Premier exemple de production « essentielle » : BENTA !

Premier exemple de production « essentielle » : BENTA !

L’ex-usine Famar de St-Genis Laval (69), devenue un site de la pharma libanaise Benta Pharmaceuticals en juillet 2020, revient sur le devant de la scène en production pharmaceutique.

Cette plateforme industrielle de 65 000 m², spécialisée dans les formes stériles, les liquides non stériles et les pâteux, va bénéficier d’un investissement de 4,8 M€ pour l’accueil de la fabrication et le conditionnement de six nouveaux traitements génériques en marque propre, répartis dans quatre aires thérapeutiques (anesthésie-réanimation, cardiologie, infectiologie et oncologie avec le cyclophosphamide). 

Ces six molécules font partie de la liste des médicaments essentiels présentée tout récemment par Emmanuel Macron et dont la production doit être impérativement ramenée sur le territoire français.

Le programme se concrétisera « par l’aménagement de nouvelles zones de production et l’installation de nouveaux équipements », indique Damien Parisien, directeur général de Benta Lyon.

Le laboratoire assumera aussi l’enregistrement des médicaments et sera soutenu par les pouvoirs publics « jusqu’à hauteur de 1,7 M€ ». Ces produits seront exclusivement destinés au marché français. Le sourcing des principes actifs n’est pas encore arrêté « mais il devrait être quasi exclusivement européen ».

L’usine lyonnaise, qui n’utilise que 10 % des surfaces de production, fabrique aujourd’hui deux médicaments : un anti-inflammatoire non stéroïdien en gel et un vaso-dilatatateur (naftidrofuryl). En 2023, elle devrait délivrer entre 15 et 20 millions de boîtes. « On peut évaluer son potentiel capacitaire à environ 260 millions de boîtes », estime Damien Parisien.

Le laboratoire pharmaceutique Benta va mobiliser 13 millions d’euros pour remettre à niveau. Benta s’apprête à démarrer une nouvelle ligne de blisters alu, et il a mis en service récemment une ligne de conditionnement de gélules, pour porter sa capacité à 4,5 milliards de comprimés par an. Son magasin de stockage de grande hauteur a bénéficié d’un plan d’amélioration.

Sources : Usine Nouvelle et Actu Labo

 SANOFI et sa plate-forme qui « plait » !

 SANOFI et sa plate-forme qui « plait » !

Sanofi franchit une nouvelle étape dans sa transformation digitale et déploie une plate-forme nommée « plai » qui utilise l’intelligence artificielle et qui va être déployée à grande échelle dans tous les domaines de l’entreprise.

Cette application phare de Sanofi est développée en collaboration avec la plateforme d’intelligence artificielle Aily Labs. Plai fournit des interactions de données réactives en temps réel et donne une vue à 360° sans précédent de toutes les activités de Sanofi. L’application regroupe les données internes de l’entreprise disponibles et exploite la puissance de l’intelligence artificielle (IA) pour fournir des informations opportunes et des scénarios prédictifs sur-mesure. plai aide ainsi les décideurs parmi les équipes de Sanofi à prendre des décisions éclairées et leur offre une expérience utilisateur digitale simple et moderne.

Paul Hudson, Directeur Général, Sanofi :  “Notre ambition est de devenir la première entreprise pharmaceutique alimentée par l’intelligence artificielle à grande échelle, en mettant à la disposition de nos collaborateurs des outils et des technologies qui mettent l’accent sur les connaissances disponibles et leurs permettent de prendre de meilleures décisions au quotidien. »

Plai joue un rôle essentiel dans la transformation numérique et la démocratisation des données à l’échelle de l’entreprise. Les outils alimentés par l’IA aident les équipes de Sanofi à prendre plus rapidement de meilleures décisions fondées sur des données réelles et donc à stimuler la productivité tout au long de la chaîne de valeur : de la recherche aux opérations cliniques en passant par la fabrication et l’approvisionnement, jusqu’à l’analyse commerciale.

En recherche, Sanofi a mis en place plusieurs programmes d’IA pour réduire les temps de recherche grâce à une meilleure modélisation prédictive et à l’automatisation des activités consommatrices de temps. L’IA permet ainsi aux équipes de R&D d’adapter et d’accélérer des processus de recherche révolutionnaires, en les faisant passer de quelques semaines à quelques heures seulement et d’améliorer de 20 à 30 % l’identification de cibles potentielles dans des domaines thérapeutiques tels que l’immunologie, l’oncologie ou la neurologie.

