Comment prévenir les prochaines pandémies ?

Comment prévenir les prochaines pandémies ?

L’OMS propose un nouvel ensemble de lignes directrices sur la pandémie pour définir la manière dont les futures crises sanitaires mondiales devraient être gérées. Notamment l’implication des grandes sociétés pharmaceutiques.

    Dans le cadre de cet ensemble de règles, les sociétés pharmaceutiques participantes peuvent être tenues de divulguer les chiffres, les conditions et d’autres détails des accords conclus concernant les produits qu’elles ont développés pour lutter contre toute urgence future.

    Le projet d’accord de l’OMS sur cette question est en cours d’examen et de règlement entre les 194 pays membres de l’agence de santé des Nations Unies.

    Le projet actuel appelle à une plus grande transparence dans l’utilisation des fonds publics pour le développement de vaccins et d’autres médicaments. Il comprend également des lignes directrices pour assurer la distribution équitable de tous les produits manufacturés dans le monde.

    L’accord est affectueusement connu sous le nom de traité sur la pandémie et espère atténuer les retards et les dilemmes bureaucratiques face à une nouvelle urgence sanitaire mondiale, en tirant parti de ce que nous avons appris de la pandémie de COVID-19 et en affinant notre réponse. Dans le but principal de veiller à ce que les pays les moins développés et les plus pauvres ne soient pas livrés à eux-mêmes. 

    Lors de la pandémie de COVID-19, la majorité des contrats entre les sociétés pharmaceutiques et les gouvernements sont restés confidentiels, ce qui signifie que les termes de leur accord et les chiffres étaient confidentiels, laissant peu de responsabilité.

    L’OMS a déclaré que le nouvel accord, qui en est encore aux premiers stades de sa formation, serait ouvert au public et aux parties prenantes pour commentaires avant d’être finalisé, ce qui conduirait à une manière plus agréable de coordonner les efforts à l’avenir.

    Le processus est ouvert, transparent et avec la contribution d’autres parties prenantes, y compris toutes les parties prenantes et le public intéressés, capables de soumettre des commentaires lors de consultations publiques.”

    Actuellement, l’accord ne prévoit aucune conséquence spécifique si les pays et les entreprises ne suivent pas les directives proposées, car l’agence des Nations Unies ne peut exiger que les directives soient suivies à la lettre.

    L’accord proposé par l’agence des Nations Unies pourrait laisser certaines grandes sociétés pharmaceutiques quelque peu mécontentes, car ce sont elles qui sont intervenues et ont développé les vaccins et les traitements qui ont été inestimables pour freiner les pertes de vies humaines dues à la pandémie de COVID-19, avec Pfizer et BioNTech, Moderna et AstraZeneca se mobilise pour lancer des vaccins moins d’un an après le début de la pandémie en Chine en 2019.

    Thomas Cueni, directeur général de la Fédération internationale des associations et fabricants de produits pharmaceutiques (IFPMA), a déclaré qu’il s’agissait d’une “étape importante” mais, “si le projet était mis en œuvre tel qu’il est rédigé aujourd’hui, il saperait très probablement plutôt qu’il ne faciliterait notre capacité collective à développer et à intensifier rapidement des contre-mesures et à garantir son accès équitable.

    Les lignes directrices définissent non seulement la meilleure façon de gérer une urgence sanitaire mondiale, mais également des mesures pour les reconnaître et évaluer la préparation, dans le but de les prévenir.

    L’accord devra passer par plusieurs séries d’examens et de réunions, dont la prochaine se tiendra en décembre, le traité finalisé ne devant pas être en place avant 2024. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décrit le traité comme une occasion unique de renforcer les règles sanitaires mondiales.

    Sources  : OMS et CPHI online

    Comment prévenir les prochaines pandémies ?

    Quelques nouvelles de l‘univers du numérique en santé.

    Le monde du numérique en santé ne cesse d’évoluer, au niveau de l’administration française, de l’Europe et des entreprises. Voici quelques nouvelles.

    1) La responsable de la mission numérique en santé de la Haute autorité de santé (HAS), Corinne Collignon, a fait le point le 14 novembre dernier sur les différents travaux de l’organisme sur les dispositifs médicaux (DM) numériques, 

    Le principal chantier est l’évaluation et la prise en charge des DM numériques, pour lesquels plusieurs circuits en cours de création sont possibles.

    Il existe déjà un “fast track” pour les DM innovants, a-t-elle rappelé. Ils peuvent bénéficier du forfait innovation, créé par la loi de financement pour la sécurité sociale (LFSS) pour 2009, mais qui n’a pas permis d’accès au remboursement de droit commun à ce jour, ou de la prise en charge transitoire (PECT), créée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020.

