Relocaliser les médicaments essentiels

Relocaliser les médicaments essentiels

Sept nouveaux projets soutenus par France 2030 ont été présentés ce lundi 6 janvier pour renforcer ou relocaliser les étapes clés de la production de médicaments essentiels.

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, le ministre de la Santé et de l’Accès aux Soins, Yannick Neuder et le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, aux côtés du secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, Bruno Bonnell, ont annoncé le soutien à sept nouveaux projets dans le cadre du plan d’investissement France 2030.

Ipsophene

  • Investissement : 14 M€ 
  • Site : Toulouse (Occitanie) 
  • Projet soutenu : IPSOPHENE mettra en place un procédé de fabrication innovant en continu de paracétamol, qui permet de réduire les coûts de production, les risques industriels, ainsi que les volumes de déchets en diminuant fortement les impacts environnementaux.

Zach System

  • Investissement : 48,7 M€ 
  • Sites : Avrillé (Pays de la Loire) 
  • Projet soutenu : Zach System a pour objectif de développer sa capacité de production d’API pour répondre aux nouveaux besoins des marchés pharmaceutiques, ainsi qu’aux besoins de l’État français lors de situation de tension sur la logistique des médicaments essentiels.

Delpharm Lille

  • Investissement : 13,7 M€ 
  • Site : Lys-lez-Lannoy (Hauts-de-France)
  • Projet soutenu : Le projet est un plan de transformation de la zone de fabrication de comprimés hautement actifs afin d’accroître les capacités de production de produits oncologique et de répondre aux exigences des nouvelles réglementations.

AdhexPharma

  • Investissement : 24,2 M€ 
  • Site : Chenôve (Bourgogne-Franche-Comté)
  • Projet soutenu : Le projet REACTT doit permettre à AdhexPharma de mener de front la relocalisation en France de la production de médicaments essentiels (patchs et films oro-dispersibles) et l’augmentation de ses capacités de production.

Delpharm Tours

  • Investissement : 6,2 M€ 
  • Site : Chambray-lès-Tours (Centre-Val de Loire)
  • Projet soutenu : Le projet Essentiel Inject+ de Delpharm Tours a pour objectif de sécuriser et renforcer les capacités de production d’ampoules aseptiques et post-stérilisées.

Benta Lyon

  • Investissement : 1 M€ 
  • Site : Saint-Genis-Laval (Auvergne-Rhône-Alpes)
  • Projet soutenu : Benta Lyon souhaite développer son portefeuille de médicaments génériques pour les patients français, fabriqués en France dans la région lyonnaise.

NextPharma

  • Investissement : 8,8 M€ 
  • Site : Limay (Ile-de-France)
  • Projet soutenu : Afin de contribuer au renforcement la souveraineté industrielle de la France et de limiter les risques de pénuries, NextPharma Limay va créer une nouvelle zone de fabrication dédiée aux liquides non-stériles, notamment pour assurer la production du Lévétiracetam.

Ces nouveaux projets s’ajoutent aux sept projets dont le soutien par France 2030 avait été annoncé en juin 2023. L’approvisionnement du marché français est aujourd’hui vulnérable aux importations étrangères, et notamment extra-européennes. Ces projets, ainsi que ceux soutenus dans le cadre de France Relance, permettent ainsi de renforcer la production de médicaments essentiels sur le territoire national pour 42 médicaments essentiels.

Ce sont au total près de 50 millions d’euros de soutien public qui ont été mobilisés par France 2030 pour ces 14 projets, afin de concrétiser près de 300 millions d’euros d’investissements industriels. Les financements publics sont octroyés en contrepartie d’engagements des industriels sur une sécurisation de l’approvisionnement du marché français.

Source : economie.gouv.fr

Relocaliser les médicaments essentiels

Bilan de la filière française de bioproduction.

France BioLead célèbre ses deux premières années en faisant le point sur son parcours.

Depuis sa création en décembre 2022, France BioLead fédère les acteurs de la bioproduction en France, insufflant une dynamique collective ambitieuse avec le soutien de ses partenaires, y compris les représentants de l’État. 

