Vers de nouvelles cibles thérapeutiques en oncologie ?

publié le 19 Sep, 2023

Une nouveauté en oncologie avec la découverte d’un système inédit de réparation de l’ADN, un nouvel espoir pour le traitement des cancers.

    Près de la moitié des cancers du sein et de l’ovaire sont liés à la défaillance de systèmes biologiques qui réparent les cassures de l’ADN. Des chercheurs de l’Institut Curie, de l’Inserm et du CEA dévoilent un mécanisme de réparation de l’ADN jusque-là inconnu impliquant une protéine : Pol, capable d’agir pendant la division cellulaire. Publiés dans Nature, leurs résultats ouvrent la voie au développement de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement des cancers, en particulier du sein et de l’ovaire.

    Depuis quelques années, un nouvel acteur de la réparation de l’ADN (la polymérase theta ou Pol) a été identifié comme un espoir thérapeutique dans le traitement de ces cancers. L’équipe du Dr Raphaël Ceccaldi, chercheur Inserm à l’Institut Curie, vient d’élucider le mécanisme d’action de cette polymérase et la raison pour laquelle cette enzyme est indispensable au développement des cancers du sein et de l’ovaire.

    Pour la première fois, les scientifiques ont montré que Pol intervient là où les autres voies de réparation de l’ADN ne fonctionnent pas. Alors que le dogme était que la réparation de l’ADN était impossible au cours de la division cellulaire des cellules (lorsque l’ADN est extrêmement compacté), l’équipe de l’Institut Curie a démontré que Pol est active spécifiquement pendant la mitose lorsque les autres acteurs de la réparation sont inefficaces.

    Grâce à une collaboration avec l’équipe du Dr Sophie Zinn-Justin, chercheuse au CEA, les chercheurs sont allés encore plus loin : ils ont démontré que, pour réparer l’ADN, Pol devait être activée par une enzyme présente spécifiquement pendant la division cellulaire. 

    L’équipe du Dr Raphaël Ceccaldi a également mis en évidence que l’inhibition de Pol durant la division cellulaire par mitose empêche la bonne réparation de l’ADN et conduit par conséquent à la mort des cellules cancéreuses. Cette étape constitue donc un point d’attention majeur pour lutter contre ces cancers. Élucider les mécanismes moléculaires régissant l’utilisation et la régulation de de Pol pourrait, à terme, conduire au développement de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de ces cancers.

    Source : Nature

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