L’usine GSK d’Evreux va mettre sur pied la production d’une VENTOLINE « verte ». Un projet industriel qui s’inscrit dans l’air du temps écologique vis-à-vis des inhalateurs à base de gaz propulseur.
GSK va allouer 450 M€ à un projet innovant, baptisé « Green Ventoline ». L’objectif est de remplacer le gaz propulseur à base de tétrafluoroéthane HFA 134 a, utilisé dans les cartouches des inhalateurs de son célèbre médicament, par du HFA 152 a (1,1-difluoroéthane), ce dernier présentant un pouvoir de gaz à effet de serre 1 500 fois inférieur. Ainsi, l’empreinte carbone d’une seule cartouche de Ventoline (salbutamol sulfate), au cœur de l’inhalateur, pourrait être divisée par dix, passant de 28 kg de CO2 à 2,8 kg de CO2. Ce projet s’inscrit dans le cadre des annonces faites par la présidente de GSK, Emma Walmsley, lors de la COP26, en 2021, à Glasgow (Écosse). Elle a avancé l’objectif d’atteindre la neutralité en 2030. Or les gaz propulseurs des inhalateurs actuels sont responsables de 50 % de l’empreinte carbone du groupe britannique, à eux seuls. GSK doit prochainement sélectionner deux sites industriels, sur les quatre en lice, pour abriter les futures lignes de production de sa Green Ventoline. Évreux figure dans la liste, au même titre que Zebulon aux États-Unis et Aranda en Espagne qui produisent déjà des aérosols pour le groupe, ainsi qu’une CDMO britannique dont le nom n’a pas été dévoilé.
Or le projet est crucial pour le site d’Évreux, estime son directeur Philippe Doucet : « sur les 150 millions d’unités produites, chaque année, à Évreux, 120 millions sont des aérosols. Si notre site n’est pas retenu, cela aurait des conséquences. 300 à 400 emplois, sur un total de 1100, pourraient être touchés dans un premier temps, puis c’est toute la pérennité du groupe qui pourrait être menacée. »
En cas de perte d’activité importante dans les aérosols, le site se trouverait surdimensionné au niveau de ses fonctions supports et de ses activités de services, ce qui, à terme, ferait plonger la rentabilité de toutes les autres productions (systèmes d’administration DisKus et Rotadisk sans aérosols), constituant une menace sur le long terme. D’après ses projections, le laboratoire GSK estime, qu’en 2029, sa production aura totalement basculé en faveur de la nouvelle Ventoline, au terme d’un processus qui lui aura pris à peine cinq ans.
Sources: GSK et Usine Nouvelle