Publications liées aux dispositifs médicaux

Publications liées aux dispositifs médicaux

Notamment, des publications de la Commission Européenne, de l’ANSM, de l’AIFA et de MedTech Europe et un replay d’un webinaire du MHRA. 

La Commission européenne a lancé une consultation publique sur une mise à jour de ses lignes directrices relatives à l’évaluation des bénéfices et des risques pour les dispositifs médicaux contenant des phtalates. C’est la première fois que la Commission propose une mise à jour des lignes directrices depuis leur publication en 2019. Parmi les principales mises à jour proposées dans les lignes directrices, le comité a actualisé la description des substances chimiques classées comme phtalates en tant qu’esters de l’acide phtalique. Les lignes directrices ont également mis à jour les sections relatives aux méthodes et au cadre et ont inclus de nouvelles informations sur la classification des risques de perturbation endocrinienne en fonction des réglementations. Les parties prenantes peuvent commenter les propositions de mise à jour des lignes directrices sur le site web de la Commission jusqu’au 28 avril. La Commission prévoit également d’organiser une audition publique sur le sujet le 11 avril à Bruxelles.

La Commission européenne a publié un communiqué sur la reclassification des stimulateurs cérébraux sans finalité médicale comme dispositifs de classe III. Ce communiqué « Demande d’avis scientifique sur les risques pour la santé associés à l’utilisation de stimulateurs cérébraux n’ayant pas de finalité médicale décrits dans le groupe 6 de l’annexe XVI du règlement (UE) 2017/745 » notifie que le service de la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire (Unité D3) demande la mise à jour de la classification des stimulateurs cérébraux sans finalité médicale en tant que dispositifs de classe III.  Auparavant, ces stimulateurs cérébraux étaient classés dans la classe I (Conformément à l’article 51, paragraphe 1, du règlement (UE) 2017/745 relatif aux dispositifs médicaux). Le SCHEER (Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks) est chargé d’élaborer un avis scientifique sur les risques pour la santé des utilisateurs et des consommateurs liés à l’utilisation de stimulateurs cérébraux n’ayant pas de finalité médicale décrits dans le groupe 6 de l’annexe XVI du règlement des Dispositifs Médicaux (RDM). L’avis scientifique final doit être adopté par le SCHEER d’ici à la fin de l’année 2025.

La Commission Européenne a publié une mise à jour des tableaux MDR et IVDR initialement publiés en Janvier 2024 et fournissant une vue d’ensemble des exigences linguistiques pour chaque État membre. Ils visent à aider les fabricants de dispositifs médicaux et de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro, en particulier les petites et moyennes entreprises, à comprendre les exigences linguistiques relatives aux informations et aux instructions qui accompagnent un dispositif dans un pays donné.

L’ANSM a publié le rapport du Comité d’interface avec les représentants des industries des dispositifs médicaux et dispositifs médicaux de diagnostic in vitro – Groupe de travail Vigilance du 14 Décembre 2023. 

Le BSI propose un webinaire gratuit le 17 Avril 2024 sur le thème des Dispositifs sans finalité médicale (Annexe XVI). Après un résumé des types de dispositifs couverts par l’annexe XVI (UE) 2017/745 et la spécification commune 2022/23/48, le webinaire clarifiera les différentes dispositions de transition pour ces types de dispositifs, les voies de conformité, y compris les exigences du CECP et les différences de classification pour certains dispositifs actifs de l’annexe XVI.

MedTech Europe souhaite présenter le point de vue de l’industrie medtech sur le texte final de la loi sur l’IA approuve par le Parlement européen réuni en séance plénière. MedTech Europe salue les efforts considérables déployés par les colégislateurs pour réduire les complexités administratives inutiles et les incertitudes juridiques découlant de l’application simultanée de plusieurs législations d’harmonisation de l’Union et pour encourager la cohérence entre les règles applicables au secteur des technologies médicales. Toutefois, selon eux, des éclaircissements sont encore nécessaires pour que la loi sur l’IA soutienne l’innovation technologique européenne et l’intégration plus large de l’IA dans et à travers les établissements de soins de santé européens, afin de garantir la fourniture en temps utile de soins et de diagnostics fiables, sûrs et efficaces, dans l’intérêt des patients et des systèmes de soins de santé.

L’AIFA a publié un guide présentant la procédure d’obtention d’un avis scientifique sur les substances médicinales auxiliaires utilisées dans un dispositif médical de classe III demandé à l’Agence italienne des médicaments (AIFA) par les organismes notifiés, et fournit des conseils à l’organisme notifié dans la préparation de sa demande.

Le MHRA a publié la vidéo du webinaire du 05 mars sur la réforme réglementaire des technologies médicales. Ce séminaire en ligne donne un aperçu des intentions du gouvernement britannique concernant la future loi sur les dispositifs médicaux et les DIV (voir notre article du 12 mars 2024). 

Sources : RAPS, BSI, MedTech Europe, AIFA, ANSM, YouTube

Un Partenariat « Hôpital-Laboratoire pharmaceutique » innovant.

Un Partenariat « Hôpital-Laboratoire pharmaceutique » innovant.

