Cadre réglementaire de l’UE 

Cadre réglementaire de l’UE 

Un rapport commandé par la Commission européenne révèle qu’un cadre réglementaire “lent et complexe” contribue à l’émergence d’un écart de compétitivité entre l’UE et d’autres régions du monde.

Mario Draghi, ancien directeur de la Banque centrale européenne et premier ministre italien, a rédigé ce rapport à la demande de la Commission afin de comprendre les défis auxquels sont confrontées dix industries. La section consacrée à l’industrie pharmaceutique fournit des données sur la taille et l’importance géostratégique du secteur, examine les atouts de l’Europe dans les domaines du commerce, de la fabrication et de la science, et identifie un nouveau déficit de compétitivité.

M. Draghi a constaté que l’UE est à la traîne sur des marchés tels que les produits biologiques et les thérapies cellulaires et génétiques. Entre 2012 et 2022, les entreprises européennes ont perdu cinq points de pourcentage de part de marché dans le domaine des produits biologiques, tandis que leurs homologues américaines ont gagné sept points de pourcentage.

Le rapport identifie le cadre réglementaire de l’UE comme l’une des quatre causes principales de l’écart concurrentiel. En 2022, le délai médian d’approbation était plus long dans l’UE (430 jours) qu’en Suisse, au Japon, aux États-Unis, en Australie et au Canada. La Suisse est le seul autre pays où le délai est supérieur à 351 jours.

“Les parties prenantes de l’industrie signalent que, par rapport à la Food and Drug Administration américaine, l’EMA offre moins de possibilités d’interaction directe et structurée sur les avis scientifiques”, a écrit M. Draghi. “En outre, la nécessité d’interagir avec de multiples comités de l’EMA rend le cadre européen complexe. Les liens entre la législation pharmaceutique générale et d’autres textes législatifs de l’UE sont également source de complexité.”

M. Draghi a identifié le processus de remboursement comme un autre problème, notant qu’il existe 27 procédures nationales différentes de fixation des prix et de remboursement et qu'”une part considérable des produits n’est finalement lancée que sur un nombre limité de marchés”. Le rapport compare défavorablement l’UE aux États-Unis, “où Medicare (le plus grand payeur public de médicaments) couvre en grande partie les médicaments approuvés par la FDA”.

Le rapport identifie trois autres problèmes majeurs : des investissements publics en R&D moins importants et fragmentés dans l’UE, des investissements privés en R&D moins importants dans l’UE et un environnement de soutien plus faible, ainsi que l’émergence complexe d’un espace européen des données de santé (EHDS).

En ce qui concerne l’EHDS, M. Draghi a déclaré qu'”il existe un important potentiel inexploité pour exploiter les données de santé dans l’UE, comme le démontrent les possibilités considérables d’accéder et de relier les ensembles de données dans le domaine des soins de santé par rapport aux Etats-Unis”. Le RGPD permet le traitement des données de santé, mais l’adoption des options a été inégale, a déclaré M. Draghi, ce qui a entraîné “l’utilisation secondaire inefficace des données de santé”. L’EHDS vise à améliorer la situation.

“Pour optimiser sa mise en œuvre, il est essentiel de dégager des ressources à court terme pour l’introduction des exigences et des normes de l’UE en matière de dossiers médicaux électroniques au niveau national”, indique le rapport. “C’est important notamment pour permettre la fourniture transfrontalière de soins de santé et les droits des patients à accéder à leurs données de santé dans un format structuré et interopérable.”

M. Draghi a également appelé à des changements visant à rationaliser la mise en place et la gestion d’essais multi-pays dans l’UE. Plus précisément, le rapport appelle à des “règles pour relever les défis des études qui combinent des médicaments avec des dispositifs médicaux et l’application de l’IA”, à de nouveaux mécanismes de coordination pour faciliter le lancement des essais cliniques et à des modèles pour des activités telles que les interactions entre les promoteurs et les sites.

Le groupe professionnel EFPIA a salué le rapport, exprimant son soutien à la “vision holistique” qu’il a de l’industrie et déclarant qu’il fait “un certain nombre de recommandations pragmatiques qui pourraient aider à soutenir et à encourager les entreprises travaillant dans la région”. Le rapport ne comporte pas de section sur les dispositifs médicaux, mais aborde le secteur. MedTech Europe a répondu en appelant à une “réforme structurelle” du système de réglementation des dispositifs médicaux.

