Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

La classification des cellules dans un bioréacteur est réalisée par l’intelligence artificielle avec un réseau de neurones qui analyse en temps réel les images captées par un microscope in situ.

Cet outil développé à l’Institut Pascal (CNRS/Université Clermont Auvergne) permettra de mieux contrôler les procédés de fabrication de médicaments biopharmaceutiques, et ouvre la voie à de nouvelles recherches. Ces résultats sont publiés dans Nature Scientific Reports.

La production de médicaments biopharmaceutiques (anticorps, protéines…) est réalisée dans des bioréacteurs contenant des cellules vivantes. De nombreux paramètres du procédé, tels que la concentration en oxygène, le pH, la présence de nutriments ou de sous-produits, sont susceptibles d’altérer le fonctionnement et la viabilité de ces cellules. Mais aucun instrument, jusqu’à présent, ne permettait d’analyser finement et en temps réel l’état des cellules au sein d’un bioréacteur. 

En combinant la microscopie in situ et l’intelligence artificielle, des scientifiques de l’Institut Pascal ont mis au point un outil qui réalise en temps réel une classification des cellules dans le réacteur, des cellules parfaitement viables jusqu’aux cellules mortes.

Le développement du nouvel instrument a démarré par l’examen d’une base de 4000 images prises par microscopie in situ, qui a permis de définir six classes de cellules en fonction de leur morphologie, caractéristique de leur état : viable, morte, ou en transition réversible ou non entre les deux. Plus de 900 cellules appartenant aux différentes classes ont ainsi été  »étiquetées ». L’apprentissage d’un algorithme de détection de cellules, basé sur un réseau de neurones artificiels, a ensuite été réalisé sur un ensemble de 3400 images, le reste – 600 images- étant réservé pour la phase de tests. Une fois l’algorithme optimisé, ces tests de performance ont montré que l’algorithme classe les cellules avec un taux de réussite qui peut atteindre 95%. Afin de réaliser une classification en temps réel, condition indispensable pour une application en contrôle de procédé d’un bioréacteur, les scientifiques ont utilisé un réseau de neurones capable de livrer un résultat en quelques millisecondes.

Pour effectuer un test dans des conditions représentatives, le nouvel outil a été connecté à un une cuve contenant une culture de cellules produisant des anticorps monoclonaux. 

Dans ce réacteur de laboratoire, extrapolable à l’échelle industrielle, des variations brutales de paramètres (O2, pH, nutriments…) ont été volontairement créées, afin d’induire différentes voies de mort cellulaire. 

Près de 850.000 images ont ainsi été analysées par le dispositif de classification de cellules. Dans le cadre d’un procédé industriel, le nouvel instrument devrait permettre de détecter de façon précoce l’apparition des processus de mort cellulaire, afin d’en limiter l’effet en modifiant les paramètres du procédé.

Dans la continuité de cette étude, un nouveau projet a été démarré, avec deux partenaires, afin d’étendre les performances du système à d’autres types de cellules et bioprocédés. Par ailleurs, la capacité inédite d’observer et de classer rapidement des centaines de milliers de cellules ouvre de nombreuses possibilités de recherche sur les différentes voies de mort cellulaire en bioréacteur.

Source : Communiqué CNRS

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

CSP : un nouvel entrepôt multi-température 

GSE livre à Parcolog un nouvel ensemble logistique de 36 340 m² sous température dirigée en Seine-et-Marne. 

GSE vient de livrer, après 12 mois de travaux, un nouvel ensemble logistique multi-température de 36 340m² à Moussy-le-Neuf, pour le compte de Parcolog (groupe Generali) qui le louera à la société Centre Spécialités Pharmaceutiques (CSP), spécialiste de la logistique pharmaceutique.

Fruit d’un investissement de 22,5 millions d’euros, le site comprend un bâtiment logistique de 6 cellules de 33 500 m², auxquelles s’ajoutent 1 875 m² d’espaces de bureaux en R+2, 590 m² de locaux de charges et 375 m² de locaux techniques. L’entrepôt dispose d’une mezzanine métallique avec surcharge d’exploitation de 500kg/m² au-dessus de 21 m de quais. L’ensemble comporte des cellules sèches à température dirigée (entre +15 et +25°C), une chambre froide à +5°C et une cellule réservée au stockage des liquides inflammables. Le bâtiment bénéficie d’une certification BREEAM de niveau Very Good.

Source : strategieslogistique.com

Législation pharmaceutique : adoption de plusieurs amendements

Législation pharmaceutique : adoption de plusieurs amendements

La commission de la santé du Parlement européen a voté en faveur des propositions visant à réviser la législation pharmaceutique, en adoptant une série d’amendements pour faire passer le processus législatif à l’étape suivante.

Comme annoncé dans notre article de la semaine dernière, les membres de la commission parlementaire de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) se sont réunis mardi 19 mars afin de voter sur d’éventuels amendements aux propositions de la Commission européenne et sur l’ensemble des textes. Les responsables politiques ont voté massivement en faveur de modifications de la directive pharmaceutique actuelle et de la création d’une nouvelle réglementation. Environ 85 % des voix ont été exprimées en faveur des propositions.

