Quelques actualités réglementaires

Quelques actualités réglementaires

Parmi les informations, nouveaux guides du MDCG, les phtalates, les piles et batteries, accès dérogatoire pour mettre sur le marché des dispositifs médicaux dépourvus de marquage CE. 

Le MDCG a mis à jour deux guides et a publié un nouveau template : 

  •  MDCG 2021-12 Rev.1 – FAQ on the European Medical Device  Nomenclature (EMDN): Restructuring of questions into clear categories, addition of Questions 7 – 24
  •  MDCG 2024-2 Rev.1 – Procedures for the updates of the European Medical Device Nomenclature : Inserting table for ad hoc procedure aligning with newly published template form for submissions
  •  MDCG 2025-1 – EMDN Ad hoc procedure form for the submission of proposals under the ad-hoc update procedure. Requests should be submitted to SANTE-EMDN@ec.europa.eu.       

Le GMED a publié une newsletter relative aux phtalates dans les dispositifs médicaux. Cette newsletter se concentre sur les phtalates tels que le di-(2-éthylhexyl) phtalate (DEHP). Ces produits chimiques sont utilisés comme plastifiants pour assouplir et augmenter la flexibilité des plastiques, en particulier le polychlorure de vinyle (PVC). Le DEHP et d’autres phtalates figurent sur la liste des substances extrêmement préoccupantes (SVHC) du règlement REACH. Elle présente les réglementations applicables et les alternatives. 

En janvier 2025, le Journal officiel de l’UE a publié les lignes directrices de la Commission visant à faciliter l’application harmonisée des dispositions relatives à l’amovibilité et à la remplaçabilité des piles portables et des batteries LMT dans le règlement (UE) 2023/1542. Ce dernier s’applique à toutes les piles dans l’UE, y compris les piles incorporées ou ajoutées aux dispositifs médicaux et aux DIV. Le règlement supprime progressivement la directive de 2006, les premières dispositions s’appliquant déjà depuis février 2024.

Les fabricants de dispositifs médicaux et de DIV doivent également vérifier si les nouvelles exigences en matière de piles s’appliquent à eux. Ils pourraient notamment être concernés par les exigences en matière d’amovibilité et de remplaçabilité. L’article 11 du règlement de l’UE sur les piles précise les obligations relatives à l’amovibilité et à la remplaçabilité des piles portables et des piles LMT applicables à la personne physique ou morale qui met sur le marché des dispositifs incorporant de telles piles à partir du 18 février 2027. Essentiellement, l’obligation impose que les dispositifs médicaux et les DIV comprennent – dans la mesure du possible – des batteries qui peuvent être retirées en toute sécurité d’un dispositif et remplacées par l’utilisateur final ou un professionnel indépendant, sans endommager ou détruire la batterie ou le dispositif. Les utilisateurs finaux ou les professionnels indépendants peuvent également utiliser des outils pour retirer et remplacer les piles. Toutefois, ces outils doivent être fournis gratuitement avec le produit ou être disponibles dans le commerce. 

Lorsqu’il est nécessaire d’assurer la sécurité de l’utilisateur, il suffit que les batteries portables puissent être remplacées et retirées uniquement par des professionnels indépendants disposant d’outils disponibles dans le commerce, et non par l’utilisateur final. Cette dérogation est précisée à l’article 11.2 et concerne les dispositifs fonctionnant dans un environnement humide, les dispositifs professionnels d’imagerie médicale et de radiothérapie, et les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro.

Enfin, selon l’article 11.3, les dispositions relatives à l’amovibilité et à la remplaçabilité ne s’appliquent pas lorsque la continuité de l’alimentation électrique est nécessaire pour garantir la sécurité et l’intégrité des données. Il s’agit, par exemple, des dispositifs de maintien en vie et des dispositifs critiques pour la sécurité.

L’ANSM a publié la procédure à suivre à partir du 27 janvier 2025 pour les industriels qui souhaiteraient demander un accès dérogatoire pour mettre sur le marché des dispositifs médicaux dépourvus de marquage CE. Cette démarche devra être faite via un formulaire « démarche simplifiée ». Ces dérogations permettent, à titre exceptionnel et temporaire, de rendre accessibles certains dispositifs médicaux qui ne disposent pas de marquage CE, à la condition notamment que l’intérêt d’un ou de plusieurs patients soit démontré. Depuis 2017, les dispositifs médicaux doivent disposer d’un marquage CE pour être commercialisés au sein de l’Union européenne. Ce marquage atteste notamment du respect des exigences techniques, réglementaires et de sécurité.

Dans certains cas spécifiques prévus par la réglementation (Article 59 du RDM), l’ANSM peut exceptionnellement délivrer une dérogation à un fabricant qui la demande, afin de mettre à disposition de professionnels de santé un dispositif médical ne disposant pas ou pas encore de marquage CE. Pour que cette dérogation soit délivrée par l’ANSM, il est indispensable que le fabricant montre que l’utilisation du dispositif médical présente un avantage clinique avéré pour la santé du ou des patients.

