Le paracétamol, l’API tête d’affiche des médias !

Le paracétamol, l’API tête d’affiche des médias !

Avec la vente d’OPELLA, le paracétamol est de nouveau en tête d’affiches des médias. Voici quelques nouvelles concernant cet API.

UPSA

UPSA rappelle qu’elle fabrique chaque année 300 millions de boîtes de médicaments à base de paracétamol à rapporter aux 424 millions de boîtes de Doliprane fabriquées en 2022 sur les sites Sanofi de Lisieux et de Compiègne. Upsa souligne néanmoins qu’elle pourrait aisément monter en puissance, la capacité de production annuelle de son usine d’Agen atteignant 450 millions de boîtes. Comme Sanofi, Upsa s’est engagée à acheter dès 2026 le paracétamol produit par Seqens à Roussillon. « Se fournir et produire en France, c’est dans notre ADN, justifie Laure Lechertier, directrice de l’accès au marché, de la communication et des affaires publiques d’Upsa. Et acheter à Sequens fera baisser notre empreinte carbone de 17 à 20 % ». En investissant dans la startup toulousaine Ipsophene, le spécialiste des traitements de la douleur vise même, à terme, un sourcing de paracétamol 100 % français. 

Source : Actu Labo et UPSA

PARAMINOPHENOL

Pour produire du paracétamol, il faut un ingrédient de synthèse le paraminophénol produit en Chine. Les difficultés d’approvisionnement sont liées à notre dépendance vis-à-vis du principe actif nécessaire à la fabrication du paracétamol. Ce principe actif était produit en France jusqu’en 2008, date à laquelle Rhodia s’est délocalisé en Chine. Les rachats successifs ont paradoxalement conduit une entreprise française, précisément Seqens, à devenir un des premiers producteurs de paraminophénol (PAP), sur le territoire chinois, le principe actif indispensable à la fabrication du paracétamol, mais dont la mise à disposition de la production peut être affectée par des restrictions chinoises aux exportations.

DOLIPRANE

La grève est suspendue à Lisieux (Calvados), a annoncé, vendredi 25 octobre, Frédéric Debève, délégué syndical CGT d’Opella, filiale de Sanofi, qui produit le célèbre antalgique. « Le piquet de grève est suspendu », a-t-il dit à l’Agence France-Presse, après un vote en assemblée générale réunissant des salariés à l’appel des syndicats CGT, FO et CFDT. Des débrayages sont néanmoins prévus « la semaine prochaine et les semaines à venir » à l’usine de Lisieux.

Source : Communiqués de presse

Exploitation des données : le leitmotiv des agences réglementaires !

Exploitation des données : le leitmotiv des agences réglementaires !

L’EMA et les Heads of Medicines Agencies (HMA) ont placé l’exploitation des données, du digital et de l’intelligence artificielle parmi les priorités de leur stratégie commune 2025-2028.

Le communiqué de l’EMA diffusé le 9 octobre en précise les contours. Ce nouveau plan pour les trois prochaines années a été validé par le comité exécutif de l’EMA le 3 octobre et fait actuellement l’objet d’une consultation publique de huit semaines, en vue d’être intégré aux programmes de travail des partenaires.

L’avance technologique, particulièrement dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), a “transformé la façon dont les médicaments sont développés et régulés”, observent l’EMA et le HMA Ce point fait partie des six priorités de la nouvelle stratégie, avec l’accessibilité, la réglementation de la science, de l’innovation et de la compétitivité, la résistance antimicrobienne, la disponibilité et l’approvisionnement des produits et la durabilité du réseau.

Des travaux ont déjà été entamés pour renforcer la gouvernance des données et améliorer leur interopérabilité parmi les différentes agences, ont souligné les auteurs, qui rappellent également que l’espace européen des données de santé doit venir renforcer le cadre de production de ces données.

L’enjeu est désormais de “‘maximiser” leur utilisation et “la production de preuves pour soutenir la prise de décision”. Un exemple de cette approche est “l’intention d’intégrer l’utilisation courante des données de santé de l’UE dans les processus du réseau” et les “données individuelles des patients issues d’essais cliniques”.

