Un point sur les PFAS

Un point sur les PFAS

L’adoption au Sénat de la proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux « polluants éternels » (PFAS) est l’occasion de faire un point sur les discussions en cours concernant les PFAS. 

Les PFAS sont définis comme Toute substance contenant au moins un atome de carbone méthyle (CF3-) ou méthylène (-CF2-) entièrement fluoré (sans aucun H/Cl/Br/I attaché).

La proposition de restriction de la fabrication, de la mise sur le marché et de l’utilisation des PFAS publiée le 7 février 2023. Elle a été initiée par les autorités du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège et de la Suède et soumise à l’ECHA le 13 janvier 2023 et est soutenu par la France.

La consultation de l’ECHA sur la proposition de restriction des PFAS s’est déroulée du 22 mars 2023 au 25 septembre 2023 et a reçu un nombre sans précédent de commentaires (5642, soit plus de 100 000 pages). 

Ce processus réglementaire conduit à des mises à jour du dossier soumis à l’origine, qui est officiellement appelé document de référence à ce stade du processus. Cette révision constitue la base de l’évaluation par les deux comités scientifiques de l’ECHA. Les cinq autorités initiatrices s’engagent à effectuer ces mises à jour le plus rapidement possible, tout en assurant la cohérence et la qualité de leurs évaluations. 

L’évaluation par les deux comités scientifiques de l’ECHA (qui se réuniront lors de différentes sessions en mars, juin et septembre 2024, à cette dernière date notamment sur les matériaux et emballages en contact avec les aliments) conduiront à des lignes directrices qui entreraient en vigueur en 2025. Les restrictions deviendraient effectives en 2026/2027.

Dans le document de référence, les restrictions REACH ne prévoient pas d’exemption générale pour les médicaments et la fabrication connexe. Bien que le paragraphe 4 c du projet de proposition de restriction prévoie une dérogation pour les ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA) dans les médicaments humains et vétérinaires, le dossier de l’annexe XV tel qu’il a été publié aura un impact considérable sur les soins de santé humaine et animale en Europe. Les IPA qui sont fabriqués en utilisant des blocs de construction fluorés comme matières premières ou intermédiaires resteraient dans le champ d’application de la restriction telle qu’elle est proposée. En outre, certaines voies de synthèse validées pour les API qui ne sont pas eux-mêmes des PFAS dépendent de produits chimiques de traitement PFAS, tels que des solvants, des catalyseurs ou des intermédiaires. 

En outre, les matériaux PFAS utilisés pour le conditionnement primaire ou dans les dispositifs médicaux, les conditionnements de médicaments assurant la stérilité et les dispositifs d’administration pourraient être interdits, bien qu’ils fassent partie intégrante des médicaments et de leurs autorisations de mise sur le marché. 

Enfin, toute la production connue dépend des fluoropolymères dans les équipements de production. 

Certains pays (Belgique, Danemark) ont des décrets spécifiques en préparation.

Le 27 juin 2023, le gouvernement français a publié un décret exigeant un inventaire de la présence de PFAS dans les rejets aqueux des sites industriels, y compris pharmaceutiques.

Enfin le 30 mai 2024, le Sénat a adopté, avec modifications, la proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux « polluants éternels » (PFAS).

Le texte vise à protéger la population des risques liés aux PFAS en anticipant l’interdiction universelle de ces substances à l’échelle européenne qui pourrait découler des travaux de l’Agence européenne des produits chimiques engagés. La réglementation européenne qui pourrait découler de ces travaux prendrait effet au plus tôt en 2027.

Outre son impact sur les cosmétiques, le fart de ski et textiles, la proposition de loi vise également à renforcer le contrôle des PFAS dans les eaux ou encore à assujettir les installations industrielles à une redevance à hauteur des substances émises dans les milieux.

Sources : ECHA, EFPIA, SENAT

Du monoxyde de carbone pour contrôler l’obésité

Du monoxyde de carbone pour contrôler l’obésité

À l’Institut Mondor de recherche biomédicale, une équipe a développé un composé qui protège la souris de l’obésité. Cette molécule délivre du monoxyde de carbone en quantité contrôlée dans l’organisme. 

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz naturellement produit par l’organisme en petite quantité. Il a des propriétés anti-inflammatoires, vasodilatatrices et anti-ischémiques. Dans de précédents travaux menés chez la souris, son administration a protégé les animaux des méfaits d’un régime riche en graisses, limitant leur prise de poids et les désordres métaboliques associés. Consciente de l’intérêt thérapeutique de ce gaz, l’équipe de Roberta Foresti et Roberto Motterlini, à l’Institut Mondor de recherche biomédicale à Créteil, développe des composés qui libèrent du CO dans l’organisme à dose contrôlée et en étudie les effets. 

