Baisse mondiale de 40 % des investissements en biotechnologies.

Baisse mondiale de 40 % des investissements en biotechnologies.

La CRO américaine NOVOTECH a publié un livre blanc Navigating the Biotech Landscape qui passe en revue les changements financiers significatifs ayant affecté l’industrie biotechnologique en 2023

Les investissements dans les sociétés de biotechnologie en phase de démarrage ont diminué de 40 % en 2023 par rapport à 2022, marquant une baisse sans précédent de 55 % par rapport aux deux années précédentes. 

Les données recueillies et analysées par l’équipe de Novotech offrent un aperçu approfondi de la situation financière de l’industrie et des secteurs biotechnologiques, ainsi que des régions subissant le plus de pression, avec notamment les résultats suivants :

•    En 2022, l’industrie pharmaceutique et biotechnologique a commencé à déplorer des licenciements, reflétant une évolution vers des opérations rationalisées.

•    En 2023, la hausse des taux d’intérêt a entraîné une baisse de 40 % des investissements en phase de démarrage, ce qui a incité les entreprises à se tourner vers un développement de stade avancé.

•    Les facteurs contribuant à ces changements sont notamment la pandémie en cours, l’expiration des brevets, l’intensification de la concurrence et l’échec des essais cliniques

•    Les grands acteurs ont procédé à des centaines et des milliers de licenciements pour s’adapter aux défis économiques.

•    Le financement du capital-risque dans le domaine de la biotechnologie a augmenté jusqu’en 2021, mais a diminué par la suite, les États-Unis dominant les opérations de financement.

•    Le financement global s’est concentré sur les projets précliniques, les séries A et B et la recherche en oncologie, malgré les difficultés de financement.

•    Les petites entreprises de biotechnologie innovantes possédant des pipelines prometteurs et des notes favorables, sont rachetées en raison de l’expiration imminente de leurs brevets.

•    Il existe une forte demande en matière de traitements de l’obésité et du diabète, d’anti-inflammatoires et de traitements anticancéreux.

•    Les technologies du microbiome offrent des opportunités innovantes.

Malgré la contraction globale du secteur, les essais de médicaments biologiques et de petites molécules ont affiché un taux de croissance annuel composé (TCAC) deux fois plus élevé entre 2019 et 2022. Voici quelques facteurs clés dans ce domaine :

•    La loi sur la réduction de l’inflation a un impact positif sur le financement des produits biologiques.

•    Les produits biologiques ont dépassé la croissance des essais de petites molécules entre 2019 et 2022.

•    Les États-Unis, le Canada et l’Europe se placent en tête dans le domaine des essais de produits biologiques et de petites molécules.

•    Les essais de produits biologiques dans la région Asie-Pacifique ont été menés principalement par la Chine, l’Australie, le Japon et la Corée du Sud.

•    La manipulation des gènes et les technologies génétiques révèlent un potentiel de transformation dans le domaine des produits biologiques.

Source  : https://novotech-cro.com/whitepapers

Quelques nominations annoncées en début d’année.

Quelques nominations annoncées en début d’année.

En début d’année, voici quelques nominations annoncées dans la pharma.

Paul GINESTE / EVEXTA BIO

Evexta Bio, société de biotechnologie en oncologie, annonce la nomination de Paul GINESTE (ex BOEHRINGER, ALTANA, THERAVECTYS) au poste de Chief Development Officer (CDO).

Ludwig DE MOT / EUROAPI

Euroapi annonce la nomination de Ludwig de Mot comme Directeur Général Adjoint en charge de la transformation de l’entreprise. Ludwig de Mot a été Directeur Général de plusieurs entreprises internationales, dont ArcelorMittal Mining au Canada, McBride au Royaume-Uni, Swissport en Suisse et, plus récemment, Tereos en France.