Trois “objectifs” sont associés à cette priorité mise sur les données, le numérique et l’IA:

  •  maximiser l’interopérabilité et l’échange de données en intégrant des informations “provenant de diverses populations” et en pilotant l’utilisation de “nouveaux types de données” telles que des données synthétiques, issues de l’expérience patient ou génomiques. La “qualité de la donnée” et la maîtrise de “biais potentiels et de considérations éthiques” sont évoquées parmi les enjeux;
  • tirer parti de la numérisation, de l’expérimentation et de l’innovation pour “fournir des processus réglementaires optimisés”. Cela nécessite de “renforcer l’infrastructure numérique du réseau” et “favoriser une culture d’expérimentation et d’innovation continue” parmi ses membres, soulignent les partenaires;
  •  “concrétiser la vision du réseau sur l’IA dans tous ses domaines d’intervention”, en expérimentant l’IA pour soutenir la “transformation numérique du réseau” et en exploitant son potentiel “tout au long du cycle de vie des médicaments”.

Source : EMA

Le paracétamol, l’API tête d’affiche des médias !

 IPSEN récompensé pour son excellence opérationnelle.

Ipsen est la première société pharmaceutique au monde à avoir reçu le prix Shingo pour deux sites de production de médicaments destinés aux patients.

Le prix Shingo (basé sur le modèle industriel japonais du même nom) représente la plus haute distinction mondiale en matière d’excellence opérationnelle. Créé en 1988, ce prix récompense les sociétés de tous secteurs capables de démontrer une haute culture où les principes de l’excellence opérationnelle sont profondément ancrés dans les pensées et les comportements de tout le personnel, direction comme associés. Ce prix prestigieux est décerné chaque année jusqu’à cinq sociétés.

Son site de production à Dublin, en Irlande, s’est vu remettre le prix Shingo pour son excellence opérationnelle. Il s’agit du deuxième prix Shingo décerné à Ipsen, dont le site de Signes, en France, a été distingué pour la première fois en 2020. Près de 200 personnes travaillent sur le site de production Ipsen de Dublin, qui produit les principes actifs de deux médicaments d’Ipsen.

« C’est un honneur de recevoir ce deuxième prix Shingo, » a déclaré Aidan Murphy, Vice-Président exécutif, Opérations techniques chez Ipsen. 

« Après une première distinction décernée à notre site de Signes en 2020, nous avons immédiatement constaté les bénéfices du modèle Shingo : chaque collaborateur comprend l’importance de son travail dans la mise en œuvre de la stratégie et s’emploie, dans une démarche d’amélioration continue, à aligner nos comportements sur nos valeurs. Les efforts que nous avons consentis pour porter notre activité de production à un tel niveau d’excellence nous ont permis de fournir nos médicaments en toute circonstance et d’éviter les pénuries. » 

« Je suis extrêmement fier des collaborateurs Ipsen et de leur mobilisation, qui a contribué à instaurer une culture exceptionnelle sur le site de Dublin, » a déclaré Paul Maginn, Head of Excellence Enterprise and Manufacturing Science & Technology, qui a joué un rôle clé dans cette aventure. « Le prix Shingo reflète l’énergie, le dévouement et l’engagement de chaque collaborateur à intégrer le modèle Shingo ™ dans tous les pans de notre organisation. » 

Bénédicte Verley Hudry, directrice du site de Dublin, a ajouté : « J’ai vécu une expérience inédite dans le cadre de l’évaluation Shingo menée à Dublin. Le modèle Shingo souligne l’importance d’un engagement et d’un dévouement authentiques de la part de tous les collaborateurs. »

Source : Communiqué de presse IPSEN

Exploitation des données : le leitmotiv des agences réglementaires !

Cancer des ovaires : un nouvel espoir

Une combinaison de deux médicaments capables de bloquer la croissance des cellules cancéreuses a donné des résultats prometteurs. 

Une combinaison de deux médicaments capables de bloquer la croissance des cellules cancéreuses a donné des résultats prometteurs chez des femmes atteintes d’une forme de cancer de l’ovaire qui répond rarement à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie.

