Les virus adéno associés (AAV), véritable outil de la thérapie génique.

Les virus adéno associés (AAV), véritable outil de la thérapie génique.

Le virus adéno-associé (AAV) est devenu un outil d’administration essentiel dans la thérapie génique clinique en raison de sa pathogénicité minimale et de sa capacité à établir une expression génique à long terme dans différents tissus. 

L’AAV recombinant (rAAV) a été conçu pour une spécificité accrue et développé comme outil pour traiter diverses maladies. Cependant, comme le rAAV est de plus en plus utilisé comme thérapie, la demande accrue a créé des défis pour les méthodes de fabrication existantes. 

Sept produits de thérapie génique à base de rAAV ont reçu l’approbation réglementaire, mais des inquiétudes subsistent quant à l’utilisation sûre de thérapies virales à haute dose chez l’homme, notamment en ce qui concerne les réponses immunitaires et les effets indésirables tels que la génotoxicité, l’hépatotoxicité, la microangiopathie thrombotique et la neurotoxicité. 

À ce jour, un total de 14 thérapies géniques ex vivo et 29 thérapies géniques in vivo ont obtenu l’approbation principalement par la FDA. Parmi ces thérapies géniques approuvées, 17 sont non virales, tandis que 26 sont virales. 

Différents vecteurs viraux ont été étudiés pour la thérapie génique in vivo, notamment l’adénovirus (Ad), le rétrovirus, le lentivirus et le virus de l’herpès simplex (HSV). 

Les vecteurs de virus adéno-associés (AAV) sont apparus comme le choix préféré dans les essais cliniques et les applications approuvées par la FDA.

Ces rAAV nouvellement conçus doivent être compatibles avec les différentes espèces tout en présentant des attributs et une sécurité améliorés. L’intégration des rAAV aux outils basés sur CRISPR, à mesure que les technologies d’édition génétique progressent, offre un potentiel remarquable pour des modifications génétiques précises et ciblées. Ces avancées promettent d’accélérer des traitements plus efficaces dans tout un éventail de maladies, des troubles monogéniques aux affections complexes et multifactorielles. Surmonter les défis actuels et adopter ces orientations futures promet de transformer la thérapie génique en une puissance révolutionnaire pour traiter de nombreuses maladies humaines.

Pour lire la revue complète sur la situation des virus adéno associés (AAV) 

Notices dématérialisées 

Notices dématérialisées 

L’ANSM a lancé une phase pilote qui vise à faciliter l’accès des patients et des professionnels de santé aux versions numériques des notices de certains médicaments à usage humain et l’EMA publie son rapport sur l’ePI. 

L’ANSM a lancé une phase pilote qui vise à faciliter l’accès des patients et des professionnels de santé aux versions numériques des notices de certains médicaments à usage humain. Cette phase pilote repose sur des laboratoires volontaires qui ont répondu à l’appel à candidatures lancé par l’ANSM en juillet dernier. 

Il s’agit de faciliter l’accès à tous, patients comme professionnels de santé :

  •  À une information dématérialisée : les utilisateurs pourront accéder à la notice numérique à tout moment, où qu’ils soient, en flashant le QR code avec leur smartphone ou tablette. Une réflexion spécifique sera par ailleurs menée sur l’accès à cette information pour les patients hospitalisés.
  • À une information actualisée : les notices numériques disponibles dans la Base de données publique des médicaments (BDPM) sont actualisées régulièrement, ce qui garantit que les utilisateurs disposent toujours des informations les plus récentes.
  • À des contenus additionnels : la BDPM offrira également des fonctionnalités supplémentaires telles que la mise à disposition de vidéos sur le bon usage sur la base d’un contenu défini et validé par l’ANSM, l’accès aux mesures additionnelles de réduction du risque (MARR) et aux dossiers thématiques publiés sur le site de l’ANSM. En particulier, les vidéos de bon usage sont une composante essentielle demandée par l’ANSM dans le cadre de la phase pilote en ville. Elles constituent un élément supplémentaire d’accompagnement des patients pour une utilisation en toute sécurité de ces médicaments.

En ville, 93 médicaments devraient faire partie de la phase pilote : du paracétamol (formes orales destinées à l’adulte), des statines (utilisées notamment dans le traitement du cholestérol ou des maladies cardiovasculaires), des vaccins ou encore des inhibiteurs de la pompe à protons (médicaments utilisés pour réduire la sécrétion acide gastrique). Concernant l’hôpital, 474 médicaments devraient faire partie de la phase pilote.

À partir du lancement du projet ce 17 décembre, les industriels y participant devront modifier les boites de leurs médicaments pour ajouter un QR code sur les boites en ville et supprimer la notice papier pour l’hôpital. Les QR code permettront d’accéder aux notices numériques en renvoyant vers la base de données publique des médicaments. Il a été convenu que la phase pilote démarrera de façon concrète à partir du 1er octobre 2025, date à laquelle suffisamment de boites modifiées seront effectivement à disposition des pharmacies et qui constituera le point de départ pour évaluer les résultats de cette phase pilote.