    La LFSS pour 2022 a introduit deux mesures spécifiques aux DM numériques, dont les autres DM sont exclus.

    L’une crée “un cadre pérenne de prise en charge de la télésurveillance médicale” et une liste des activités de télésurveillance remboursables associée définie par l’article L162-52 du code de la sécurité sociale. Initialement prévu au 1er juillet 2022, il doit débuter au 1er juillet 2023 et succéder au programme Etapes (Expérimentations de télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé).

    Un décret d’application devrait être publié “d’ici la fin de l’année”.

    L’autre ouvre la voie à une prise en charge anticipée (PECA) pour deux types de DM numériques: les DM à visée thérapeutique (ou digital therapeutics -DTx), qui seront inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) définie à l’article L165-1 du code de la sécurité sociale, et les DM de télésurveillance médicale, inscrit sur la nouvelle liste.

    Un décret d’application est attendu en 2023.

    2) Un groupe de travail européen sur l’évaluation des dispositifs médicaux (DM) numériques a débuté ses travaux en vue de “parvenir à un consensus entre agences compétentes pour l’évaluation des technologies de santé à l’échelle nationale afin d’harmoniser les critères d’évaluation” au niveau de l’Union européenne (UE), a fait savoir l’Agence du numérique en santé (ANS) le 26 octobre.

    3) Sanofi a annoncé sa participation comme investisseur principal à hauteur de 1 million d’euros à la deuxième levée de fonds de Livmed’s, application mobile de service de livraison de médicaments et produits de santé au domicile des patients. 

    4) Viatris et la société française Be Ys Health Solutions, qui conçoit des solutions d’e-santé pour améliorer la prévention, la prédiction, le suivi et l’accompagnement des patients, ont annoncé un partenariat pour la commercialisation en France d’un dispositif de télésurveillance médicale Optified-Self à destination des patients insuffisants cardiaques. Le dispositif, disponible sous forme d’une plateforme web, doit permettre aux cardiologues de suivre leurs patients à distance grâce au partage de paramètres clés (poids, tension artérielle) mis à jour en temps réel.

    Sources : Gouvernement, Communiqués d’entreprise et Tic Pharma

    NOVO NORDISK continue d’investir dans son outil de production.

    NOVO NORDISK continue d’investir dans son outil de production.

    Après avoir investi sur son site français de production de Chartres, le groupe danois investit sur son site industriel près de Copenhague.

      Novo Nordisk vient d’annoncer un investissement de 726 M€ dans son site de Bagsværd, non loin de Copenhague (Danemark).

      Cette enveloppe, le laboratoire la destine à l’extension de ses capacités de R&D, en particulier pour la production de matières premières (API) destinés aux essais cliniques des produits sous formes orale et injectable de Novo Nordisk. Un nouveau bâtiment devrait voir le jour, en plus des installations déjà existantes. Le projet devrait être finalisé en 2024 et créera environ 160 nouveaux emplois. 

      « Cet investissement dans l’expansion de notre capacité d’API clinique à Bagsværd est une étape importante pour assurer la progression continue de notre pipeline de développement. L’augmentation de notre capacité API en R&D sera un catalyseur clé pour apporter de nouvelles innovations sur le marché et répondre à la demande future de nos patients », a déclaré Jesper Bøving, vice-président senior chez Novo Nordisk.

      Novo Nordisk produit actuellement des API dans deux installations au Danemark et une à Clayton, en Caroline du Nord, aux États-Unis, a déclaré un porte-parole à Reuters. En se concentrant sur des conditions courantes telles que le diabète de type 2 et l’obésité, les essais de la société impliquent souvent des dizaines de milliers de participants. Les analystes estiment que le futur marché de l’obésité représentera des dizaines de milliards de dollars. La société annonce de fortes ventes de son traitement contre le diabète Ozempic.

      Source : Reuters

      Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

      Quelques fusions et acquisitions dans la pharma.

      Les fusions/ acquisitions sont toujours au devant de l’actualité, quelle que soit la taille de l’entreprise « big », « midle » ou start up.

      BIOCODEX (France) / HILMA (USA)

      BIOCODEX, expert du microbiote et de la santé de la femme, annonce avoir pris une participation majoritaire dans HILMA, une start-up spécialisée dans les compléments alimentaires naturels aux Etats Unis. Cette acquisition s’inscrit dans la dynamique de croissance du Groupe à l’international et permettra à Biocodex de renforcer sa présence dans les segments des troubles digestifs et de la santé de la femme sur le marché américain.