L’ANSM évaluera au regard des données transmises par le fabricant, et le cas échéant les professionnels de santé concernés, le bénéfice attendu pour le patient ou les patients ainsi que les potentiels risques encourus. Ces « démarches simplifiées » s’appliquent à ce stade aux dispositifs médicaux, (une démarche dédiée aux dispositifs médicaux de diagnostic in-vitro sera disponible prochainement). Elles permettent d’homogénéiser les données transmises à l’ANSM, d’en faciliter l’analyse et ainsi de réduire les délais de traitement des demandes.

Le 15 janvier 2025, la MHRA (Medicines & Healthcare products Regulatory Agency) a publié un nouveau guide sur les exigences en matière de surveillance post-commercialisation pour les dispositifs médicaux, suite à l’adoption des réglementations britannique sur les exigences en matière de surveillance post-commercialisation pour les dispositifs médicaux en décembre 2024.

Les règlements s’appliquent à la Grande-Bretagne (Angleterre, Pays de Galles et Écosse), tandis que les dispositifs médicaux mis sur le marché ou mis en service en Irlande du Nord doivent suivre les dispositions de surveillance post-commercialisation des règlements de l’UE sur les dispositifs médicaux (MDR et IVDR).

Le document fournit des éclaircissements sur les termes importants, les exigences du système PMS des fabricants, les exigences en matière de notification et les rapports dans le cadre du système de vigilance des dispositifs médicaux.

Source : GMED, mdlaw.eu, ANSM

Exemple de produit allant vers l’automédication : le CIALIS !

Exemple de produit allant vers l’automédication : le CIALIS !

Un développement clinique du CIALIS accepté par la FDA pour aller vers l’automédication aux Etats-Unis.  En attendant plus tard pour la France ?

Opella annonce que la FDA a levé la suspension clinique dont faisait l’objet l’essai en condition réelle d’utilisation qu’elle entend mener pour appuyer la demande de transfert du Cialis (tadalafil) sur le marché de l’automédication. 

Cette décision permet le lancement de cet essai et fait du Cialis le premier inhibiteur PDE-5 auquel est consacré une étude en vue de sa commercialisation sans ordonnance.

Les essais en condition réelle d’utilisation permettent d’évaluer l’utilisation d’un médicament en vie réelle dans le but d’identifier tout problème non encore détecté et confirmer que les consommateurs peuvent s’auto-diagnostiquer et se traiter eux-mêmes convenablement sans l’intervention d’un professionnel de santé.

Dr. Josephine Fubara Directrice scientifique, Opella indique :

« La FDA ayant achevé l’examen approfondi de nos données, nous pouvons désormais passer à l’étape suivante de ce programme, à savoir l’essai en condition réelle d’utilisation qui est essentiel pour garantir la sécurité et le libre accès au Cialis par les consommateurs. Nous sommes impatients de poursuivre nos travaux à cet effet afin de leur permettre d’avoir largement accès à ce produit sans ordonnance en toute sécurité. » 

Opella est déterminée à poursuivre son programme de développement et à proposer, sur le marché de l’automédication, une nouvelle solution à l’efficacité avérée aux personnes souffrant d’une dysfonction érectile. L’entreprise est sur le point d’achever les formalités cliniques et réglementaires nécessaires au lancement de cet essai pivot en condition réelle d’utilisation. 

Source : OPELLA

Exemple de produit allant vers l’automédication : le CIALIS !

Les probiotiques pour améliorer la mémoire.

Une étude australienne de l’université de Melbourne montre qu’une supplémentation en probiotiques pourrait améliorer la mémoire.

Les chercheurs de l’université de Melbourne ont examiné l’impact des suppléments de probiotiques, d’un régime riche en prébiotiques ou de leur combinaison, appelée traitement symbiotique, sur la fonction cognitive chez l’adulte. Ces recherches montrent qu’une supplémentation en probiotiques pourrait améliorer la mémoire de travail.

Pour comprendre, il faut s’intéresser à ce qu’on appelle : l’axe intestin-cerveau. Il s’agit d’un système de communication complexe et bidirectionnel entre le système digestif et le cerveau, par des voies neuronales, hormonales… Au centre de cette connexion se trouve le microbiote intestinal qui joue un rôle clé en influençant le fonctionnement et le comportement du cerveau. Les microbes du microbiote intestinal produisent divers métabolites tels que des acides gras et des neurotransmetteurs, qui peuvent réguler l’inflammation, avoir un impact sur l’humeur et affecter les processus cognitifs comme la mémoire et l’attention.

Et l’un des moyens d’influencer le microbiote intestinal est d’utiliser les probiotiques, des micro-organismes vivants qui présentent des effets bénéfiques pour la santé lorsqu’ils sont consommés en quantités adéquates. Généralement apportés par le biais de suppléments ou d’aliments fermentés comme le yaourt et le kéfir, les probiotiques peuvent aider à rétablir l’équilibre du microbiote intestinal, à améliorer la production de métabolites bénéfiques.

