Fondée en 2013, la start-up Tissium a créé des polymères biomorphiques capables de remplacer les agrafes et les points de suture. Elle s’est dotée de sa propre usine en France en 2018.
C’est au Massachusetts institute of technology (MIT) que le procédé mis en œuvre par Tissium a été inventé. Christophe BANCEL, ingénieur, fort de son expérience dans le secteur (son frère Stéphane BANCEL dirige la biotech américaine Moderna), s’est associé avec les chercheurs responsables de ces travaux afin de fonder Gecko Biomedical en 2013. Rebaptisée TISSIUM, la société se concentre pour l’instant sur trois aires thérapeutiques : la réparation des nerfs périphériques, le traitement des hernies ventrales et celui des fuites de sutures en chirurgie cardiovasculaire. Une stratégie qui semble porter ses fruits, car la pépite a intégré le prestigieux programme French tech 120 dès 2020 et a levé plus de 120 millions d’euros depuis sa création.
La technologie repose sur un polymère biomorphique. Sa consistance évoque le miel, mais sa couleur azur dissuaderait d’en étaler sur ses tartines. Il suffit d’éclairer la tache formée. Elle devient solide et souple quelques secondes plus tard. Développé au cœur de l’usine de Tissium, située à Roncq (Nord), ce procédé pourrait bientôt être adopté par les chirurgiens du monde entier. C’est en tout cas l’ambition de la start-up, qui affirme avoir mis au point une solution unique pour reconstruire les tissus humains de manière atraumatique.
« Contrairement aux points de suture et aux agrafes utilisés lors de certaines opérations, nos polymères biomorphiques n’endommagent pas les tissus qu’ils sont censés réparer », explique son cofondateur et PDG, Christophe Bancel. Ils permettraient également aux praticiens de corriger un éventuel manque de précision, car ils n’activent leurs propriétés adhésives qu’une fois passés sous la lumière bleue.
L’entreprise ne se contentera pas de produire et de vendre sa matière première, elle veut commercialiser des kits clés en main, incluant à la fois ses polymères et les accessoires nécessaires. L’aventure va enfin se concrétiser, car Tissium espère commercialiser ses premiers produits en 2023 aux États-Unis. La société dispose d’ailleurs déjà d’un bureau à Boston, capitale mondiale des start-up de la santé.
Tissium aujourd’hui c’est 100 personnes, 65 au siège à Paris, 25 à l’usine de Roncq et 10 aux Etats-Unis.
Sources : Tissium et Communiqués de presse