GOUVERNANCE INNATE PHARMA

Innate Pharma annonce la nomination de deux nouveaux membres du Directoire. Arvind Sood (ex AVENTIS, UPOJOHN), Vice-Président Exécutif, Président des opérations américaines et le Dr Sonia Quaratino (ex MERCK-SERONO, NOVARTIS, ICHNOS, KYMAB), Vice-Présidente Exécutive, Directrice Médicale rejoignent donc Hervé Brailly, Président du Directoire par intérim et Yannis Morel, Vice-Président Exécutif, Directeur des opérations.

Laurence RODRIGUEZ / GENSIGHT BIOLOGICS

GenSight Biologics, société biopharmaceutique spécialisée de thérapies géniques innovantes pour les maladies neurodégénératives rétiniennes et les troubles du système nerveux central, annonce la nomination de Laurence Rodriguez (ex SANOFI GENZYME) en qualité de Directrice Générale.

GOUVERNANCE DE VALNEVA

Comité exécutif : Thomas Lingelbach (Chief Executive Officer, Directeur Général), Peter Bühler (Chief Financial Officer), Franck Grimaud (Chief Business Officer), Dr. Juan Carlos Jaramillo (Chief Medical Officer), Dipal Patel (Chief Commercial Officer), Frederic Jacotot (General Counsel), Vincent Dequenne (Chief Operating Officer). 

Sources : Communiqués d’entreprises.

Lutter contre l’insulinorésistance

Lutter contre l’insulinorésistance

De petites vésicules produites par le tissu graisseux semblent constituer des convoyeurs stables de l’adiponectine, une hormone qui joue un rôle clé dans le métabolisme du glucose.

L’adiponectine, une hormone synthétisée par des cellules du tissu adipeux, améliore la sensibilité à l’insuline, c’est-à-dire la capacité de l’organisme à stocker du glucose pour une utilisation ultérieure. Chez les personnes en situation de surpoids et d’obésité, la production de cette hormone chute, ce qui favorise l’apparition d’une insulinorésistance puis d’un diabète de type 2, maladie métabolique associée à de nombreuses complications. 

Dès lors, l’administration d’un traitement à base d’adiponectine pourrait contribuer à réduire leur risque de diabète. Mais cette approche est difficile à concrétiser. En effet, avant d’être biologiquement actives, les molécules d’adiponectine qui circulent librement dans le sang doivent s’assembler par groupe de trois pour former des trimères, qui s’agrègent ensuite en de plus gros complexes : un processus de synthèse qui s’est avéré aussi difficile à reproduire en laboratoire que coûteux, limitant le développement clinique de cette stratégie. Mais grâce aux travaux récents de Soazig Le Lay et de son équipe, une nouvelle approche semble se dessiner : l’utilisation de formes bioactives de l’hormone transportées par des vésicules extracellulaires (VEs).

Afin de s’assurer que les formes vésiculaires de l’hormone ont les mêmes propriétés que la forme libre, l’équipe a étudié leur capacité à restaurer la sensibilité à l’insuline de cellules devenues résistantes : lors d’expériences conduites aussi bien in vitro qu’in vivo, les chercheurs ont montré qu’un traitement à base de vésicules riches en adiponectine permet effectivement de corriger l’insulinorésistance de cellules du foie. In vivo chez des souris soumises à une alimentation riche en graisses, ce même traitement prévient le développement d’un diabète de type 2. L’équipe a également décrit que l’adiponectine limite l’inflammation, dont le rôle initiateur ou aggravant des troubles métaboliques et cardiovasculaires est connu.

Soazig Le Lay ne compte évidemment pas s’arrêter là : « Nous avons obtenu deux financements, l’un de l’Agence nationale de la recherche (projet Evadipo) et l’autre de la Fondation francophone pour la recherche sur le diabète, pour développer un traitement fondé sur l’utilisation de ces vésicules enrichies en adiponectine. Nous avons d’ores et déjà établi un partenariat avec une entreprise qui a mis au point une technologie de production standardisée de telles vésicules à partir de cultures cellulaires humaines. Mais nous n’en sommes évidemment qu’au début du processus et il va encore falloir valider la sécurité d’emploi et l’efficacité clinique de ce potentiel biomédicament. »

Si les travaux développés par l’équipe de Soazig Le Lay aboutissent, ils constitueraient un réel progrès pour la prise en charge des patients dont le diabète est mal contrôlé par les médicaments actuels.

