.

Conscient de la forte hétérogénéité de la maladie et des limites des modalités thérapeutiques actuelles, le projet ReDrugBC s’est tourné vers la reconversion des médicaments. La recherche a été entreprise avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) et entend développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le cancer de la vessie.

ReDrugBC a analysé le profil moléculaire des tumeurs des patients et l’a utilisé pour estimer l’efficacité des médicaments. Grâce à des outils et ressources bioinformatiques, les chercheurs ont identifié des candidats médicaments susceptibles d’inverser la signature moléculaire des patients atteints du cancer de la vessie. Ils ont testé ces candidats médicaments in vitro sur des lignées cellulaires de cancer de la vessie et ont sélectionné les composés qui présentaient la plus grande efficacité thérapeutique.

Au total, 14 composés ont été identifiés qui n’avaient jamais été étudiés dans le contexte du cancer de la vessie. Parmi ceux-ci, trois candidats ont démontré une efficacité dans toutes les lignées cellulaires de cancer de la vessie testées, dans la plage micro- ou nanomolaire. 

Les médicaments sélectionnés sont actuellement à l’étude dans des modèles précliniques. Une fois leur efficacité confirmée, la prochaine étape consistera à procéder à des études cliniques, peut-être dès l’année prochaine.

Une collaboration étroite avec des urologues et des scientifiques leaders dans le domaine de l’oncologie, ainsi que le soutien des entreprises pharmaceutiques, contribueront à transposer les résultats de ReDrugBC dans la pratique clinique. Cette étroite coopération est d’une importance capitale pour atteindre l’objectif ultime: améliorer le traitement du cancer de la vessie.

Enfin, la filière établie de reconversion de médicaments pourra être étendue à d’autres types de cancers.

Source : CORDIS

Recherche : un biocapteur portable pour les patients cardiaques

Recherche : un biocapteur portable pour les patients cardiaques

Un DM alimenté par la chaleur du corps permettrait aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des patients.

Sélectionné dans le cadre de HORIZON 2020, le projet Smartvista a reçu de l’UE 4 millions d’euros pour le développement d’un dispositif médical implanté sur la peau des patients et permettant aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des électrocardiogrammes et des diagnostics d’événements cardiaques anormaux.

Les arythmies ventriculaires – des pulsations cardiaques anormales provenant des cavités inférieures du cœur – sont responsables d’environ 85 % des morts subites si elles ne sont pas traitées dans les secondes qui suivent. Cependant, la plupart des morts subites d’origine cardiaque surviennent chez des patients qui ne répondent pas aux directives actuelles en matière de prévention au moyen d’un défibrillateur cardioverteur.

La surveillance à long terme par électrocardiogramme constitue le critère standard pour le diagnostic des arythmies ventriculaires et pour le développement de thérapies efficaces contre les maladies cardiovasculaires. 

«L’Internet des objets a révolutionné la médecine personnalisée pour plusieurs maladies, mais les soins cardiovasculaires sont à la traîne», note le Dr Kafil Mahmood Razeeb, coordinateur du projet SmartVista, financé par l’UE. «Nous avons voulu changer cela en dévoilant un capteur intelligent fiable et implantable qui peut surveiller les anomalies intermittentes et détecter les comportements cardiaques critiques qui, dans les cas extrêmes, peuvent conduire à une mort subite.»

Les données en temps réel collectées par le système IdO peuvent être traitées et documentées dans un rapport utile sur la santé du patient. Avec les données antérieures comme les antécédents médicaux et les hospitalisations, les données en temps réel servent également à concevoir des algorithmes de pronostic capables de prédire l’évolution de la maladie. 

«Le biocapteur portable de SmartVista aide les individus à surveiller leur propre santé cardiaque, tout en prenant en charge la surveillance à distance des patients. Comme tout autre type de capteur portable, notre appareil mesure d’autres signes vitaux tels que la fréquence respiratoire, la température et le débit d’oxygène», explique Kafil Mahmood Razeeb. «La différence est que notre capteur ne nécessite pas d’alimentation électrique câblée; il est alimenté par la chaleur du corps.»

Tout en surveillant divers signaux vitaux, le biocapteur SmartVista est le premier du genre à intégrer des dispositifs micro-thermoélectriques flexibles qui convertissent la chaleur résiduelle du corps humain en électricité. Pour assurer l’autonomie du système intelligent, les modules micro-thermoélectriques ont été intégrés à une batterie imprimable pour stocker l’énergie électrique.

Le projet a été présenté lors de conférences et worshops, a fait l’objet de 9 publications et de deux dépôts de brevets.

Source : CORDIS

Inquiétudes au Sénat sur le sujet de l’industrie de santé

Inquiétudes au Sénat sur le sujet de l’industrie de santé

Des sénateurs partagent leur inquiétude concernant les conséquences liées à l’application du règlement DM et les pénuries de médicaments.

D’une part, il y a le règlement des dispositifs médicaux et l’échéance du 26 Mai 2024 où tous les dispositifs médicaux mis sur le marché européen devront avoir été certifiés selon le règlement 2017/745. Or cela concerne des milliers de produits et le nombre d’organismes notifiés reste toujours en nombre bien trop insuffisant (voir notre news du 08 novembre).

