Traitement de la sclérose en plaques

publié le 11 Mar, 2025

Selon les derniers résultats du Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national D-Lay MS, la prise de vitamine D à haute dose diminue l’activité de la maladie. 

Les résultats du projet D-Lay MS, dirigé par le Pr Éric Thouvenot, Chef du service de Neurologie du CHU de Nîmes, et financé par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, ont été publiée dans the Journal of the American Medical Association (JAMA). Ils révèlent que la prise de vitamine D à fortes doses diminue de manière significative l’activité de la Sclérose en plaques (SEP). 

Créé en 1992 pour répondre aux défis majeurs de santé, le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est porté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) du Ministère de la Santé. Il s’est imposé aux équipes de recherche dans les structures de santé comme une source de financement majeure, avec pour objectif de dynamiser la recherche clinique hospitalière en vue de promouvoir le progrès médical et de participer à l’amélioration de la qualité des soins par l’évaluation et la diffusion de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques. Le CHU de Nîmes, promoteur du projet D-Lay MS, s’est vu accorder un financement de 1 472 770 € pour sa mise en œuvre.

La SEP est une maladie auto-immune causée par une attaque du système immunitaire contre la gaine de myéline, un revêtement protecteur entourant les cellules nerveuses. Bien que les causes exactes de la SEP ne soient pas entièrement comprises, une carence en vitamine D peut augmenter le risque de développer la maladie et entraîner un handicap plus sévère. A ce jour, aucune étude n’a montré un effet thérapeutique de la vitamine D une fois la maladie déclarée.

Les données de l’étude en phase 3 présentées par le Pr Éric Thouvenot lors de la réunion annuelle du Comité Européen pour le Traitement et la Recherche sur la Sclérose en Plaques (ECTRIMS) en septembre 2024 à Copenhague ont montré que prise à haute dose (2 ampoules de 100.000UI par mois), la vitamine D pourrait presque doubler le temps avant que la maladie ne montre de nouveaux signes d’activité chez les personnes ayant présenté une première poussée de SEP, le syndrome clinique isolé (SCI).

Les participants, recrutés dans 36 centres en France, ont été répartis aléatoirement pour prendre soit une ampoule contenant une haute dose de vitamine D, soit un placebo, toutes les deux semaines pendant deux ans explique le Pr Eric Thouvenot. 

À l’issue d’un suivi clinique et IRM régulier, 60,3 % des patients prenant de la vitamine D n’avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 34% du risque d’activité de la maladie. De plus, le temps médian avant l’apparition d’une activité de la maladie était presque deux fois plus long pour les patients sous vitamine D (432 jours contre 224 jours). Aucun effet indésirable grave lié à la vitamine D n’a été observé dans l’étude.

En résumé, la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l’activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d’appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP, conclut le Pr Eric Thouvenot. 

Source : CHU de Nîmes

A lire aussi …