Entreprises innovantes et leur levée de fonds issues du CNRS.

Entreprises innovantes et leur levée de fonds issues du CNRS.

Le CNRS publie la liste des entreprises, sous tutelle du CNRS, qui ont obtenu en mai des levées de fonds pour leur développement.

Sont sélectionnées de la liste les entreprises qui se destinent à développer des médicaments et qui ont obtenu des levées de fonds :

  • 4P-Pharma : 15 millions €. La société se consacre à la régénération active de médicament dans l’objectif de développer des thérapies curatives pour des maladies graves non traitées.
  •  GenSight Biologics : 9,3 millions €. La société est dédiée au développement et à la commercialisation de thérapies géniques innovantes pour le traitement des maladies neurodégénératives de la rétine et du système nerveux central.
  • BIODOL THERAPEUTICS : 7 millions €. La société développe des composés pour le traitement des douleurs chroniques, notamment le tout premier traitement spécifique de la douleur neuropathique.
  • HEPHAISTOS-Pharma : 4,5 millions €. La société propose des molécules d’origine bactérienne pour stimuler le système immunitaire dans le cadre de l’immunothérapie anticancéreuse.
  •  TheraSonic : 1 million €. La société ambitionne de transformer la prise en charge des maladies neurologiques et notamment des cancers cérébraux

Source : CNRS

Développement de vaccin ARNm en comprimé.

Développement de vaccin ARNm en comprimé.

La forme d’un simple comprimé mucoadhésif à libération contrôlée dans la cavité buccale permettrait que l’administration de vaccin ARNm sous forme injectable ne nécessite plus un stockage via la chaîne du froid (parfois à -80°).

Ce développement de vaccin en comprimé est développé par l’Unité de technologies chimiques et biologiques pour la santé (UTCBS, CNRS/Inserm/Université Paris Cité) qui a allié son savoir-faire à celui de l’Institut de mécanique et d’ingénierie (I2M, CNRS/Ensam/Bordeaux INP/Université de Bordeaux).

« Nous avions accueilli dans notre labo pendant un an une enseignante-chercheuse, Virginie Busignies, de l’équipe de Pierre Tchoreloff de l’I2M. En cherchant une idée de sujet qui pouvait nous réunir, nous avions eu l’idée saugrenue de concevoir des comprimés intégrant des vecteurs d’acide nucléique. À l’époque, je n’étais pas très convaincue », en rigolerait presque Virginie Escriou, directrice de recherche CNRS et responsable de l’équipe de biothérapie par vectorisation d’acide nucléique au sein de l’UTCBS.

Ces vecteurs – des nanoparticules contenant des lipides et des acides nucléiques – sont en effet généralement stockés en suspension dans un milieu aqueux. C’est là qu’intervient l’I2M dont les compétences ont permis de les lyophiliser, puis de les comprimer pour obtenir un simple comprimé ; une forme sèche qui permet un stockage bien plus facile, durable et stable que l’actuel. 

Les deux équipes ont opté pour un comprimé mucoadhésif. « On le dépose sur la muqueuse buccale. Avec l’hydratation, l’excipient de formulation gonfle et adhère à la muqueuse, puis il s’érode progressivement pour libérer son contenu en une à deux heures. En inondant de cette manière la cavité buccale, on espère ainsi que la transfection de l’ARN messager opère », constate Pierre Tchoreloff.

Pour continuer à développer le procédé, la rencontre avec Nexbiome Therapeutics a été déterminante. Nexbiome est un biotech studios, dont la mission est de sourcer des concepts académiques précoces (au stade de la discovery) pour en faire des produits pharmaceutiques.

Source : CNRS

La Commission Européenne établit un rapport sur les pénuries de médicaments.

La Commission Européenne établit un rapport sur les pénuries de médicaments.

Les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement des médicaments critiques dans l’UE ont été évaluées dans un rapport technique présenté par l’Autorité européenne de préparation et de réaction aux urgences sanitaires (HERA).

Le rapport guidera les nouvelles actions visant à renforcer la sécurité d’approvisionnement de 11 médicaments figurant sur la liste des médicaments critiques de l’UE. Il aidera également l’Alliance à recommander des actions pour anticiper, prévenir et traiter les pénuries de médicaments essentiels.

Le rapport conclut qu’il est nécessaire de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement en diversifiant les sources, en améliorant la capacité de production et en élaborant des cadres de gestion des risques pour gérer efficacement la variabilité de l’économie et du marché. Il apporte une contribution précieuse à l’Alliance, à l’Agence européenne des médicaments, à la Commission et aux États membres pour les aider à mieux faire face aux pénuries potentielles des médicaments concernés.

Le rapport publié (voir lien) s’inscrit dans le cadre des travaux menés actuellement par la Commission pour remédier aux pénuries de médicaments. 