Ces chercheurs australiens ont conçu un essai contrôlé sur 8 semaines pour comparer les effets sur 118 personnes âgées de 18 à 65 ans réparties dans l’une des quatre catégories : le groupe probiotique qui a reçu des suppléments de probiotiques tout en maintenant son régime alimentaire habituel, le groupe de régime prébiotique qui a suivi un régime riche en prébiotiques et a reçu des capsules placebo, le groupe symbiotique qui a reçu à la fois les suppléments probiotiques et le régime riche en prébiotiques et le groupe placebo qui a pris des capsules placebo et a continué son régime alimentaire habituel.

Les chercheurs ont pu noter que la supplémentation en probiotiques semble avoir l’effet le plus prometteur. Leurs résultats suggèrent une amélioration potentielle de la mémoire de travail, l’une des fonctions cognitives essentielles impliquées dans la conservation et la manipulation d’informations sur de courtes périodes.

Source : TANDONLINE

Exemple de produit allant vers l’automédication : le CIALIS !

Le point sur les innovations thérapeutiques : une analyse du LEEM

Le LEEM révèle une étude prospective inédite basée sur les traitements actuellement en développement clinique. Si la France veut tenir sa place dans l’innovation en santé, elle doit adopter une vision stratégique de long terme.

Le LEEM a réalisé une analyse des médicaments en développement, susceptibles d’être approuvés par l’EMA ou la FDA à l’horizon 2027. 

Ressources : en moyenne, 2,2 milliards d’euros sont nécessaires pour développer un nouveau médicament. Relevant ces défis, l’industrie continue d’innover, comme le montrent les résultats de l’étude. Entre 2021 et 2023, 45 % des nouvelles autorisations de mise sur le marché concernaient des substances actives inédites, tandis que 660 molécules pourraient émerger d’ici 2027, promettant de nouvelles avancées thérapeutiques majeures. Les recherches sont majoritairement ciblées sur l’oncologie (25 % des programmes) et la neurologie (16 %). En outre, les industriels investissent massivement dans des pathologies difficiles, souvent à mauvais pronostic, ce qui montre une vraie possibilité d’évolution dans la prise en charge de certaines maladies comme la leucémie myéloïde aiguë ou encore le diabète de type 1.

Le rapport met toutefois en lumière le retard préoccupant de l’Europe par rapport aux États-Unis en matière d’innovation thérapeutique. Alors que les États-Unis dominent le marché, seules 21% des entreprises avec des thérapies géniques et cellulaires en développement sont basées en Europe. En cause, des procédures réglementaires moins attractives ou moins efficaces. Il y a près de 19 fois plus de procédures accélérées aux Etats-Unis qu’en Europe (370 vs 19). 

Parmi les innovations récentes, les thérapies géniques et cellulaires permettent dans certains cas de traiter des pathologies autrefois incurables, comme des cancers et des maladies génétiques rares.

Actuellement, plus de 500 thérapies géniques et cellulaires sont en cours de développement. Les thérapies géniques représentent 16 % des biothérapies en essai clinique et pourraient bouleverser les pratiques médicales à court terme, en nécessitant des infrastructures hospitalières adaptées et une logistique complexe. Mais se préparer à leur accueil ne se résumera pas à des aspects techniques et logistiques. Les modalités d’évaluation et de financement seront également cruciales pour en permettre une mise à disposition équitable. 

Source : LEEM

Exemple de produit allant vers l’automédication : le CIALIS !

Thérapeutique par radioligands

La thérapie par radioligands (RLT) a le potentiel de changer notre approche du traitement du cancer. La RLT est une innovation révolutionnaire qui a déjà eu un impact significatif dans le traitement des tumeurs.

Les RLT combinent la puissance des radiations avec la médecine de précision pour redéfinir la norme de soins pour les personnes atteintes de divers types de cancer. Grâce à leurs capacités théranostiques (diagnostic et traitement), les RLT peuvent cibler directement les cellules cancéreuses, ce qui limite l’exposition au traitement et, par conséquent, les effets indésirables sur les cellules saines voisines. 

Une conséquence de l’augmentation prévue de l’incidence du cancer est que le nombre de patients éligibles aux RLT devrait croître de manière exponentielle dans les années à venir. L’industrie pharmaceutique répond à ce besoin avec environ 225 essais cliniques actuellement en cours dans le domaine des RLT pour apporter cette innovation aux patients.

Les RLT sont fabriqués de la façon suivante : 

Fabrication du radio-isotope
La planification et la fabrication du radio-isotope dans des machines spécialisées commencent plusieurs mois avant la perfusion ou l’injection au patient.

Association du radio-isotope au ligand.
Le radio-isotope (qui délivre un rayonnement ciblé) est lié au ligand (qui adhère à la cellule cancéreuse, par exemple un MAB). Le résultat : la thérapie par radioligands.

Contrôle qualité.
La thérapie par radioligands subit plusieurs contrôles qualité pour s’assurer qu’elle est suffisamment pure et efficace.

Préparation du médicament.
La thérapie par radioligands est préparée pour un patient individuel sous la forme d’une solution liquide pour perfusion ou injection.

Conditionnement dans des conteneurs en plomb.
Après un nouveau contrôle qualité, les médicaments finis sont emballés dans des conteneurs spéciaux en plomb.

Sources : Pharmatimes et Novartis

Pour connaître les produits actuels