Compte tenu de la prise de conscience au niveau mondial concernant les conséquences sanitaires et environnementales des PFAS, des recherches sont menées et des mesures sont mises en place au niveau de l’industrie.
Par exemple côté médicaments, une équipe internationale a mis au point une stratégie de synthèse pour fabriquer des anions NCF3, SCF3 et OCF3 destinés à des applications pharmaceutiques, avec beaucoup moins d’étapes génératrices de PFAS, rapporte Science. Cette stratégie arrive à point nommé, compte tenu du renforcement prochain des réglementations sur les molécules contenant du fluor, un élément pourtant essentiel dans de nombreux médicaments et produits agrochimiques.
Un article récent de Chemical & Engineering News s’interroge sur la manière de considérer les médicaments fluorés : sont-ils ou non des PFAS ? En 2021, l’OCDE a publié une nouvelle définition des PFAS, élargissant le champ d’application aux “substances fluorées contenant au moins un atome de carbone méthyle (-CF3) ou méthylène (-CF2-) entièrement fluoré”. Ces types de composés sont courants dans les médicaments et dans les substances utilisées pour fabriquer des médicaments contenant du fluor.
Si cette définition devait déboucher sur une législation, il faudrait développer d’autres moyens de fabriquer ce type de molécules. Une équipe internationale dirigée par Timothy Noël, professeur de chimie des flux à l’université d’Amsterdam, travaillait déjà dans ce domaine lorsque la proposition de l’OCDE a été publiée. Nous avons immédiatement constaté que notre méthode pouvait contribuer de manière importante à la réduction des déchets de PFAS tout en maintenant l’accès aux avantages des groupes CF3 dans les médicaments”, explique M. Noël dans un courriel. Noel et son équipe ont mis au point “un concept unique qui peut être généralisé aux trois principales entités fluorées” : NCF3, SCF3 et OCF3“, explique-t-il. Pour ce faire, ils n’utilisent pas de matières premières PFAS, mais des précurseurs organiques bon marché et le sel de fluorure de césium dans un système à flux. De cette manière, il suffit de fabriquer le réactif sur place et de l’utiliser immédiatement, ce qui réduit considérablement le nombre d’étapes qui génèrent des déchets PFAS.
Côté dispositifs médicaux, l’organisme notifié TUV SUD met à disposition un livre blanc donnant un aperçu de l’environnement actuel et des préoccupations sanitaires liées aux PFAS ; du paysage réglementaire, en particulier dans l’Union européenne et aux États-Unis ; de l’impact possible sur l’industrie des dispositifs médicaux ; du processus de notification des changements pour les fabricants ; et de quelques exemples de changements. Il met ensuite en évidence les stratégies que les fabricants devraient envisager dans le cadre de l’évaluation de leur chaîne de valeur, ainsi que des orientations générales en matière d’essais qui ne sont pas spécifiques aux différentes catégories de dispositifs médicaux.
Source : ScienceLink, TUV SUD