Une usine modulaire pour un produit et un patient.

Une usine modulaire pour un produit et un patient.

C’est le principe de mise à l’échelle : un produit pour un patient ! Un défi important pour apporter des thérapies cellulaires prometteuses aux patients est leur production urgente et  leur logistique appropriée.

Chaque lot de thérapie cellulaire constitue une dose unique pour un seul patient.

Cela signifie que l’expansion à l’échelle commerciale ne peut pas se faire par une augmentation de volume conventionnelle. Au lieu de cela, chaque lot spécifique à un patient doit être traité comme un cycle de production complet et l’augmentation du débit signifie exécuter plusieurs cycles spécifiques à un patient en parallèle. Autrement dit, la mise à l’échelle est en réalité une mise à l’échelle par parallélisation des modules.

Cette mise à l’échelle est simplifiée par une installation qui standardise le processus de production, l’environnement et l’approvisionnement dans une unité confinée et modulaire. Cette unité fonctionne comme une salle blanche conforme aux BPF qui intègre la fourniture de cycles de production parallèles sous des flux séparés et contrôlés de personnes, de matériaux, de produits et de déchets. L’augmentation de la capacité de fabrication devient alors un processus sans risque et accéléré consistant simplement à ajouter une ou plusieurs unités.

La conceptualisation de la mise à l’échelle comme l’ajout modulaire d’unités de production standardisées simplifie la conception, la planification et le déploiement de grandes installations. Cependant, la fabrication de cellules parallélisées présente des défis. L’infrastructure d’une usine GMP à extension modulaire doit organiser les services de support autour d’un espace de production central qui s’agrandit ou se contracte en fonction de la demande. L’aménagement doit organiser la circulation des matériaux et des personnes pour maintenir la sécurité et l’intégrité des processus et des produits. Cela inclut la gestion du matériau de départ unique de chaque lot avec des systèmes de suivi électroniques ; coordonner la validation des processus et les tests de libération ; et prise en charge d’un système d’exécution de la fabrication avec contrôle par lots et flux de données en temps réel. Enfin, les mesures d’environnement, de santé et de sécurité doivent tenir compte de l’augmentation du personnel, de la consommation de matériaux et de la production de déchets.

Source : Biopharmadive

Connaissez-vous TISSIUM ?

Connaissez-vous TISSIUM ?

Fondée en 2013, la start-up Tissium a créé des polymères biomorphiques capables de remplacer les agrafes et les points de suture. Elle s’est dotée de sa propre usine en France en 2018.

C’est au Massachusetts institute of technology (MIT) que le procédé mis en œuvre par Tissium a été inventé. Christophe BANCEL, ingénieur, fort de son expérience dans le secteur  (son frère Stéphane BANCEL dirige la biotech américaine Moderna), s’est associé avec les chercheurs responsables de ces travaux afin de fonder Gecko Biomedical en 2013. Rebaptisée TISSIUM, la société se concentre pour l’instant sur trois aires thérapeutiques : la réparation des nerfs périphériques, le traitement des hernies ventrales et celui des fuites de sutures en chirurgie cardiovasculaire. Une stratégie qui semble porter ses fruits, car la pépite a intégré le prestigieux programme French tech 120 dès 2020 et a levé plus de 120 millions d’euros depuis sa création.

La technologie repose sur un polymère biomorphique. Sa consistance évoque le miel, mais sa couleur azur dissuaderait d’en étaler sur ses tartines. Il suffit d’éclairer la tache formée. Elle devient solide et souple quelques secondes plus tard. Développé au cœur de l’usine de Tissium, située à Roncq (Nord), ce procédé pourrait bientôt être adopté par les chirurgiens du monde entier. C’est en tout cas l’ambition de la start-up, qui affirme avoir mis au point une solution unique pour reconstruire les tissus humains de manière atraumatique.

« Contrairement aux points de suture et aux agrafes utilisés lors de certaines opérations, nos polymères biomorphiques nendommagent pas les tissus quils sont censés réparer », explique son cofondateur et PDG, Christophe Bancel. Ils permettraient également aux praticiens de corriger un éventuel manque de précision, car ils n’activent leurs propriétés adhésives qu’une fois passés sous la lumière bleue.

L’entreprise ne se contentera pas de produire et de vendre sa matière première, elle veut commercialiser des kits clés en main, incluant à la fois ses polymères et les accessoires nécessaires. L’aventure va enfin se concrétiser, car Tissium espère commercialiser ses premiers produits en 2023 aux États-Unis. La société dispose d’ailleurs déjà d’un bureau à Boston, capitale mondiale des start-up de la santé.

