L’origine de NIVAQUINE

L’origine de NIVAQUINE

La NIVAQUINE n’est plus commercialisée depuis septembre dernier. L’occasion de revenir sur les origines de ce très vieux médicament mis sur le marché en 1949.

Une page est donc définitivement tournée pour cet antipaludéen historique. Depuis septembre 2022, la NIVAQUINE 100 mg comprimé sécable (chloroquine) n’est plus commercialisée signant l’arrêt total de mise à disposition de la chloroquine en France, puisque la NIVAQUINE 25 mg/5 mL sirop n’était déjà plus disponible depuis juin 2021.

L’histoire de la NIVAQUINE remonte à la conquête de l’Amérique avec la découverte de la quinine qui provient des arbustes appelés quinquinas, originaire du nord-est de l’Amérique du Sud. Les indigènes utilisaient leurs écorces pour leur propriété antipyrétique. Au XVIIe siècle, les conquêtes évangéliques font main basse sur cette poudre précieuse, dite « poudre des jésuites » ou encore « poudre cardinale », qui guérit les fièvres intermittentes. Préparation, exportation et utilisation arrivent alors en Europe où le paludisme sévit largement. En France, la maladie est présente dans les régions marécageuses de la Camargue et de la Sologne. À Versailles, « Louis XIV lui-même n’est pas épargné » et, au XIXe siècle, Paris connaît une épidémie avec le creusement du canal Saint-Martin en 1811.

En 1820, deux pharmaciens parisiens Joseph Bienaimé Caventou et Pierre Joseph Pelletier en isolent un alcaloïde fondamental : la quinine. Six ans plus tard, ils industrialisent cette substance : 138 tonnes d’écorce de quinquina sont traitées pour extraire 1 800 kilos de sulfate de quinine. C’est la première usine de production pharmaceutique pour traiter le paludisme.

Mais devant la surproduction de quinine, la cueillette du quinquina en Amérique du Sud devient problématique. L’exploitation à outrance de la plante va en effet conduire à sa raréfaction et à la déforestation. Pour pallier le manque de quinine d’origine naturelle, les chimistes vont s’intéresser dès 1849 à la fabrication d’antipaludéens de synthèse et les deux guerres mondiales vont stimuler la recherche. Tout d’abord, les Allemands ont découvert la plasmoquine (ou pamaquine) en 1922 puis l’atébrine (ou mépacrine ou quinacrine) en 1926.

En 1940, dans la guerre du Pacifique, l’occupation japonaise des îles de la Sonde coupe les troupes alliées des zones de production de l’écorce de quinquina. Les soldats américains sont privés de médicaments antipaludéens. Devant le besoin pressant de traitements contre le paludisme, l’industrie pharmaceutique américaine s’est alors lancée, elle aussi, dans les substituts synthétiques, à partir des découvertes allemandes.

Lorsque les porte-avions américains coupent les voies nipponnes d’acheminement de la quinine. Pour pousser l’ennemi à ne pas prendre ces antipaludiques, le haut commandement nippon déclare à la radio que ces médicaments rendent impuissants. Devant le désordre provoqué auprès de ses soldats, l’armée américaine riposte, non sans peine, en déclarant que « les antipaludiques ne rendent pas impuissants. Au contraire ».

Les molécules de synthèse, avec le même noyau de base (quinoléine), et de coût de fabrication très faible, tendent ainsi à remplacer la quinine d’extraction, plus chère.

Plusieurs substituts voient le jour : quinacrine, primaquine, plasmoquine, sontochine, résochine. La résochine prend le nom de chloroquine en février 1946 et en France, elle fut mise sur le marché en 1949 sous le nom de NIVAQUINE. Antipaludique de synthèse de la famille des amino-4-quinoléines, elle a été largement utilisée non seulement en France, mais également aux États-Unis sous le nom d’ARALEN.