Dans les essais cliniques, la numérisation croissante et l’exploitation des connaissances par plai permettent aux équipes de Sanofi de repenser la manière de mener au mieux les essais cliniques. 

Les équipes de R&D peuvent par exemple trouver et mettre en place de nouveaux sites d’essai plus pratiques pour leurs groupes cibles, ce qui élargit les possibilités aux personnes issues de communautés historiquement sous-représentées de participer à des essais cliniques. Avec une meilleure représentation, Sanofi poursuit son travail vers un avenir où tous les essais reflètent la diversité des personnes les plus touchées par les maladies étudiées.

Dans le domaine de la fabrication et de l’approvisionnement, Sanofi numérise les processus d’évaluation de la qualité, passe du papier aux dossiers de lots électroniques, exploite le numérique et les données pour améliorer l’utilisation des actifs et augmenter la productivité en mettant en œuvre de nouvelles capacités de fabrication 4.0. Sanofi a également mis au point une solution interne d’optimisation du rendement basée sur l’IA, qui s’appuie sur les performances passées et actuelles des lots pour permettre aux équipes d’apporter des améliorations concrètes aux processus afin d’atteindre des niveaux de rendement toujours plus élevés. Cela permet d’optimiser l’utilisation des matières premières, de contribuer aux objectifs environnementaux de l’entreprise et d’améliorer la rentabilité. En outre, l’adoption récente de plai au sein de la chaîne d’approvisionnement biopharmaceutique de Sanofi a prouvé sa capacité à prédire 80 % des niveaux de stocks bas, ce qui permet aux équipes de prendre des mesures d’atténuation pour sécuriser l’approvisionnement, plus rapidement que jamais.

Source : SANOFI

 SANOFI et sa plate-forme qui « plait » !

Une pilule orale robotisée pour remplacer les injections ? 

Une nouvelle “pilule robotique” orale a démontré un taux de réussite élevé d’administration de médicaments, selon les données d’essais cliniques présentées lors de la réunion annuelle de l’Endocrine Society.

Une nouvelle “pilule robotique” orale a démontré un taux de réussite élevé d’administration de médicaments, selon les données d’essais cliniques présentées lors de la réunion annuelle de l’Endocrine Society.

“Nous pensons que cette étude fournit la première preuve clinique de l’administration sûre et réussie du tériparatide, un médicament contre l’ostéoporose, par le biais d’une pilule robotique orale”, a déclaré Arvinder Dhalla, vice-président du développement clinique chez Rani Therapeutics, la société qui a développé la technologie.

Lorsqu’elle est avalée, la pilule robotique « RT-102 » est livrée intacte dans l’estomac, en raison de son enrobage entérique. Dans l’intestin grêle, la pilule libère un ballon autogonflant avec une microseringue, qui injecte une microaiguille remplie de médicament et délivre le médicament.

“Les intestins n’ont pas de réponse douloureuse aux aiguilles, donc l’injection est indolore”, a expliqué Dhalla. L’aiguille se dissout rapidement, permettant au médicament d’être absorbé pendant que le mécanisme d’administration se dégonfle et sort en toute sécurité du corps.

Dans l’étude présentée, RT-102 contenait une dose du médicament tériparatide (PTH 1-34), qui est une forme synthétique de l’hormone parathyroïdienne humaine naturelle. Ce médicament est utilisé depuis des décennies pour traiter l’ostéoporose sous forme de médicament injectable (Forteo®). Les patients peuvent prendre RT-102 quotidiennement jusqu’à deux ans, a déclaré l’Endocrine Society.

Selon Rani Therapeutics, la nouvelle pilule orale peut contenir des peptides thérapeutiques, des protéines, des anticorps ainsi que des nucléotides. 

La sécurité, la tolérabilité et le mouvement à travers le corps de la pilule robotique orale ont été évalués chez 39 femmes en bonne santé, dans l’étude clinique de phase I.

L’imagerie fluoroscopique a été utilisée pour suivre la pilule robotique à travers et hors du corps. Les concentrations de médicament ont été mesurées dans des échantillons de sang prélevés pendant six heures.

