Une pilule orale robotisée pour remplacer les injections ? 

Une pilule orale robotisée pour remplacer les injections ? 

Une nouvelle “pilule robotique” orale a démontré un taux de réussite élevé d’administration de médicaments, selon les données d’essais cliniques présentées lors de la réunion annuelle de l’Endocrine Society.

Une nouvelle “pilule robotique” orale a démontré un taux de réussite élevé d’administration de médicaments, selon les données d’essais cliniques présentées lors de la réunion annuelle de l’Endocrine Society.

“Nous pensons que cette étude fournit la première preuve clinique de l’administration sûre et réussie du tériparatide, un médicament contre l’ostéoporose, par le biais d’une pilule robotique orale”, a déclaré Arvinder Dhalla, vice-président du développement clinique chez Rani Therapeutics, la société qui a développé la technologie.

Lorsqu’elle est avalée, la pilule robotique « RT-102 » est livrée intacte dans l’estomac, en raison de son enrobage entérique. Dans l’intestin grêle, la pilule libère un ballon autogonflant avec une microseringue, qui injecte une microaiguille remplie de médicament et délivre le médicament.

“Les intestins n’ont pas de réponse douloureuse aux aiguilles, donc l’injection est indolore”, a expliqué Dhalla. L’aiguille se dissout rapidement, permettant au médicament d’être absorbé pendant que le mécanisme d’administration se dégonfle et sort en toute sécurité du corps.

Dans l’étude présentée, RT-102 contenait une dose du médicament tériparatide (PTH 1-34), qui est une forme synthétique de l’hormone parathyroïdienne humaine naturelle. Ce médicament est utilisé depuis des décennies pour traiter l’ostéoporose sous forme de médicament injectable (Forteo®). Les patients peuvent prendre RT-102 quotidiennement jusqu’à deux ans, a déclaré l’Endocrine Society.

Selon Rani Therapeutics, la nouvelle pilule orale peut contenir des peptides thérapeutiques, des protéines, des anticorps ainsi que des nucléotides. 

La sécurité, la tolérabilité et le mouvement à travers le corps de la pilule robotique orale ont été évalués chez 39 femmes en bonne santé, dans l’étude clinique de phase I.

L’imagerie fluoroscopique a été utilisée pour suivre la pilule robotique à travers et hors du corps. Les concentrations de médicament ont été mesurées dans des échantillons de sang prélevés pendant six heures.

Les participants à l’étude ont été divisés en trois groupes. Deux groupes ont reçu une dose inférieure ou supérieure délivrée avec la pilule robotique. Le troisième groupe a reçu une injection standard de tériparatide.

La biodisponibilité du RT-102 administré par la pilule robotique était comparable ou supérieure à celle du tériparatide injecté, selon l’étude.

Les données positives de cette étude suggèrent qu'”une alternative orale pourrait être en route” pour traiter des maladies chroniques comme l’ostéoporose qui nécessitent des injections douloureuses, a suggéré Dhalla.

Source : European Pharmaceutical Review

Pénuries de médicaments

Pénuries de médicaments

Retour sur les mesures jugées trop légères dans la proposition de refonte de la législation pharmaceutique. 

Dans sa proposition de refonte de la législation pharmaceutique communautaire, la Commission européenne renforce les missions de l’EMA et impose de nouvelles obligations de signalement et d’anticipation aux industriels pour lutter contre les pénuries de médicaments. Des mesures jugées toutefois trop légères par de nombreux acteurs, pointant notamment l’absence d’action en faveur d’un rapatriement de la production sur le territoire européen.

Le problème des pénuries de médicaments, ancien mais exacerbé par la pandémie de Covid-19 et la crise énergétique, est reconnu comme une menace croissance pour la santé publique par les autorités européennes. 

Les instances communautaires ont déjà engagé plusieurs mesures. Par ailleurs, le groupe de travail de l’EMA et de l’HMA a publié en février 2023 des recommandations à l’intention des industriels pour prévenir et atténuer les pénuries de médicaments.

La proposition de refonte de la législation pharmaceutique européenne, présentée le 26 avril dernier par la Commission, vient compléter ces mesures en précisant, dans le chapitre X de son projet de règlement, les rôles, missions et obligations des différents acteurs – l’EMA, le MSSG, la Commission européenne, les Etats membres, les titulaires d’AMM de médicaments ou encore des grossistes répartiteurs – pour renforcer la sécurité de l’approvisionnent, prévenir, limiter et gérer les pénuries systémiques.

