Vers un vaccin thérapeutique contre les allergies alimentaires

publié le 16 Déc, 2025

Des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec l’Institut Pasteur et l’entreprise française Néovacs, travaillent au développement d’un vaccin thérapeutique innovant.

Les allergies alimentaires sévères représentent aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Elles exposent les patients à un risque de choc anaphylactique, une réaction immunitaire brutale et potentiellement mortelle. Pour répondre à ce défi, des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec l’Institut Pasteur et l’entreprise française Néovacs, travaillent au développement d’un vaccin thérapeutique innovant.

Contrairement aux vaccins préventifs, ce projet cible les personnes souffrant déjà d’allergies sévères. L’ambition est de leur offrir une protection durable contre l’anaphylaxie, en bloquant le mécanisme immunitaire responsable de la réaction allergique.

Les immunoglobulines E (IgE) jouent un rôle central dans les allergies. En se liant aux mastocytes, elles déclenchent la libération d’histamine, responsable des symptômes. Le vaccin développé reprend le principe de l’omalizumab, un anticorps monoclonal utilisé depuis vingt ans contre l’asthme allergique sévère et récemment autorisé pour les allergies alimentaires aux États-Unis. Mais là où l’omalizumab nécessite des injections régulières et coûteuses, le vaccin vise à stimuler l’organisme pour qu’il produise lui-même des anticorps anti-IgE sur le long terme.

Le candidat vaccin associe un fragment d’IgE à un dérivé de toxine diphtérique, déjà utilisé dans d’autres vaccins. Cette combinaison permet au système immunitaire de reconnaître la cible et de générer une réponse efficace et durable.

Les essais précliniques menés sur des souris transgéniques exprimant des IgE humaines ont montré :

  • une production d’anticorps anti-IgE,
  • une diminution massive des IgE libres dans le sang,
  • une protection totale contre l’anaphylaxie, maintenue jusqu’à un an après l’injection.

Ces résultats suggèrent une efficacité prolongée, bien supérieure aux traitements actuels.

La prochaine étape sera le lancement d’un essai clinique en partenariat avec Néovacs. Le vaccin serait d’abord destiné aux patients les plus sévèrement atteints, avant une possible extension à des formes moins graves. Les chercheurs envisagent également des applications dans d’autres pathologies liées aux IgE, comme l’asthme allergique, certaines allergies aux venins ou une forme particulière d’urticaire chronique.        

Source : INSERM

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