Afin de garantir la disponibilité continue des médicaments et de renforcer la sécurité de l’approvisionnement, la Commission a adopté une communication en octobre 2023 et a proposé un large éventail d’actions à court et à long terme, en se concentrant sur les médicaments les plus critiques. 

La liste des médicaments critiques de l’UE comprend plus de 200 substances actives jugées critiques sur la base des indications thérapeutiques et de la disponibilité d’alternatives appropriées.

Le rapport se concentre sur 11 d’entre elles sans citer les médicaments concernés.

Source : Commission Européenne

Actualités du dispositif medical

Actualités du dispositif medical

Cas des DM avec technologie numérique dans l’accord-cadre, procédure concernant l’indisponibilité des DM/DMDIV, les PFAS dans les DM, guide du MDCG, publication au JO du réglement 2024/186 et lancement d’une plateforme par l’OMS. 

Un zoom sur le “cas des dispositifs médicaux avec technologie numérique” qui fait l’objet d’un article spécifique de l’accord-cadre signé par le CEPS et plusieurs autres organisations professionnelles du secteur des dispositifs médicaux le 2 juillet. La signature de cet accord-cadre sur la politique conventionnelle de fixation et de révision des tarifs des DM a lieu dix ans après l’arrivée à échéance du précédent accord et au terme de travaux qui ont duré plus de trois ans. L’article 16 spécifique au “cas des dispositifs médicaux avec technologie numérique” précise que les DM connectés “sont appelés à être valorisés au sein d’un parcours patient”. Pour les dispositifs inscrits sur la LPPR, le CEPS tiendra compte, sur la base de l’avis de la Cnedimts et le cas échéant de la Ceesp, de différents éléments:

  • leur valeur ajoutée thérapeutique (clinique, diagnostique et de compensation du handicap)
  • les conditions d’utilisation en vie réelle
  • les prestations associées
  • la collecte de données et du suivi patients.

L’accord-cadre vise aussi les DM déjà inscrits au remboursement mais qui “évoluent et intègrent notamment une connectivité, la possibilité de transmettre les paramètres relevés par ces derniers, de nouveaux algorithmes, induisant de nouveaux modèles économiques”. Pour ces derniers, le CEPS “s’engage à entamer une réflexion prenant en compte l’impact de cette fonctionnalité sur les conditions tarifaires et/ou la nomenclature sur la base des avis Cnedimts/HAS”.

L’ANSM a annoncé qu’à compter du 1er septembre 2024, la procédure pour anticiper et gérer l’indisponibilité des DM et DMDIV évolue. Ce processus s’étend désormais, en plus des risques de rupture (tension d’approvisionnement) et des ruptures, aux arrêts de commercialisation. Un outil d’évaluation de la criticité du risque lié à l’indisponibilité du dispositif concerné est mis à la disposition des opérateurs. Un guide de la grille d’analyse de risque permet à celui-ci de comprendre l’ensemble des modalités de gestion applicables de cette analyse et de s’approprier son utilisation et l’interprétation de ces résultats. Ce guide doit se lire en lien avec les logigrammes repensés sur les modalités de gestion des situations de risque dans la prise en charge de l’état de santé d’un patient en raison de l’indisponibilité de DM ou DMDIV. En complément, les formulaires de déclaration seront accessibles à partir du 1er septembre via une démarche simplifiée.

Le TUV SUD a publié un livre blanc à l’attention des industriels qui examine les implications des interdictions et restrictions prévues pour l’utilisation des PFAS dans les dispositifs médicaux, en soulignant les défis et les opportunités à venir pour les fabricants. Les PFAS, largement appréciés pour leur durabilité et leur résistance à l’humidité, à l’huile et à la température, font partie intégrante de diverses applications de dispositifs médicaux, offrant des caractéristiques de performance inégalées dans un large éventail d’applications, depuis l’aide au processus de fabrication jusqu’au rôle de composants essentiels dans les implants chirurgicaux et les dispositifs médicaux avancés. Toutefois, les preuves de plus en plus nombreuses de leur impact persistant, bioaccumulatif et potentiellement nocif sur la santé humaine et l’environnement ont conduit à un examen réglementaire plus approfondi. 

Le 8 juillet, le Groupe de coordination des dispositifs médicaux (MDCG) de la Commission européenne a publié une mise à jour des lignes directrices pour aider les fabricants, les organismes notifiés et les établissements de santé à classer les dispositifs de diagnostic in vitro avant qu’ils ne soient mis sur le marché en vertu du règlement sur le diagnostic in vitro. Le nouveau guide révisé remplace l’ancienne mise à jour du 10 février 2023. Il s’agit de la troisième révision du guide, qui a été publié pour la première fois en 2020. Le guide mis à jour indique que les évaluations de la conformité sont “fortement dépendantes” de la classification dans laquelle le DMDIV est assigné. Il explique les règles de classification du RDMDIV, donne des exemples de catégories de classification pour certains DMDIV et fournit une liste de sept règles de classification des DMDIV. 