Source : INSERM

Amorçage de l’industrialisation dans l’Hexagone

Amorçage de l’industrialisation dans l’Hexagone

Les start-up et les PME innovantes en santé multiplient les initiatives de relocalisation industrielle de nouveaux produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux en France. La priorité étant par ailleurs de relocaliser une part de CDMO. 

Catalent, le spécialiste du remplissage de seringues en milieu stérile se réoriente dans les essais cliniques de produits de biotechnologie sur son site industriel de Limoges (Haute-Vienne). De son côté, la start-up CorWave, qui développe des pompes cardiaques innovantes, vient de lever 61 millions d’euros pour financer sa première usine dans son nouveau site de Clichy-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

L’écosystème des start-up et PME innovantes en santé (ou healthtech) amorce sa dynamique de réindustrialisation de médicaments et de dispositifs médicaux dans l’Hexagone. En phase avec le plan Innovation Santé du programme France 2030, doté de 7,5 milliards d’euros pour soutenir l’innovation dans les biotechnologies, la bio production, les dispositifs médicaux et le numérique en santé, les initiatives publiques et privées se multiplient pour faire de la France une terre d’excellence de la biotech (molécules pharmaceutiques) et la medtech (dispositifs médicaux). 

« On compte déjà huit projets de relocalisation de production de principes actifs sur le territoire national. L’Etat mise sur l’innovation pour implanter le biomanufacturing de thérapies innovantes et pour permettre d’abaisser les coûts de développement et de production de nouveaux médicaments, ainsi que leur risque sanitaire », indique Franck Mouthon, président de France Biotech, association de 600 start-up, PME et ETI.

« L’idée est de soutenir financièrement les entreprises pour les faire entrer dans une logique d’industrialisation innovante et créer des usines 4.0 », ajoute Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation chez Bpifrance. En témoigne l’ambition du volet healthtech du plan national Deeptech dédié aux pépites développant des innovations de rupture. Il vise à faire émerger plus de 150 start-up par an pour constituer des licornes industrielles grâce à l’apport de fonds publics et privés.

Pour l’heure, la priorité est de relocaliser une part de CDMO. C’est dans cette logique que le premier Spac européen EureKing (société d’acquisition à vocation spécifique) dédié à la bioproduction a été créé avec un fonds de 150 millions d’euros pour acquérir des CDMO. « EureKing s’apprête à racheter sa première cible Skyepharma, acteur clé dans le développement de médicaments et leurs formes par voie orale, pour créer un leader européen de bio-CDMO. Le spac pourrait acquérir à l’avenir d’autres CDMO à l’étranger pour accroître ses capacités de production, élargir son offre de services et capter de nouveaux clients dont la production dédiée pourrait ensuite se faire en France », souligne Cédric Garcia, associé au cabinet EY, chargé des biotechs et medtechs.

La question des CDMO sur le territoire national est cruciale. Par leurs essais cliniques, ces prestataires et sous-traitants industriels sont un point de passage obligé pour l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de nouveaux médicaments et de dispositifs médicaux. Implantés en France, ils permettront d’accélérer les essais cliniques pour faire bénéficier le plus tôt possible aux patients de nouveaux traitements.

Les CDMO contribueront ainsi à rendre notre système de santé plus efficace et attractif, conformément à l’objectif de l’Etat. « Nous devons relever l’énorme enjeu de la transformation du système de santé. Cela passe notamment par l’accélération des essais cliniques avec la création de l’Agence de l’innovation en santé (AIS) destinée à favoriser l’émergence, le développement et la diffusion des innovations françaises », conclut Paul-François Fournier.

Source : Les Echos

Vers un nouveau système d’information du CEPS.

Vers un nouveau système d’information du CEPS.

