Que faire quand un blockbuster est copié ? l’exemple HUMIRA aux USA.

Que faire quand un blockbuster est copié ? l’exemple HUMIRA aux USA.

Le médicament HUMIRA de ABBVIE est tombé dans le domaine public aux Etats-Unis. Les copies arrivent sur le marché depuis 2023.

Les ventes d’Humira aux États-Unis ont chuté de 40 % sur un an au cours des trois premiers mois de 2024, pour atteindre environ 1,8 milliard de dollars.

Les copieurs de biosimilaires ont mis la pression sur le médicament le plus vendu d’AbbVie, a annoncé la société dans son rapport sur les résultats du premier trimestre.

Les baisses étaient “conformes” à ce que la société avait prévu pour son médicament contre les maladies inflammatoires, a déclaré Jeffrey Stewart, directeur commercial d’AbbVie, lors d’un appel aux investisseurs. 

Humira fait désormais face à 10 copies concurrentes aux États-Unis, dont la première a été lancée le 31 janvier 2023.

Stewart a déclaré que la société s’attendait également à une décision récente de CVS Health, dont le gestionnaire de prestations pharmaceutiques est le plus important du pays en termes de demandes de prescription, de retirer Humira de sa pharmacie nationale à compter du 1er avril. Bien que cela ait entraîné une chute de la part de marché d’Humira de 96 % à 81 % sur deux semaines, Stewart a déclaré qu’une partie de ce changement s’est répercutée sur d’autres médicaments de marque, comme les produits Skyrizi et Rinvoq d’AbbVie qui traitent les mêmes maladies.

La concurrence est donc forte. Exemple : Alvotech et Teva ont annoncé un accord pour leur nouveau biosimilaire Simlandi, qui imite la formulation la plus populaire d’Humira et peut être directement remplacé en pharmacie.

Le travail du management de ABBVIE est de rassurer les investisseurs. Comme beaucoup de laboratoires, il communique sur sa plateforme de croissance qui exclut HUMIRA.

Source : Biopharmadive

IPSEN 

IPSEN 

IPSEN annonce ses résultats du premier trimestre et annonce un partenariat stratégique.

Ipsen et Skyhawk Therapeutics ont annoncé la signature d’un accord de collaboration mondiale exclusive, visant la découverte et le développement de nouvelles petites molécules capables de moduler l’épissage des ARN dans les maladies neurologiques rares. Cet accord confère à Ipsen l’option d’acquérir une licence exclusive pour les droits mondiaux de développement des candidats médicaments validés. Une fois le candidat au développement retenu, Ipsen sera responsable de l’ensemble des activités le concernant. La plateforme unique de Skyhawk a été conçue pour accélérer la mise au point de petites molécules ciblant les ARN dans plusieurs domaines thérapeutiques, notamment les maladies neurologiques rares.

IPSEN publie par ailleurs ses résultats du premier trimestre.

Les ventes de son produit phare, la somatuline, représentent pour la première fois moins du tiers du chiffre d’affaires et reculent de 2 %. Ce qui poursuit la décrue démarrée il y a deux ans. En revanche, les autres tratitements (Cabometyx, Decapeptyl, Dysport et Onyvide) affichent une croissance de + 13%. La part des nouveaux médicaments (Bylvay, Tazverik, Sohonos) est mineure en CA mais forte en progression sur les douze derniers mois. Le CA 2024 est espéré à 3,3 Md € avec uen progression de 6 %.

David LOEW, son CEO, mise cette année sur le lancement de 4 nouveaux médicaments ou indications.

Source 1 : Ipsen
Source 2Ipsen

Que faire quand un blockbuster est copié ? l’exemple HUMIRA aux USA.

Les employés de MODERNA vont travailler avec l’IA.

Les employés de MODERNA vont pouvoir utiliser des Chatsbots IA personnalisés. C’est déjà mis en oeuvre dans le dosage des vaccins en essais cliniques.

Moderna mise gros sur les assistants d’intelligence artificielle sur mesure. La société de biotechnologie a annoncé avoir élargi son partenariat avec OpenAI, le créateur dynamique de ChatGPT, pour donner à ses milliers d’employés l’accès à des chatbots IA personnalisés. Moderna espère que ces versions personnalisées de l’outil d’IA qui a rendu OpenAI célèbre contribueront à augmenter la productivité de ses employés alors qu’elle tente de proposer 15 nouveaux vaccins et médicaments au cours des cinq prochaines années.  

La biotechnologie affirme déjà que ses employés ont créé et déployé plus de 750 « GPT », notamment des outils qui aident ses chercheurs en médicaments à sélectionner les doses de vaccin à tester et ses avocats à analyser rapidement les contrats.

Moderna vise à ce que tous ses employés utilisent les GPT dans leurs processus de travail habituels. Jusqu’à présent, son équipe juridique a été la plus rapide à adopter les outils.

Mais MODERNA n’est pas le seul à explorer des outils d’IA générative tels que de grands modèles de langage : d’autres grands fabricants de médicaments intègrent également cette technologie dans les processus de leurs employés. AMGEN et la biotechnologie danoise GENMAB travaillent toutes deux avec OpenAI de la même manière que Moderna.

Parallèlement, une vague de startups explore la manière dont l’IA pourrait être appliquée à la découverte de médicaments, suscitant ainsi des milliards de dollars d’investissement. Cette semaine encore, Xaira Therapeutics a été lancée avec plus d’un milliard de dollars de financement provenant d’une longue liste de bailleurs de fonds de premier ordre.