S’exprimant lors du vote, Tiemo Wölken, le rapporteur ENVI pour les règlements proposés, a déclaré que « lorsque nous avons commencé ce mandat, nous ne savions pas que nous serions au milieu de la plus grande crise sanitaire de l’Union européenne et même du monde. » La pandémie a façonné les objectifs de Wölken pour la proposition.

« Avec cette proposition de la Commission, renforcée par nos votes d’aujourd’hui, je pense que nous tirons réellement les leçons de la pandémie », a déclaré Wölken. «Nous renforçons la capacité de notre agence médicale. Nous sommes davantage incités à lutter contre la crise lorsqu’il s’agit de pénuries d’antibiotiques. Nous nous attaquons aux médicaments orphelins, indispensables pour lesquels nous ne disposons pas de traitements pour de nombreux Européens.» 

Les membres d’ENVI ont voté sur l’ensemble des textes après s’être prononcés sur des dizaines d’amendements de compromis. La commission de la santé a adopté la totalité des plus de 50 amendements de compromis au règlement proposé.

Le grand nombre de votes positifs a porté sur des changements apportés à des aspects clés, et dans certains cas controversés, du plan de la Commission. ENVI a adopté l’amendement 48, qui propose d’augmenter de 10 à 11 ans la période d’exclusivité pour les médicaments orphelins qui répondent à un besoin médical important non satisfait, tout en réduisant d’un an la protection des produits autorisés dans le cadre de demandes dites bibliographiques.

Malgré certains amendements favorables à l’industrie, Nathalie Moll, directrice exécutive de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), a averti que la révision aurait des conséquences néfastes sur l’industrie pharmaceutique européenne. « Malgré des améliorations pragmatiques apportées au texte initial, l’industrie reste préoccupée par le fait que l’impact net des propositions rendra l’Europe moins compétitive et moins attractive en tant que région pour la recherche et le développement de médicaments et de vaccins. Il est difficile de comprendre en quoi réduire les incitations pour les entreprises à découvrir, développer et fournir de nouveaux traitements en Europe serait dans le meilleur intérêt des patients de la région », a-t-elle déclaré, avertissant que les entreprises sont « très susceptibles » de réorienter la recherche et le développement, les études cliniques et la fabrication hors de la région.

ENVI a également voté en faveur de modifications des incitations au développement de médicaments antimicrobiens. L’amendement 52 prévoyait la création d’un « système de récompense par paiement d’étape », par lequel la Commission rémunérerait les développeurs de certains produits antimicrobiens prioritaires. L’amendement prévoyait également la création d’un modèle d’abonnement pour l’achat conjoint d’antimicrobiens et des modifications du plan de bons d’achat de la Commission.

La commission a retenu la proposition de la Commission relative aux bons d’exclusivité des données transférables, mais a adopté les modifications des critères d’éligibilité. La soumission d’un plan d’accès mondial pour approvisionner les pays tiers ayant des besoins critiques, « notamment via des partenaires de développement ou via des licences volontaires », est désormais l’une des exigences. D’autres changements incluent l’interdiction de l’utilisation de bons pour les produits qui ont déjà bénéficié de la durée réglementaire maximale de protection des données et une révision des règles sur l’échange de bons.

« La valeur monétaire payée pour le transfert du bon sera reversée à l’Autorité, qui transférera le montant par versements annuels au titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, afin de garantir la capacité de fabrication et l’approvisionnement de l’antimicrobien prioritaire », indique un amendement. ENVI a également voté pour que la Commission réexamine l’efficacité des programmes antimicrobiens après cinq ans.

Lors du vote sur les modifications à apporter à la directive existante, les membres d’ENVI ont adopté les amendements consensuels mais ont rejeté une autre série de changements. Les responsables politiques ont voté contre les amendements 406 à 411, qui proposaient des changements liés à la vente, à la fourniture ou à l’utilisation de médicaments comme contraceptifs ou abortifs.

Le reste du Parlement devrait débattre et voter sur la directive et le règlement les 10 et 11 avril. Les élections européennes de juin perturberont ensuite le processus mais le nouveau Parlement suivra le dossier législatif une fois qu’il sera en place.

Source : RAPS

Une nouvelle immunothérapie anticancéreuse à ARNm

Une nouvelle immunothérapie anticancéreuse à ARNm

Pour la première fois au Royaume-Uni, des patients atteints de cancer vont bénéficier de la technologie de l’ARN messager contre leur cancer.

Une thérapie génique à ARNm a en effet été administrée à des patients de l’hôpital Hammersmith, à l’ouest de Londres. Il s’agit d’un essai clinique de phase 1/2, visant à déterminer la toxicité, la tolérance et l’efficacité de cette nouvelle approche dans le traitement du mélanome, du cancer du poumon et d’autres tumeurs solides.

