Servier vient d’annoncer la réorganisation de son activité CMC (chemistry manufacturing & control), qui fait le lien entre le développement pharmaceutique et la production industrielle.
Cette entité emploie 500 salariés, dont 150 à Orléans et 140 à Gidy, où se trouve la principale usine française du groupe, et environ 200 dans l’usine normande de Bolbec (76), spécialisée dans la fabrication de principes actifs.
Selon le syndicat CFDT, les deux sites à Orléans et Gidy seront touchés : au total 64 postes (14 à Gidy et 50 à Orléans) devraient y être supprimés dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective – une procédure de départs volontaires qui permet d’éviter les licenciements.
Cette annonce va intervenir alors qu’un autre plan de restructuration est déjà en cours : en février déjà, on apprenait la suppression de 150 postes chez Servier dans le Loiret, tous transférés sur le futur site de Saclay, dans l’Essonne, qui va regrouper toutes les activités de recherche et développement du groupe pharmaceutique – le transfert est prévu sur six semaines, entre le 1er mars et le 15 avril 2023.
“Des réflexions sur l’évolution de la branche CMC sont à l’étude, explique un porte-parole du groupe pharmaceutique, elles seront présentées aux partenaires sociaux dans les différents CSE extraordinaires des sites concernés d’ici le jeudi 15 septembre- ce sera mardi à Orléans.” Mais d’indiquer que “Servier doit effectivement poursuivre sa transformation, dont le projet emblématique est le futur site de Saclay, pour lequel nous investissons 377 millions d’euros, avec l’ambition de sortir une nouvelle molécule tous les 3 ans, afin d’enrichir notre portefeuille de candidats-médicaments.”
Au 1er janvier, il y avait 270 salariés chez Technologie Servier à Orléans : il n’en restera bientôt plus que 140 (50 postes supprimés dans la branche chimie + 80 postes supprimés dans la branche recherche et développement). Au total, donc, c’est quasiment la moitié de l’effectif qui va partir d’Orléans – “ce qui pose inévitablement la question de la pérennité du site, à plus ou moins long terme”, s’inquiète la CFDT. Le site de Gidy, lui, emploie environ 800 salariés.
En contrepartie, Servier annonce la création de 24 postes qui seront répartis entre Gidy (14) et Bolbec (10). Selon un porte-parole du groupe, « cette réorganisation est la conséquence directe de la transformation de la R&D du groupe, désormais résolument orientée vers l’oncologie. Les activités de CMC, qui étaient jusqu’alors positionnées sur le développement de formes solides, doivent s’enrichir de nouvelles compétences qui font aujourd’hui défaut dans le domaine des liquides et des stériles. »
Source : Actu Labo et France Bleue