Une immunothérapie innovante en oncologie…venant d’un champignon !

publié le 15 Oct, 2025

Des chercheurs français de l’Inserm, de l’université de Lille, du CHU de Lille, de l’Institut Pasteur de Lille, et du CNRS, viennent de développer une nouvelle approche d’immunothérapie innovante qui exploite la forte propension des cellules cancéreuses à accumuler des mutations.

Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour stimuler le système immunitaire contre les tumeurs. En utilisant la 2,6-diaminopurine (DAP), l’un des principes actifs contenus dans le champignon commun Lepista flaccida, ces chercheurs sont arrivés à rendre visibles les cellules cancéreuses et ainsi entraîner une réponse du système immunitaire. Le traitement a permis de réduire la croissance de tumeurs chez la souris. Ces résultats préliminaires sont encourageants pour envisager une nouvelle piste d’immunothérapie. Ils sont publiés dans la revue Molecular Therapy

L’immuno-oncothérapie est une stratégie thérapeutique très prometteuse qui repose sur la capacité des cellules cancéreuses à présenter des épitopes antigéniques spécifiques à leur surface. Du fait de leur prolifération rapide, les cellules cancéreuses accumulent fréquemment des variants génétiques, notamment des codons de terminaison prématurés. Dans cette étude, les chercheurs ont étudié le potentiel de la 2,6-diaminopurine (DAP), une puissante molécule induisant la translecture traductionnelle, à induire une réponse immunitaire antitumorale. Les protéines résultant de la translecture après traitement par DAP peuvent être visualisées à la surface cellulaire par le complexe majeur d’histocompatibilité, améliorant ainsi potentiellement la reconnaissance immunitaire. Ceci a été démontré grâce à une construction codant pour la luciférase FIREFLY interrompue par un codon stop UGA et fusionnée à son extrémité C avec le peptide antigénique SL8. De plus, l’exposition in vivo à la DAP favorise le recrutement de cellules effectrices immunitaires, notamment les lymphocytes T, les macrophages et les cellules tueuses naturelles, dans le microenvironnement tumoral. 

Ces résultats suggèrent que le DAP (et potentiellement d’autres molécules induisant une lecture translationnelle) est prometteur en tant que nouveau médicament candidat pour la thérapie antitumorale.

Source : Molecular Therapy

 

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