Quelques nominations annoncées en début d’année.

Quelques nominations annoncées en début d’année.

En début d’année, voici quelques nominations annoncées dans la pharma.

Paul GINESTE / EVEXTA BIO

Evexta Bio, société de biotechnologie en oncologie, annonce la nomination de Paul GINESTE (ex BOEHRINGER, ALTANA, THERAVECTYS) au poste de Chief Development Officer (CDO).

Ludwig DE MOT / EUROAPI

Euroapi annonce la nomination de Ludwig de Mot comme Directeur Général Adjoint en charge de la transformation de l’entreprise. Ludwig de Mot a été Directeur Général de plusieurs entreprises internationales, dont ArcelorMittal Mining au Canada, McBride au Royaume-Uni, Swissport en Suisse et, plus récemment, Tereos en France.

GOUVERNANCE INNATE PHARMA

Innate Pharma annonce la nomination de deux nouveaux membres du Directoire. Arvind Sood (ex AVENTIS, UPOJOHN), Vice-Président Exécutif, Président des opérations américaines et le Dr Sonia Quaratino (ex MERCK-SERONO, NOVARTIS, ICHNOS, KYMAB), Vice-Présidente Exécutive, Directrice Médicale rejoignent donc Hervé Brailly, Président du Directoire par intérim et Yannis Morel, Vice-Président Exécutif, Directeur des opérations.

Laurence RODRIGUEZ / GENSIGHT BIOLOGICS

GenSight Biologics, société biopharmaceutique spécialisée de thérapies géniques innovantes pour les maladies neurodégénératives rétiniennes et les troubles du système nerveux central, annonce la nomination de Laurence Rodriguez (ex SANOFI GENZYME) en qualité de Directrice Générale.

GOUVERNANCE DE VALNEVA

Comité exécutif : Thomas Lingelbach (Chief Executive Officer, Directeur Général), Peter Bühler (Chief Financial Officer), Franck Grimaud (Chief Business Officer), Dr. Juan Carlos Jaramillo (Chief Medical Officer), Dipal Patel (Chief Commercial Officer), Frederic Jacotot (General Counsel), Vincent Dequenne (Chief Operating Officer). 

Sources : Communiqués d’entreprises.

Lutter contre l’insulinorésistance

Lutter contre l’insulinorésistance

De petites vésicules produites par le tissu graisseux semblent constituer des convoyeurs stables de l’adiponectine, une hormone qui joue un rôle clé dans le métabolisme du glucose.

L’adiponectine, une hormone synthétisée par des cellules du tissu adipeux, améliore la sensibilité à l’insuline, c’est-à-dire la capacité de l’organisme à stocker du glucose pour une utilisation ultérieure. Chez les personnes en situation de surpoids et d’obésité, la production de cette hormone chute, ce qui favorise l’apparition d’une insulinorésistance puis d’un diabète de type 2, maladie métabolique associée à de nombreuses complications. 

Dès lors, l’administration d’un traitement à base d’adiponectine pourrait contribuer à réduire leur risque de diabète. Mais cette approche est difficile à concrétiser. En effet, avant d’être biologiquement actives, les molécules d’adiponectine qui circulent librement dans le sang doivent s’assembler par groupe de trois pour former des trimères, qui s’agrègent ensuite en de plus gros complexes : un processus de synthèse qui s’est avéré aussi difficile à reproduire en laboratoire que coûteux, limitant le développement clinique de cette stratégie. Mais grâce aux travaux récents de Soazig Le Lay et de son équipe, une nouvelle approche semble se dessiner : l’utilisation de formes bioactives de l’hormone transportées par des vésicules extracellulaires (VEs).