Les participants à l’étude ont été divisés en trois groupes. Deux groupes ont reçu une dose inférieure ou supérieure délivrée avec la pilule robotique. Le troisième groupe a reçu une injection standard de tériparatide.

La biodisponibilité du RT-102 administré par la pilule robotique était comparable ou supérieure à celle du tériparatide injecté, selon l’étude.

Les données positives de cette étude suggèrent qu'”une alternative orale pourrait être en route” pour traiter des maladies chroniques comme l’ostéoporose qui nécessitent des injections douloureuses, a suggéré Dhalla.

Source : European Pharmaceutical Review

Pénuries de médicaments

Pénuries de médicaments

Retour sur les mesures jugées trop légères dans la proposition de refonte de la législation pharmaceutique. 

Dans sa proposition de refonte de la législation pharmaceutique communautaire, la Commission européenne renforce les missions de l’EMA et impose de nouvelles obligations de signalement et d’anticipation aux industriels pour lutter contre les pénuries de médicaments. Des mesures jugées toutefois trop légères par de nombreux acteurs, pointant notamment l’absence d’action en faveur d’un rapatriement de la production sur le territoire européen.

Le problème des pénuries de médicaments, ancien mais exacerbé par la pandémie de Covid-19 et la crise énergétique, est reconnu comme une menace croissance pour la santé publique par les autorités européennes. 

Les instances communautaires ont déjà engagé plusieurs mesures. Par ailleurs, le groupe de travail de l’EMA et de l’HMA a publié en février 2023 des recommandations à l’intention des industriels pour prévenir et atténuer les pénuries de médicaments.

La proposition de refonte de la législation pharmaceutique européenne, présentée le 26 avril dernier par la Commission, vient compléter ces mesures en précisant, dans le chapitre X de son projet de règlement, les rôles, missions et obligations des différents acteurs – l’EMA, le MSSG, la Commission européenne, les Etats membres, les titulaires d’AMM de médicaments ou encore des grossistes répartiteurs – pour renforcer la sécurité de l’approvisionnent, prévenir, limiter et gérer les pénuries systémiques.

Le partage de l’information en est la clé de voûte, avec une harmonisation des procédures de signalement. Le texte impose des obligations plus strictes aux titulaires d’AMM de médicaments, tenus de notifier le plus tôt possible les retraits et les cessations définitives (au moins 12 mois à l’avance) et les suspensions temporaires (au moins six mois) de mise à disposition de leur produit dans un ou plusieurs Etats membres, aux autorités compétentes de ces Etats et à l’EMA en cas d’AMM centralisée. Les industriels sont aussi tenus d’établir et de tenir à jour un plan de prévention des pénuries pour tout médicament disposant d’une AMM sur le marché européen. Ce plan devra comporter des informations sur le produit et des mesures de prévention des pénuries et d’évaluation des risques liés à la chaîne d’approvisionnement. Cette mesure était réclamée par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). De son côté, l’EFPIA appelle à des clarifications. Selon sa présidente de l’EFPIA Nathalie Moll, il n’est « ni réaliste ni nécessaire de réaliser des plans de prévention des pénuries pour la totalité des médicaments ».

Le texte confie un rôle central de coordination au MSSG et l’EMA. Les deux acteurs devront identifier les médicaments pour lesquels la survenue de pénuries ne pourrait être résolue sans une coordination au niveau de l’UE. Le MSSG sera chargé d’établir une liste de ces « pénuries critiques » de médicaments, dont le suivi sera assuré par l’EMA. Le groupe de pilotage pourra formuler des recommandations aux titulaires d’AMM mais aussi aux Etats membres, à la Commission européenne et aux autres parties prenantes, sur les mesures à prendre pour résoudre les pénuries critiques ou assurer la sécurité de l’approvisionnement en médicaments essentiels.

L’établissement d’une liste européenne de ces « médicaments essentiels » par le MSSG est certainement l’une des mesures phares de ce projet de règlement. Elle devrait d’ailleurs être mise en œuvre avant même son adoption, puisqu’une première liste est attendue dès la fin 2023. En pratique, après consultation des autres parties prenantes, l’EMA doit développer une méthodologie commune pour identifier les médicaments essentiels, en tenant compte notamment de l’évaluation des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement. S’appuyant sur cette méthodologie, les Etats membres devront établir et fournir à l’EMA leur propre liste de médicaments critiques – la France a d’ores et déjà publié la sienne (voir notre article sur ce sujet). Il reviendra ensuite au MSSG d’établir une liste commune, qui devra être acceptée par la Commission européenne.

