C’est une technique galénique de polymédication regroupée dans le même médicament. Un bon moyen pour lutter contre les pénuries et la non observance.
La technique en question, développée à la Rice University (Houston), propose de délivrer, en une seule injection, des médicaments à libération prolongée et des vaccins pendant des mois, relevant ainsi et aussi les défis de l’observance des traitements -notamment en cas de maladies chroniques et de polymédication- mais aussi des schémas vaccinaux à plusieurs doses.
L’auteur, Kevin McHugh rappelle la prévalence très élevée de la non-observance, soit le taux de 50 % des patients qui ne prennent pas correctement leurs médicaments. Les conséquences de cette non-observance sont massives : aux seuls États-Unis, on estime qu’elle est responsable de plus de 100.000 décès, de jusqu’à 25 % des hospitalisations et de plus de 100 milliards de dollars en coûts de santé.
Cette approche galénique prometteuse repose sur de nouveaux procédés ingénieux d’encapsulation de médicaments dans des microparticules qui se dissolvent et libèrent les substances actives au fil du temps. Ici les chercheurs ont utilisé une technique d’encapsulation plus sophistiquée et plus polyvalente que les précédentes. Baptisée PULSED (pour Particles Uniformly Liquified and Sealed to Encapsulate Drugs (voir plus loin).
En synthèse, la nouvelle technologie surpasse les méthodes actuelles d’encapsulation de médicaments, dont le résultat est qu’une grande partie du médicament est libérée tôt, le premier jour alors qu’au jour 10, le patient reçoit 10 fois moins de principe actif que le premier jour. « La plupart du temps, c’est vraiment problématique, soit parce que la dose du premier jour vous rapproche de la toxicité, soit parce qu’en obtenir 10 fois moins ultérieurement n’est plus suffisamment efficace ». Dans de nombreux cas, il serait idéal que les patients reçoivent en effet la même dose, régulièrement et tout au long du traitement.
TECHNOLOGIE
La technologie utilise l’impression 3D haute résolution et la lithographie pour produire des ensembles de plus de 300 cylindres non toxiques et biodégradables suffisamment petits pour être injectés avec des aiguilles hypodermiques standard. Ces recherches ont montré qu’il est possible de fabriquer et de charger des particules d’un diamètre allant de 400 microns à 100 microns, injectables et à libération retardée.
Ces microstructures polymères biodégradables avec une cavité ouverte sont scellées à l’aide d’une étape de chauffage sans contact au cours de laquelle le polymère s’écoule sur l’orifice pour former une coque complète autour d’un médicament. Les particules d’acide poly(lactique-co-glycolique) présentant cette structure peuvent libérer rapidement le matériau encapsulé après des délais de 10 ± 1, 15 ± 1, 17 ± 2 ou 36 ± 1 jours in vivo, en fonction du poids moléculaire du polymère et du groupe final. Le système est même compatible avec les produits biologiques, libérant plus de 90 % du bevacizumab sous sa forme bioactive après un délai de deux semaines in vitro. Le système PULSED est très polyvalent, offrant une compatibilité avec les polymères cristallins et amorphes, des tailles de particules facilement injectables et une compatibilité avec plusieurs méthodes de chargement de médicaments nouvellement développées. Ensemble, ces résultats suggèrent que PULSED est une plateforme prometteuse pour créer des formulations de médicaments à action prolongée qui améliorent les résultats pour les patients en raison de sa simplicité, de son faible coût et de son évolutivité.
Source : Wiley Librairie en ligne