      MSD (USA) / IMAGO (USA)

      MSD se renforce à nouveau en hématologie avec l’acquisition de la biotech californienne IMAGO BioSciences. Le laboratoire américain va débourser 1,35 milliard de dollars. L’opération devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2023. Il s’empare ainsi du pipeline d’Imago BioSciences qui comporte des candidats-médicaments pour le traitement des néoplasmes myéloprolifératifs (MPN) et d’autres maladies de la moelle osseuse. Son actif le plus avancé est le bomedemstat (IMG-7289), un inhibiteur de l’enzyme LSD1 administré par voie orale, actuellement évalué en phase II pour le traitement de la thrombocytémie essentielle, de la myélofibrose et la polycythémie vraie (ou la maladie de Vaquez).

      GRUNENTHAL (Allemagne) / KYOWA KIRIN (Japon)

      GRUNENTHAL et KYOWA KIRIN annoncent la création d’une joint venture.

      La coentreprise comprend un portefeuille de 13 marques qui changent la vie dans six domaines thérapeutiques, avec des revenus provenant principalement des médicaments de gestion de la douleur. La collaboration est soumise à l’obtention des approbations et des autorisations habituelles, y compris les anti-trust et les comités d’entreprise, comme l’exige la loi Après approbation, Grünenthal détiendra une part majoritaire de 51 % dans la nouvelle joint-venture et a l’intention d’acquérir les actions restantes au début de 2026. 

      INDIVIOR (UK) / OPIANT (USA)

      Indivior a signé un accord définitif pour acquérir toutes les actions en circulation d’Opiant Pharmaceuticals pour un paiement initial de près de 145 millions de dollars.

      La firme californienne Opiant se concentre sur le développement de thérapies pour la dépendance et les surdoses de drogue en utilisant des technologies d’administration intranasale et injectable. La société a contribué au développement de la formulation du vaporisateur nasal NARCAN pour inverser les surdoses d’opioïdes.

      Son pipeline comprend OPNT003, un nalméfène nasal, OPNT002, une naltrexone nasale et OPNT004, un antagoniste CB-1. Les conseils d’administration d’Indivior et d’Opiant ont approuvé à l’unanimité le rachat.

      Sources : Communiqués d’entreprises.

      Comment prévenir les prochaines pandémies ?

      Réutiliser les anciens médicaments dans le traitement du cancer de la vessie

      Grâce à une filière de reconversion des médicaments, ReDrugBC espère introduire des médicaments existants dans le traitement du cancer de la vessie.

      Malgré les progrès considérables réalisés récemment en matière de diagnostic, de traitement et de soins, le cancer de la vessie demeure l’un des cancers les plus répandus dans le monde, avec les coûts de traitement à vie les plus élevés par patient.

      Les traitements existants ne fonctionnent que pour une partie des patients, tandis que de nombreuses personnes interrompent leur traitement en raison des nombreux effets secondaires des médicaments. En outre, les taux élevés de récidive et l’acquisition d’une résistance aux médicaments imposent de concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces.

      Conscient de la forte hétérogénéité de la maladie et des limites des modalités thérapeutiques actuelles, le projet ReDrugBC s’est tourné vers la reconversion des médicaments. La recherche a été entreprise avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) et entend développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le cancer de la vessie.

      ReDrugBC a analysé le profil moléculaire des tumeurs des patients et l’a utilisé pour estimer l’efficacité des médicaments. Grâce à des outils et ressources bioinformatiques, les chercheurs ont identifié des candidats médicaments susceptibles d’inverser la signature moléculaire des patients atteints du cancer de la vessie. Ils ont testé ces candidats médicaments in vitro sur des lignées cellulaires de cancer de la vessie et ont sélectionné les composés qui présentaient la plus grande efficacité thérapeutique.

      Au total, 14 composés ont été identifiés qui n’avaient jamais été étudiés dans le contexte du cancer de la vessie. Parmi ceux-ci, trois candidats ont démontré une efficacité dans toutes les lignées cellulaires de cancer de la vessie testées, dans la plage micro- ou nanomolaire. 

      Les médicaments sélectionnés sont actuellement à l’étude dans des modèles précliniques. Une fois leur efficacité confirmée, la prochaine étape consistera à procéder à des études cliniques, peut-être dès l’année prochaine.

      Une collaboration étroite avec des urologues et des scientifiques leaders dans le domaine de l’oncologie, ainsi que le soutien des entreprises pharmaceutiques, contribueront à transposer les résultats de ReDrugBC dans la pratique clinique. Cette étroite coopération est d’une importance capitale pour atteindre l’objectif ultime: améliorer le traitement du cancer de la vessie.

      Enfin, la filière établie de reconversion de médicaments pourra être étendue à d’autres types de cancers.

      Source : CORDIS