Pour la première fois au Royaume-Uni, des patients atteints de cancer vont bénéficier de la technologie de l’ARN messager contre leur cancer.
Une thérapie génique à ARNm a en effet été administrée à des patients de l’hôpital Hammersmith, à l’ouest de Londres. Il s’agit d’un essai clinique de phase 1/2, visant à déterminer la toxicité, la tolérance et l’efficacité de cette nouvelle approche dans le traitement du mélanome, du cancer du poumon et d’autres tumeurs solides.
Ce traitement utilise donc du matériel génétique, en l’occurrence de l’ARN messager, et fonctionne en présentant au système immunitaire du patient des marqueurs semblables à ceux des tumeurs, pour aider les défenses de l’organisme à mieux reconnaître et combattre les cellules cancéreuses portant ces marqueurs. Dans ce sens, il s’agit d’une nouvelle forme d’immunothérapie. « Les nouvelles immunothérapies anticancéreuses basées sur l’ARNm offrent une possibilité de recruter le système immunitaire du patient pour combattre son cancer », a résumé le Docteur David Pinato, de l’Imperial College de Londres. Le chercheur a précisé que la communauté scientifique avait « désespérément besoin » de ce type d’essai clinique pour « inverser la tendance contre le cancer », en développant des thérapies anticancéreuses moins toxiques et plus précises.
L’objectif est d’évaluer si cette thérapie à ARNm est sûre et bien tolérée par les patients, qu’elle soit administrée seule ou en association avec un anticancéreux existant (appelé pembrolizumab).
Plusieurs vaccins contre le cancer utilisant la technologie de l’ARN messager sont en phase de développement dans le monde.
On peut les classer en deux catégories, comme le détaille l’Imperial College de Londres :
1 – d’une part, les immunothérapies anticancéreuses personnalisées, reposant sur l’extraction du matériel génétique du patient à partir de ses tumeurs ;
2 – d’autre part, les immunothérapies thérapeutiques “prêtes à l’emploi”, comme celle dont il est question ici, qui sont adaptées à un type particulier de cancer.
Dans les deux cas, il s’agit de booster le système immunitaire pour l’aider à cibler et tuer les cellules cancéreuses.
Source : Imperial