Cette situation fait craindre d’une part, des pénuries à venir de produits pourtant indispensables à la prise en charge interventionnelle et chirurgicale des malades, du double fait de l’impossibilité de leur certification et de l’arrêt de leur commercialisation et d’autre part, une grave source de perte de compétitivité européenne en matière de dispositif médical.

La nouvelle règlementation a ainsi déjà causé la rupture des accords de reconnaissance mutuelle (ARM) en matière de dispositif médical entre l’Union européenne et la Suisse (pour raisons bureaucratiques), également deux motions sont actuellement à l’étude au Parlement Suisse afin de décider si leur pays devrait accepter les dispositifs médicaux ayant une approbation FDA et ce afin de protéger leur population (voir notre news du 25 octobre). Des entreprises européennes se tournent vers les États-Unis et la Food and Drug Administration pour mettre leurs dispositifs sur le marché.

En conséquence, la Sénatrice Patricia Schillinger demande à Mme la secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée de l’Europe quelle position entend prendre la France face à cette situation et quelles actions entend-t-elle mener. Elle souhaite savoir si elle envisage de soutenir auprès de ses partenaires européens une prolongation de la période transitoire de mise en application du règlement afin d’éviter un effondrement de l’ensemble du système de mise sur le marché des dispositifs médicaux en France et en Europe.

Cette demande est en attente de réponse.

Et d’autre part, il y a une réflexion autour d’une stratégie pharmaceutique pour l’Europe. Cette réflexion fait suite aux défis tels que les innovations majeures en cours, le nombre croissant de ruptures d’approvisionnement qui souligne la nécessité, révélée par la pandémie de COVID-19, d’assurer la souveraineté sanitaire de l’Union et les prix de plus en plus élevés des thérapies innovantes. Cette stratégie pharmaceutique doit servir de base à la préparation de mesures législatives et à la mise en œuvre d’autres actions en cohérence avec les compétences respectives de l’Union, notamment en matière de recherche, et des États membres définies par le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) qui précise que l’organisation et la fourniture de services de santé et de soins médicaux relèvent de la compétence des États membres.

Ainsi, les rapporteurs de la commission des affaires européennes du Sénat, Mmes Pascale Gruny et Laurence Harribey, après avoir évalué cette stratégie, ont formulé un certain nombre d’observations et de propositions que la commission des affaires européennes du Sénat a adoptées.

Source : Senat.fr

Crise internationale des matières premières : cas de l’amoxicilline !

Crise internationale des matières premières : cas de l’amoxicilline !

En France, le manque de médicaments à base d’amoxicilline est criant, notamment les formes liquides. Cette rupture de stock est mondiale. Exemple des Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, des pénuries de matières premières affectent la production de médicaments. Cette pénurie et d’autres pénuries bien documentées ne vont pas disparaître de sitôt, selon Bindiya Vakil, PDG de Resilinc, une entreprise basée en Californie qui aide les entreprises de divers secteurs à atténuer les problèmes de la chaîne d’approvisionnement. Vakil souligne un récent avertissement de la FDA qui pourrait avoir des conséquences plus importantes. L’agence a signalé des pénuries de plus d’une douzaine d’ingrédients médicamenteux.

Ce que nous n’apprécions pas autant, c’est que notre approvisionnement en médicaments est très vulnérable car une grande partie des matières premières qui entrent dans le développement des ingrédients pharmaceutiques actifs proviennent de Chine“, a déclaré Vakil dans une interview. “L’Inde est un énorme marché pour la fabrication de génériques sur lequel nous comptons aux États-Unis. Et l’Inde dépend fortement de la Chine pour les matières premières qu’elle transforme en API. Nous n’avons pas du tout d’indépendance dans notre approvisionnement en médicaments.

Les problèmes d’approvisionnement en matières premières sont si graves que Vakil s’attend à ce que la pénurie d’amoxicilline, par exemple, persiste jusqu’à 52 semaines supplémentaires. Il n’y a pas de solution miracle dans la fabrication de médicaments et le processus d’approbation de la FDA pour mettre en place un nouveau site est long. Par rapport à d’autres secteurs d’activité, la biopharmacie a pris du retard dans le renforcement de la résilience de la chaîne d’approvisionnement, a déclaré l’expert. À cet égard, Vakil a déclaré que l’industrie est en retard sur la haute technologie d’environ 10 ans, citant des entreprises dotées de solides programmes de cartographie et de surveillance de la chaîne d’approvisionnement.

“L’industrie pharmaceutique n’adopte pas vraiment une approche proactive pour comprendre les dépendances de sa chaîne d’approvisionnement. Et ils continuent d’être surpris à maintes reprises », a déclaré Vakil. « Il n’est pas facile de renforcer la résilience, mais le temps de le faire était hier. Le problème ne disparaît pas. Et ici aux États-Unis, à mesure que la population vieillit, la demande de médicaments ne fera qu’augmenter.

Source : Fiercepharma