Source : RAPS

Le marché des antimigraineux va progresser

Le marché des antimigraineux va progresser

De nouveaux antimigraineux arrivent sur le marché. Mais les restrictions au remboursement limitent la progression de ce marché dans les principaux pays. C’est le résultat d’une étude menée par Global Data.

Selon GlobalData, une société américaine leader dans le domaine des études de marchés, le marché de la migraine sur les sept principaux marchés (États-Unis, France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Japon) devrait passer de 9,2 milliards de dollars en 2023 à 16,4 milliards de dollars en 2033, à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 6,0 %. 

Le dernier rapport de GlobalData, « Migraine : Seven-Market Drug Forecast and Market Analysis », révèle que cette croissance est principalement due à la prescription accrue d’antagonistes du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) – anticorps monoclonaux (mAbs) pour la prévention et gépants oraux pour le traitement aigu et préventif. 

Philippa Salter, analyste en neurologie chez GlobalData, commente : « Par rapport aux médicaments génériques bon marché qui dominent actuellement les classes de médicaments standard, tels que les triptans et aux classes de traitement non spécifiques à la migraine, telles que les antidépresseurs, les anticonvulsivants et les bêtabloquants pour la prévention, les antagonistes du CGRP ont des coûts de traitement annuels nettement plus élevés. Cependant, la croissance de ces classes de médicaments sera limitée par les restrictions de remboursement, ainsi que par l’expiration des brevets de tous ces médicaments de marque vers la fin de la période de prévision. » 

GlobalData s’attend à ce que l’Ubrelvy (ubrogepant) d’AbbVie soit le médicament le plus vendu sur le marché de la migraine en 2033 avec des ventes de 1,07 milliard de dollars, avec l’une des dates d’expiration des brevets les plus tardives. De nombreux pays, notamment en Europe, ont des règles de remboursement plus strictes que celles recommandées par les directives, ce qui signifie que l’accès sera un défi permanent. 

Source : Résumé de l’étude

Le marché des antimigraineux va progresser

Les fusions acquisitions de l’été

Les big pharma ne prennent pas de vacances quand il s’agit de fusions / acquisitions. Voici quelques exemples récents (ABBVIE, LILLY, J & J, ROCHE, GILEAD).

ABBVIE (USA) / CEREVEL (USA)

AbbVie a conclu un accord définitif pour l’acquisition de Cerevel Therapeutics pour 8,2 milliards de dollars. CEREVEL a des molécules « pépites » dans le traitement de la schizophrénie et la maladie de Pakinson.

LILLY (USA) / MORPHIC (UK)

Eli Lilly a annoncé la finalisation de l’acquisition de Morphic Holding pour 3,2 milliards de dollars. Morphic est une société biopharmaceutique qui développe des thérapies à base d’intégrine orale pour le traitement de maladies chroniques graves, notamment un inhibiteur oral sélectif à petite molécule de l’intégrine α4β7 (connu sous le nom de MORF-057) pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

JOHNSON & JOHNSON (USA) / YELLOW JERSEY (SUISSE)

Johnson & Johnson a annoncé l’acquisition de Yellow Jersey, pour environ 1,25 milliard de dollars, afin de sécuriser les droits mondiaux sur NM26, un nouvel anticorps bispécifique qui traite la dermatite atopique (DA).

ROCHE (SUISSE) / LUMIRADX (UK)

ROCHE a finalisé l’acquisition de la société LumiraDx et de sa plateforme de diagnostic “point-of-care”. La transaction atteint 295 millions de dollars,

GILEAD (USA) / GENESIS THERAPEUTICS (USA)

Gilead et Genesis Therapeutics, Inc. ont annoncé une collaboration axée sur de nouvelles thérapies à petites molécules. Le partenariat utilisera la plateforme d’intelligence artificielle (IA) de Genesis, GEMS (Genesis Exploration of Molecular Space), Selon l’accord, Genesis recevra un paiement initial de 35 millions de dollars. 

Sources : Communiqués d’’entreprises

Le marché des CDMO en France ; quelques nouvelles

Le marché des CDMO en France ; quelques nouvelles

Dans la presse, le magazine L’Usine Nouvelle rapporte la situation des CDMO en France avec également un focus sur l’innovation chez UNITHER.