Afin de s’assurer que les formes vésiculaires de l’hormone ont les mêmes propriétés que la forme libre, l’équipe a étudié leur capacité à restaurer la sensibilité à l’insuline de cellules devenues résistantes : lors d’expériences conduites aussi bien in vitro qu’in vivo, les chercheurs ont montré qu’un traitement à base de vésicules riches en adiponectine permet effectivement de corriger l’insulinorésistance de cellules du foie. In vivo chez des souris soumises à une alimentation riche en graisses, ce même traitement prévient le développement d’un diabète de type 2. L’équipe a également décrit que l’adiponectine limite l’inflammation, dont le rôle initiateur ou aggravant des troubles métaboliques et cardiovasculaires est connu.

Soazig Le Lay ne compte évidemment pas s’arrêter là : « Nous avons obtenu deux financements, l’un de l’Agence nationale de la recherche (projet Evadipo) et l’autre de la Fondation francophone pour la recherche sur le diabète, pour développer un traitement fondé sur l’utilisation de ces vésicules enrichies en adiponectine. Nous avons d’ores et déjà établi un partenariat avec une entreprise qui a mis au point une technologie de production standardisée de telles vésicules à partir de cultures cellulaires humaines. Mais nous n’en sommes évidemment qu’au début du processus et il va encore falloir valider la sécurité d’emploi et l’efficacité clinique de ce potentiel biomédicament. »

Si les travaux développés par l’équipe de Soazig Le Lay aboutissent, ils constitueraient un réel progrès pour la prise en charge des patients dont le diabète est mal contrôlé par les médicaments actuels.

Source : INSERM

Amorçage de l’industrialisation dans l’Hexagone

Amorçage de l’industrialisation dans l’Hexagone

Les start-up et les PME innovantes en santé multiplient les initiatives de relocalisation industrielle de nouveaux produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux en France. La priorité étant par ailleurs de relocaliser une part de CDMO. 

Catalent, le spécialiste du remplissage de seringues en milieu stérile se réoriente dans les essais cliniques de produits de biotechnologie sur son site industriel de Limoges (Haute-Vienne). De son côté, la start-up CorWave, qui développe des pompes cardiaques innovantes, vient de lever 61 millions d’euros pour financer sa première usine dans son nouveau site de Clichy-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

L’écosystème des start-up et PME innovantes en santé (ou healthtech) amorce sa dynamique de réindustrialisation de médicaments et de dispositifs médicaux dans l’Hexagone. En phase avec le plan Innovation Santé du programme France 2030, doté de 7,5 milliards d’euros pour soutenir l’innovation dans les biotechnologies, la bio production, les dispositifs médicaux et le numérique en santé, les initiatives publiques et privées se multiplient pour faire de la France une terre d’excellence de la biotech (molécules pharmaceutiques) et la medtech (dispositifs médicaux). 

« On compte déjà huit projets de relocalisation de production de principes actifs sur le territoire national. L’Etat mise sur l’innovation pour implanter le biomanufacturing de thérapies innovantes et pour permettre d’abaisser les coûts de développement et de production de nouveaux médicaments, ainsi que leur risque sanitaire », indique Franck Mouthon, président de France Biotech, association de 600 start-up, PME et ETI.

« L’idée est de soutenir financièrement les entreprises pour les faire entrer dans une logique d’industrialisation innovante et créer des usines 4.0 », ajoute Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation chez Bpifrance. En témoigne l’ambition du volet healthtech du plan national Deeptech dédié aux pépites développant des innovations de rupture. Il vise à faire émerger plus de 150 start-up par an pour constituer des licornes industrielles grâce à l’apport de fonds publics et privés.

Pour l’heure, la priorité est de relocaliser une part de CDMO. C’est dans cette logique que le premier Spac européen EureKing (société d’acquisition à vocation spécifique) dédié à la bioproduction a été créé avec un fonds de 150 millions d’euros pour acquérir des CDMO. « EureKing s’apprête à racheter sa première cible Skyepharma, acteur clé dans le développement de médicaments et leurs formes par voie orale, pour créer un leader européen de bio-CDMO. Le spac pourrait acquérir à l’avenir d’autres CDMO à l’étranger pour accroître ses capacités de production, élargir son offre de services et capter de nouveaux clients dont la production dédiée pourrait ensuite se faire en France », souligne Cédric Garcia, associé au cabinet EY, chargé des biotechs et medtechs.