Gustave ROUSSY et AMGEN nouent un partenariat afin d’étudier l’interaction des anticorps conjugués avec les cellules tumorales.

Réunir l’efficacité des chimiothérapies et la spécificité des anticorps, c’est le défi relevé depuis quelques années avec les anticorps conjugués (antibody-drug conjugates/ADC) qui commencent à s’inscrire dans la prise en charge des patients, en transformant de façon majeure leur espérance de vie et leur qualité de vie. Cependant, une partie des patients ne répondront pas à ces traitements. 

Afin de comprendre pourquoi et pouvoir prédire l’efficacité et le risque de développement de résistances chez un patient, Amgen vient de signer un accord de recherche d’un million d’euros avec Gustave Roussy afin d’étudier précisément les interactions de l’ADC avec la cellule tumorale. Objectifs :  identifier des biomarqueurs pour mieux cibler les patients sur lesquels ces traitements seront efficaces, et affiner les doses optimales d’utilisation.

Quels sont les éléments qui interviennent dans l’efficacité de la destruction de la cellule tumorale une fois l’anticorps fixé à la surface de la cellule ? Une question de recherche qui permet de comprendre pourquoi ces thérapies si efficaces sur une partie des patients, ne le sont pas sur d’autres. Fortement engagé sur ce nouvel axe de recherche et développement que représentent les ADC, Amgen a décidé de répondre à cette question en s’associant aux chercheurs de Gustave Roussy.

« Pour mener ces investigations et identifier les déterminants et les composés qui peuvent contrer l’efficacité de ces traitements innovants, nos chercheurs travailleront sur des organoïdes créés à partir de culture 3D de cellules de patients, ce qui nous permettra d’être plus rapide et plus précis. C’est un projet enthousiamant pour nos équipes », indique le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy.

Rappel : Gustave Roussy, membre du réseau Amgen Partners of Choice

En octobre 2023, Amgen, via la création d’Amgen Partners of Choice (APoC), s’associe en France à Gustave Roussy, aux côtés d’experts de la recherche et du développement en oncologie et de leaders cliniques de sept autres centres de recherche de renommée mondiale. 

Source : My Pharma

Les accords de la semaine en partenariats et acquisitions.

Les accords de la semaine en partenariats et acquisitions.

Big pharma et sociétés françaises sont concernées par les partenariats et acquisitions.

J & J (USA) / JUVISE (France)

Le laboratoire pharmaceutique français Juvisé Pharmaceuticals annonce l’acquisition des droits commerciaux mondiaux (hors Etats-Unis/Canada) de Ponvory® (ponesimod) auprès d’Actelion Pharmaceuticals, une filiale de Johnson & Johnson. Ponvory® est indiqué dans le traitement des adultes atteints de formes actives de sclérose en plaques rémittente (SEP-R).

NOVO NORDISK (Danemark) / CARDIOR Pharmaceuticals (Allemagne)

Novo Nordisk a annoncé l’acquisition prochaine de Cardior Pharmaceuticals pour un montant estimé à 1,03 milliard d’euros en vue de renforcer son pôle contre les maladies cardiovasculaires. L’accord comprend le composé principal de Cardior, CDR132L, actuellement en phase 2 de développement clinique pour le traitement de l’insuffisance cardiaque. 

ADVANCED BIODESIGN (France) / GTP BIOWAYS (France)

La biotech lyonnaise Advanced BioDesign, spécialisée dans le développement de nouvelles thérapies contre les cancers résistants, a conclu un accord de partenariat avec la CDMO toulousaine GTP Bioways, pour la production de son premier candidat-médicament, ABD-3001. Cet inhibiteur first-in-class des aldéhydes déshydrogénases de la classe 1 (ALDH1) vise à traiter la leucémie aiguë myéloïde, (LAM) pour laquelle les options thérapeutiques restent limitées.

LFB (France) / SARTORIUS (Allemagne)

SARTORIUS et LFB BIOMANUFACTURING annoncent une nouvelle collaboration prévoyant l’externalisation du développement de lignées cellulaires (CLD : Cell Line Development, en anglais) de LFB BIOMANUFACTURING, à Sartorius. Ce partenariat stratégique est destiné à fournir à leurs clients communs des solutions intégrées allant du développement de lignées cellulaires à la fabrication de lots cliniques. Cette collaboration allie les expertises respectives de chaque entreprise pour accélérer le développement de thérapies et ainsi créer davantage de valeur ajoutée pour les clients.

Sources : Communiqués d’entreprises

Un Partenariat « Hôpital-Laboratoire pharmaceutique » innovant.

 Comment modéliser la cytotoxicité des anticancéreux ?

Des scientifiques du CNRS montrent comment la modélisation moléculaire permet de choisir la meilleure liaison principe actif-polymère pour un relargage et une cytotoxicité optimisée de ces nanomédicaments. 

Les prodrogues polymères, qui allient un principe actif à une chaîne de polymère, sont largement étudiées comme moyen de transporter efficacement un agent anticancéreux vers sa cible thérapeutique tout en minimisant ses effets secondaires. 