Les résultats de l’étude RAMP 201, dirigée par le professeur Susana Banerjee, oncologue médicale consultante et responsable de la recherche pour l’unité de gynécologie du Royal Marsden NHS Foundation Trust, professeur de cancers féminins à l’Institute of Cancer Research de Londres et présidente de l’oncologie pour la Royal Society of Medicine, ont été présentés lors de la réunion mondiale annuelle de l’International Gynaecologic Cancer Society, le jeudi 17 octobre 2024.

Les résultats ont montré que sur 115 participantes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de bas grade, 31 % ont vu leur tumeur diminuer ou cesser de croître lorsqu’elles ont pris une combinaison d’avutometinib et de defactinib. En comparaison, le taux de réponse à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie chez les patientes atteintes de ce cancer rare de l’ovaire est de 0 à 10 %. Les deux médicaments sont conçus pour bloquer les signaux qui favorisent la croissance des cellules cancéreuses.

Les nouvelles données montrent également que seuls 10 % des patients ont interrompu l’essai, ce qui prouve que la majorité d’entre eux ont pu poursuivre le traitement plus longtemps et donc bénéficier davantage des avantages de la thérapie. Dans la plupart des cas où certains effets secondaires ont affecté la vie quotidienne, une gestion de la posologie a été mise en place pour limiter l’impact sur les patients et s’assurer qu’ils puissent poursuivre le traitement. 

Le professeur Susana Banerjee, oncologue médicale consultante et responsable de la recherche pour l’unité de gynécologie du Royal Marsden NHS Foundation Trust et professeur en cancers féminins à l’Institute of Cancer Research de Londres, a déclaré : 

“Il s’agit de résultats significatifs de la deuxième phase de l’essai. Les toxicités pour les patients sont beaucoup plus faibles, ce qui signifie que les effets secondaires sont moins nombreux qu’avec certains traitements conventionnels. L’association de l’avutometinib et du defactinib promet une nouvelle norme de soins pour les personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de bas grade récurrent. Nous cherchons maintenant à recruter des patients pour notre essai de phase trois et espérons que les résultats continueront à montrer de meilleurs résultats pour les patients”.

Les réponses obtenues chez les patients présentant une mutation d’un gène appelé KRAS ont été encore plus prometteuses, puisque 44 % d’entre eux ont vu leur tumeur régresser. Le gène KRAS est l’un des gènes les plus couramment mutés dans le cancer ; il est présent dans un quart de toutes les tumeurs. Jusqu’à récemment, les tumeurs causées par le gène KRAS étaient extrêmement difficiles à traiter en raison de leurs surfaces lisses, qui empêchent les petites molécules des traitements tels que la chimiothérapie d’adhérer à la tumeur.

L’étude va maintenant faire l’objet d’un essai randomisé plus important afin de comparer directement son efficacité pour les patientes atteintes d’un cancer ovarien séreux de bas grade à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie. Toutefois, les cliniciens espèrent que cette nouvelle association médicamenteuse modifiera la pratique au niveau mondial pour les cas de cancer de l’ovaire séreux de bas grade et, plus important encore, améliorera les résultats pour les patientes dont les options thérapeutiques sont limitées. 

Les nouveaux résultats font suite à l’essai de phase I FRAME, mené par une équipe de l’Institute of Cancer Research (ICR) et du Royal Marsden NHS Foundation Trust, qui a testé les médicaments – appelés VS-6766 et defactinib – chez 25 patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire de type séreux de bas grade. Dans l’ensemble, près de la moitié (46 %) des patientes ont vu leur tumeur diminuer de manière significative en réponse au traitement.

Source : The Institute of Cancer Research

Actualités du dispositif médical

Actualités du dispositif médical

Parmi les informations, le renforcement du suivi de l’ANSM sur les DM contenant du cobalt, la mise à jour de la documentation relative aux investigations cliniques, le débat au parlement européen sur la révision des règlements DM et DMDIV. 