La première action a été de cartographier la Filière en détail (qui fait quoi, où, quand et comment) et d’implémenter des outils au service de notre écosystème et de nos membres, afin de repérer avec précision les opportunités à saisir et les défis à relever. 

France BioLead a ainsi lancé et anime plusieurs comités sur les thématiques clés de la Filière qui illustrent les priorités de ses membres : anticipation des évolutions technologiques, soutien face aux enjeux réglementaires spécifiques aux biomédicaments et aux biothérapies, mobilisation des financements publics et privés, attractivité des métiers, etc.

En 2025, le représentant de la Filière portera ces propositions auprès de ses différents interlocuteurs. En parallèle, France BioLead entend identifier et accompagner les évolutions technologiques de la Filière et favoriser les liens entre le lien entre la recherche académique (notamment les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR)) et les applications industrielles.

En 2025, France BioLead va également amplifier ses actions de promotion de la Filière aux niveaux national et international pour répondre au double enjeu d’attractivité auprès des talents et des investisseurs.

Pour accompagner son développement, la Filière doit recruter en masse. Les acteurs de la Filière anticipent des tensions notamment sur les postes de techniciens (Bac +2-3), d’ingénieurs et de pharmaciens responsables.

En 2024, France BioLead a lancé la 1ère JNBB, un événement national pour faire découvrir les biomédicaments et la bioproduction aux français, faire rayonner la filière et accélérer son développement. L’attractivité auprès des talents était un thème central de cet événement. Cette première JNBB a vu plus de 28 initiatives organisées dans 11 régions par 229 acteurs, donnant l’opportunité à plus de 1 250 personnes de découvrir le potentiel de la filière et la richesse des métiers de la bioproduction.
France BioLead lancera en 2025 une campagne visant à promouvoir les métiers de la bioproduction. 

Source : France Biolead

Investissements et acquisitions de fin d’année 2024

Investissements et acquisitions de fin d’année 2024

La trêve des confiseurs et les fêtes de fin d’année n’empêchent pas les entreprises d’acquérir et d’investir.

ABBVIE (USA) / NIMBLE (USA)

L’acquisition par ABBVIE pour 200 millions de dollars, inclut l’inhibiteur oral peptidique IL23R expérimental de premier plan de NIMBLE, actuellement en développement préclinique pour le psoriasis, ainsi que d’autres actifs peptidiques oraux novateurs ciblant diverses maladies auto-immunes.

ROCHE (Suisse) / INNOVENT (Chine)

Roche vient, en effet, de signer avec la biopharm chinoise Innovent Biologics pour développer et commercialiser IBI3009, un anticorps conjugué (ADC) ciblant le récepteur DLL3 et potentiellement indiqué dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules (SCLC) et d’autres tumeurs neuroendocrines. Selon les termes du deal, Innovent Biologics va percevoir un versement initial de 80 M$ qui pourrait être complété par plus de 1 Md$ de royalties au fur et à mesure des différentes étapes.

PHARMING (Allemagne) / ABLIVA (Suède)

Pharming Group propose d’acquérir Abliva pour 66,1 millions de dollars en espèces 

Pharming est une société biopharmaceutique mondiale dédiée à la transformation de la vie des patients atteints de maladies rares. Abliva développe des médicaments dans la maladie mitochondriale primaire.

BAUSCH ET LOMB (CANADA)

Bausch + Lomb Corporation, une société mondiale de premier plan dans le domaine de l’ophtalmologie, qui se consacre à aider les gens à mieux voir pour mieux vivre, a publié la déclaration suivante en réponse à une demande de l’Organisme canadien de réglementation des valeurs mobilières (OCRVM) : « Le conseil d’administration de Bausch + Lomb a autorisé la direction et ses conseillers à étudier une vente potentielle. Ce processus est en cours et rien ne garantit qu’il aboutira à une transaction.

Sources : Communiqués de presse des entreprises

Des développements d’avenir selon les études de Global Data 

Des développements d’avenir selon les études de Global Data 

La société d’études Global Data analyse des marchés thérapeutiques d’avenir.