Grâce aux expériences conduites avec une des molécules qu’ils ont mises au point (CORM-401), les chercheurs ont montré que chez la souris, les effets bénéfiques du CO pour lutter contre les méfaits de l’obésité passent, au moins en partie, par un rééquilibrage du microbiote intestinal. Cette flore joue en effet un rôle fondamental dans la maladie. Chez l’animal et chez l’humain, il a été montré à plusieurs reprises que l’obésité est associée à des anomalies importantes du microbiote intestinal, caractérisées par des excès ou au contraire des déficits en certaines souches bactériennes ainsi que des modifications de l’activité de plusieurs d’entre elles.

Les chercheurs ont centré leur analyse sur le microbiote suite à une observation importante. Lorsqu’ils administraient du CORM-401 par voie orale à des souris, ils constataient une accumulation de CO dans les selles des animaux, suggérant une action de ce composé au niveau intestinal. Pour le vérifier, les chercheurs ont donné la molécule à des souris rendues obèses, puis ils ont collecté à plusieurs reprises des échantillons de leurs selles pour analyse.

À partir des données recueillies, de nombreuses différences sont apparues entre le microbiote des souris obèses exposées au CO et celui des animaux qui n’avaient pas reçu le traitement. « Au moins une vingtaine de souches bactériennes associées à l’obésité dans différentes études, qui ont un effet protecteur ou au contraire délétère, sont modifiées par le traitement à base de CO », expliquent Roberta Foresti et Roberto Motterlini. L’une d’entre elles, Akkermansia muciniphila, connue pour être bénéfique sur le plan métabolique chez la souris comme chez l’humain, devient par exemple très abondante après le traitement par CORM-401 alors qu’elle est fortement déficitaire en cas d’obésité. 

« Nous observons également la restauration d’une activité normale du microbiote, telle qu’observée chez les sujets sains : les marqueurs associés à la respiration bactérienne, à leur métabolisme énergétique ou la production d’acides aminés se normalisent. Il semble que le CO reprogramme le microbiote et le fait repasser d’un état malade à un état sain », clarifient les chercheurs. Ces changements sont en outre associés à une amélioration de plusieurs paramètres cliniques, avec notamment un meilleur équilibre glucidique et une diminution de la résistance à l’insuline, phénomène délétère qui précède l’apparition d’un diabète.

« Cette molécule CORM-401 est très prometteuse. Pour autant, des études de toxicologie restent à effectuer avant d’envisager son évaluation chez l’humain. Aucun effet indésirable évident n’a été observé chez la souris à l’issue d’un traitement de trois mois, mais nous devons poursuivre le développement préclinique sur d’autres modèles animaux pour nous assurer de sa sécurité d’utilisation », concluent Roberta Foresti et Roberto Motterlini. Affaire à suivre…

Source : INSERM

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Focus sur deux sociétés françaises qui lèvent des fonds pour leur technologie innovante : LYOPHITECH avec la lyophilisation dynamique et BIOPHTA avec un insert ophtalmique sous forme de comprimé.

LYOPHITECH (Lyophilisation dynamique)

La société LYOPHITECH, basée à Vénissieux et spécialisée dans la lyophilisation, vient de lever 3 millions d’euros auprès de la holding familiale MBCI Industries et de la SATT Pulsalys pour accélérer ses ventes, prioritairement en Europe. Marie-Hélène Gramatikoff prend, par ailleurs, la direction de l’entreprise.

La lyophilisation est un procédé de séchage à basse température et basse pression, permettant de préserver les produits sensibles. Le solvant contenu dans le produit est séché par sublimation (passage direct de l’état surgelé à gazeux) et les vapeurs sont piégées sur un condenseur. Cette opération est normalement effectuée en statique dans des armoires avec plusieurs étagères où sont rangés des plateaux contenant les produits. La technologie brevetée de LYOPHITECH consiste tout d’abord à séparer l’étape de surgélation et de séchage. Dans un premier temps, le produit est surgelé par l’utilisation d’azote liquide. Puis, le produit surgelé est agité au cours de sa sublimation, ce qui augmente très rapidement les transferts de chaleur et de matière. Le produit est agité par un mouvement de balancier à l’intérieur du sublimateur et la condensation de la vapeur est réalisée par une autre cuve reliée par des flexibles.

Source 

BIOPHTA (insert sous forme de comprimé ophtalmique)

Soutenu par Unither et HTL Biotechnology, BIOPHTA lève 6,5 M€ pour son traitement innovant des maladies de l’œil. La biotech française, spécialisée en ophtalmologie, développe un insert. Elle souhaite avancer vers une phase I sur le glaucome, dès 2025. Concrètement, cet insert prend la forme d’un mini-comprimé de 3 millimètres de diamètre que le patient peut positionner lui-même à la surface de l’œil, à la manière d’une lentille de contact. Cet insert est destiné à remplacer des collyres ou injections.

Source 

EUROAPI saluée par l’Europe et en même temps aidée par un mandataire.

