Neuf projets d’investissements étrangers issus d’entreprises de l’industrie pharmaceutique ont été annoncés. Au total, l’enveloppe destinée à développer le secteur de la santé en France devrait dépasser le milliard d’euros.
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé lundi, à l’occasion du sommet Choose France, un investissement « historique » de près de 1,1 milliard d’euros, avec notamment la construction d’une nouvelle usine sur son site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Cet investissement « court jusqu’à horizon 2030 », a précisé à l’AFP la présidente de Sanofi France, Audrey Derveloy.
« A Vitry-sur-Seine, Sanofi investira un milliard d’euros pour construire une nouvelle usine qui permettra de doubler la capacité de production d’anticorps monoclonaux sur le site », indique le groupe dans un communiqué.
Grâce à cet investissement, Sanofi anticipe la création de 350 emplois directs à Vitry-sur-Seine, là même où 288 suppressions sont envisagées dans la recherche et le développement dédiée à l’oncologie, un secteur où les succès sont jugés insuffisants par la direction du groupe. Le groupe indique également que « plusieurs biomédicaments en développement parmi les 12 blockbusters potentiels de Sanofi en cours d’étude clinique pourraient être ainsi être produits à Vitry ».
Deux autres sites vont bénéficier, dans une moindre mesure, de ce nouvel investissement. Sur le site du Trait (Normandie), Sanofi va investir 100 millions d’euros « pour soutenir le lancement de futurs médicaments biologiques et vaccins, ainsi que le fort développement de Dupixent », son médicament vedette indiqué dans plusieurs maladies inflammatoires, ajoute le groupe. « Cet investissement correspond à 150 emplois directs », selon Sanofi.
Enfin, à Lyon Gerland, 10 millions d’euros sont prévus pour y produire l’anticorps monoclonal Tzield, approuvé depuis 2022 aux Etats-Unis pour retarder l’apparition d’un diabète de type 1. Sanofi attend une hausse graduelle des ventes de ce biomédicament dont il a fait l’acquisition en 2023 en rachetant la biotech américaine Provention Bio. La substance active, pour l’heure produite aux Etats-Unis, va être ainsi rapatriée en France.
Cette série d’investissements s’ajoute aux 2,5 milliards d’euros déjà engagés par Sanofi depuis la pandémie de Covid-2019 pour financer notamment la construction à Neuville-sur-Saône, près de Lyon, d’une usine évolutive capable d’ici l’an prochain de produire plusieurs vaccins simultanément, et celle de « la plus grande unité de production d’Europe de vaccins contre la grippe » à Val-de-Reuil (Eure). Par ailleurs, le laboratoire a pour ambition de devenir un champion mondial de l’immunologie en visant des maladies comme l’asthme, la sclérose en plaques, le diabète de type 1 ou encore la bronchite chronique.
De son côté, le laboratoire Pfizer a indiqué dans un communiqué prévoir 500 millions d’euros d’investissement sur cinq ans pour développer les collaborations en matière de recherche et augmenter les essais cliniques dans les thérapies anticancéreuses et l’hématologie.
« Notre intention est de significativement accroître la part des sites français dans nos études cliniques internationales majeures en cancérologie », déclare Reda Guiha, président de Pfizer en France, cité dans le communiqué.
Connu pour son vaccin contre le Covid-19 en collaboration avec la société de biotechnologie allemande BioNTech, Pfizer veut également « poursuivre ses investissements dans la fabrication de produits pharmaceutiques en France ». Lors des précédentes éditions de Choose France, Pfizer s’était engagé à investir plus d’un milliard d’euros (520 millions sur cinq ans annoncés en 2022 et 500 millions sur quatre ans annoncés en 2023). A ce jour, plus des trois-quarts de ce montant, soit « plus de 730 millions d’euros ont déjà été alloués à des projets » de R&D, d’essais cliniques et de production pharmaceutique en France, souligne le groupe, qui ne détient pas d’usine en propre dans l’Hexagone.
Par ailleurs, AstraZeneca a annoncé un nouvel investissement de 388 millions de dollars (plus de 360 millions d’euros) pour développer et rendre plus « vert » l’ensemble de la production sur son site de Dunkerque (Nord) dédié aux maladies respiratoires.
« Ce nouvel investissement sera notamment dédié à la création de deux nouvelles lignes d’assemblage et d’emballage » ainsi que « de nouveaux bâtiments », avec à la clé « une centaine d’emplois », détaille le groupe dans un communiqué. Il porte à « plus de 2,2 milliards de dollars » (plus de 2 milliards d’euros) les investissements engagés en France depuis 2020, selon le laboratoire, qui compte plus de 2.000 employés sur le territoire.
Autre laboratoire britannique, GSK a l’intention d’investir 140 millions d’euros supplémentaires en France, notamment sur son site d’Evreux (Eure), a ajouté l’Elysée, tandis qu’un investissement de 28 millions d’euros du suisse Novartis est prévu dans la médecine nucléaire, avec 25 emplois à la clé.
Enfin, le groupe marocain Laprophan (repreneur de l’usine Recipharm à Monts) a annoncé la création d’Europhan pour se lancer sur le marché européen depuis la Touraine.
Source : L’Usine Nouvelle, La Tribune, France Bleu