Une fois administrées, ces prodrogues sont converties par l’organisme en médicament pharmacologiquement actif.

Des chercheurs de l’Institut Galien Paris-Saclay et de BioCIS (CNRS/Université Paris-Saclay) sont parvenus à mettre au point une méthode de modélisation moléculaire de type « gros grains » pour aider activement à la conception de nanoparticules de prodrogues polymères à l’efficacité accrue. Une modélisation “gros grain” décrit une molécule avec des particules représentant 3 ou 4 atomes lourds au lieu de tous ses atomes, ce qui permet de réduire considérablement les temps de simulation.

La surface accessible de la liaison polymère-principe actif a été choisie comme paramètre discriminant pour prédire la libération contrôlée du principe actif en faisant varier la nature chimique de son lien au polymère. Ils ont ainsi découvert une liaison ayant une exposition optimisée à la surface des nanoparticules, ce qui permettrait de faciliter l’accès aux enzymes et d’améliorer la libération du principe actif. Ces modélisations ont ensuite été validées expérimentalement par la synthèse de nanoparticules de prodrogues polymères basées sur deux agents anticancéreux différents très utilisés en clinique (gemcitabine et paclitaxel). Ces nanoparticules ont démontré des performances améliorées en termes de libération du principe actif et de cytotoxicité sur deux lignées cellulaires cancéreuses. 

Cette méthodologie, qui peut être facilement appliquée à d’autres types de prodrogues polymères, pourrait contribuer au développement de systèmes d’administration de principes actifs plus efficaces par le biais d’un criblage in silico. Une étude parue dans la revue Angewandte Chemie International Edition qui devrait permettre d’éviter de nombreuses expériences in vitro, de réduire les coûts et surtout de réduire, voire potentiellement d’éliminer, l’expérimentation animale. 

Source : Communiqué CNRS

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

Innovation dans la bioproduction : comment classer les cellules ?

La classification des cellules dans un bioréacteur est réalisée par l’intelligence artificielle avec un réseau de neurones qui analyse en temps réel les images captées par un microscope in situ.

Cet outil développé à l’Institut Pascal (CNRS/Université Clermont Auvergne) permettra de mieux contrôler les procédés de fabrication de médicaments biopharmaceutiques, et ouvre la voie à de nouvelles recherches. Ces résultats sont publiés dans Nature Scientific Reports.

La production de médicaments biopharmaceutiques (anticorps, protéines…) est réalisée dans des bioréacteurs contenant des cellules vivantes. De nombreux paramètres du procédé, tels que la concentration en oxygène, le pH, la présence de nutriments ou de sous-produits, sont susceptibles d’altérer le fonctionnement et la viabilité de ces cellules. Mais aucun instrument, jusqu’à présent, ne permettait d’analyser finement et en temps réel l’état des cellules au sein d’un bioréacteur. 

En combinant la microscopie in situ et l’intelligence artificielle, des scientifiques de l’Institut Pascal ont mis au point un outil qui réalise en temps réel une classification des cellules dans le réacteur, des cellules parfaitement viables jusqu’aux cellules mortes.

Le développement du nouvel instrument a démarré par l’examen d’une base de 4000 images prises par microscopie in situ, qui a permis de définir six classes de cellules en fonction de leur morphologie, caractéristique de leur état : viable, morte, ou en transition réversible ou non entre les deux. Plus de 900 cellules appartenant aux différentes classes ont ainsi été ”étiquetées”. L’apprentissage d’un algorithme de détection de cellules, basé sur un réseau de neurones artificiels, a ensuite été réalisé sur un ensemble de 3400 images, le reste – 600 images- étant réservé pour la phase de tests. Une fois l’algorithme optimisé, ces tests de performance ont montré que l’algorithme classe les cellules avec un taux de réussite qui peut atteindre 95%. Afin de réaliser une classification en temps réel, condition indispensable pour une application en contrôle de procédé d’un bioréacteur, les scientifiques ont utilisé un réseau de neurones capable de livrer un résultat en quelques millisecondes.

Pour effectuer un test dans des conditions représentatives, le nouvel outil a été connecté à un une cuve contenant une culture de cellules produisant des anticorps monoclonaux. 

Dans ce réacteur de laboratoire, extrapolable à l’échelle industrielle, des variations brutales de paramètres (O2, pH, nutriments…) ont été volontairement créées, afin d’induire différentes voies de mort cellulaire. 

Près de 850.000 images ont ainsi été analysées par le dispositif de classification de cellules. Dans le cadre d’un procédé industriel, le nouvel instrument devrait permettre de détecter de façon précoce l’apparition des processus de mort cellulaire, afin d’en limiter l’effet en modifiant les paramètres du procédé.

Dans la continuité de cette étude, un nouveau projet a été démarré, avec deux partenaires, afin d’étendre les performances du système à d’autres types de cellules et bioprocédés. Par ailleurs, la capacité inédite d’observer et de classer rapidement des centaines de milliers de cellules ouvre de nombreuses possibilités de recherche sur les différentes voies de mort cellulaire en bioréacteur.

Source : Communiqué CNRS