La question des CDMO sur le territoire national est cruciale. Par leurs essais cliniques, ces prestataires et sous-traitants industriels sont un point de passage obligé pour l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de nouveaux médicaments et de dispositifs médicaux. Implantés en France, ils permettront d’accélérer les essais cliniques pour faire bénéficier le plus tôt possible aux patients de nouveaux traitements.

Les CDMO contribueront ainsi à rendre notre système de santé plus efficace et attractif, conformément à l’objectif de l’Etat. « Nous devons relever l’énorme enjeu de la transformation du système de santé. Cela passe notamment par l’accélération des essais cliniques avec la création de l’Agence de l’innovation en santé (AIS) destinée à favoriser l’émergence, le développement et la diffusion des innovations françaises », conclut Paul-François Fournier.

Source : Les Echos

Vers un nouveau système d’information du CEPS.

Vers un nouveau système d’information du CEPS.

Le CEPS est un organisme clé dans l’univers des industries de santé qui ont des médicaments ou des DM remboursables. Son système d’information va changer.

La Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) a lancé un nouvel appel d’offres pour la refonte du système d’information (SI) du Comité économique des produits de santé (CEPS) d’un montant estimé de 5,5 millions d’euros et d’une durée maximale de quatre ans, selon un avis mis en ligne fin septembre au Bulletin officiel des annonces de marchés publics (BOAMP).

Cette refonte du SI du CEPS, pilotée par la Cnam, a commencé en 2018 et doit conduire à l’adoption d’un SI commun à la Cnam, au ministère chargé de la santé et au CEPS pour les dispositifs médicaux (DM) et les médicaments.

La caisse avait déjà diffusé en juin 2022 un appel d’offres. Elle n’a pas indiqué pourquoi un nouvel appel d’offres a été diffusé, mais le premier pouvait être interrompu au bout de six mois “dans le cas où le projet ne donnerait pas satisfaction”, note-t-on.

Le nouveau marché, d’une durée de quatre ans, a une valeur totale de près de 3 millions d’euros hors taxes.

Ces objectifs sont identiques, les principaux étant :

  • dématérialiser la relation entre les membres du CEPS et avec les industriels, notamment lors de la phase d’inscription et de soumission d’un dossier, en limitant le recours au papier et les redondances d’informations à saisir
  • améliorer et faciliter le pilotage des étapes de travail et le suivi des dossiers afin d’améliorer les délais et de donner de la visibilité sur l’état d’avancement de l’ensemble des dossiers, et pouvoir communiquer dessus
  • luidifier la collaboration entre les acteurs du CEPS, du ministère et des industriels, en améliorant la visibilité de l’avancement des tâches des uns vis-à-vis des autres et la traçabilité des échanges
  • intégrer des données sensibles, dont celles relevant du secret industriel et commercial (prix, conventions…), et faciliter le calcul des remises de prix et des économies.

Dans son rapport d’activité 2021 publié à la toute fin 2022, le CEPS a reconnu être dans l’incapacité de calculer les économies réalisées par l’assurance maladie grâce aux baisses de prix de médicaments en raison d’une “refonte” de son SI. En mai 2022, la Cour des comptes jugeait les estimations du CEPS sur les remises dues par l’industrie trop incertaines.

Le constat sur le SI du CEPS est tout aussi sévère dans le nouvel appel d’offres. “Selon le ministère, [il] n’est plus adapté aux impératifs de régulation des produits de santé” notamment car il “ne permet pas un suivi du calcul de remises produit assez fréquent pour les besoins du ministère et ne permet pas de réaliser des calculs prévisionnels”, et “rend nécessaire un travail manuel conséquent de mise en cohérence des données de prix à chaque fois que la DSS [direction de la sécurité sociale] ou le CEPS souhaitent calculer les économies réalisées grâce aux baisses de prix”.