Le partage de l’information en est la clé de voûte, avec une harmonisation des procédures de signalement. Le texte impose des obligations plus strictes aux titulaires d’AMM de médicaments, tenus de notifier le plus tôt possible les retraits et les cessations définitives (au moins 12 mois à l’avance) et les suspensions temporaires (au moins six mois) de mise à disposition de leur produit dans un ou plusieurs Etats membres, aux autorités compétentes de ces Etats et à l’EMA en cas d’AMM centralisée. Les industriels sont aussi tenus d’établir et de tenir à jour un plan de prévention des pénuries pour tout médicament disposant d’une AMM sur le marché européen. Ce plan devra comporter des informations sur le produit et des mesures de prévention des pénuries et d’évaluation des risques liés à la chaîne d’approvisionnement. Cette mesure était réclamée par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). De son côté, l’EFPIA appelle à des clarifications. Selon sa présidente de l’EFPIA Nathalie Moll, il n’est « ni réaliste ni nécessaire de réaliser des plans de prévention des pénuries pour la totalité des médicaments ».

Le texte confie un rôle central de coordination au MSSG et l’EMA. Les deux acteurs devront identifier les médicaments pour lesquels la survenue de pénuries ne pourrait être résolue sans une coordination au niveau de l’UE. Le MSSG sera chargé d’établir une liste de ces « pénuries critiques » de médicaments, dont le suivi sera assuré par l’EMA. Le groupe de pilotage pourra formuler des recommandations aux titulaires d’AMM mais aussi aux Etats membres, à la Commission européenne et aux autres parties prenantes, sur les mesures à prendre pour résoudre les pénuries critiques ou assurer la sécurité de l’approvisionnement en médicaments essentiels.

L’établissement d’une liste européenne de ces « médicaments essentiels » par le MSSG est certainement l’une des mesures phares de ce projet de règlement. Elle devrait d’ailleurs être mise en œuvre avant même son adoption, puisqu’une première liste est attendue dès la fin 2023. En pratique, après consultation des autres parties prenantes, l’EMA doit développer une méthodologie commune pour identifier les médicaments essentiels, en tenant compte notamment de l’évaluation des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement. S’appuyant sur cette méthodologie, les Etats membres devront établir et fournir à l’EMA leur propre liste de médicaments critiques – la France a d’ores et déjà publié la sienne (voir notre article sur ce sujet). Il reviendra ensuite au MSSG d’établir une liste commune, qui devra être acceptée par la Commission européenne.

Le sujet de la constitution de stocks de sécurité (de médicaments finis ou de principes actifs), est en revanche à peine évoqué par le projet de règlement, et seulement comme l’une des « mesures pertinentes » pouvant figurer dans une loi d’application que la Commission pourrait décider d’adopter. « Les obligations de stockage qui existent en France depuis plusieurs années n’ont pas été un remède miracle, observe Isabelle Marchais, chercheuse associée à l’Institut Jacques Delors. Une solution passerait peut-être par un stockage européen de produits semi-finis… en veillant à ce que le coût de ce stockage ne soit pas répercuté sur le consommateur. »

Au final, la proposition de la Commission européenne crée tout de même « tout un corps de règles concernant la prévention des pénuries, qui n’existait pas auparavant. Celui-ci s’inspire un peu du modèle français tout en allant au-delà », estime Anne-Catherine Perroy, avocate chez Simmons&Simmons.

Source : Pharmaceutiques

Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Quelques actualités réglementaires du dispositif médical

Publications de la Commission Européenne, du GMED, du MHRA et de l’ENISA. 

La Commission Européenne a publié :

  • une mise à jour du guide utilisation EUDAMED : UDI Devices
  • un document présentant un bref aperçu des principales nouveautés d’EUDAMED Production v2.11.0 par rapport à la version précédente
  • une infographie « Is your software a Medical Device » ? 

Le LNE-GMED a publié sa newsletter de Juin 2023 afin « de partager leur expérience de ces deux dernières années sur l’évaluation de l’évaluation clinique » et permettre aux acteurs concernés de « prendre connaissance des constats et des bonnes  pratiques à mettre en place pour [leur(s] rapport(s) d’évaluation clinique. » 

Le 14 juin 2023, le gouvernement britannique a publié « The Medical Devices (Amendment) (Great Britain) Regulations 2023 ». Comme mentionné dans un précédent article, l’acte réglementaire a été déposé au Parlement Britannique, afin de permettre un délai prolongé pour l’acceptation des dispositifs médicaux marqués CE sur le marché britannique. Par conséquent, conformément à l’extension de la période transitoire de l’UE pour les « legacy devices », le gouvernement britannique reconnaît l’extension accordée pour le marquage CE. Le MHRA a également publié une infographie clarifiant les délais de mise sur le marché britannique des DM et des DMDIV marqués CE.

L’ENISA (European Union Agency for Cybersecurity) a publié un nouveau rapport qui analyse les exigences et les mesures de cybersécurité et de confidentialité dans l’utilisation de l’IA dans le diagnostic par imagerie médicale de l’ostéoporose. Le rapport décrit les principes fondamentaux du scénario (actifs, processus des acteurs, etc.), identifie les risques de sécurité et de confidentialité qu’il pose, et enfin les contrôles de cybersécurité et de confidentialité, qui contrecarrent les risques identifiés.