De 1960 à 1985, Plasmodium falciparum devient progressivement résistant à la chloroquine et ses indications deviennent de plus en plus restreintes. À ce jour, la NIVAQUINE n’était plus indiquée que pour le traitement des accès palustres à Plasmodium vivax, ovale ou malariae.

En revanche, la quinine extraite de l’écorce de quinquina a toujours sa place, certes pas en première intention, dans la palette thérapeutique du paludisme.

 

Source : VIDAL

Des microbatteries pour les dispositifs médicaux

Des microbatteries pour les dispositifs médicaux

L’entreprise Injectpower présentera ses microbatteries au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas en janvier 2023.

Les ingénieurs de l’entreprise ont mis toute leur expertise pour développer des microbatteries visant à révolutionner le monde du dispositif médical.

« On a développé une nouvelle génération de microbatteries rechargeables, ultra-miniaturisées, à haute densité d’énergie, assure Philippe Andreucci, cofondateur et directeur général d’Injectpower. Comparativement aux autres dispositifs du marché, on est à peu près 5 à 10 fois supérieurs en matière de densité d’énergie et le tout sur une très fine épaisseur, pas plus de deux cheveux, soit une centaine de micromètres d’épaisseur. » La solution qui s’est vu décerner un « Innovation Award » dans la catégorie « santé connectée » sera présente au CES Las Vegas du 5 au 8 janvier 2023.

Grâce à cette nouvelle génération de microbatteries à base de lithium et d’oxyde de lithium sous forme solide, s’ouvre un large domaine d’applications. Philippe Andreucci annonce : « Nous avons développé une toute petite batterie de la taille d’un quart de grain de riz et de l’épaisseur d’un cheveu qui vient se coupler à un capteur de pression ultra-compact qui va permettre de mesurer la pression intracorporelle dans au moins trois endroits : l’œil, le cerveau et le cœur. Notre batterie permettra de faire des mesures tous les quarts d’heure, rechargée toutes les semaines sans fil, par induction, en quelques minutes. » L’entreprise développe tous ces composants « avec l’objectif de leur permettre de fonctionner au moins 10 à 20 ans », prévient le dirigeant.

Avec son capteur de pression ultra-compact, l’entreprise souhaite ainsi améliorer le suivi sur trois types de maladies. Le glaucome, l’hydrocéphalie et enfin les maladies cardiovasculaires où une surpression détruit le muscle cardiaque. La technologie pourra aussi s’appliquer aux traumatismes crâniens et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Le centre de R&D de l’entreprise est situé à Grenoble, et l’entreprise cherche à installer dans la région un premier site de production, en partenariat avec le groupe Doliam d’ici 2026. Les premiers produits pour la neurochirurgie et l’ophtalmologie devraient arriver sur le marché en 2026.
 

Source : Techniques de l’ingénieur

Alliance ARNm et MAB : l’exemple de MODERNA / MSD.

Alliance ARNm et MAB : l’exemple de MODERNA / MSD.

Moderna, en partenariat avec MSD, a communiqué les résultats jugés « très encourageants », d’un candidat-vaccin anticancéreux à base d’ARNm et d’anticorps monoclonal.

La technologie ARNm se décline dans différentes aires thérapeutiques, à commencer par les traitements contre le cancer. Moderna, en partenariat avec MSD, a communiqué les résultats jugés « très encourageants », d’un candidat-vaccin anticancéreux à base d’ARNm (ARNm-4157/V940).

Un produit actuellement évalué en phase II chez des patients atteints de mélanome de stade III/IV (cancer de la peau à un stade avancé) après une chirurgie. Le vaccin de Moderna était associé au blockbuster du laboratoire américain en oncologie, le Keytruda (pembrolizumab). L’association a atteint son critère d’évaluation principal en démontrant une réduction significative du risque de récidive de la maladie ou de décès par rapport au Keytruda en seul traitement, soit 44 %. En conséquence, Moderna et MSD prévoient de discuter des résultats avec les autorités réglementaires pour lancer une étude de phase III sur le mélanome dès 2023. L’association pourrait aussi rapidement être évaluée sur d’autres types de tumeurs cancéreuses.

