Un test sanguin est capable de détecter un oligomère toxique de la protéine bêta-amyloïde des années avant l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer. C’est la découverte de chercheurs américains.
Des chercheurs de l’Université de Washington ont présenté un test sanguin – appelé Soba (pour Soluble Oligomer Binding Assay) – capable de détecter un oligomère toxique de la protéine bêta-amyloïde des années avant l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs de l’Université de Washington ont mis en évidence dans une étude précédente que ces oligomères sont constitués de structures dites en feuillets alpha. Ils ont développé un feuillet alpha synthétique capable de neutraliser ces oligomères toxiques. Ainsi, en analysant les oligomères fixés à la surface de ce peptide synthétique dans des échantillons sanguins, ils peuvent mesurer les niveaux d’oligomères bêta-amyloïdes chez les patients.
Au total, 379 échantillons sanguins prélevés chez 310 patients ont été utilisés pour évaluer la pertinence de cette approche. Au sein du groupe contrôle, des oligomères ont été détectés dans le sang de 11 personnes. Et un suivi de 10 d’entre elles a montré qu’elles ont toutes développé des années plus tard une déficience cognitive légère ou une pathologie cérébrale compatible avec la maladie d’Alzheimer.
Tandis que les autres individus du groupe contrôle n’ont pas développé de déficience et ne présentaient pas d’oligomères toxiques dans leur échantillon. Avec une sensibilité et une spécificité de 99 %, le test a aussi permis de détecter les oligomères bêta-amyloïdes toxiques dans les échantillons de sang des patients présentant une maladie d’Alzheimer et de les distinguer des autres formes de démence.
« Nous pensons que ce test pourrait aider à identifier les personnes à risque ou en phase d’incubation de la maladie, et servir d’indicateur d’efficacité thérapeutique pour faciliter le développement de traitements précoces de la maladie d’Alzheimer », estime Valerie Daggett qui a dirigé ces travaux. Les chercheurs ont par ailleurs montré que l’approche Soba peut être adaptée de façon à détecter les oligomères toxiques d’un autre type de protéine associée à la maladie de Parkinson et à la démence à corps de Lewy.
Source: Université de Washington