L’ANSM renforce sa surveillance concernant les dispositifs médicaux contenant du cobalt. En 2021, la Commission européenne a classé le cobalt comme substance cancérogène et toxique pour la reproduction catégorie 1B. Cela signifie que des effets cancérogènes et toxiques pour la reproduction ont été observés chez l’animal après une exposition par voie respiratoire ou par voie orale mais pas chez l’humain chez qui ces effets sont supposés. La Commission européenne l’a également classé comme substance mutagène catégorie 2, ce qui signifie que son potentiel à induire des mutations génétiques est suspecté suite à des études in vitro, mais que ce n’est pas avéré, ni chez l’animal ni chez l’humain. À ce jour, ces risques ne sont pas établis chez les patients implantés avec des dispositifs médicaux contenant du cobalt.
Depuis cette classification, plusieurs actions ont été menées par l’ANSM qui renforce maintenant sa surveillance : 

  •  D’une part en lançant d’ici la fin de l’année un contrôle de marché sur les implants et prothèses contenant du cobalt pour évaluer la prise en compte par les fabricants de la réglementation relative aux DM, en se focalisant sur l’information liée au cobalt dans les documents accompagnant les dispositifs médicaux. Les résultats de ce contrôle sont prévus pour le premier trimestre 2025.
  • D’autre part, en créant un comité scientifique temporaire (CST) « Dispositifs médicaux contenant du cobalt (implants et prothèses) : état des lieux des données disponibles sur les risques liés au cobalt et préconisations en matière d’information ». Ce comité débutera ses travaux en début d’année prochaine avec pour objectifs de réaliser un panorama global des données disponibles sur les risques liés à l’utilisation de dispositifs médicaux contenant du cobalt et d’émettre des recommandations sur la nature et le format des informations pouvant être apportées aux patients et aux professionnels de santé.

Concernant les investigations cliniques, l’ANSM a mis à jour les modalités pratiques, les annexes concernant les demandes de mise en œuvre d’une investigation clinique pour les dispositifs médicaux ainsi que la page relative aux recommandations et guide de rédaction. 

Du côté du SNITEM, à l’occasion des 34è Journées Europharmat (15-17 octobre 2024), le guide évolutif recensant les principales conséquences du règlement 2017/745 au sein des établissements de santé a été mis à jour. Elaboré par le Snitem et Europharmat qui ont travaillé ensemble à la rédaction de ce document formulé sous forme de questions/réponses, ce guide répond à un besoin d’information spécifique des pharmaciens hospitaliers et apporte des éléments de compréhension du règlement afin de prévenir les situations de blocage et de ruptures de stocks.

Au niveau de la Commission Européenne, une révision 1 du guide MDGC 2021-25 « Application of MDR requirements to “legacy devices” and to devices placed on the market prior to 26 May 2021 » a été publiée. La liste des changements est détaillée en première page du document. 

Le règlement d’exécution (UE) 2024/2699, qui établit de nouvelles règles de procédure pour les évaluations cliniques conjointes des médicaments, des dispositifs médicaux et des DIV, a été publié le 21 octobre au JOUE. Ce règlement renforce la coopération entre les organismes de l’UE et l’EMA, améliorant ainsi l’évaluation des technologies de la santé. Il sera applicable à partir du 12 janvier 2025.

Enfin, dans le cadre du débat au Parlement Européen relatif au besoin d’une révision urgente des réglementations des dispositifs médicaux, une motion de résolution a été adoptée lors de la séance plénière. Elle demande à la Commission européenne et aux Etats membres :

  • un allègement des charges pesant sur les organismes notifiés et sur les entreprises de DM, en particulier les TPE-PME, sans compromettre la sécurité des patients,
  • la création d’une procédure plus rapide de certification des DM innovants répondant à un besoin médical non satisfait,
  • la suppression de la re-certification prévue de certains DM,
  • des périodes de transition appropriées pour tout changement ou toute nouvelle règle. 

En réponse, la Commission reste prudente quant à une révision accélérée de la réglementation. Věra Jourová a déclaré : « Je comprends les appels à une révision urgente mais après avoir travaillé ensemble sur l’extension des périodes transitoires, je mets fortement en garde contre une initiative précipitée. Nous devons faire les choses correctement (…) L’extension des périodes de transition a été cruciale pour éviter des pénuries de DM (…) mais ces mesures ne constituent pas à elles seules une solution durable à long terme. (…) L’évaluation de la réglementation est en cours, un appel à contributions et une consultation publique sont prévues d’ici à la fin de l’année »

Source : ANSM, Commission Européenne, Parlement Européen, SNITEM, MedTech Europe