Utiliser les insectes pour fabriquer des molécules biologiques

publié le 16 Juil, 2025

Des chercheurs Sud-Coréens, dirigés par Kenichiro Itami du RIKEN Pioneering Research Institute (PRI) / RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS), ont réussi à utiliser des insectes comme mini-usines à fabriquer des molécules, marquant ainsi une percée dans le domaine de l’ingénierie chimique.

Ces chercheurs, dirigés par Kenichiro Itami du RIKEN Pioneering Research Institute (PRI) / RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS), ont trouvé un moyen grâce aux insectes, de créer des molécules complexes, ayant de multiples applications, notamment en biologie.

Les nanocarbones moléculaires sont de minuscules structures composées uniquement d’atomes de carbone. Malgré leur taille minuscule, ils peuvent être mécaniquement solides, conduire l’électricité et même émettre une lumière fluorescente. » Notre équipe a mené des recherches sur les nanocarbones moléculaires, mais nous avons également développé des molécules qui agissent sur les mammifères et les plantes », explique Itami. « Grâce à ces expériences, nous nous sommes soudain demandé ce qui se passerait si nous donnions des nanocarbones aux insectes ».

Les chercheurs du RIKEN ont émis l’hypothèse que les insectes pourraient servir d’usines chimiques vivantes, effectuant les types de modifications chimiques des nanocarbones qui sont difficiles à reproduire en laboratoire. Pour tester leur concept, l’équipe a nourri des chenilles du ver gris du tabac avec un régime contenant un nanocarbone moléculaire en forme de ceinture connu sous le nom de [6]MCPP. Deux jours plus tard, l’analyse du caca de la chenille a révélé une nouvelle molécule, le [6]MCPP-oxylène, c’est-à-dire du [6]MCPP auquel a été incorporé un atome d’oxygène. Ce changement subtil a rendu la molécule fluorescente.

Ce travail ouvre une nouvelle voie dans la science des matériaux : la fabrication de molécules fonctionnelles à l’aide d’insectes. Le passage des tubes à essai traditionnels aux systèmes biologiques – enzymes, microbes ou insectes – permettra la construction de nanomolécules complexes.

La synthèse par les insectes pourrait être appliquée à un large éventail de molécules et de fonctions, forgeant ainsi des liens entre la chimie organique et la biologie synthétique.

Source CHEMEUROPE

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