Le marché de la BPCO et ses principaux acteurs.

Le marché de la BPCO et ses principaux acteurs.

Le marché de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) dans les sept principaux marchés (États-Unis, France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Japon) devrait passer de 11,5 milliards de dollars en 2023 à 30,8 milliards de dollars en 2033.

Cette progression va se faire grâce au lancement du premier médicament biologique pour la BPCO et d’autres agents innovants en cours de développement, prévoit GlobalData, une société leader dans le domaine des données et de l’analyse. 

Le dernier rapport de GlobalData, « COPD in Major Markets, Disease Management, Epidemiology, Pipeline Assessment, Unmet Needs and Drug Forecast to 2033 », révèle que la croissance sera soutenue par l’approbation par la FDA et l’EMA du Dupixent (dupilumab) de Sanofi et Regeneron, le premier médicament biologique approuvé pour la BPCO. 

De plus, la croissance du marché américain de la BPCO peut être attribuée à l’approbation par la FDA de l’Ohtuvayre (ensifentrine) de Verona Pharma, un inhibiteur double de la phosphodiestérase (PDE)3 et de la PDE4 de première classe, administré par nébulisation à tous les patients atteints de BPCO. 

Le pipeline de produits biologiques en phase avancée de la BPCO regorge d’autres produits biologiques dotés de nouveaux mécanismes d’action, ce qui contribuera encore à la croissance du marché de la BPCO d’ici 2033. 

Selon le rapport, les corticostéroïdes inhalés (CSI), les agonistes bêta-2 à action prolongée (LABA) et les antagonistes muscariniques à action prolongée (LAMA) continueront de constituer la modalité de traitement dominante de la BPCO au cours de la période de prévision. 

Les données des essais cliniques et les analyses groupées présentées au congrès 2024 de l’European Respiratory Society (ERS) ont montré que le Dupixent est capable de réduire le taux annualisé d’exacerbations chez les patients atteints de BPCO, ainsi que d’améliorer les symptômes et la qualité de vie des patients. 

Outre l’arrivée sur le marché des produits biologiques pour les exacerbateurs de la BPCO, l’approbation par la FDA de l’Ohtuvayre de Verona Pharma aux États-Unis en juin 2024 a également montré une grande efficacité comme traitement d’entretien pour les patients atteints de BPCO, quelle que soit la gravité de la maladie. Cela a été mis en évidence par deux essais cliniques de phase III, ENHANCE-1 et ENHANCE-2, qui ont atteint leurs principaux critères d’évaluation et ont montré une réduction des exacerbations de 41 % sur 24 semaines de traitement par rapport au placebo. 

En ce qui concerne les thérapies commercialisées et les changements récents dans le schéma thérapeutique du comité de l’Initiative mondiale sur les maladies pulmonaires obstructives (GOLD) pour la BPCO, GlobalData prévoit une augmentation de l’utilisation des combinaisons à dose fixe ICS/LABA/LAMA, le Trelegy Ellipta de GSK étant une trithérapie de premier plan au cours de la période de prévision, dont les ventes totales devraient s’élever à 2,16 milliards de dollars d’ici 2033. 

Cependant, le lancement prévu d’autres agents en phase de développement avancée, en particulier des produits biologiques, avec des fréquences d’administration plus faibles, de nouveaux mécanismes d’action et de nouvelles voies d’administration, devrait sans aucun doute être un moteur de la croissance du marché dans le domaine de la BPCO.

Source : Global Data (article complet de présentation du rapport)

Le marché de la BPCO et ses principaux acteurs.

Les « Pharma Awards », véritables « Oscars » de la pharma !

Les Pharma Awards Europe 2024 ont été l’un des moments forts de la conférence Pharma Europe 2024 organisée par Reuters Events Pharma.

L’événement a récompensé les principaux innovateurs et les professionnels dévoués qui ont fait des progrès significatifs dans l’amélioration des soins de santé et un engagement indéfectible en faveur de l’amélioration des résultats pour les patients. 

ViiV Healthcare a remporté le prix de l’engagement numérique des patients le plus précieux pour son programme axé sur l’autonomisation des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) à travers l’Europe. Leurs initiatives directes auprès des patients, développées avec une large participation de la communauté, ont considérablement amélioré l’engagement des patients et la qualité de vie liée à la santé.

Boehringer Ingelheim est devenu un grand gagnant dans la catégorie Patient Champion Award grâce au travail révolutionnaire de Wiebke Sauter. Depuis 2016, Wiebke est une pionnière de la collaboration des patients dans les essais cliniques chez Boehringer Ingelheim, en intégrant les connaissances des patients dans la conception des essais. Son approche innovante a notamment amélioré l’essai SENSCIS pour les patients atteints de pneumopathie interstitielle associée à la sclérose systémique (SSc-ILD). 

