De façon globale, la Cour des comptes juge que la stratégie sur l’IA a obtenu de « beaux succès », en citant par exemple la recherche ou les start-up.
Les magistrats financiers identifient aussi « cinq défis critiques, insuffisamment couverts jusqu’ici », qui « doivent être placés au cœur de la politique publique de l’IA » :
- « adapter la formation dans tous les secteurs et anticiper les mutations du marché du travail ». « L’adaptation à ces évolutions implique un effort de formation initiale et continue sans précédent, en priorité dans les secteurs qui sont déjà très impactés par les applications de l’IA », juge la Cour. Elle cite « le domaine médical, dans toutes les spécialités et à toutes les étapes du parcours de soins », et où les transformations « conduisent à faire fortement évoluer les compétences attendues des médecins, et nécessitent de repenser en profondeur le contenu de leur formation »
- « investir sur la donnée, son accès, sa qualité, sa protection et son stockage souverain ». « De nouvelles voies pourraient notamment être explorées en privilégiant des approches sectorielles et fédérées », juge-t-elle. « En particulier, dans le domaine de la santé, définir un cadre de gouvernance opérant suppose une nouvelle forme de R&D pour ne pas risquer de développer une approche centralisée, éloignée de l’organisation de l’offre de soins, qui risque de devenir rapidement obsolète et de poser des problèmes de souveraineté »
- « faire de l’IA un levier de qualité, d’efficience et d’efficacité de l’action publique ». La Cour propose ainsi « la désignation de coordonnateurs ministériels de l’IA » et la mise en place d' »une équipe-projet », qui « rassemblerait spécialistes des solutions en IA, directions métiers des ministères et corps d’inspection afin d’identifier les besoins et les solutions d’IA qui y répondent »
- « accélérer l’adoption des usages de l’IA par les entreprises »
- « construire une ambition réaliste en matière de composants et mieux intégrer les enjeux « habilitants ».
La Cour formule 10 propositions, insistant, lors de la présentation, sur la première : la mise en place d’un secrétariat général à l’IA, rattaché au premier ministre, pour renforcer le pilotage interministériel. Le premier ministre, Sébastien Lecornu, s’y est dit favorable, a souligné Pierre Moscovici.
Source : TIC PHARMA

