Pour faire face aux pénuries touchant certains antibiotiques majeurs, le laboratoire britannique GSK met les bouchées doubles dans son usine de l’ouest de la France.
C’est une usine qui tourne à plein régime. Après un recul pendant la pandémie, l’usine française du laboratoire britannique GSK a retrouvé sa cadence. Sur le site de la commune de Mayenne, dans le département du même nom, historiquement spécialisé dans les antibiotiques, on fabrique de l’amoxicilline.
Les 370 salariés se relaient jour et nuit, cinq jours sur sept. Car la demande a bondi depuis que la pandémie de Covid-19 a reculé. Selon les données du Gers (groupement pour l’élaboration et la réalisation de statistiques de l’industrie pharmaceutique), 45 millions de boîtes d’amoxicilline ont été vendues en 2020 en France, contre 63 millions dispensées de janvier à novembre 2022. En raison notamment du retour des affections hivernales, qui avaient fortement diminué avec les confinements, avec une ampleur qui n’avait pas été prévue par les laboratoires.
Conséquence, malgré ce rythme effréné, les boîtes d’amoxicilline manquent. La France, l’Espagne, l’Australie, les États-Unis ont tiré la sonnette d’alarme depuis quelques semaines déjà, en particulier pour les formes pédiatriques. Et les tensions pourraient durer, a averti le ministre de la Santé François Braun la semaine dernière. Selon lui, il faudra encore « deux mois pour être vraiment tranquille et avoir nos stocks reconstitués ».
Pour cela, il a fallu embaucher près de quarante personnes l’an dernier, et les recrutements ne sont pas terminés. Selon le directeur de l’usine Christophe Wadoux, « On devrait atteindre 440 employés en tout sur le site à fin 2023 ».
« Le recrutement est notre priorité numéro un, sachant que nous sommes dans un bassin de plein emploi », ajoute le directeur du site de Mayenne. Ce manque de main d’œuvre est la raison pour laquelle l’usine n’est pas passée à une production le week-end. Car il faut de quatre à six mois pour former un responsable d’une ligne de production, précise Christophe Wadoux, qui prévoit que la fabrication d’amoxicilline va rester durablement supérieure à l’avant pandémie.
Source : latribune.fr