Tissium aujourd’hui c’est 100 personnes, 65 au siège à Paris, 25 à l’usine de Roncq et 10 aux Etats-Unis.

Sources : Tissium et Communiqués de presse

Atteindre le cerveau grâce à des nanoparticules

Atteindre le cerveau grâce à des nanoparticules

L’administration de médicaments au cerveau est entravée par la barrière hématoencéphalique. Les nanoparticules capables de traverser cette barrière constituent un vecteur prometteur.

L’administration de médicaments au cerveau est entravée par la barrière hématoencéphalique (BHE), qui reste imperméable à la plupart des médicaments à ce jour. Or une approche intéressante pour le traitement des affections cérébrales, notamment la neurodégénérescence et les accidents vasculaires cérébraux, consiste donc à stimuler les cellules souches neurales (CSN) endogènes dans le cerveau à l’aide d’agents thérapeutiques. Les CSN ont le potentiel de proliférer et de se différencier en neurones et en cellules gliales, ce qui permet de régénérer le cerveau et de rétablir la fonction du système nerveux.

Le projet NANOSTEM, financé par l’UE, a proposé d’utiliser des nanomatériaux pour le transport et l’administration de produits thérapeutiques à base de CSN. «Notre objectif était de synthétiser divers nanomatériaux novateurs capables d’acheminer des produits thérapeutiques à travers la BHE et de cibler les CSN», explique Marina Resmini, coordinatrice du projet. NANOSTEM a recruté 14 chercheurs en début de carrière qui ont entrepris des recherches avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie.

Après leur caractérisation approfondie, les nanomatériaux sélectionnés ont été validés pour leur potentiel à traverser la BHE. La perméation de la BHE a été facilitée soit par la petite taille des nanoparticules, soit par l’augmentation de leur affinité envers les récepteurs de la transferrine. Pour visualiser leur capacité de perméation, les nanoparticules ont été fonctionnalisées avec des marqueurs fluorescents. 

De plus, les chercheurs ont testé les formulations les plus prometteuses in vivo dans des modèles de poisson-zèbre et de souris. Les nanoparticules injectées chez le poisson-zèbre ont traversé la barrière hémato-encéphalique jusqu’au cerveau, tandis que des études menées chez la souris ont démontré la capacité d’une nanoformulation à induire la prolifération des cellules souches neurales. 

En parallèle, NANOSTEM ont développé un modèle miniature de barrière hémato-encéphalique afin d’évaluer l’efficacité et les mécanismes de transport de divers médicaments du système nerveux central.

Le consortium a également mis en place un protocole pour un modèle alternatif de barrière hémato-encéphalique qui repose sur la culture de trois types de cellules, à savoir des cellules endothéliales, des péricytes et des astrocytes. Le modèle a été validé en mesurant le transport de nanogels.

Un développement à suivre…

Source : CORDIS

L’industrie pharmaceutique française dans la tourmente

L’industrie pharmaceutique française dans la tourmente

Entre coupures budgétaires et coupures d’électricité, l’industrie pharmaceutique française tente de se défendre.

En octobre, le projet de loi de financement de la sécurité sociale PLFSS 2023 a réussi un tour de force : réunir contre lui tous les laboratoires pharmaceutiques présents en France. Avec le plan Innovation santé France 2030 annoncé en juin 2021 par Emmanuel Macron, la politique du pays semblait pourtant prendre un virage à 180 degrés. La volonté d’attirer les investissements en affirmant que la France redevenait un terreau fertile pour inventer et fabriquer des médicaments innovants aura tenu un an avant que l’administration de la Santé ne revienne imposer ses coupes budgétaires.

Après cette douche froide, le Gouvernement a rectifié le tir en retouchant ou abandonnant les articles les plus controversés. Mais cette année comme les autres, les prix des médicaments doivent baisser de 800 millions d’euros malgré l’inflation qui fait fondre les marges. Surtout avec la clause de sauvegarde que les labos considèrent comme une taxation de 2,4 milliards d’euros en 2023 sur l’industrie pharmaceutique. Et si certains grands laboratoires s’en tirent toujours très bien avec des bénéfices record, d’autres se demandent s’ils vont continuer à produire des gélules à prix français.

Par ailleurs, les entreprises du médicament (via le Leem) viennent d’alerter sur les conséquences d’éventuelles coupures d’électricité et de gaz cet hiver : il est essentiel que les 271 sites de production pharmaceutique en France fassent partie des établissements prioritaires pour l’alimentation en énergie, afin d’assurer leur continuité d’activité et de permettre aux patients d’accéder à leurs traitements.