Tout au long de la phase pilote, un comité de suivi rassemblant l’ensemble des parties prenantes, représentants des patients, des professionnels de santé et des industriels, se réunira régulièrement. Il permettra d’échanger sur l’avancée de la phase pilote, d’identifier les éventuelles difficultés, et de mesurer les résultats en fonction des indicateurs définis collégialement.

Cette phase pilote s’inscrit plus largement dans la stratégie portée par la Commission européenne dans le cadre de la révision de la législation pharmaceutique. Cette stratégie soutient activement la mise à disposition d’outils numériques visant à améliorer l’accès des patients et des professionnels de santé à des informations enrichies et actualisées sur les médicaments. Elle rejoint également des expérimentations similaires réalisées à l’hôpital dans d’autres Etats membres de l’union européenne.

De son côté, l’EMA a publié un rapport détaillé présentant les résultats du projet pilote dans lequel l’EMA et un groupe d’autorités nationales compétentes de l’UE ont testé l’utilisation de l’ePI (electronic Product Information) dans le cadre d’un projet pilote d’un an, de juillet 2023 à août 2024. Le rapport inclut des recommandations pour l’intégration de l’ePI dans les procédures réglementaires. Le développement et l’amélioration des fonctionnalités de l’ePI sur le portail PLM sont en cours et se concentrent sur les caractéristiques essentielles pour la mise en service initiale. Il est prévu qu’une fois ces fonctionnalités en place, l’ePI sera introduit sur une base volontaire, dans un premier temps pour les produits autorisés en procédures centralisées. L’ePI sera ensuite déployé dans l’ensemble des autorités compétentes nationales selon une approche progressive, en tenant compte de l’état de préparation et des ressources des États membres.

Source : ANSM et EMA

Relocaliser les médicaments essentiels

Relocaliser les médicaments essentiels

Sept nouveaux projets soutenus par France 2030 ont été présentés ce lundi 6 janvier pour renforcer ou relocaliser les étapes clés de la production de médicaments essentiels.

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, le ministre de la Santé et de l’Accès aux Soins, Yannick Neuder et le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, aux côtés du secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, Bruno Bonnell, ont annoncé le soutien à sept nouveaux projets dans le cadre du plan d’investissement France 2030.

Ipsophene

  • Investissement : 14 M€ 
  • Site : Toulouse (Occitanie) 
  • Projet soutenu : IPSOPHENE mettra en place un procédé de fabrication innovant en continu de paracétamol, qui permet de réduire les coûts de production, les risques industriels, ainsi que les volumes de déchets en diminuant fortement les impacts environnementaux.

Zach System

  • Investissement : 48,7 M€ 
  • Sites : Avrillé (Pays de la Loire) 
  • Projet soutenu : Zach System a pour objectif de développer sa capacité de production d’API pour répondre aux nouveaux besoins des marchés pharmaceutiques, ainsi qu’aux besoins de l’État français lors de situation de tension sur la logistique des médicaments essentiels.

Delpharm Lille

  • Investissement : 13,7 M€ 
  • Site : Lys-lez-Lannoy (Hauts-de-France)
  • Projet soutenu : Le projet est un plan de transformation de la zone de fabrication de comprimés hautement actifs afin d’accroître les capacités de production de produits oncologique et de répondre aux exigences des nouvelles réglementations.

AdhexPharma

  • Investissement : 24,2 M€ 
  • Site : Chenôve (Bourgogne-Franche-Comté)
  • Projet soutenu : Le projet REACTT doit permettre à AdhexPharma de mener de front la relocalisation en France de la production de médicaments essentiels (patchs et films oro-dispersibles) et l’augmentation de ses capacités de production.

Delpharm Tours

  • Investissement : 6,2 M€ 
  • Site : Chambray-lès-Tours (Centre-Val de Loire)
  • Projet soutenu : Le projet Essentiel Inject+ de Delpharm Tours a pour objectif de sécuriser et renforcer les capacités de production d’ampoules aseptiques et post-stérilisées.

Benta Lyon

  • Investissement : 1 M€ 
  • Site : Saint-Genis-Laval (Auvergne-Rhône-Alpes)
  • Projet soutenu : Benta Lyon souhaite développer son portefeuille de médicaments génériques pour les patients français, fabriqués en France dans la région lyonnaise.

NextPharma

  • Investissement : 8,8 M€ 
  • Site : Limay (Ile-de-France)
  • Projet soutenu : Afin de contribuer au renforcement la souveraineté industrielle de la France et de limiter les risques de pénuries, NextPharma Limay va créer une nouvelle zone de fabrication dédiée aux liquides non-stériles, notamment pour assurer la production du Lévétiracetam.

