AMGEN a mis en place très tôt des investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros dans la révolution de l’IA, avec la mise au point il y a 10 ans d’une plateforme de génération automatique de données.
Cela a conduit Amgen à mettre en place à partir de 2022 un système de découverte qui a été qualifié de “biologie générative” (generative biology). Il applique des modèles informatiques génératifs à l’ingénierie des protéines pour la mise au point de nouveaux candidats biologiques. Un partenariat a été noué en 2022 avec Generate Biomedicines autour de la découverte de nouvelles protéines thérapeutiques.
En début d’année, le groupe a investi “plusieurs millions d’euros” dans la création d’un “superordinateur” en partenariat avec Nvidia à Reykjavik (Islande), biotech spécialisée en génétique rachetée en 2012. Ce système, baptisé Freyja, doit permettre de créer un atlas de la diversité humaine pour la découverte de biomarqueurs spécifiques.
Il y a trois ans, le groupe a fixé l’objectif de diviser par deux le temps de découverte d’un médicament et de doubler les chances de succès en cinq ans”, en implémentant l’IA à toutes les étapes du cycle, du choix de la cible à l’optimisation des actifs sélectionnés, en passant par le screening de molécules. Pour autant, “l’ingénierie humaine” sera toujours nécessaire. L’IA pourrait produire des “pièces du puzzle” que constitue le développement du médicament mais jamais le composé en entier.
Parmi les étapes dans lesquelles l’IA n’a pas encore permis d’avancée majeure, il a cité une phase de l’optimisation des actifs visant à réduire leur épaisseur afin de faire passer une molécule biologique se présentant “sous forme de miel” à une forme liquide, pour permettre son injection.
Il existe déjà une collaboration entre grands groupes pharmaceutiques concurrents. A l’image de Melloddy, un consortium de 10 groupes pharmaceutiques, dont AstraZeneca, Johnson & Johnson (J&J), Novartis, Merck KGaA, Bayer et Servier, qui a déployé un programme d’apprentissage fédéré autour de la découverte de petites molécules, leur permettant de partager les connaissances sur leurs projets sans révéler leurs données.
Sources : AMGEN et TIC PHARMA