Les accès précoces et les produits inscrits sur la liste sont “gérés sur des fichiers Excel”, de même que les calculs des économies et des remises.

La gestion des dispositifs médicaux (DM) se fait toujours “à travers deux fichiers Office tenus à jour par le ministère et le CEPS”, dont un “document Word de plus d’un millier de pages”.

LES CHIFFRES CLES DU CEPS

Les industriels déposent environ 1.000 dossiers de médicaments pour la ville et l’hôpital par an, auxquels s’ajoutent 1.700 dossiers créés par le comité, et un total de 35.000 demandes (pouvant porter sur des présentations différentes) annuelles.

Du côté des DM, les industriels déposent environ 300 dossiers par an, le CEPS en crée environ 100.

Tous produits de santé confondus, cela représente “en moyenne cinq dossiers par jour avec des pics à 50 dossiers par jour”.

Le comité signe 1.000 conventions par an, apprend-on également dans les documents relatifs au marché.

Le SI du CEPS compte 150 utilisateurs internes (comité, ministères) et 1.000 externes (industriels, etc.).

Source : CNAM et marchés publics

Vers un nouveau système d’information du CEPS.

L’intérêt des big pharma pour les médicaments anticorps conjugués.

L’alliance annoncée de Merck & Co. avec Daiichi Sankyo contre le cancer, met en évidence le nouvel enthousiasme de l’industrie pharmaceutique pour les médicaments anticorps conjugués ADC (antibody-drug conjugates).

C’est une classe de médicaments qui a donné naissance à des produits majeurs comme l’Adcetris de Seagen, le Kadcyla de Roche et l’Enhertu d’AstraZeneca. Plus tôt cette année, Pfizer a accepté de payer 43 milliards de dollars pour acquérir Seagen, le pionnier du domaine. Quelques années auparavant, Gilead avait déboursé 21 milliards de dollars pour acheter Immunomedics et son conjugué anticorps-médicament Trodelvy.

Merck, paie à Daiichi Sankyo 5,5 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. Mais la valeur totale de l’accord s’élève à 22 milliards de dollars, si tous les objectifs de vente sont atteints, ce qui en fait l’un des accords de licence pharmaceutique les plus lucratifs de l’histoire récente.

Cela s’ajoutera à quelque 16 milliards de dollars d’accords de licence de conjugués anticorps-médicaments signés en 2022, selon la société d’analyse Global Data. Et cela survient alors que la réunion annuelle de la Société européenne d’oncologie médicale commence en Espagne, présentant des données d’essais cliniques sur les médicaments contre les cancers du poumon, du col de l’utérus, de la prostate et du sein. Les médicament anticorps conjugués – ou ADC, associent les capacités de destruction des cellules tumorales de la chimiothérapie à la technologie de ciblage des anticorps synthétiques. Lorsque le médicament combiné se lie à une cellule cancéreuse, un agent de liaison chimique libère la toxine dans la cellule, épargnant ainsi l’exposition aux tissus sains environnants.

En s’associant à Daiichi Sankyo, Merck a peut-être été stimulé par l’un des paris les plus audacieux des grandes sociétés pharmaceutiques sur les ADC. En 2019, AstraZeneca a versé à Daiichi Sankyo plus d’un milliard de dollars d’avance et a promis 5,6 milliards de dollars supplémentaires en paiements conditionnels pour les droits sur le médicament devenu Enhertu, un accord qu’il a financé par une offre d’actions de 3,5 milliards de dollars. Ce pari est sur le point de rapporter un chiffre d’affaires annuel à succès pour AstraZeneca, qui a déclaré 104 millions de dollars de ventes de produits et 475 millions de dollars de revenus d’alliance au cours des six premiers mois de 2023.

Source : Biopharmadive