Le laboratoire Servier a annoncé qu’il renonçait pour le moment à la vente de sa filiale Biogaran
Cette décision met fin, pour le moment, à un feuilleton industriel mais aussi politique sur la souveraineté sanitaire. Dans un courrier interne adressé aux salariés, dont l’Agence France-Presse a obtenu copie, le groupe Servier annonce avoir « reçu des marques d’intérêt de la part d’investisseurs internationaux pour Biogaran », mais avoir décidé de mettre fin aux discussions avec les acteurs concernés.
Cette décision met fin à des mois de spéculations sur l’avenir du leader français du médicament générique, qui vend 320 millions de boîtes par an en France.
Dès le printemps, l’exécutif était monté au créneau pour mettre en garde contre une éventuelle mise en vente de ce laboratoire, qui détient près d’un tiers du marché des génériques en France. Un dossier sensible donc, dans un contexte de pénuries de médicaments et d’efforts entrepris au sommet de l’Etat pour relocaliser des médicaments essentiels et pour attirer des investissements supplémentaires dans la santé.
Le génériqueur, qui compte 240 salariés, réalise actuellement la moitié de sa production en France, via sa quarantaine de sous-traitants qui fabriquent pour lui. De lui dépendent ainsi 8 600 emplois.
Selon une source proche du dossier consultée par l’Agence France-Presse, certaines offres ont atteint « plus d’un milliard d’euros » mais « la question du prix n’a pas été un critère prépondérant » dans la décision de Servier. Le groupe ne jette toutefois pas définitivement l’éponge. « Nous pourrons initier de nouvelles revues stratégiques à l’avenir comme nous le faisons régulièrement pour évaluer le potentiel de nos activités »,
Sources : Communiqués de presse et Le Monde