A l’occasion de ses 90 ans, BOIRON communique sur son évolution après le déremboursement et la pandémie de COVID.
Boiron communique à l’occasion des 90 ans du groupe pour montrer que le groupe va mieux après le Covid-19 et le déremboursement de ses spécialités.
Heureusement que le groupe réalise près de la moitié de ses ventes en exportant à l’étranger où il dispose de 23 filiales, dont une dernière inaugurée à Shanghai (Chine), en 2021.
Malgré cette présence internationale, Boiron vient de vivre deux années difficiles. Le déremboursement a provoqué « une baisse de la demande d’environ 42 %. Les patients sont attachés au remboursement; en France, la santé doit être gratuite », souligne Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale du laboratoire. Une chute amplifiée par la crise du Covid-19 qui a vu la demande pour ses spécialités baisser en même temps que les pathologies hivernales, avec l’adoption des gestes barrières. « Nous avons perdu 160 M€ de chiffre d’affaires ».
Cette période a été marquée par un plan social d’envergure, le plus important connu par le groupe, avec la suppression de 512 postes et la fermeture du site de Montrichard (Loir-et-Cher).
La demande redécolle. Le chiffre d’affaires du groupe a bondi au premier trimestre, à + 59,9 % par rapport à la même période en 2021, une année particulièrement morose.
L’industrialisation est spécifique. La fabrication des granules homéopathiques suit un schéma bien établi. Après dilution des teintures mères, l’imprégnation des granules (dont la fabrication nécessite seize étapes), se fait en trois fois, de manière automatique, par micropulvérisations et séchages successifs avant le remplissage des tubes. Des opérations qui nécessitent de développer des équipements sur mesure, en partenariat entre les fournisseurs et les ingénieurs de Boiron.
Comment évoluer ?
Pour résister pendant la crise, Boiron a su mettre à profit les espaces disponibles en assemblant des tests diagnostiques antigéniques Covid-19, en partenariat avec NG Biotech. L’activité s’est révélée profitable et a généré 27 M€ de ventes. De quoi donner des idées pour la suite. « Nous sommes en train de travailler sur les tests, nous continuons à en vendre et nous pensons qu’il y aura une demande à l’automne », projette Valérie Lorentz-Poinsot.
Le laboratoire cherche des relais de croissance en dehors de l’homéopathie. Il a récemment fait l’acquisition, en janvier 2022, d’Abbi, une start-up axée sur la cosmétique naturelle et individualisée. « L’idée n’est pas de racheter n’importe quelle entreprise dans le domaine, mais d’avoir une cohérence par rapport à notre activité historique », argumente la dirigeante qui insiste sur la notion de personnalisation du produit. La solution d’Abbi conjugue l’analyse de la peau par intelligence artificielle avec la production d’une crème cosmétique sur mesure.
Le laboratoire participe également à l’expérimentation française sur le cannabis thérapeutique, comme laboratoire suppléant. « Nous avons obtenu l’autorisation d’avoir du cannabis sur site depuis février », indique Valérie Lorentz-Poinsot. Boiron a investi 2 M€ sur ce sujet, encore à un stade précoce. L’expérimentation, débutée en mars 2021, doit durer deux ans.
Sources : Le Progrès, Usine Nouvelle