Boehringer Ingelheim a également été récompensée pour The Unwearable Collection™, une campagne authentique et émouvante qui aborde les défis auxquels sont confrontés les patients atteints de psoriasis pustuleux généralisé (PPG). Cette initiative visait à éduquer un large public sur le PPG par le biais d’une campagne physique et numérique unique. 

Le Young Health Programme (YHP) d’AstraZeneca a été récompensé par le Driving Health Equity Award pour ses efforts visant à répondre aux besoins de santé des jeunes des communautés marginalisées. Axé sur la prévention des maladies non transmissibles (MNT), le YHP autonomise les jeunes grâce à l’éducation en matière de santé, à des services adaptés aux jeunes et à la défense des droits. Le programme a formé plus d’un demi-million de jeunes en tant qu’éducateurs pairs et a touché plus de 15 millions de jeunes dans le monde. 

Source : Reuters (article complet)

Acquisitions, partenariats, levées de fonds : les news à retenir.

Acquisitions, partenariats, levées de fonds : les news à retenir.

Il ne se passe pas une semaine sans que le paysage pharmaceutique évolue en fonction des acquisitions, partenariats et levées de fonds.

SANOFI (France) / ORANO MED (France)

Sanofi et Orano Med, une filiale du groupe Orano à la pointe du développement d’alphathérapies ciblées en oncologie, ont conclu un accord en vue d’associer leur expertise dans la lutte contre les cancers rares et d’accélérer le développement de radiothérapies internes vectorisées (Radioligand Therapies, RLT) de nouvelle génération. Selon les termes de l’accord, Sanofi entrera à hauteur de 16% environ pour un montant de 300 millions d’euros au capital de la nouvelle entité, valorisée à 1,9 milliard d’euros.

LUNDBECK (Danemark) / LONGBOARD (USA)

Dédié aux maladies neurologiques et psychiatriques, Lundbeck va pouvoir étoffer son pipeline via l’acquisition de Longboard Pharmaceuticals pour 2,6 milliards de dollars. Le laboratoire danois récupère ainsi les deux molécules développées par la biotech américaine, dont la bexicaserine, actuellement en phase III de développement, indiquée contre certaines crises d’épilepsie.

BOEHRINGER (Allemagne) / SAIBA ANIMAL (Suisse)

Boehringer Ingelheim a annoncé avoir acquis Saiba Animal Health AG, une entreprise dédiée au développement de nouvelles solutions thérapeutiques pour lutter contre les maladies chroniques chez les animaux de compagnie.

INVENTIVA (France) Levée de fonds.

La biotech dijonnaise a levé un potentiel de près de 348 millions d’euros, divisés en plusieurs tranches, soit une levée de fonds exceptionnelle dans le paysage français de la healthtech. Cela va lui permettre de mener à bien son essai de phase III évaluant sa petite molécule, le lanifibranor, contre la MASH (anciennement NASH), cette maladie métabolique qui se traduit par une surcharge en graisse du foie et une fibrose qui peut mener à son dysfonctionnement.

FABENTECH (France) Levée de fonds

La société biopharmaceutique Fabentech reçoit un financement de 20 M€ de la BEI (Banque européenne d’investissement) afin de renforcer la préparation contre les pandémies et les menaces biologiques.

Ceci s’inscrit dans le cadre du programme européen HERA Invest afin d’accélérer les activités de R&D, de bioproduction, de commercialisation et l’expansion de la société.

La plateforme technologique innovante FabShield® de Fabentech repose sur la production de fragments d’anticorps polyclonaux à large spectre, capables de neutraliser de nombreuses variétés de virus et toxines mortels, y compris leurs variants potentiels. En tirant parti de ses capacités intégrées de R&D et de bioproduction, cette technologie vise à anticiper le développement et la production de contre-mesures médicales, garantissant ainsi une réponse rapide et efficace en cas d’urgence de santé publique.

Sources : Communiqués d’entreprises

Acquisitions, partenariats, levées de fonds : les news à retenir.

Le feuilleton « DOLIPRANE » 

La vente d’OPELLA, branche OTC de SANOFI dont DOLIPRANE est le produit leader, avait suscité des remous. L’état est intervenu.

Voici le rappel des épisodes de ce feuilleton :

1 SANOFI souhaite vendre OPELLA pour recentrer sur les thérapies innovantes, notamment en immunothérapie. Le produit leader est DOLIPRANE qui est fabriqué dans les usines de Lisieux et Compiègne.

2 Parmi les offres, une américaine avec le fonds CD & R et une française avec un consortium autour du fonds français PAI.

3 Le gouvernement français souhaite garder la main sur la vente de l’entreprise et la préservation des emplois et de la production.

4 Sanofi avait annoncé le 11 octobre négocier avec le fonds d’investissement américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) afin de lui céder potentiellement 50 % d’Opella.

5 Depuis jeudi 17, une partie des employés des sites de production du médicament (Lisieux et Compiègne) sont en grève pour protester contre la vente de cette dernière au fonds d’investissement américain CD&R.