Source : Biopharmadive

IPSEN 

BRISTOL MYERS SQUIBB (BMS) fait doublement parler de lui.

Cette semaine BMS fait l’actualité avec deux nouvelles : un partenariat dans les CAR-T et, dans le même temps, une réduction des effectifs.

PARTENARIAT CAR-T

Le laboratoire américain BMS s’est entendu avec le spécialiste californien de la production automatisée CELLARES. L’objectifs de ce partenariat est de produire des traitements par cellules CAR-T.

L’accord est chiffré à 380 millions de dollars, comprenant un paiement initial et des paiements additionnels. En contrepartie, Cellares va optimiser et automatiser la production de CAR-T sélectionnés par BMS pour sa plateforme Cell Shuttle. Ce système, de la taille d’un camion, permet une production de bout en bout, incluant le contrôle qualité.

REDUCTION DES EFFECTIFS

Bristol Myers Squibb va supprimer 6 % de ses effectifs dans le cadre d’une restructuration destinée à économiser 1,5 milliard de dollars de coûts d’ici la fin de l’année prochaine.

Les licenciements concerneront quelque 2 200 employés, a annoncé l’entreprise. Il réduit également son portefeuille de médicaments expérimentaux, consolide son ensemble de bureaux et de laboratoires et réduit les dépenses de « tiers ».

Notre objectif reste de renforcer le profil de croissance à long terme de l’entreprise”, a déclaré le PDG de l’entreprise, Christopher Boerner, dans un communiqué sur la restructuration, annoncée en même temps que les résultats du premier trimestre.

Sources : bms ; Biopharmadive 

Législation européenne sur le remboursement des médicaments

Législation européenne sur le remboursement des médicaments

Certaines mesures du « paquet pharmaceutique » adopté en première lecture par le Parlement européen pourraient avoir un impact considérable sur le remboursement des médicaments si elles sont maintenues en l’état.

Le Parlement européen a adopté en première lecture le « paquet pharmaceutique », qui comprend une nouvelle directive et un nouveau règlement et parmi les mesures annoncées, certaines pourraient avoir un impact considérable sur le remboursement des médicaments si elles sont maintenues en l’état. En effet, il est prévu que les titulaires d’AMM pourront être contraints à solliciter le remboursement dans tous les Etats membres et à négocier « de bonne foi » le prix de leur médicament. Le travail législatif se poursuivant au cours des prochains mois, les textes sont donc susceptibles d’évoluer. Cependant à ce jour, l’article 58 bis de la proposition de directive prévoit que tous les Etats membres dans lesquels une AMM est valable pourront demander au titulaire de cette autorisation de solliciter un remboursement. 

Le texte précise également que le prix devra être négocié « de bonne foi » et dans le respect des délais posés par la directive « transparence ». Cette directive impose aux Etats membres de prendre une décision sur le remboursement et le prix dans les 180 jours suivant la demande de remboursement. Ces nouvelles dispositions n’empêcheront pas le titulaire d’AMM de mettre un médicament sur le marché d’un Etat membre ou de solliciter le remboursement alors qu’aucun Etat membre n’aurait fait de demande en ce sens. 

L’article 58 bis de la proposition de directive prévoit que : 

dans l’année qui suit l’octroi de l’AMM : les Etats membres pourront demander au laboratoire de solliciter le remboursement, ou indiquer que leur demande sera effectuée à une date ultérieure ;  

dans l’année qui suit la demande de l’Etat membre : le laboratoire devra déposer un dossier de remboursement et une proposition de prix. Toutefois : 

le délai est porté à 2 ans pour les PME, les entreprises qui, au moment de l’octroi de l’AMM, n’ont pas (elles-mêmes ou par leur groupe) reçu plus de cinq AMM centralisées et les entités à but non lucratif ; 

le délai (de 1 ou 2 ans) est prolongé de 6 mois sur notification motivée du titulaire de l’AMM ; 

l’Etat membre et le titulaire de l’AMM peuvent convenir d’un autre délai. 

En termes de sanctions, l’article 206 de la proposition de directive prévoit que le non-respect de ces obligations donnera lieu à des sanctions financières « effectives, proportionnées et dissuasives ». Il appartiendra aux Etats membres d’en fixer le montant.   

Toutefois, ces obligations seraient allégées pour les médicaments orphelins et les MTI. En effet, l’article 58 bis de la proposition de directive prévoit que, pour ces médicaments, les laboratoires pourront choisir de solliciter le remboursement uniquement dans les Etats membres dans lesquels la population de patients concernée a été identifiée. 

Enfin, la proposition de directive prévoit que certains médicaments pourront échapper totalement à ces obligations. Ainsi, il est ainsi indiqué que :  

la Commission européenne précisera les critères d’exemption (en fonction de la nature du médicament ou de son marché) et adoptera une liste des médicaments exemptés (au regard notamment des circonstances entourant les procédures réglementaires et de remboursement relatives à des médicaments particuliers ou à l’impraticabilité de l’administration d’un médicament dans la plupart des Etats membres) ; 

les Etats membres pourront par ailleurs décider, après avoir demandé à un laboratoire de solliciter le remboursement pour un médicament, d’exempter ce dernier des obligations exposées ci-dessus.

A suivre donc…

Source : GD Avocats