Le sujet de la constitution de stocks de sécurité (de médicaments finis ou de principes actifs), est en revanche à peine évoqué par le projet de règlement, et seulement comme l’une des « mesures pertinentes » pouvant figurer dans une loi d’application que la Commission pourrait décider d’adopter. « Les obligations de stockage qui existent en France depuis plusieurs années n’ont pas été un remède miracle, observe Isabelle Marchais, chercheuse associée à l’Institut Jacques Delors. Une solution passerait peut-être par un stockage européen de produits semi-finis… en veillant à ce que le coût de ce stockage ne soit pas répercuté sur le consommateur. »

Au final, la proposition de la Commission européenne crée tout de même « tout un corps de règles concernant la prévention des pénuries, qui n’existait pas auparavant. Celui-ci s’inspire un peu du modèle français tout en allant au-delà », estime Anne-Catherine Perroy, avocate chez Simmons&Simmons.

Source : Pharmaceutiques

Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Publications de la Commission Européenne, du GMED, du MHRA et de l’ENISA. 

La Commission Européenne a publié :

  • une mise à jour du guide utilisation EUDAMED : UDI Devices
  • un document présentant un bref aperçu des principales nouveautés d’EUDAMED Production v2.11.0 par rapport à la version précédente
  • une infographie « Is your software a Medical Device » ? 

Le LNE-GMED a publié sa newsletter de Juin 2023 afin « de partager leur expérience de ces deux dernières années sur l’évaluation de l’évaluation clinique » et permettre aux acteurs concernés de « prendre connaissance des constats et des bonnes  pratiques à mettre en place pour [leur(s] rapport(s) d’évaluation clinique. » 

Le 14 juin 2023, le gouvernement britannique a publié « The Medical Devices (Amendment) (Great Britain) Regulations 2023 ». Comme mentionné dans un précédent article, l’acte réglementaire a été déposé au Parlement Britannique, afin de permettre un délai prolongé pour l’acceptation des dispositifs médicaux marqués CE sur le marché britannique. Par conséquent, conformément à l’extension de la période transitoire de l’UE pour les « legacy devices », le gouvernement britannique reconnaît l’extension accordée pour le marquage CE. Le MHRA a également publié une infographie clarifiant les délais de mise sur le marché britannique des DM et des DMDIV marqués CE.

L’ENISA (European Union Agency for Cybersecurity) a publié un nouveau rapport qui analyse les exigences et les mesures de cybersécurité et de confidentialité dans l’utilisation de l’IA dans le diagnostic par imagerie médicale de l’ostéoporose. Le rapport décrit les principes fondamentaux du scénario (actifs, processus des acteurs, etc.), identifie les risques de sécurité et de confidentialité qu’il pose, et enfin les contrôles de cybersécurité et de confidentialité, qui contrecarrent les risques identifiés.

Enfin, en terme de recherche, pour les patients souffrant de lymphœdème, un dispositif médical implanté capable de contourner le système lymphatique endommagé et de rétablir la fonction lymphatique apporte une lueur d’espoir. Le projet LymphoDrain, financé par l’UE, a mis au point un dispositif médical qui remplace la fonction des vaisseaux lymphatiques. Il se compose d’un implant sous-cutané qui agit comme une pompe et fait recirculer le liquide qui s’accumule dans les membres des patients souffrant de lymphœdème. La pompe est raccordée à un cathéter de drainage placé dans le membre enflé et à un cathéter de sortie qui canalise le liquide transporté vers une région du corps où il peut être réabsorbé naturellement dans le tissu sous-cutané. La pompe implantée génère la pression nécessaire pour que la lymphe puisse circuler dans les cathéters. Les résultats positifs d’un essai clinique pilote ont préparé le terrain pour une étude plus large auprès de patients qui permettra d’obtenir la validation clinique nécessaire pour solliciter l’autorisation de mise sur le marché pour le dispositif.

Sources : Commission Européenne, LNE-GMED, MDLAW.eu, ENISA, CORDIS