6 Ce même jeudi 17, le fonds français PAI, dont l’offre n’avait pas été retenue la semaine d’avant, a renchéri pour racheter Opella pour une valorisation à 16 milliards d’euros.

7 La présidente de Sanofi France, Audrey Duval, a garanti jeudi 17 la « pérennité » des emplois, des sites de production et du Doliprane.

8 Les syndicats craignent une « casse sociale » pour les 1 700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 480 à Compiègne (Oise) et 250 à Lisieux.

9 L’Etat a annoncé dimanche 20 octobre au soir avoir trouvé un « accord tripartite » avec le groupe pharmaceutique Sanofi et le fonds américain CD & R pour la cession de OPELLA, qui commercialise le Doliprane.

« Nous avons obtenu les garanties du maintien et du développement d’Opella en France. Nos exigences sur l’emploi, la production et l’investissement seront respectées. Pour le Doliprane et les autres médicaments essentiels au pays » a écrit le ministre de l’économie Antoine Armand. « L’Etat, via Bpifrance, sera actionnaire pour y veiller. « 

10 L’avenir dira si la crainte de la casse sociale, exprimée par les syndicats, va se produire.

Sources : Journaux de presse

Innovation dans les prothèses

Innovation dans les prothèses

La première main robotisée à contrôle magnétique au monde permet aux personnes amputées d’effectuer des tâches de routine.

Des chercheurs italiens ont développé la première main prothétique à contrôle magnétique, permettant aux amputés d’effectuer des tâches telles que ramasser une pièce de monnaie, ouvrir un bocal et nouer leurs lacets. La main robotisée ne requiert ni fils ni connexions électriques pour contrôler le mouvement des doigts, uniquement des aimants et les muscles.

Cette prouesse a été rendue possible grâce au développement d’une interface radicalement nouvelle entre le bras résiduel de l’amputé et la main robotisée qui décode les intentions motrices. Le système consiste à implanter des aimants de quelques millimètres dans les muscles résiduels de l’avant-bras. L’implant, qui a été intégré à la main robotisée Mia Hand développée par Prensilia, une entreprise spin-off du coordinateur du projet MYKI, l’école supérieure Sainte-Anne de Pise en Italie, a été testé avec succès sur un premier patient pendant une période de 6 semaines. Les résultats sont publiés dans la revue «Science Robotics». Un autre projet financé par l’UE, MYTI, entend à présent faire progresser la solution en vue de son adoption dans des environnements de soins standard. 

Daniel, 34 ans, le patient participant à l’essai avait perdu sa main gauche en septembre 2022. Il a été sélectionné pour l’étude parce qu’il pouvait ressentir sa main comme si elle était toujours là et que les muscles résiduels de son bras répondaient aux commandes de son cerveau. En avril 2023, des aimants ont été chirurgicalement implantés dans le bras de Daniel. 

«Il s’agit d’une avancée considérable dans le domaine de la médecine prothétique avancée», confie le Dr Lorenzo Andreani de l’hôpital universitaire de Pise, co-auteur de l’étude, qui attribue le succès de l’intervention chirurgicale à la sélection du patient sur base de critères stricts. «L’un des défis les plus complexes a consisté à identifier les muscles résiduels dans la zone d’amputation, qui ont été sélectionnés avec précision à l’aide de l’imagerie IRM préopératoire et de l’électromyographie. L’état réel du tissu, altéré par la cicatrisation et la fibrose a toutefois requis une adaptation peropératoire.» 

Six minuscules aimants ont été implantés dans le bras de Daniel. L’équipe médicale a dû localiser et isoler le muscle pour chaque aimant, positionner ce dernier et vérifier que le champ magnétique était orienté de la même manière. «Pour faciliter la connexion du bras résiduel, où les aimants ont été implantés, avec la main robotisée, nous avons fabriqué une douille prothétique en fibre de carbone qui contient le système électronique capable de localiser le mouvement des aimants», explique l’auteur principal de l’étude, le professeur Christian Cipriani, de l’école Sainte Anne. 

Les résultats ont surpassé toutes les attentes. Daniel peut contrôler les mouvements de ses doigts, prendre et déplacer des objets de différentes formes et effectuer diverses actions telles qu’ouvrir un bocal, utiliser un tournevis et couper avec un couteau. Il peut même contrôler la force avec laquelle il saisit des objets fragiles. 

«Ce résultat récompense plusieurs décennies de recherches», se réjouit Christian Cipriani. «Nous avons finalement développé une prothèse fonctionnelle qui répond aux besoins d’une personne qui a perdu une main.» L’équipe est désormais prête à étendre ces résultats à un plus grand nombre d’amputations. 

MYKI (A Bidirectional MyoKinetic Implanted Interface for Natural Control of Artificial Limbs) a pris fin en 2023. Le projet MYTI (MYokinetic Towards Innovation), d’une durée de 18 mois, prend fin en octobre 2025. Pour plus d’informations : site web du projet MYKI projet MYTI

Source : Cordis