Enfin, en terme de recherche, pour les patients souffrant de lymphœdème, un dispositif médical implanté capable de contourner le système lymphatique endommagé et de rétablir la fonction lymphatique apporte une lueur d’espoir. Le projet LymphoDrain, financé par l’UE, a mis au point un dispositif médical qui remplace la fonction des vaisseaux lymphatiques. Il se compose d’un implant sous-cutané qui agit comme une pompe et fait recirculer le liquide qui s’accumule dans les membres des patients souffrant de lymphœdème. La pompe est raccordée à un cathéter de drainage placé dans le membre enflé et à un cathéter de sortie qui canalise le liquide transporté vers une région du corps où il peut être réabsorbé naturellement dans le tissu sous-cutané. La pompe implantée génère la pression nécessaire pour que la lymphe puisse circuler dans les cathéters. Les résultats positifs d’un essai clinique pilote ont préparé le terrain pour une étude plus large auprès de patients qui permettra d’obtenir la validation clinique nécessaire pour solliciter l’autorisation de mise sur le marché pour le dispositif.

Sources : Commission Européenne, LNE-GMED, MDLAW.eu, ENISA, CORDIS

Une pilule orale robotisée pour remplacer les injections ? 

Que retenir du salon VIVATECH en matière de santé ?

VivaTech, le salon de l’innovation technologique, avait quelques stands dédiés à la santé et à la pharma

Quelques chiffres : Environ 100 000 visiteurs. L’audience digitale s’élève à 300 000 visites et la chaîne VivaTech News à plus de 4,3M. Ce sont 400 millions de personnes touchées et plus de 3 milliards de vues sur les réseaux sociaux.

Voici ce qu’il faut retenir :

NOVO NORDISK

Novo Nordisk a présenté ses initiatives digitales comme ses stylos à insuline connectés dont l’objectif est d’améliorer le contrôle de la glycémie en permettant une meilleure observance et en enrichissant le dialogue médecin-patient.

ON-LIGHT

La start up Française On-Light était présente à Viva Technology pour mettre en avant ses solutions innovantes pour désinfecter et purifier les espaces publics et privés, notamment en milieu hospitalier.

ALIAE

La start up Aliae développe une intelligence artificielle conversationnelle pour optimiser le suivi de patients. Elle se matérialise via un chatbot pour le suivi et l’évaluation continue de l’état de santé et de la qualité de vie du patient.

SANOFI

Sanofi était présent avec un stand mettant en avant les piliers de la transformation digitale du laboratoire et notamment son premier accélérateur numérique, dont la vocation est d’aider l’entreprise à concrétiser son ambition de figurer parmi les références en matière d’e-santé.

AQEMIA

Spécialisée dans la recherche de médicaments, Aqemia s’appuie sur une technologie combinant une intelligence artificielle générative pour inventer des clés et des algorithmes uniques inspirés de la mécanique quantique. La start up génère rapidement des molécules candidates médicaments innovantes pour une cible donnée,

Source : https://buzz-esante.fr/viva-technology-2022-decouvertes-des-innovations-sante/amp/

Pénuries de médicaments

Une nouvelle commission à la HAS.

La HAS a officialisé la création en son sein d’une commission d’évaluation des technologies de santé diagnostiques, pronostiques et prédictives (CEDiag), présidée par Anne-Claude Crémieux.

S’inscrivant dans le plan national “Innovation Santé 2030“, la CEDiag préparera les délibérations du collège portant sur des actes comme les examens de radiologie, de médecine nucléaire, d’anatomocytopathologie ou encore de biologie médicale, qui représentent actuellement 80% des évaluations d’actes professionnels réalisées par la HAS en vue de leur remboursement.

Elle pourra évaluer certains médicaments ou dispositifs médicaux, voire des tests intégrés dans une stratégie de dépistage, et centralisera au sein d’une seule commission des évaluations jusqu’ici réalisées par quatre instances différentes: la commission de la transparence (CT), la commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et technologies de santé (Cnedimts), la commission recommandations, pertinences, parcours et indicateurs (CRPPI) et la commission d’évaluation économique et de santé publique (Ceesp).

La CEDiag aura aussi pour mission d’élaborer des guides méthodologiques pour aider les professionnels de santé et les industriels dans le développement des innovations diagnostiques. Trois guides sont en cours d’élaboration et devraient être publiés d’ici la fin de l’année:

  • un sur les fondamentaux de l’évaluation des technologies diagnostiques, pronostiques et prédictives
  • le second sur sa doctrine, qui précisera notamment les critères d’évaluation
  • le troisième sur l’évaluation des technologies diagnostiques impliquant de l’intelligence artificielle.

Outre sa présidente, Anne-Claude Crémieux, la CEDiag est composée de 21 membres dont des médecins, des pharmaciens, des spécialistes en méthodologie et des patients/usagers.

Source : HAS (Missions et composition de la commission d’évaluation des technologies de santé diagnostiques, pronostiques et prédictives)