UNITHER ET L’INNOVATION

La CDMO, spécialisée notamment dans les produits stériles unidoses, déploie une politique d’innovation ambitieuse en interne mais aussi tournée vers l’extérieur. Une façon aussi d’aller chercher davantage de souplesse et de s’inspirer de l’état d’esprit de cet écosystème pour faire évoluer la culture d’entreprise.

« L’innovation fait partie des valeurs d’Unither », explique Nathalie Masson, directrice Innovation et développement. « Notre p-dg, Éric Goupil, est un inconditionnel de l’innovation. De la même façon que les équipementiers portent l’innovation dans l’industrie automobile, notre président estime que les CDMO ont un rôle important à jouer dans l’innovation de l’industrie pharma », souligne celle qui, avant de rejoindre Unither, a connu une précédente vie professionnelle chez Novartis, Mayoly-Spindler ou encore Sanofi. Pour donner du temps et de l’énergie à l’innovation, Nathalie Masson a créé autour d’elle une cellule innovation, séparée des activités de développement de produits. « L’innovation se retrouve souvent sacrifiée au profit d’activités à plus court terme », remarque-t-elle, « il faut prévoir un temps dédié ».

ACTIVITE DES CDMO EN FRANCE

Stéphane LEPEU, Président de l’association CDMO France, a été interviewé par L’usine Nouvelle. 

Il rapporte deux principales conclusions de l’analyse du marché : 

– des baisses de volume pendant le Covid, et également des difficultés liées à la guerre en Ukraine, 

– L’inflation s’est apaisée, par rapport au pic atteint, il y a un an et demi, avec des prix de l’énergie qui ont baissé significativement, par rapport à ceux de 2023.

Selon lui, il est donc impératif que la production de médicaments ne soit pas entravée par la crise énergétique.

Source : Usine Nouvelle

Le marché des CDMO en France ; quelques nouvelles

Une première mondiale en France : l’usine MODULUS !

En présence d’Emmanuel Macron, SANOFI a inauguré à Neuville-sur-Saône (Rhône) une nouvelle unité de production révolutionnaire, baptisée « Modulus ».

Ce nouveau concept d’usine, entièrement imaginé par les équipes industrielles de Sanofi, est une première mondiale. Modulus présente la particularité de s’adapter pour fabriquer jusqu’à 4 vaccins ou biomédicaments simultanément, et de pouvoir se reconfigurer en quelques jours ou quelques semaines pour changer de plateforme technologique (vaccins viraux vivants atténués, à protéine recombinante ou encore à ARN messager, ainsi que des traitements issus de biotechnologies comme les enzymes ou les anticorps monoclonaux), contre plusieurs mois voire plusieurs années dans les usines classiques. Fruit d’un investissement de près de 500 millions d’euros, Modulus sera opérationnelle fin 2025, après qualification des installations et validation des procédés de fabrication. Sanofi prévoit d’y produire certains de ses futurs biomédicaments et vaccins.

Le caractère unique de Modulus réside dans la conception même du bâtiment, où se retrouvent l’équivalent de 34 mini-usines standardisées, dotées d’équipements interconnectés, modulables selon la technologie requise, afin de configurer la chaîne de production correspondante aux besoins du moment.

D’une superficie de 24 000m2, ce bâtiment permet la création de 200 nouveaux emplois à forte valeur ajoutée, au sein du site de Neuville-sur-Saône.

Son inauguration intervient quelques mois après l’annonce d’un investissement de plus d’un milliard d’euros pour notamment doubler les capacités de production d’anticorps monoclonaux du site de Sanofi à Vitry-sur-Seine et le renforcement, ces dernières années, des sites de production de principes actifs issus de la chimie dans le sud de la France.

Ces investissements industriels massifs visent à soutenir l’ambition de Sanofi de devenir le leader mondial en immunologie, en visant des maladies comme l’asthme, la sclérose en plaques, le diabète de type 1 ou encore la bronchite chronique. Pour soutenir cette ambition, Sanofi va investir 700 millions d’euros supplémentaires en R&D par an au cours des deux prochaines années. En 2023, Sanofi a investi 6,7 milliards d’euros en R&D.

Source : Sanofi