Le LEEM révèle une étude prospective inédite basée sur les traitements actuellement en développement clinique. Si la France veut tenir sa place dans l’innovation en santé, elle doit adopter une vision stratégique de long terme.
Le LEEM a réalisé une analyse des médicaments en développement, susceptibles d’être approuvés par l’EMA ou la FDA à l’horizon 2027.
Ressources : en moyenne, 2,2 milliards d’euros sont nécessaires pour développer un nouveau médicament. Relevant ces défis, l’industrie continue d’innover, comme le montrent les résultats de l’étude. Entre 2021 et 2023, 45 % des nouvelles autorisations de mise sur le marché concernaient des substances actives inédites, tandis que 660 molécules pourraient émerger d’ici 2027, promettant de nouvelles avancées thérapeutiques majeures. Les recherches sont majoritairement ciblées sur l’oncologie (25 % des programmes) et la neurologie (16 %). En outre, les industriels investissent massivement dans des pathologies difficiles, souvent à mauvais pronostic, ce qui montre une vraie possibilité d’évolution dans la prise en charge de certaines maladies comme la leucémie myéloïde aiguë ou encore le diabète de type 1.
Le rapport met toutefois en lumière le retard préoccupant de l’Europe par rapport aux États-Unis en matière d’innovation thérapeutique. Alors que les États-Unis dominent le marché, seules 21% des entreprises avec des thérapies géniques et cellulaires en développement sont basées en Europe. En cause, des procédures réglementaires moins attractives ou moins efficaces. Il y a près de 19 fois plus de procédures accélérées aux Etats-Unis qu’en Europe (370 vs 19).
Parmi les innovations récentes, les thérapies géniques et cellulaires permettent dans certains cas de traiter des pathologies autrefois incurables, comme des cancers et des maladies génétiques rares.
Actuellement, plus de 500 thérapies géniques et cellulaires sont en cours de développement. Les thérapies géniques représentent 16 % des biothérapies en essai clinique et pourraient bouleverser les pratiques médicales à court terme, en nécessitant des infrastructures hospitalières adaptées et une logistique complexe. Mais se préparer à leur accueil ne se résumera pas à des aspects techniques et logistiques. Les modalités d’évaluation et de financement seront également cruciales pour en permettre une mise à disposition équitable.
Source : LEEM