Si Moderna est désormais connue pour son vaccin à ARNm contre le Covid-19, et plus généralement pour ses candidats-vaccins contre différentes maladies infectieuses, la biotech n’en n’oublie pas l’oncologie. Le pipeline de Moderna compte ainsi différents candidats-vaccins anticancéreux, outre celui développé avec MSD, le plus avancé. Par exemple, le mRNA-5671, en phase I, qui cible les mutations KRAS. Ce type de mutation est souvent retrouvé dans les cancers du poumon et du pancréas.

L’oncologie et l’ARNm, c’est déjà une longue histoire. Selon l’Inserm, le premier essai impliquant l’utilisation d’ARNm en oncologie remonte à 2002, chez des patients atteints d’un cancer de la prostate. La stratégie est en fait la suivante : injecter des ARNm codant pour des antigènes tumoraux, afin d’activer le système immunitaire, en particulier les lymphocytes T, pour qu’il s’attaque aux cellules tumorales.

Pionnier dans le développement de cette technologie, la biotech allemande BioNTech, qui s’est associée avec PFIZER sur le Covid-19, compte ainsi 23 programmes ARNm d’oncologie en clinique. La possibilité de voir émerger des associations de vaccins et de traitements du cancer offre de nouvelles perspectives aux spécialistes de l’ARNm, comme aux laboratoires positionnés en oncologie.

Sources :  MODERNA, MSD

Alliance ARNm et MAB : l’exemple de MODERNA / MSD.

Qui veut remplir le Shaker « biotechnologique » ?

Le SHAKER est un programme soutenu par le GENOPOLE et destiné à encourager les porteurs d’innovation en biotechnologies. 30 sociétés ont été ainsi créées depuis 2017.

Le Genopole est un biocluster qui regroupe 77 entreprises de biotechnologies et 19 laboratoires académiques.

Il lance un appel à candidatures pour son programme Shaker, tremplin pour les porteurs d’innovations biotech accueillis dès l’idée pour valider scientifiquement leur projet et le transformer en startup.

L’appel à candidatures Shaker s’adresse aux profils scientifiques ou business, qu’ils soient étudiants, doctorants, jeunes diplômés, salariés…, porteurs d’un projet biotech innovant dans plusieurs domaines (Santé, Bioéconomie, Bio-numérique).
En santé, les projets concernent  les thérapies innovantes, les diagnostics, les dispositifs médicaux.
Ce programme de six mois leur apporte les ressources humaines et technologiques pour transformer leur idée en startup innovante et devenir un bio-entrepreneur.

•    Offre l’accès à un laboratoire équipé
Intégrer Shaker, c’est pouvoir réaliser ses recherches dans un laboratoire partagé, sécurisé, accessible 24h/24.
•    Optimise le potentiel business de chaque projet à la racine
Dès le départ, les porteurs de projets sélectionnés sont sensibilisés aux bonnes pratiques (propriété intellectuelle, marché, financement…) et coachés pour construire le business plan de leur future startup.
Cette double approche Science et Business de Shaker a conduit à la création de 30 sociétés depuis le début du programme en 2017.

A propos de Genopole :
Biocluster français dédié à la recherche en génétique et aux biotechnologies appliquées à la santé et à l’environnement, Genopole rassemble 89 entreprises de biotechnologies, 19 laboratoires de recherche, 25 plates-formes technologiques, ainsi que des formations universitaires (université d’Evry, Paris Saclay).  Son objectif : créer et soutenir des entreprises de biotechnologie et le transfert de technologies vers le secteur industriel, favoriser le développement de la recherche dans les sciences de la vie, développer des enseignements de haut niveau dans ces domaines. Genopole est un Groupement d’intérêt public principalement soutenu par l’Etat, la Région Ile-de-France, le Département de l’Essonne, l’agglomération Grand Paris Sud, la Ville d’Evry-Courcouronnes et l’AFM-Téléthon

Source : https://www.genopole.fr/

La fin d’un Blockbuster aux USA : HUMIRA !