EUROAPI saluée par l’Europe et en même temps aidée par un mandataire.

Deux nouvelles cette semaine concernent la société EUROAPI : la demande d’aide d’un mandataire et la notification d’aide financière de la Commission Européenne.

EUROAPI a reçu la notification officielle de la Commission européenne selon laquelle l’entreprise fait partie des 13 sélectionnées pour se partager jusqu’à 1 milliard d’euros de financement public, dans le cadre du Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) consacré au secteur pharmaceutique. 

Ce PIIEC, notifié conjointement par six Etats membres de l’Union européenne (France, Belgique, Hongrie, Italie, Slovaquie et Espagne), constitue un moyen de renforcer le marché de la santé en Europe et, en particulier, d’assurer une production durable, compétitive et intégrée de principes actifs pharmaceutiques essentiels à la santé publique. 

Ce projet Med4Cure va notamment permettre de co-financer des activités de R&D d’EUROAPI, jusqu’aux études de faisabilité industrielle. EUROAPI va tirer parti de l’opportunité offerte par ce PIIEC pour continuer à développer trois programmes innovants 

  • projet de relocalisation de la production d’antibiotiques macrolides sur le site de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime).
  • développer des procédés et des technologies de pointe pour la production de corticostéroïdes (dont la méthylprednisolone) sur le site de Vertolaye (Puy-de-Dôme). 
  • accroître la biodisponibilité des molécules dans l’organisme et de découvrir de nouvelles applications thérapeutiques pour les principes actifs pharmaceutiques déjà commercialisés, ou de soutenir le développement de nouveaux médicaments grâce à des formulations supplémentaires.

Ces trois programmes sont en parfaite cohérence avec le plan FOCUS-27 d’EUROAPI annoncé en février 2024, qui va permettre à l’entreprise de disposer d’une croissance plus durable et plus rentable, notamment en ce qui concerne les corticostéroïdes.

Dans le même temps, le spin off Med4Cure déclarait se mettre sous la protection d’un mandataire « ad hoc ». Cette mesure permet d’introduire un tiers dans des négociations entre une entreprise et ses créanciers évitant une cessation des paiements.

Sources : Communiqués EUROAPI

Deux pépites françaises (insert ophtalmique et lyophilisation dynamique) !

Mettre à jour vos connaissances en thérapie cellulaire et génique.

Le symposium « Momentum in Cell & Gene Therapy » aura lieu le mercredi 19 juin à Evry-Courcouronnes. Il est soutenu par la Région Ile-de-France à travers le réseau DIM BioconvS.

SK pharmteco, un CDMO de niveau mondial qui développe, produit et analyse pour l’industrie pharmaceutique et le secteur de la thérapie cellulaire et génique, et ART-TG, un laboratoire Inserm de R&D et d’innovation dans le domaine de la thérapie cellulaire et génique, annoncent ce symposium qui est dédié aux dernières avancées et innovations en matière de thérapie cellulaire et génique, avec la participation de conférenciers de renommée mondiale et d’acteurs majeurs de la R&D, de la recherche biomédicale, clinique et de la biotechnologie.

Seront rassemblé des chercheurs, des cliniciens et des leaders du secteur, tous de renommée mondiale, pour discuter des dernières avancées et favoriser la collaboration dans ce domaine en pleine évolution. Il s’agit d’une excellente occasion d’en apprendre davantage sur ces thérapies révolutionnaires et d’échanger avec ceux qui façonnent l’avenir de la thérapie cellulaire et génique. 

Des chercheurs et scientifiques de tous horizons

Bruce Levine, Ph.D., chercheur à l’Université de Pennsylvanie, spécialiste des CAR-T, entamera la journée avec sa présentation : « De l’innovation aux patients : le futur des lymphocytes T génétiquement modifiés pour la thérapeutique humaine ».

Seront également présents des chercheurs et scientifiques de renom :

Dr. Michael Hudececk, MD, Wurtzburg University ; Jaime Fuentealba, Ph.D., CellAction, Institut Curie ; Emmanuel Donnadieu, Ph.D., Institut Cochin ; Pr Ibrahim Yakoub-Agha, MD, Ph.D., CHU de Lille ; Anne Galy, Pharm.D., Ph.D, ART-TG ; Pr Philippe Ménasché, MD, Cardiovascular Research Center ; Els Verhoeyen, Ph.D., INSERM Lyon ; Jean-Luc Perfettini, Ph.D., INSERM Paris ; Pr Annelise Bennaceur, MD, INSERM Université Paris Saclay ; Bernd Schmidt, Sensorion ; David Sourdive, Ph.D, Cellectis

Des posters présentant des recherches récentes seront à disposition pendant les pauses et le déjeuner. Le programme complet et les sujets présentés sont disponibles ici. L’événement est ouvert à tous, étudiants, chercheurs, cliniciens, spécialistes du secteur, médias spécialisés et investisseurs. 

Source : Gazette Labo