Ce traitement utilise donc du matériel génétique, en l’occurrence de l’ARN messager, et fonctionne en présentant au système immunitaire du patient des marqueurs semblables à ceux des tumeurs, pour aider les défenses de l’organisme à mieux reconnaître et combattre les cellules cancéreuses portant ces marqueurs. Dans ce sens, il s’agit d’une nouvelle forme d’immunothérapie. « Les nouvelles immunothérapies anticancéreuses basées sur l’ARNm offrent une possibilité de recruter le système immunitaire du patient pour combattre son cancer », a résumé le Docteur David Pinato, de l’Imperial College de Londres. Le chercheur a précisé que la communauté scientifique avait « désespérément besoin » de ce type d’essai clinique pour « inverser la tendance contre le cancer », en développant des thérapies anticancéreuses moins toxiques et plus précises.

L’objectif est d’évaluer si cette thérapie à ARNm est sûre et bien tolérée par les patients, qu’elle soit administrée seule ou en association avec un anticancéreux existant (appelé pembrolizumab). 

Plusieurs vaccins contre le cancer utilisant la technologie de l’ARN messager sont en phase de développement dans le monde. 

On peut les classer en deux catégories, comme le détaille l’Imperial College de Londres : 

1 – d’une part, les immunothérapies anticancéreuses personnalisées, reposant sur l’extraction du matériel génétique du patient à partir de ses tumeurs ; 

2 – d’autre part, les immunothérapies thérapeutiques “prêtes à l’emploi”, comme celle dont il est question ici, qui sont adaptées à un type particulier de cancer. 

Dans les deux cas, il s’agit de booster le système immunitaire pour l’aider à cibler et tuer les cellules cancéreuses.

Source : Imperial

Une nouvelle immunothérapie anticancéreuse à ARNm

Etudes sur des maladies (Acné, dépression, troubles neurologiques) 

Cette semaine, nous rapportons les résultats de trois études épidémiologiques concernant l’acné, la dépression et les troubles neurologiques.

ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DE L’ACNE

Les Laboratoires Pierre Fabre annoncent la publication de la première étude mondiale sur l’épidémiologie de l’acné dans le prestigieux Journal de l’American Academy of Dermatology en février 2024. L’étude ALL a recueilli le témoignage de plus de 50 000 personnes, représentatives de la population adulte de 20 pays, réparties sur les cinq continents soit plus de 50 % de la population mondiale. 

Principaux résultats : 

– Une personne sur cinq touchée par l’acné dans le monde.

– La prévalence mondiale de l’acné est de 20,5%. Elle était la plus élevée dans le groupe des adolescents/jeunes adultes (16/24 ans) atteignant 28,3% et reste aussi assez élevée dans le groupe des adultes âgés de 25 à 39 ans avec 19,3%.

– Les femmes plus touchées que les hommes

– D’une manière générale, les femmes (23,6%%) sont plus touchées par l’acné que les hommes (17,5%).

– L’Amérique latine et les pays d’Asie de l’Est en tête des régions les plus touchées.

Source : Pierre FABRE

ETUDE SUR LA DEPRESSION

L’activité physique régulière a des effets positifs sur la dépression. Elle est validée comme thérapeutique par la Haute Autorité de santé, seule ou en association avec des médicaments ou une psychothérapie. Une méta-analyse de 218 études, publiée dans le BMJ Bristish Medical Journal, vient confirmer ces bienfaits. Les auteurs de ce travail, portant sur 14 170 patients de plus de 18 ans souffrant d’un trouble dépressif majeur, se sont penchés sur l’intensité et les modalités d’activité physique les plus performantes en les comparant avec une psychothérapie – dont les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) – et des antidépresseurs (les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine). 

Résultats : « La danse semble être un traitement prometteur contre la dépression », plus que d’autres activités à la réputation plus « efficace » comme la marche ou le jogging, le yoga et le renforcement musculaire.

Source:  Le Monde.fr Sciences

TROUBLES NEUROLOGIQUES

En 2021, les maladies neurologiques, dont la maladie d’Alzheimer, touchaient environ 3,4 milliards de personnes dans le monde.

Dans une nouvelle étude financée par la Fondation Bill & Melinda Gates, les résultats publiés dans le Lancet Neurology ont déterminé que les troubles neurologiques sont actuellement la principale cause de mauvaise santé dans le monde.

Les résultats ont montré que les principaux contributeurs à la perte de santé neurologique à l’échelle mondiale étaient les accidents vasculaires cérébraux, l’encéphalopathie néonatale, la migraine, la maladie d’Alzheimer et autres démences, ainsi que la neuropathie diabétique.

Touchant 3,4 milliards de personnes dans le monde en 2021, les affections neurologiques désignent toutes les affections affectant le cerveau, la moelle épinière et les nerfs, pouvant toucher n’importe qui, à tout âge.

L’étude a révélé que le nombre de personnes dans le monde vivant avec ou mourant de maladies neurologiques a considérablement augmenté au cours des trois dernières décennies, en partie à cause du vieillissement des sociétés.

À l’échelle mondiale, l’analyse suggère que le nombre total d’invalidités, de maladies et de décès prématurés causés par des troubles neurologiques a augmenté de 18 % entre 1990 et 2021.

Source : Pharmatimes