La fin d’un Blockbuster aux USA : HUMIRA !

Le monopole pharmaceutique le plus lucratif de l’histoire de l’industrie touche à sa fin. En janvier 2023, la première copie d’Humira devrait être lancée aux États-Unis. Cela marquera la fin de 20 ans d’exclusivité commerciale au cours de laquelle AbbVie, a gagné près de 200 milliards de dollars grâce aux ventes mondiales du médicament.

Huit autres biosimilaires devraient être disponibles au cours de 2023, mettant AbbVie sous pression. Anticipant la concurrence, la société a passé ces dernières années à tenter de réduire sa dépendance à Humira, qui, encore en 2019, représentait plus de la moitié de son chiffre d’affaires.

Alors que les sociétés pharmaceutiques sont périodiquement confrontées à ces « falaises de brevets », aucune n’a été plus abrupte que celle à laquelle AbbVie est confrontée avec Humira. Jusqu’à présent, le produit le plus lucratif à devenir générique était le Lipitor, un médicament contre le cholestérol de Pfizer, qui, à son apogée, se vendait environ 13 milliards de dollars par an. En 2021, les ventes d’Humira ont totalisé 20,7 milliards de dollars.

Le lancement des biosimilaires Humira est également susceptible d’être un moment majeur pour l’ensemble de l’industrie, car leur arrivée est le plus grand test à ce jour pour savoir si les biosimilaires peuvent faire économiser des sommes importantes au système de santé. Jusqu’à présent, les biosimilaires actuellement disponibles n’ont pas répondu aux attentes élevées concernant leur impact.

La question concernera plus d’entreprises qu’AbbVie, car plusieurs médicaments comme Humira, comme Enbrel et Stelara, perdront également leur protection par brevet cette décennie. “Le nombre de produits biologiques confrontés à la concurrence est assez important au cours de la prochaine décennie“, a déclaré Joe Azzinaro, responsable commercial des biosimilaires chez le fabricant de médicaments Organon, qui prévoit de lancer un biosimilaire Humira en 2023.

AbbVie vend Humira aujourd’hui parce que son ancienne société mère, Abbott Laboratories, a acquis en 2000 Knoll Pharmaceuticals, l’activité de fabrication de médicaments de la société chimique allemande BASF. À l’époque, Humira s’appelait D2E7 et les analystes pensaient qu’il pourrait un jour rapporter entre 500 millions et 1 milliard de dollars par an.

Pourtant, Abbott puis, après un spin-out en 2013, AbbVie ont prouvé qu’Humira pouvait fonctionner pour beaucoup plus de maladies que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie pour laquelle il a été approuvé pour le traitement, et ont progressivement étendu son utilisation. Dans le même temps, AbbVie a méticuleusement construit un mur de propriété intellectuelle – parfois appelé « maquis de brevets » – autour d’Humira et de chaque nouvelle indication.

Au total, AbbVie a déposé environ 250 demandes de brevet pour Humira aux États-Unis, dont 90 % après l’approbation du médicament en 2002, selon le groupe de défense Initiative for Medicines, Access & Knowledge. Cent trente ont été accordées.

Le bouclier de brevet renforcé a étendu le monopole légal d’AbbVie aux États-Unis pendant six ans au-delà de l’expiration du brevet principal d’Humira en 2016. Depuis lors, AbbVie a réalisé près de 75 milliards de dollars de ventes d’Humira aux États-Unis, renforçant le cours de l’action de la société et lui permettant de payer des milliards de dollars aux investisseurs en dividendes.

L’histoire est différente en Europe, où les biosimilaires sont arrivés en 2018 et ont rapidement grignoté la part de marché d’Humira.

Source:  Biopharmadive