Des équipes de recherche de l’Inserm, de l’Université de Strasbourg et de l’Établissement français du sang se sont penchées sur le rôle des plaquettes dans le processus de formation des métastases.
Malgré des preuves scientifiques démontrant que les plaquettes favorisent les métastases, les agents anti-plaquettes ont un faible potentiel thérapeutique en raison du risque d’hémorragies.
Les plaquettes, en se fixant spécifiquement aux cellules cancéreuses circulantes, favoriseraient leur survie dans la circulation sanguine, mais également au sein des métastases.
Les travaux des équipes françaises (Inserm, de l’Université de Strasbourg et de l’Établissement français du sang), parus dans Nature Communications, montrent en outre que l’utilisation de traitements permettant de cibler la liaison entre les plaquettes et les cellules cancéreuses pourrait permettre de lutter contre la formation des métastases, sans présenter le même risque hémorragique que les antiplaquettaires classiques.
Dans cette étude, les chercheurs ont soumis des modèles sygéneiques de métastases à divers régimes thrombocytopéniques pour montrer que les plaquettes apportent une contribution biphasique aux métastases. Bien qu’une puissante liaison intravasculaire des plaquettes aux cellules tumorales favorise efficacement les métastases, les plaquettes soutiennent davantage l’écran des métastases établies via une suppression immunitaire.
L’appauvrissement génétique et le ciblage pharmacologique du récepteur spécifique aux plaquettes de la glycoprotéine VI (GPVI) dans les modèles de souris humanisés réduisent efficacement la croissance des métastases établies, indépendamment de la liaison plaquettaire active aux cellules tumorales dans le flux sanguin.
L’étude démontre l’efficacité thérapeutique lors du ciblage des animaux portant des métastases croissantes. Il identifie en outre GPVI comme une cible moléculaire dont l’inhibition peut altérer les métastases sans induire des perturbations hémostatiques collatérales.
Source : Nature