IMMUNO-ONCOLOGIE

Selon une enquête, 41 % des professionnels de l’industrie pharmaceutique interrogés ont indiqué que l’immuno-oncologie et les thérapies contre le cancer représentent le pipeline d’innovation le plus solide et le plus prometteur pour les cinq prochaines années.

DIABETE DE TYPE 1

Le marché du diabète de type 1 sur les sept principaux marchés (États-Unis, France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Japon) devrait croître à un taux de croissance annuel composé de 13,3 %, passant de 2,2 milliards de dollars en 2023 à 9,9 milliards de dollars en 2033, grâce à l’introduction prévue de multiples agents immunomodulateurs.

DERMATITE ATOPIQUE (DA)

À l’ère de l’intelligence artificielle (IA), diverses tendances ont été observées qui utilisent l’IA dans de nombreux secteurs, avec un impact majeur, en particulier dans le domaine de la santé. L’application de l’IA au diagnostic et à l’identification des cas de DA pourrait conduire à une identification plus précise, plus précoce et plus standardisée de la maladie, optimisant ainsi les résultats pour les patients.

ASTHME

D’importants besoins non satisfaits dans la prise en charge de l’asthme demeurent, en particulier dans le cas de l’asthme à lymphocytes T auxiliaires de type 2 (T2) faible, un sous-type dépourvu de biomarqueurs inflammatoires typiques. L’asthme à lymphocytes T auxiliaires de type 2 (T2) faible présente des défis uniques en raison de l’absence d’éosinophiles et d’immunoglobuline E (IgE), ce qui complique à la fois le diagnostic et le traitement. Les points de vue des experts du domaine soulignent le besoin urgent d’outils de diagnostic améliorés et de thérapies ciblées pour combler cette lacune dans les soins.

Sources : Global Data

Des développements d’avenir selon les études de Global Data 

 AMGEN a misé très tôt sur l’intelligence artificielle !

AMGEN a mis en place très tôt des investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros dans la révolution de l’IA, avec la mise au point il y a 10 ans d’une plateforme de génération automatique de données.

Cela a conduit Amgen à mettre en place à partir de 2022 un système de découverte qui a été qualifié de “biologie générative” (generative biology). Il applique des modèles informatiques génératifs à l’ingénierie des protéines pour la mise au point de nouveaux candidats biologiques. Un partenariat a été noué en 2022 avec Generate Biomedicines autour de la découverte de nouvelles protéines thérapeutiques.

En début d’année, le groupe a investi “plusieurs millions d’euros” dans la création d’un “superordinateur” en partenariat avec Nvidia à Reykjavik (Islande), biotech spécialisée en génétique rachetée en 2012. Ce système, baptisé Freyja, doit permettre de créer un atlas de la diversité humaine pour la découverte de biomarqueurs spécifiques.

Il y a trois ans, le groupe a fixé l’objectif de diviser par deux le temps de découverte d’un médicament et de doubler les chances de succès en cinq ans”, en implémentant l’IA à toutes les étapes du cycle, du choix de la cible à l’optimisation des actifs sélectionnés, en passant par le screening de molécules. Pour autant, “l’ingénierie humaine” sera toujours nécessaire.  L’IA pourrait produire des “pièces du puzzle” que constitue le développement du médicament mais jamais le composé en entier.

Parmi les étapes dans lesquelles l’IA n’a pas encore permis d’avancée majeure, il a cité une phase de l’optimisation des actifs visant à réduire leur épaisseur afin de faire passer une molécule biologique se présentant “sous forme de miel” à une forme liquide, pour permettre son injection.

Il existe déjà une collaboration entre grands groupes pharmaceutiques concurrents. A l’image de Melloddy, un consortium de 10 groupes pharmaceutiques, dont AstraZeneca, Johnson & Johnson (J&J), Novartis, Merck KGaA, Bayer et Servier, qui a déployé un programme d’apprentissage fédéré autour de la découverte de petites molécules, leur permettant de partager les connaissances sur leurs projets sans révéler leurs données. 

Sources : AMGEN et TIC PHARMA