Le CEPS est un organisme clé dans l’univers des industries de santé qui ont des médicaments ou des DM remboursables. Son système d’information va changer.

La Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) a lancé un nouvel appel d’offres pour la refonte du système d’information (SI) du Comité économique des produits de santé (CEPS) d’un montant estimé de 5,5 millions d’euros et d’une durée maximale de quatre ans, selon un avis mis en ligne fin septembre au Bulletin officiel des annonces de marchés publics (BOAMP).

Cette refonte du SI du CEPS, pilotée par la Cnam, a commencé en 2018 et doit conduire à l’adoption d’un SI commun à la Cnam, au ministère chargé de la santé et au CEPS pour les dispositifs médicaux (DM) et les médicaments.

La caisse avait déjà diffusé en juin 2022 un appel d’offres. Elle n’a pas indiqué pourquoi un nouvel appel d’offres a été diffusé, mais le premier pouvait être interrompu au bout de six mois “dans le cas où le projet ne donnerait pas satisfaction”, note-t-on.

Le nouveau marché, d’une durée de quatre ans, a une valeur totale de près de 3 millions d’euros hors taxes.

Ces objectifs sont identiques, les principaux étant :

  • dématérialiser la relation entre les membres du CEPS et avec les industriels, notamment lors de la phase d’inscription et de soumission d’un dossier, en limitant le recours au papier et les redondances d’informations à saisir
  • améliorer et faciliter le pilotage des étapes de travail et le suivi des dossiers afin d’améliorer les délais et de donner de la visibilité sur l’état d’avancement de l’ensemble des dossiers, et pouvoir communiquer dessus
  • luidifier la collaboration entre les acteurs du CEPS, du ministère et des industriels, en améliorant la visibilité de l’avancement des tâches des uns vis-à-vis des autres et la traçabilité des échanges
  • intégrer des données sensibles, dont celles relevant du secret industriel et commercial (prix, conventions…), et faciliter le calcul des remises de prix et des économies.

Dans son rapport d’activité 2021 publié à la toute fin 2022, le CEPS a reconnu être dans l’incapacité de calculer les économies réalisées par l’assurance maladie grâce aux baisses de prix de médicaments en raison d’une “refonte” de son SI. En mai 2022, la Cour des comptes jugeait les estimations du CEPS sur les remises dues par l’industrie trop incertaines.

Le constat sur le SI du CEPS est tout aussi sévère dans le nouvel appel d’offres. “Selon le ministère, [il] n’est plus adapté aux impératifs de régulation des produits de santé” notamment car il “ne permet pas un suivi du calcul de remises produit assez fréquent pour les besoins du ministère et ne permet pas de réaliser des calculs prévisionnels”, et “rend nécessaire un travail manuel conséquent de mise en cohérence des données de prix à chaque fois que la DSS [direction de la sécurité sociale] ou le CEPS souhaitent calculer les économies réalisées grâce aux baisses de prix”.

Les accès précoces et les produits inscrits sur la liste sont “gérés sur des fichiers Excel”, de même que les calculs des économies et des remises.

La gestion des dispositifs médicaux (DM) se fait toujours “à travers deux fichiers Office tenus à jour par le ministère et le CEPS”, dont un “document Word de plus d’un millier de pages”.

LES CHIFFRES CLES DU CEPS

Les industriels déposent environ 1.000 dossiers de médicaments pour la ville et l’hôpital par an, auxquels s’ajoutent 1.700 dossiers créés par le comité, et un total de 35.000 demandes (pouvant porter sur des présentations différentes) annuelles.

Du côté des DM, les industriels déposent environ 300 dossiers par an, le CEPS en crée environ 100.

Tous produits de santé confondus, cela représente “en moyenne cinq dossiers par jour avec des pics à 50 dossiers par jour”.

Le comité signe 1.000 conventions par an, apprend-on également dans les documents relatifs au marché.

Le SI du CEPS compte 150 utilisateurs internes (comité, ministères) et 1.000 externes (industriels, etc.).

Source : CNAM et marchés publics