Le 9 juillet 2024, le règlement (UE) 2024/1860 a été publié au Journal officiel de l’UE. Après l’approbation du Conseil le 30 mai, les dernières modifications du RDM et du RDMDIV s’appliquent dans l’Union européenne à partir de la date de publication au Journal, à l’exception de la nouvelle obligation pour les fabricants d’informer des interruptions d’approvisionnement qui s’applique à partir du 10 janvier 2025.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce le lancement en ligne du Système d’information sur les dispositifs médicaux (MeDevIS), la première plateforme mondiale d’échange d’informations en libre accès sur les dispositifs médicaux. Cette plateforme est destinée à aider les gouvernements, les autorités de réglementation et les utilisateurs à prendre des décisions concernant la sélection, l’achat et l’utilisation de dispositifs médicaux pour le diagnostic, le dépistage et le traitement des maladies. 

La plateforme MeDevIS comprend 2301 types de dispositifs médicaux utilisés pour un large éventail de problèmes de santé, notamment les problèmes de santé reproductive, maternelle, néonatale et de l’enfant, les maladies non transmissibles telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète, ainsi que les maladies infectieuses comme la COVID-19.

Source : TicPharma, ANSM, TUV SUD, RAPS, MDlaw, OMS

Essais sur le rhumatisme psoriasique

Essais sur le rhumatisme psoriasique

L’Agence européenne des médicaments (EMA) sollicite des commentaires sur ses projets de révision de sa ligne directrice sur l’investigation clinique des traitements du rhumatisme psoriasique, pour la première fois depuis 2007.

Le rhumatisme psoriasique est une maladie inflammatoire chronique qui nécessite un traitement précoce pour empêcher l’inflammation de provoquer des lésions articulaires. L’EMA a mis en vigueur sa directive actuelle sur l’étude des traitements en 2007. Depuis, l’agence a approuvé plusieurs médicaments pour le traitement de l’arthrite psoriasique.

Dans un projet de document de réflexion, l’EMA explique que le paysage a changé et qu’il y a eu “des mises à jour substantielles dans les approches et les objectifs thérapeutiques généraux pour cette pathologie”. Cependant, “les patients dont l’efficacité et la tolérabilité des thérapies actuelles sont médiocres” ont toujours besoin de nouveaux traitements.

Les orientations actuelles sur le développement de ces traitements ne tiennent pas compte de l’expérience réglementaire acquise par l’EMA depuis 2007 en matière de demandes d’avis scientifique et d’autorisation de mise sur le marché, ni des traitements disponibles ou de l’évolution de la détection précoce de la maladie.

“En particulier, les recommandations de la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) pour le traitement du [rhumatisme psoriasique] ont été publiées et mises à jour récemment”, a déclaré l’EMA. “Les points à prendre en compte pour la définition des caractéristiques cliniques et d’imagerie suspectes de progression du psoriasis vers le [rhumatisme psoriasique] doivent également être pris en compte.

L’EULAR a élaboré des recommandations pour la prise en charge pharmacologique de l’arthrite psoriasique en 2011 et les a mises à jour à trois reprises. L’EMA a souligné trois points importants des recommandations que sa ligne directrice ne reflète pas ou n’aborde pas suffisamment.

Le document le plus récent de l’EULAR indique que l’objectif du traitement doit être la rémission ou une faible activité de la maladie. L’EULAR a appelé à une évaluation régulière des différents aspects de l’activité de la maladie, tels que l’effet sur les articulations et la peau, et à l’ajustement du traitement pour refléter la manifestation prédominante de la maladie à un moment donné.

Dans l’ensemble, on s’attend à une révision assez substantielle de la section de la directive sur les “Méthodes d’évaluation de l’efficacité”, reflétant également la validation et l’utilisation de nouveaux critères d’évaluation dans les études d’autorisation par rapport à 2007, lorsque la directive actuelle est entrée en vigueur”, a déclaré l’EMA. “Il est prévu que la recommandation concernant le critère d’évaluation principal soit mise à jour. 

L’EMA a également pris note des recommandations de l’EULAR sur la nécessité de choisir les traitements en fonction du sous-type musculo-squelettique de l’arthrite psoriasique et d’autres manifestations liées à la maladie, telles que le psoriasis cutané, l’uvéite et les maladies inflammatoires de l’intestin. L’agence a déclaré que le sujet est couvert “dans une certaine mesure” dans la ligne directrice actuelle, mais qu’il pourrait être “davantage mis en évidence” dans le document mis à jour.

Le troisième point EULAR important relevé par l’EMA est la recommandation d’envisager de réduire la dose de médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie lorsqu’un patient est en rémission soutenue. L’EMA a déclaré que ce sujet n’était pas explicitement couvert par la directive actuelle. 

L’EMA accepte les commentaires jusqu’au 30 septembre.

Source : RAPS