Ces nouveaux projets s’ajoutent aux sept projets dont le soutien par France 2030 avait été annoncé en juin 2023. L’approvisionnement du marché français est aujourd’hui vulnérable aux importations étrangères, et notamment extra-européennes. Ces projets, ainsi que ceux soutenus dans le cadre de France Relance, permettent ainsi de renforcer la production de médicaments essentiels sur le territoire national pour 42 médicaments essentiels.

Ce sont au total près de 50 millions d’euros de soutien public qui ont été mobilisés par France 2030 pour ces 14 projets, afin de concrétiser près de 300 millions d’euros d’investissements industriels. Les financements publics sont octroyés en contrepartie d’engagements des industriels sur une sécurisation de l’approvisionnement du marché français.

Source : economie.gouv.fr

Relocaliser les médicaments essentiels

Bilan de la filière française de bioproduction.

France BioLead célèbre ses deux premières années en faisant le point sur son parcours.

Depuis sa création en décembre 2022, France BioLead fédère les acteurs de la bioproduction en France, insufflant une dynamique collective ambitieuse avec le soutien de ses partenaires, y compris les représentants de l’État. 

La première action a été de cartographier la Filière en détail (qui fait quoi, où, quand et comment) et d’implémenter des outils au service de notre écosystème et de nos membres, afin de repérer avec précision les opportunités à saisir et les défis à relever. 

France BioLead a ainsi lancé et anime plusieurs comités sur les thématiques clés de la Filière qui illustrent les priorités de ses membres : anticipation des évolutions technologiques, soutien face aux enjeux réglementaires spécifiques aux biomédicaments et aux biothérapies, mobilisation des financements publics et privés, attractivité des métiers, etc.

En 2025, le représentant de la Filière portera ces propositions auprès de ses différents interlocuteurs. En parallèle, France BioLead entend identifier et accompagner les évolutions technologiques de la Filière et favoriser les liens entre le lien entre la recherche académique (notamment les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR)) et les applications industrielles.

En 2025, France BioLead va également amplifier ses actions de promotion de la Filière aux niveaux national et international pour répondre au double enjeu d’attractivité auprès des talents et des investisseurs.

Pour accompagner son développement, la Filière doit recruter en masse. Les acteurs de la Filière anticipent des tensions notamment sur les postes de techniciens (Bac +2-3), d’ingénieurs et de pharmaciens responsables.

En 2024, France BioLead a lancé la 1ère JNBB, un événement national pour faire découvrir les biomédicaments et la bioproduction aux français, faire rayonner la filière et accélérer son développement. L’attractivité auprès des talents était un thème central de cet événement. Cette première JNBB a vu plus de 28 initiatives organisées dans 11 régions par 229 acteurs, donnant l’opportunité à plus de 1 250 personnes de découvrir le potentiel de la filière et la richesse des métiers de la bioproduction.
France BioLead lancera en 2025 une campagne visant à promouvoir les métiers de la bioproduction. 

Source : France Biolead

Investissements et acquisitions de fin d’année 2024

Investissements et acquisitions de fin d’année 2024

La trêve des confiseurs et les fêtes de fin d’année n’empêchent pas les entreprises d’acquérir et d’investir.

ABBVIE (USA) / NIMBLE (USA)

L’acquisition par ABBVIE pour 200 millions de dollars, inclut l’inhibiteur oral peptidique IL23R expérimental de premier plan de NIMBLE, actuellement en développement préclinique pour le psoriasis, ainsi que d’autres actifs peptidiques oraux novateurs ciblant diverses maladies auto-immunes.

ROCHE (Suisse) / INNOVENT (Chine)

Roche vient, en effet, de signer avec la biopharm chinoise Innovent Biologics pour développer et commercialiser IBI3009, un anticorps conjugué (ADC) ciblant le récepteur DLL3 et potentiellement indiqué dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules (SCLC) et d’autres tumeurs neuroendocrines. Selon les termes du deal, Innovent Biologics va percevoir un versement initial de 80 M$ qui pourrait être complété par plus de 1 Md$ de royalties au fur et à mesure des différentes étapes.

PHARMING (Allemagne) / ABLIVA (Suède)

Pharming Group propose d’acquérir Abliva pour 66,1 millions de dollars en espèces 

Pharming est une société biopharmaceutique mondiale dédiée à la transformation de la vie des patients atteints de maladies rares. Abliva développe des médicaments dans la maladie mitochondriale primaire.

BAUSCH ET LOMB (CANADA)

Bausch + Lomb Corporation, une société mondiale de premier plan dans le domaine de l’ophtalmologie, qui se consacre à aider les gens à mieux voir pour mieux vivre, a publié la déclaration suivante en réponse à une demande de l’Organisme canadien de réglementation des valeurs mobilières (OCRVM) : « Le conseil d’administration de Bausch + Lomb a autorisé la direction et ses conseillers à étudier une vente potentielle. Ce processus est en cours et rien ne garantit qu’il aboutira à une transaction.

Sources : Communiqués de presse des entreprises