Le Leem est cependant très préoccupé par l’annonce d’un plan tournant de délestages énergétiques, activable au plus fort de l’hiver par les pouvoirs publics. Des exemptions pour certains établissements peuvent être identifiées par arrêté préfectoral. Pourtant, de nombreux laboratoires pharmaceutiques se voient actuellement notifier par les préfectures leur caractère non prioritaire, tant pour l’électricité que pour le gaz.

Pour des raisons de coût et de sécurité liées au stockage de l’essence, très peu de sites pharmaceutiques disposent de groupes électrogènes qui permettraient une continuité d’activité au moins partielle. Le gaz naturel est par ailleurs une matière première, sans alternative, indispensable à la synthèse chimique d’un grand nombre de médicaments essentiels.

Face à ce danger imminent, le Leem demande qu’une position claire soit prise au niveau national par les autorités, pour protéger l’intégralité des acteurs de la filière du médicament en évitant tout délestage énergétique.

Sources : Latribune.fr ; mypharma-editions

Règlement 2017/745, surveillance du marché et innovation

Règlement 2017/745, surveillance du marché et innovation

Le RDM au cœur des publications, la DGCCRF enquête sur les pansements et l’innovation continue.

Sur le site de la Commission Européenne ont été publiés :

  • La révision 4 d’un guide du MDCG Q&A: Requirements relating to notified bodies avec la mise à jour de la question III.6 : What is the meaning of the term “employed” in MDR Article 36(1) / IVDR Article 32(1)
  • Un nouveau guide du MDCG : MDCG 2022-16 Guidance on Authorised Representatives Regulation (EU) 2017/745 on medical devices (MDR) and Regulation (EU) 2017/746 on in vitro diagnostic medical devices (IVDR). Ce guide est rédigé à l’intention des mandataires, des fabricants et autres opérateurs économiques. Il a pour intention de fournir des orientations sur certaines exigences des règlements.
  • Une présentation intitulée Notified Bodies Survey on certifications and applications (MDR/IVDR). Ce document dresse l’état des notifications et certifications selon les nouveaux règlements DM et DM-DIV. Concernant le règlement 2017/745, 49 ON sont attendus, 33 sont notifiés (34 depuis peu), 30 ont répondu à l’enquête. L’enquête montre que 17 095 certificats valides délivrés en vertu des anciennes directives sur les dispositifs expireront en 2024, contre 1 387 cette année et 4 311 en 2023. En octobre, les entreprises avaient déposé 8 120 demandes de MDR, contre 6 188 en avril. Les demandes augmentent plus rapidement que les certifications MDR, qui sont passées de 1 069 en avril à 1 990 dans la dernière enquête.

Team-NB a publié un nouveau position paper intitulé : Notified bodies’ paper on the application of hybrid audits to quality management system assessments under MDR/IVDR. Ce document représente la position collective des organismes notifiés sur les aspects à prendre en considération lors d’audit basés sur l’utilisation de technologies d’information et de communication dans les audits du système de gestion de la qualité spécifiquement pour le MDR/IVDR et en particulier dans le contexte des audits hybrides.

Le 03 Novembre s’est tenu à Bruxelles le premier sommet Team-PRRC. Le sommet a réuni des représentants de différentes parties – Commission Européenne, organismes notifiés, mandataires, fabricants, consultants, avocats – de plus de 10 pays européens, du Royaume-Uni et des États-Unis pour échanger sur le rôle du PRRC. 

La DGCCRF a publié les résultats de son enquête menée entre juillet 2021 et mars 2022 afin de vérifier la sécurité des pansements, sparadraps et bandes de maintien, la loyauté des allégations les concernant et la bonne application du règlement par les professionnels. 19 % des 58 établissements contrôlés (principalement fabricants et distributeurs dont 2 sites de vente en ligne) par la DGCCRF étaient en anomalie du fait de défaut d’informations devant accompagner les dispositifs, d’allégations non justifiées ou de justificatifs de conformité incohérents. 22 produits ont été analysés par le service commun des laboratoires (SCL) dont plus de la moitié à surveiller.

Quant aux innovations, le projet Pregnolia financé par l’UE s’intéresse à la conception d’un dispositif médical permettant de mesurer la rigidité cervicale par le biais d’une procédure simple. Fruit de plusieurs années de recherche académique à l’ETH Zürich et à l’hôpital universitaire de Zürich, le dispositif se compose d’une unité de contrôle et d’une sonde jetable permettant de mesurer la rigidité du col de l’utérus afin de déterminer si le ramollissement se produit dans des limites normales. Pregnolia travaille actuellement à la certification du système Pregnolia en vertu du règlement DM.

Sources : Commission Européenne, Qualitiso, RAPS, TEAM-NB, Cordis